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EAN : 9791092387254
336 pages
Éditions Underground (28/10/2015)
3.96/5   26 notes
Résumé :
Je suis un monstre. C'est le nom qu'on me donne, l'étiquette qu'on me colle. Le mot qu'on me jette à la figure chaque fois qu'on me voit. Et on me voit beaucoup, on me voit partout. Télé, radio, journaux, on ne parle plus que de moi. On ne pense qu'à moi.Un monstre... étymologiquement, celui qu'on montre. Mon visage hante vos consciences. Peut-être bientôt sera-t-il présent dans le dictionnaire, parfaite illustration du mot cruauté. Ou du mot souffrance. Car les mon... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Pour un premier écrit édité (il me semble), c'est plutôt un bon début.

Les points forts :
C'est très bien écrit. Alors qu'on aurait pu penser qu'un « je » passerait assez mal, vu le sujet, et bien non, ça passe très bien ! Tout le début du bouquin est vraiment prenant (jeunesse et adolescence d'Ed), très dur (logiquement), et explique plutôt pas mal sa dérive… Edselias est un personnage touchant, bizarrement. Même si la lecture est parfois pénible, ça se laisse lire plutôt facilement du fait de l'excellent style d'écriture…

Les points faibles : quand débarque Aiden, je trouve que le personnage d'Ed perd de sa cohérence et de sa « vigueur ». D'ailleurs, leur relation est bizarre, et, de mon point de vue (j'ai pas mal étudié les tueurs en série), ça manque de crédibilité.


En gros, et ce même si le personnage d'Aiden est tout à fait intéressant à découvrir et à suivre, il y a comme un blême dans leur relation, qui est « à l'envers », pour moi. J'ai eu un peu de mal à adhérer au point de vue de l'auteure sur ses tueurs en série.
Il y a, de mon point de vue, une fracture énorme entre les actes perpétrés par les personnages et décrits dans ce livre (un côté gore bien assumé, mais du coup, un brin exagéré), et leurs personnalités, trop sensibles, trop « normales » dans leurs émotions.

Vouloir faire de gens émotionnellement comme vous et moi des tueurs en série, c'est un point de vue avec lequel je ne suis pas d'accord... Oui, n'importe qui éprouve parfois l'envie de tuer. Une majorité de gens ont connu une forme plus ou moins dure de maltraitance pendant l'enfance. Mais n'importe qui ne passe pas à l'acte. Les tueurs en série ne sont pas « normaux » au sens émotionnel du terme. N'importe qui ne devient pas tueur en série. Je pense que l'auteure a un peu « achoppé » sur cet écueil.

Donc certes, oui c'est bien écrit, les personnages sont assez attachants, mais le fond de l'histoire est, à mon avis, un brin à côté de la plaque. Soit on a des tueurs « ponctuels » (rage et disjonctage) qui éprouvent quelques sentiments communs aux mortels le reste du temps, soit on a des tueurs en série qui n'éprouvent rien d'autre que la jouissance du pouvoir sur l'autre, y compris sur leur relation plus « proches », on va dire… Et qui donc à aucun moment ne pourraient éprouver les émotions et sentiments qu'Edselias nous décrit…

Bref, tout ça demande un peu de "mûrissage", je crois, mais on a là une auteure à suivre !
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Je découvre au travers de ce roman les éditions Underground. Comme semble le signaler leur nom je vais descendre dans les tréfonds de l'âme humaine et avec ce titre « Je suis un monstre », c'est bel et bien ce que j'ai fait. Après un quatrième de couverture intrigant et des premiers chapitres de mise en bouche que j'ai trouvé intéressants quoiqu'encore très discrets sur ce qui va nous être révélé, nous rentrons dans l'histoire et dans la vie d'Edselias Greaper.

Nous pénétrons ainsi dès les premières lignes dans l'histoire et la psyché du personnage principal, Ed.
Affublé d'un tel nom, on ne peut que le plaindre mais lorsque l'on suit les affres de son enfance et les malheurs quotidiens qui sont son lot cela ne s'arrange pas. Une mère accro à la cocaïne, un beau-père alcoolo et brutal ou des hommes de passage, peu d'amour, de l'indifférence, de la haine même parfois.
Pourtant au fil de l'avancée dans sa vie d'adolescent, le contexte change, tout devient encore plus sombre, davantage rempli de colère et de noirceur.

Un premier espoir de rédemption apparaît avec la présence de Peter, sorte de personnage de lumière dans le monde de noirceur que côtoie Edselias. Cependant il est trop lumineux, trop sensible, trop doux et gentil pour ne pas être blessé par le côté sombre de son amant. Ainsi comme on s'en doute fortement à suivre Ed, son caractère brutal, assoiffé de violence et de sang ne va pas réellement s'estomper avec cette relation.

