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EAN : 9782364745308
40 pages
Editions Thierry Magnier (23/03/2016)
3.83/5   9 notes
Résumé :
Carte blanche a été donnée à l'illustratrice Muriel Kerba, dont les images dépeignent un univers de fleurs fantasmagorique. Valentine Goby s'en est emparée et nous raconte l'histoire et l'engagement écologique du photo-journaliste brésilien Sebastião Salgado.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
« En fait, l'histoire de mon père est celle d'un type qui trouve une fonction à sa photographie, qui va trop loin, qui craque, et qui, obligé de se réinventer, le fait d'une façon qui engendre beaucoup d'espoir »

(Juliano Ribeiro Salgado, le fils de Sebastião Salgado)

L'idée créatrice des éditions Thierry Magnier, en s'associant à la Galerie Robillard, était de créer des histoires à partir d'illustrations – et non pas le contraire, comme il nous est la plupart du temps donné de le voir. Ainsi, dans le sorcier vert, une fois le travail de Muriel Kerba achevé, entre coups de crayons, pastels, acrylique, manipulations de papier et de matière, Valentyne Goby s'est vue confier ces images dans le but de les « raconter ». Émue par les quinze ans d'efforts qu'a déployé Sebastião Salgado à replanter la forêt atlantique brésilienne, elle a fait naître à partir d'illustrations une histoire hors du commun.

Quand Salgado revient chez lui après plusieurs années d'exil, il ne reste plus rien de la forêt de son enfance. Plus rien. le spectacle est désolant. Où sont-ils donc passés les arbres majestueux, les chênes perobas, les jequitibas, le pau-Brasil à fleurs d'or? Où s'est caché le bétail? Et les sources gorgées d'eau? Depuis des dizaines d'années, en se modernisant, les hommes ont tout détruit. Avec l'argent, ils ont saccagé les richesses naturelles et fait mourir les bêtes qui n'avaient plus rien à paître.

« L'air brûlant tremble comme un voile d'eau, et floute la terre ocre à perte de vue. Pas un cliquetis d'insecte. Pas un cri d'oiseau. de la poussière et du silence. »

Avec Gabriella, son amie d'enfance, et aidés de quelques hommes, il décide de replanter la forêt, fort de son engagement écologique, et pallier ainsi à la négligence des hommes. Sebastião Salgado a fait le tour du monde. Il a connu les froids extrêmes et les vents les plus violents de la Patagonie. Mais planter, il ne sait pas. Il apprendra, comme il l'a fait avec la photographie. Rien ne fera reculer l'un des plus grands photographes humanistes. Il apprivoisera la terre comme il a apprivoisé les hommes…

« Aux villageois, il raconte l'histoire de la tortue des Îles Galápagos qu'il a mis une semaine à photographier. Chaque fois qu'il s'avançait elle rentrait la tête. Après deux cents ans de solitude, il fallait l'apprivoiser. »

La forêt s'est mise à naître, les animaux sont venus la peupler – plus de quatre cents espèces - et les oiseaux sont revenus. Trois millions d'arbres ont poussé. Maintenant…

« Comment faire pour que des arbres debout permettent aux hommes de vivre mieux que s'ils sont coupés? »

J'admire le travail de Sebastião Salgado. Son oeuvre photographique m'émeut, me transperce au-delà des mots. Notre planète a besoin de ces philanthropes portés vers la nature humaine pour venir à bout de ce que les hommes détruisent à coup de haine et d'insouciance. Il a marché sur les pas des survivants, il les a accompagnés dans les guerres, les famines, les exodes, les génocides. Il a ce désir au fond des tripes de conscientiser les hommes à toutes formes de misère et d'exclusions, pour que jamais nous n'oubliions…

« Plus que jamais, je sens que la race humaine est une. Au-delà des différences de couleur, de langue, de culture et de possibilités, les sentiments et les réactions de chacun sont identiques. Les gens fuient les guerres pour échapper à la mort ; ils émigrent pour améliorer leur sort ; ils se forgent de nouvelles existences dans des pays étrangers : ils s'adaptent aux pires situations… » Exodes - 2002

Lien : http://www.lamarreedesmots.c..
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Superbe album qui narre l'histoire de Sebastiao. Il est photographe. Après avoir arpenté le monde pendant 30 ans et figé sur les pellicules la misère du monde, il a la nostalgie de son pays, le Brésil.

