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3,47

sur 940 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est le 1er livre de cet auteur que je lis. Quand les buildings de coca montent, perpendiculaires à la surface du fleuve, c'est un autre homme hors de lui. le soleil se lève, il ricoche contre les façades de verre et d'acier, irise les nappes d'hydrocarbure moirees arc en ciel qui auréolent les eaux.
car il est dipsomane, on le sait tous depuis longtemps. Ce n'était rien pour lui. Comme on joue des hanches dans une salsa trop rapide. Dans les courtes lettres qu'il envoyait a sa mère. On voulait savoir de quel bois se chauffait sa carcasse. Je suis un mercenaire du béton. On le dessina en cowboy laconique, prêt à tout pour remporter la prime. Auprès d'un fantôme de femme qui n'a rien perdu de son charme. Elle existe! Elle respire et elle vit avec un autre. on lui chercha des poux. iI avait un certain goût du confort et de la conversation, les mêmes que sa mère. Tout ça ne lui est rien à ce pete-couille.
On peut etre choque. Eux l'avait vu à l'oeuvre. Seul à ce point c'est malsain. A la culotte des choses que je me déploie. Il s'avitaille au multiple et au loquace. l'écran est tendu dans le ciel. téléporte, mon contrat à Baikonour a expiré. Je suis rentré en tupolev. Il réussit à s'incarner en avion. Car ce n'était pas ludique, même quand la radio passait un air de rock. Et Hop tout le monde pieds nus dans la bagnole et en route pour la Californie. Un air de fleet wood Mac est c'est joué. Quand les yeux ont passes des heures à examiner un tableau Excel. Les recalés furent soulagés. N'importe quoi des Bêach Boyd's qui chantaient avec leur planche de surf, pas Fleet wood Mac. Elle a les fesses collées contre l'évier et m figure curieusement par le plafonnier façon marlene Dietrich. Ne le privez pas d'amis, il en a besoin. Il faudrait trier ce bordel. Ceux qui n'ont pas 300 dolars pour se payer un rye de coke ou se dégotter une caisse au marché de l'occase. Dans une station d'orpaillage clandestine, elle se faisait braquer trop souvent. J'ai fui cette zone en suivant la ravine. L'argile est gluant perforé de vers giclant entre les doigts.
Slurp et Slurp en pataugeant j'ai du mal à m'extraire.de la boue...
Actuellement, ils boivent des cannettes, dos au mur. Vrille le moteur qui a fait 3000 kms depuis le Kentucky. Il a des boulots saisonniers, des emplois ponctuels et le reste du temps il n'a rien. Il s'affolait du regard comme un gosse excité sur le seuil de la foire. Personne n'a formulé de récrimination. Chaque jour, il n'exigeait peu de lui il. Je cuisine pour Sören. Je suis pour d'éternelles vacances. Il a une fièvre noire issue de la colère. J'aime Diderot et ses cigares lusitania. J'outre ma respiration. Elle racle sa gorge. Elle a fini le chat et l'hirondelle. Coca n'est pas Newyork ou pullullent des business presse ou fébriles. C'est une chorégraphie de la collision. J'explose en de multiples pampilles lourdes et nues
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Naissance d'un pont nous raconte la construction d'un pont, comme son titre l'indique. Cela parle de trous qui se creusent, de béton qui se coule, d'acier qui se soude, et bien sûr et surtout des relations entre les quelques personnages isolés par l'auteur. Sujet sexy s'il en est, c'est sûr, on est impatient de plonger dans une histoire qui s'annonce épique...

On ne peut nier l'originalité du sujet, pour un roman... Mais c'est Maylis de Kerangal qui est l'archietecte, donc un sujet aussi banal ou improbable qui soit va devenir vivant, va s'animer. Les mots vont s'écouler à grand débit, se mélanger, et, Naissance d'un pont va s'ériger comme un nouveau chef d'oeuvre pour vous qui êtes sensible à ce style si caractéristique. Un pur bonheur littéraire.