Il faudra attendre son entrée au lycée et sa rencontre avec trois frères léonins pour le voir évoluer vraiment, oser réellement et ressortir son potentiel. Mais le lecteur alors ne sait pas encore quel est-il réellement. Violence, colère et haine le poursuivent sans cesse. Tentateurs et vicieux, ces sentiments feront tout pour le pervertir. Sa colère ne s'adoucit jamais même lorsqu'il trouve dans les combats clandestins une échappatoire à ses problèmes.

Seul un autre adolescent va le comprendre et de leur rencontre naitra le début d'une histoire, d'une montée en puissance des sentiments exacerbés et d'autre chose de plus sombre, de plus perturbant. Car Aiden semble lui aussi empli d'obscurité. Son style gothique et sombre n'y est pas étranger mais son regard lui-même et les phrases de l'auteur pour le décrire nous troublent.

C'est un roman assez prenant dès le début, par notre entrée sous la plume de Keren Nott dans la psyché de son personnage principal. Sa plume est pernicieuse, elle s'immisce dans les pensées du lecteur et l'entraîne dans la noirceur de celles de son personnage. Cela occasionne un malaise incessant qui trouble.
Au fur et à mesure des chapitres, c'est l'escalade, la montée en puissance d'une violence malsaine et brutale.
Autant je n'ai rien à reprocher à la plume de Keren Nott qui sait, malheureusement pour les âmes sensibles, si bien décrire cette progression, autant je l'avoue j'ai été à plusieurs reprises amenée à poser mon livre. Les descriptions sont réalistes, les sentiments décrits semblent sortir du livre pour vous imprégner de leurs remugles, l'ambiance devient malsaine et étouffante pour qui le lit.

L'auteur fait avancer les choses lentement mais du coup cela donne une atmosphère sombre et lourde à la lecture. de plus l'utilisation de la première personne tout du long renforce ce sentiment de plongée dans le chaos des pensées d'Ed et dans la noirceur de ses envies. Plus l'on avance dans le récit plus la descente aux enfers semble irrémédiable et pourtant dans cette turpitude et cette colère constante, la présence de ces autres personnages apporte un semblant d'espoir de rédemption. C'est en cela que Keren Nott semble avoir fait fort. le récit peut passer du calme absolu à la tempête la plus sanglante et nous entraîner avec lui dans les profondeurs des abîmes des pensées d'Ed.
Il est perdu, il est aussi presque heureux de ses actes de violence. La domination, le sang, ce rapport de force le font se sentir vivant. Et le lecteur ressent cette joie profonde et malsaine. C'est ce qui donne à un récit parfois calme cette ambiance toujours pesante et moite.

Au final malgré une plume carrément adaptée au contexte du roman, je me suis sentie trop malmenée par ma lecture pour l'apprécier et en ressortir indemne. Une sensation de malaise et de salissure me recouvre et me donne envie de me plonger dans un livre jeunesse pour retrouver un accès à la lumière.
Je le conseillerai donc aux lecteurs avertis et avides de gore et de glauque particulièrement bien écrit. Mais âmes sensibles s'abstenir.
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Mais je voulais déjà commencer par dire qu'avec ce livre, je découvrais Keren Nott pour la première fois et ce, avec son premier roman... J'ai de suite été charmée par son écriture fluide, concise, juste, incisive et addictive. Pas un mot de trop, pas un qui ne soit pas à sa place. Tout sonne juste et terriblement réel.
Bon, je dois avouer que son univers lui, l'est moins (charmant), mais il n'est, selon moi, que le reflet de la société actuelle et de la noirceur qui en émane un peu plus chaque jour qui passe.

Quant à la couverture, très jolie, elle est parfaitement adaptée au livre et on comprend sa signification au fil de la lecture. Un très bon choix donc. ^^

Dès le premier chapitre, on comprend que l'histoire est narrée (à la première personne) par Edselias, notre Monstre. Il nous raconte sa vie depuis sa naissance. Enfin sa vie... Son calvaire serait plus exact !

Sa mère est une junkie incapable de s'occuper de lui et de l'aimer, lui imposant des amants parfois brutaux dans un véritable taudis où il y a très rarement de quoi manger. Ses camarades de classe le rejettent, quelques-uns le brutalisent, certains de ses professeurs le prennent en grippe...

Il s'agit là d'une longue et lente descente aux enfers d'un tout jeune enfant qui va peu à peu grandir et s'endurcir, parce qu'il n'a pas le choix. Personne ne le lui laisse. Ou presque. Les rares personnes à avoir voulu lui apporter leur aide ont toutes échoué au bout d'un temps, malgré leur bonne volonté...