Il prend la route de ses paysages d'enfance, mais ne retrouve que poussière et désolation. Son père très âgé l'attendait et s'éteint peu après. Sebastiao va se lancer dans un défi grandiose et utopique : reboiser les environs. Aidés des villageois, de Gabriela, son amie d'enfance et de quelques habitants, il s'attelle à la tâche. Échec après échec, il s'obstine, et finit par réussir.

Sebastiao repart parcourir le monde.

15 ans plus tard, lorsqu'il revient la forêt est belle, mais elle ne sert pas aux villageois à vivre. Il faudrait une rivière, des arbres fruitiers... du bois à couper.

Sebastiao le sorcier vert, va-t-il devenir le sorcier bleu à présent ?

Très belle histoire qui n'est pas sans rappeler Rodrigo et les petits papiers, un autre album jeunesse.







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Un très beau travail de complémentarité image/texte. A partir de superbes planches autour de la végétation et des maisons de Muriel Kerba, Valentine Goby nous propose un texte fort de l'artiste-photographe Salgado sur la reforestation d'une région du Brésil.
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La collection « Les décadrés » propose une forme de création très particulière. L'écrivain reçoit une série d'images et les organise comme il le souhaite pour les mettre au service de son histoire. Ici, avec les illustrations très végétales à base de collages de Muriel Kerba, Valentine Goby a voulu raconter « l'extraordinaire défi relevé par le photojournaliste Sebastiao Salgado : replanter la forêt atlantique brésilienne dévastée par la sécheresse et la négligence des hommes ».

Un hommage à ce grand monsieur qui, revenant sur les terres de son enfance et constatant la disparition de la forêt où il a grandi, décide de la replanter avec l'aide des rares habitants qui n'ont pas déserté les lieux. Un projet pharaonique totalement fou qui aboutira, après quinze années de labeur, d'échecs et de persévérance, à la résurrection de trois millions d'arbres et d'un écosystème qui avait totalement disparu à cause de l'intervention humaine. Où comment Sebastiao Salgado est devenu le sorcier vert

Un conte écologique au message très positif montrant que la déforestation n'est pas une fatalité et qu'avec une volonté à toute épreuve, il est possible de renverser des montagnes. le texte est évidemment superbe (comment ça je ne suis pas objectif) et les illustrations sont autant de tableaux mêlant le pastel gras, les crayons ou l'acrylique à différents types de papiers. Un travail d'artisan 100% fait main, d'où surgissent des couleurs, des formes et des textures aussi variées que surprenantes.

Un album splendide.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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critiques presse (1)
Ricochet
25 mai 2016
Les auteure-illustratrice offrent ainsi à la lecture une fable optimiste, vibrante d’espoir, ouverte à la (bonne) volonté de chacun.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le soleil frappe le visage de Sebastião. Son corps est lourd. Il ne veut pas se lever. Sur la table de nuit, l’appareil photo le fixe. Cet oeil-là, son troisième œil, ne dort jamais. Depuis trente ans il capture les guerres, les famines, l’exil, le travail et la misère à travers la planète, pour que personne n’ignore comment les hommes vivent. Sebastião est l’un des meilleurs photojournalistes au monde. Ce matin, Sebastião est las des souffrances des hommes. Le chagrin le submerge.
Sous ses paupières surgissent les paysages enchantés de son enfance : la forêt contemplée depuis les branches d’un jequitiba, à cinquante mètres au-dessus du sol, et qui mousse de colline en colline autour de la ferme de son père ; la palpitation des feuilles et des ailes d’oiseaux sous la canopée ; les pommes de pin géantes qu’on casse à coups de caillou pour en déloger les graines au goût de crème ; les grenouilles qu’on débusque au fond des sources, émeraude, topaze, améthyste, comme des pierres précieuses ; les muscles des chevaux au galop ondulant sous ses cuisses.
Épuisé, il décide de rentrer chez son père.
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L'homme peut, à force de rêve et de volonté, défaire les blessures qu'il inflige à la nature. p.34
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Vidéo de Muriel Kerba
Rencontre avec Muriel Kerba pour son nouveau livre "Bouille de Grenouille" (Editions Gautier Languereau).
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