Je suis fan de l'écriture de Mayllis de Kerangal. C'est époustouflant, cette facilité à insuffler le rythme juste à la narration en jouant sur la structure et le phrasé.
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Je fais partie des lecteurs qui pensent que l'histoire est primordiale parce que j'ai du mal à juger ou à apprécier autre chose. le style notamment.

Et bien dans ce cas je me demande si le style ne m'a pas emporté à tel point que l'histoire ne m'est apparue que comme un prétexte pour peindre le chantier d'un ouvrage d'art dans son développement.
J'ai lu des phrases qui m'on laissé des impressions sans en avoir compris le sens exact... et j'ai aimé ca.

Les personnages ne sont pas développés mais on sait tout de suite les situer et sont acteurs de situations qui réveillent le fameux "déjà-vu" chez le lecteur.

C'est le premier livre impressionniste que je lis à moins qu'il ne soit musical... sculptural?
Dans tous les cas il m'a laissé admiratif et s'est laissé lire sans difficulté.
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Gros coup de coeur pour ce roman !
J'ai adoré l'écriture incisive de Maylis de Kerangal, cette façon, en 2 substantifs et 2 adjectifs, de décrire de façon incroyablement précise une atmosphère, un homme, des sentiments, une ville... Si on ne peut lire en diagonale, c'est néanmoins un vrai bonheur de lecture qui se déguste avec lenteur.
Quant au thème abordé, là aussi, j'ai été happée par cette histoire de construction absolument pas rébarbative, qui aborde avec réalisme mais aussi avec lyrisme et féerie (mais si !) la construction d'un ouvrage tentaculaire : sont évoqués aussi bien les m3 de béton et d'acier que le CV et les motivations des ouvriers et des cadres venus des 4 coins du monde pour travailler sur ce chantier titanesque, l'économie mondialisée, les ambitions politiques qui sous-tendent le projet... bref un vrai chantier littéraire et un chantier prodigieux !
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Ce roman surprend par son écriture particulière, très distante, presque froide, mais qui dissèque avec un rythme effréné ses personnages en décrivant de façon introspective leurs pensées, leurs sentiments, leurs gestes et leurs réactions.
Symboliquement, cette naissance d'un pont veut relier les côtes, veut lier les destinées humaines, fédérer, porter l'espoir de relations plus étroites. Mais un chantier d'une telle ampleur, d'une telle durée, c'est aussi une aventure humaine qui entraîne son lot de tensions, de conflits, de revendications voire de soulèvements, d'accidents, de rapprochements aussi, d'histoires d'amour ou de sabotage...
Dès le début j'ai été subjuguée par le style foisonnant et distancé, précis avec un vocabulaire lié à ce milieu du BTP, à ces hommes, à ces labeurs, je trouvais les descriptions très riches. Par la suite, mon appétît s'est assagi devant des pages où je ressentais quelques longueurs qui éloignaient de la trajectoire du chantier et de la préoccupation des ouvriers. La fin du roman est assez décevante, mais cela n'enlèvera pas au plaisir général ressenti par cette lecture, exigeante mais captivante la plupart du temps.

Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Septième roman de l'auteure, première lecture pour moi, et quelle découverte ! En refermant le livre, j'ai eu le sentiment d'avoir vécu l'année de ce chantier avec ses acteurs, envoûté par un phrasé ciselé et poétique, surpris souvent, ému aussi par tant de beauté et de violence sous-terraine. C'est beaucoup plus que l'histoire d'un pont !

John Johnson alias le Boa, maire mégalomane de la ville imaginaire de Coca, en Californie, veut faire de sa cité ronronnante la concurrente de Dubaï, et ce au travers d'un geste : remplacer le vieux Golden Bridge construit en 1912 par une “autoroute par-dessus le fleuve”.