Cependant, selon moi, Edselias gardera toujours une très grande sensibilité ainsi qu'un profond attachement à sa mère même s'il la déteste, ce qui est un peu paradoxal je vous l'accorde. Il conserve aussi une certaine "morale", une certaine conscience du bien et du mal. On s'en aperçoit par exemple lors de l'épisode de l'hôpital psychiatrique où certains agissements des gardiens le révulsent.

L'auteure arrive à nous plonger dans la tête de cet adolescent à tel point que nous avons presque l'impression de devenir lui, de subir les sévices, les moqueries, les brimades, la barbarie et la folie avec lui. Avec lui, nous voyons toute la noirceur que peuvent contenir les âmes humaines, toute la cruauté, la rage mais aussi la passion... le tout sans détours, sans fioritures et avec une justesse autrement douloureuse.

En tant que lecteur, nous sommes en première ligne en nous prenons en pleine face la déchéance d'Edselias qui a pourtant fait tout ce qu'il a pu pour s'en sortir. Vraiment... Je l'ai trouvé très courageux, mais au bout d'un moment, le corps et l'esprit ne peuvent plus suivre et continuer à faire des efforts. Alors pour fuir le malheur et la douleur, la meilleure façon est de s'endurcir et d'infliger à autrui ce qu'autrui vous a infligé... Je n'approuve pas son choix, attention, mais comment ne pas compatir à ses tourments ?
Je ne pouvais m'empêcher de croiser les doigts pour que tout s'arrange pour lui qui en avait tant bavé.

Cette histoire noire et cruelle est aussi une histoire d'amour malsaine mêlant fascination, domination, passion et sentiments de deux êtres brisés par la cruauté et la folie de leur entourage.

A noter qu'il y a plusieurs scènes faisant allusions à des relations sexuelles entre hommes. Je vous rassure (ou pas...) il n'y a pas de grandes descriptions. Juste quelques mots, quelques phrases qui donnent néanmoins toute leur intensité à chaque fusion des corps.

La grosse question de ce livre est, si Edselias était tombé dans une famille normale, serait-il tout de même devenu un monstre ou aurait-il été quelqu'un de respectable ? A quel degré peut-on imputer la folie à l'éducation (ou la non-éducation) reçue ou aux personnes croisées au fil du temps ? Ou est-ce plutôt inné voire génétique ?
Pour moi, dans une famille lambda, l'adolescent ne serait pas devenu le Monstre. Attention, je ne dis pas que tous les psychopathes sont excusables à cause des mauvais traitements qu'ils auraient pu recevoir étant enfants ! Il y a dans ce livre un parfait exemple d'un détraqué avec une famille apparemment normale et qui a très mal tourné...

Un petit point négatif, j'ai juste trouvé que le livre était parfois trop centré sur Edselias et pas assez sur ce qui l'entourait. Que je m'explique : les victimes se multiplient (jusqu'à 35 en quelques heures et ce, en plein jour !) et il n'est pas fait mention d'enquête, de renforcement des patrouilles, de couvre-feu... Après, je veux bien que l'adolescent ne regarde pas forcément la télé, mais il ne se montre pas plus prudent pour autant... A ce niveau, cela ne fait pas très crédible...
Il y a aussi des passages difficilement soutenables, le pire étant pour moi celui avec l'étalon, qui m'a glacée d'effroi, grande amoureuse des chevaux que je suis... Celui de la torture était aussi particulièrement cruel et sanglant. J'espère que vous avez l'estomac bien accroché !

En résumé, je ressors assez chamboulée de cette lecture très forte en émotions et très poignante de part la détresse qui émane de cet esprit torturé, brisé par la vie, de ce psychopathe que je n'ai pas réussi à haïr ni à considérer comme un "vrai" méchant malgré les atrocités qu'il a pu commettre... Ce livre est un pur concentré d'une critique de la société qui nous oblige à ouvrir les yeux sur ce que nous ne souhaitons pas voir. Bravo à Keren Nott qui, avec sa plume magnifique, a su trouver les mots justes pour me toucher très profondément, ce qui fait que je me souviendrais longtemps encore de son livre.
Un thriller psychologique noir, sanglant, dérangeant, mais aussi très addictif et très prenant. Si vous aimez ce genre, je ne peux que vous le conseiller de tout coeur parce que je l'ai adoré.
Lien : http://booksfeedmemore.eklab..
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Pour amateurs-trices de sensations fortes !

