Il était une fois, un conte de fée pour grand qui utilise pas mal d'artifices du genre en les brouillant. lorsque Morue, cendrillon délaissée rencontre la méchante fée transformée en crapaud, par un mauvais sort, la délivre et reçoit comme cadeau la beauté idéale irrésistible , elle n'imagine absolument pas la série de catastrophes que sa nouvelle apparence, et sa très grande bêtise vont provoquer .
C'est drôle et très transgressif. Dans ce Moyen-âge d'opérette, régit par le surnaturel, les princes ne sont absolument pas charmants et la testostérone mène le monde. le désir combiné à la loi du plus fort aboutit à des guerres sans fin. La solution des malheurs de notre héroïne ne vient pas des hommes, tous plus inconsistants les uns que les autres, loin de là et vous serez surpris de la morale de la fable .
Cette histoire impertinente sur la dictature des apparences nous est racontée en de jolis dessins épurés , petites cases et traits arrondis, presque gentillets, comme un théâtre d'ombres chinoises de l'enfance. Vous l'apprécierez, j'en suis sûre , c'est totalement politiquement incorrect et moi j'adore .
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Un ovni ce roman graphique. J'aime être surprise par une narration et un choix graphique, et là, j'ai été séduite. Les Kerascoët ont fait le choix de la bichromie noir et or sur fond blanc, c'est visuellement très beau, les vignettes majoritairement de petite taille font penser à des miniatures, avec une attention du détail portée aux matières (tissus, vêtements, feuillages).
L'histoire peut se résumer au fait qu'une jeune fille pauvre, laide et imprégnée de l'odeur de morue, exclue par tous les villageois, reçoit de la fée Mab qu'elle a délivrée d'un charme, un don. Celui ci change la perception que les autres ont de la jeune femme, et de "Morue" elle devient "Beauté". Les hommes qui posent les yeux sur elle ne peuvent résister, et ne souhaitent qu'une chose, l'épouser. Ainsi Beauté passera des bras d'Eudes, à ceux du Roi, puis à ceux du Roi-Sanglier. de nombreuses questions sont abordés par le scénariste Hubert : le désir, la beauté, la relation homme-femme, le pouvoir, la richesse, la gouvernance, la sororité, l'intelligence, la superstition. C'est un conte, une fantaisie, un récit chevaleresque, un récit d'aventure, une histoire d'amour, il y a tout cela dans ce roman graphique qui se lit avec grand plaisir.
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Morue est une jeune fille moche, qui sent le poisson, qui rêve de prince charmant et de faste...
Elle subit toutes les moqueries de son village et sa famille. Un soir le chagrin étant trop fort elle s'enfuit pleurer dans la forêt et ses larmes libère une fée qui va lui accorder un voeu, et c'est ainsi que Morue demande que lui soit accordé la beauté...Sa vie va totalement changer mais pas forcément comme elle s'y attend.
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Cette histoire aux allures de conte de fées va se révéler cruelle mais aussi criante de vérité. Elle nous apprend que la beauté ne nous ouvre pas forcément toutes les portes que l'on souhaite et ne nous apporte pas toujours ce que l'on recherche. La beauté certes mais la beauté pour qui ? Pour soi ? Pour les autres ? La beauté physique ou intérieure ?
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Un grand débat philosophique qui me rappelle mon sujet de baccalauréat :
" Qu'est-ce que le beau ? "
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J'ai lu beaucoup de bande-dessinée mais celle-ci ma particulièrement plus grâce a son histoire tournée comme un conte de fée.
Les illustrations sont magnifique. Une histoire, belle, cruelle, tout en étant laide.
Magnifique !
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