Je ne vais pas raconter l'histoire du roman en détails... Elle est (me semble-t-il) assez connue. 24h dans la vie de plusieurs personnes qui s'activent autour d'un jeune homme décédé. 24 heures pour décider de dons d'organes. Et très peu de temps pour procéder aux prélèvements et aux greffes.
Il y a un sentiment d'urgence dans le roman de Maylis de
Kerangal. Et en même temps, au-delà de la résignation, au-delà de l'impossibilité de faire son deuil en aussi peu de temps autour d'un corps mutilé deux fois (une fois par l'accident et une seconde fois par les chirurgiens), il y a de la lumière, de l'espoir, la nécessaire obligation de vivre pour honorer les morts.
Il est rare qu'un roman s'adresse à la fois au cerveau, aux tripes et au coeur. C'est le cas de ce roman qui ne sombre jamais dans le pathos, tout en révélant des sentiments purs, forts et vrais. Que dire aussi du style complexe, touffu, façon
Virginia Woolf avec tous ces fils de vie que l'autrice étire peu à peu dans toutes les directions... C'est brillant. Déstabilisant au départ, mais tellement bien maîtrisé que cela finit par se suivre avec fascination.
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