Marcher dans la nuit violette. “Toutes sortes de gens se mirent en marche dans la nuit violette et convergèrent vers la ville dont le nom de soda jouait comme mille épingles corrosives dans leur bouche sèche.” de partout, des hommes et des femmes arrivent, chargés de leur histoire et de leurs espoirs, vers ce chantier dont le chef sera Georges Diderot, l'homme qui aime se placer “à la culotte des choses”.

Organiser le tâtonnement. La vie du chantier bat son plein, des rencontres se font, des menaces planent, le chantier remue bien plus que la terre, et du lit du fleuve se tissent des destins. Ce fleuve, “long cobra doré sommeillant et sauvage couché en chien de fusil sur tout un contient, compose, sépare”.

Prendre la mesure des lieux. le temps des origines, des pionniers et pionnières, des missionnaires, des indien•ne•s. Car on n'efface pas le passé.

Un troisième paysage. La phase deux du chantier, le temps des grues, l'élévation des deux tours. Et des menaces qui se précisent, des vies qui se racontent autour de cette entreprise si grandiose et pourtant si fragile.

De l'autre côté de l'eau. L'ultime phase des travaux, le câblage et la pose du tablier du pont. Passer de l'autre côté, réunir des rives, retourner aux sources.

Gaultier
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Maylis de Kerangal a deux qualités majeures : c'est une portraitiste magistrale et elle sait créer des univers comme tout grand écrivain peut le faire, comme une sorte de Sim City littéraire, à l'image de ces « villes invisibles » inventées par Italo Calvino.

Toute une série de personnages convergent dès le départ, comme nous lecteurs qui sommes happés par cette frénésie de participation à un ouvrage collectif, vers la destination de cette ville imaginaire, Coca, où le maire, revenu d'un voyage à Dubaï, veut marquer de son empreinte sa ville de façon définitive : construire un pont au dessus du fleuve immense qui sépare la ville d'un forêt encore sauvage.

Il y a là Georges Diderot, au nom de famille choisi sur mesure, le chef de chantier, baroudeur infatigable de toutes les grandes épopées. « Ce qui me plaît », dit-il, « à moi, c'est travailler le réel, faire jouer les paramètres, me placer au ras du terrain, à la culotte des choses, c'est là que je me déploie ».
Il y a aussi Summer Diamantis, la fille qui fait du béton, phénomène assez rare pour être développé, mais encore Sanche Cameron le grutier, Katherine l'ouvrière aux prises avec sa petite famille, ou Soren étrangement pourchassé pour avoir commandité un meurtre contre sa compagne à l'aide … d'un ours.

Maylis de Kerangal cultive la métaphore : le défi que représente la construction d'un pont gigantesque sur un fleuve des Etats-Unis est aussi une métaphore de la création d'un ouvrage littéraire dans lequel faire vivre quelques personnages créés de la pure imagination.

Dans notre région Languedoc Roussillon, nous avons connu la construction du Viaduc de Millau : j'ai eu la chance de visiter le chantier à plusieurs reprises, et j'ai retrouvé dans « Naissance d'un pont » les échos de cette clameur particulière qui se lève lors de la création d'un ouvrage collectif, de quelque chose qui vous dépasse. On pense au film « à l'origine » de Xavier Beauvoir où François Cluzet fait revivre une ville en mobilisant toute sa population dans la construction d'une route qui mène nulle part.

« Naissance d'un pont » est construit sur la base d'oppostions : cet enjambement que consistue le pont consiste à faire le lien entre deux mondes opposés : la ville moderne et la forêt, mais aussi les tonnes de béton d'un côté et les quelques grammes que pèsent les oiseaux mais qui vont forcer le chantier à s'arrêter 3 semaines pendant la période migratoire, mais encore entre désir et conflits, ou même entre réel et fiction. Ce pont est une arche, un arc, une transition.

Ici l'espace est roi. Dans ce « roman-chantier », on va suivre les méandres de la construction du pont avec ses aléas : les ouvriers qui se révoltent contre les cadences infernales, l'ascenscion du grutier qui va rompre ainsi avec son passé, la rencontre très improbable entre Diderot et Katherine Thoreau (notez le choix des noms propres) , le coup de couteau donné à Diderot par un illuminé qui vit au côté des indiens … On ne lâche pas la construction du pont comme cela. Pris de vertige comme lorsqu'on se penche par-dessus le vide du haut d'un édifice en hauteur, on reste accroché à ses pages comme à un roman policier.

On regretterait presque de ne pas en savoir plus sur cette Summer française aux prises avec la centrale de béton qui doit alimenter tout le chantier en temps et en heure de tonnes de béton résistant aux pressions atmosphériques.

Mais c'est le style qui reste le point fort de ce pont qui se construit sous nos yeux.

« Muraille liquide, le fleuve organise toujours une frontière au sein de la ville, fixe plus que jamais cet « autre côté de l'eau » qui excite ou rebute. Si limoneux, si épais le long des berges que les enfants qui s'y baignent entre deux nasses ne voient pas leurs mains sous la surface, et encore moins leurs pieds disparus dans la vase rouge où filent de fins serpents noirs. Mais il est maintenant un espace de vie à part entière, on y travaille, on y circule, on y puis sa subsitance. Des centaines d'embarcations y croisent à présent chaque jour. Les bacs se multiplient qui traversent ou desendent vers la Baie, des gabares commercent, transportent, l'été de simples radeaux poussés à la hampe traifcotent, l'hiver de petits navires de fret à vapeur se frayent un passage dans les glaces grisâtres, des canons y pêchent – et, quand les saumons remontent au moment de la ponte, les barques apparaissent, soudain à touche-touche, et ça gueule dans tous les coins, ça hurle et ça rigole, car putain, les poissons giclent de la surface, c'est la pêche miraculeuse, et ce soir, c'est fête, festin, la panse qui éclate, l'oignon frillé et la salicorne bouillie, les patates croquantes, ce soir c'est violons, bal, le vin de la prohibition dégorgé des barriques, le téton au garde-à-vous dans le creux des corsages, les bites à pleines mains, à pleines bouches, et du sexe en veux-tu en voilà, ce soir c'est la bonne grosse pagaille – et l'on note, toujours nombreuses, filant sur les flots comme des flèches, des pirogues indiennes. »

D'une écriture puissante, magnifiquement orchestrée, des phrases longues et sinueuses, stylées mais pas maniérées, travaillées sans être artificielles, son écriture est à l'image de Summer Diamentis : nerveuse et souple, précise, fine et brutale, travaillée : de la mécanique de haute précision.

On pense à Jean Echenoz, on pense à son humour, on pense à sa langue, et on se dit que pour cette moisson de prix littéraires d'intérêts plus que divers, le jury Médicis a bien fait de distinguer Maylis de Kerangal parmi les autres.
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Hé oui, ce roman, raconte l'histoire de la construction d'un pont ! Pas un vieux pont romain avec légendes endiablées, non juste un pont de béton tout à fait contemporain jeté au dessus d'un fleuve. Kérangal transforme cette histoire assez banale en épopée, je suis complètement séduit.

Lien : http://jimpee.free.fr/index...
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L'intrigue de Naissance d'un pont est à priori peu engageante : on construit, en plein coeur de la forêt amazonienne, un pont autoroutier qui va désenclaver une ville. L'auteur fait de ce simple évènement un roman choral qui nous emmène au coeur du chantier, dans la tête des protagonistes. On suit le conducteur des travaux, la responsable du béton, des ouvriers, mais aussi les militants pour la cause des Indiens, opposés à la construction de ce pont. Et on se surprend à percevoir le pont lui-même comme le personnage central du roman. L'écriture distanciée et très rythmée ajoute au plaisir de la lecture.
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Le roman épique et touchant d'une équipe d'hommes et de femmes venus de tous les pays pour travailler sur un chantier pharaonique, la construction d'un pont autoroutier en plein coeur de la Californie.
Lien : http://www.universcience-vod..
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