Dès le livre acheté, il n'a pas arrêté de m'attirer. Je voyais sa couverture, le prenait dans mes mains en ayant l'irrépressible envie de le lire. Et il ne m'a pas déçu !
Ce livre est merveilleux, mais tout à la fois horrible !
Je ne parle pas de l'histoire, de l'écriture de l'auteur, ou même du thème. En fait, ce livre ne ressemble juste à aucun autre. En ressortant de ce livre, je me trouve complètement submergée. Je ressens un sentiment que je n'arrive même pas à définir, car je ne l'ai jamais vécu. Je tremble, mon coeur bat vite et je ne sais plus quoi faire… Il m'a totalement submergé tout entière. Car pour ce livre-ci, impossible de faire une généralité. Dans notre façon de le percevoir, de l'appréhender, on ne peut tout simplement pas dire ce que les gens en penseraient. Tout ce passe à l'intérieur de nous. Selon nos expériences passées, notre appréhension du monde, nous n'aurons je pense pas du tout les mêmes réactions face à ce livre. Et c'est ce qui, pour moi, le rend si particulier.
On voit la vie, à travers ses yeux, d'un jeune homme dont la vie ne lui fait aucun cadeau. A partir de sa naissance, nous retraçons son vécu en étant dans sa peau.
L'auteur nous plonge dans une immersion totale. Nous devenons ce jeune homme ! Nous ressentons, découvrons avec lui. Et c'est ça qui m'a le plus plût. Outre le fait que ce qu'il ressent est parfois trop « fort », le fait d'être à sa place rend l'écriture superbe. Et nous montre la nature humaine sans fioritures, sans faux semblants, et tellement criant de vérité !!! Où l'amour et la rage se côtoie de tellement près.
Au final, je vous dirais de lire ce livre, avec cependant un recul obligé si vous ne voulez pas être à fleur de peau tout le long de votre lecture (c'est possible de ne pas l'être ?…). Car évidemment, il est à ne pas mettre entre toutes les mains et même le plus aguerri des lecteurs s'en trouvera, assurément, chamboulé.
En tout cas suivez cette auteur : Keren Nott !!! Car ce serait très dommage de passer à côté de telles pépites d'écriture !!!

Donner une note est très difficile pour ce livre, je mettrais 4,5/5 pour l'approfondissement, la recherche des mots, l'écriture tout simplement et 3/5 pour l'état dans lequel il m'a mis… du coup je vous laisse avec ces 2 notes, faites en ce que vous voulez !!
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Rarement un livre m'avait dérouté et horrifié à ce point. Par sa forme et sa cruauté, il atteint le haut du panier dans la catégorie des livres sombres. C'est simple, ce livre est une lente descente aux enfers, autant pour le personnage principal que pour le lecteur, qui ne peut s'empêcher d'être acteur de cette décadence. L'ambiance, aux tons résolument gothiques, est extrêmement sinistre, faite de décors pour la plupart délabrés et de personnages tous plus meurtris et dingues les uns que les autres.

Le roman est tel un long journal intime du personnage principal, Edselias. C'est un personnage que j'ai pris en sympathie peu à peu, car ne méritant pas son sort, n'étant que la conséquence de la barbarie et de la folie de son entourage, en grande partie. Dans sa misère, la folie et la violence vont le gagner peu à peu. Si je n'ai pas toujours été partisan de sa façon d'agir malgré tout ce qu'il subissait, d'un autre côté je le comprenais.
Quant à Aiden, s'il est à la fois empathique et détestable, il m'a surtout intrigué. J'avais du mal à le cerner, pour finir par le comprendre peu à peu, même si en contrepartie certaines de ses actions m'ont rebuté.

Le livre est très psychologique, autant dans les réflexions des personnages que sur la vie elle-même. Comme je le disais à Keren lors de notre rencontre, son roman est un plaidoyer sur la réalité des choses de la vie, le genre de livre qui nous remet les yeux en face des trous. Même si j'ai parfois trouvé que le roman allait trop loin dans la noirceur et la cruauté (certains passages m'ont saisi d'effroi et je n'étais pas toujours d'accord avec les choix des personnages), la critique acerbe mais très juste de la société et des normes du système font que je ne pouvais que rejoindre les personnages dans leurs constatations. L'écriture de Keren est très incisive et addictive, j'avais beaucoup de mal à décrocher. À travers son histoire, elle pousse loin la réflexion quant au monde dans lequel nous vivons, pointant explicitement du doigt ceux qui nous gouvernent. J'ai adoré les moments où, à travers son personnage principal, elle interagit avec le lecteur dans ses réflexions et conclusions sur l'humanité, qui comme on le sait est capable des pires atrocités.

À la fin de ma lecture, j'étais clairement chamboulé. Ce roman fait réfléchir, rend songeur et fait se poser les mêmes questions que l'on trouve dans le livre. Est-ce que la folie et la démence sont innées chez certaines personnes, ou ne font que se transmettre de générations en générations selon les actes des personnes qui nous entourent ou que nous croisons au cours de notre vie (entre autres choses) ?
Étrangement, malgré son extrême noirceur, j'ai perçu Je suis un monstre comme une histoire d'amour également, à la fois tendre et perverse. Une histoire entre deux personnages meurtris et rendus fous par la cruauté des humains.

Si quelques passages m'ont laissé sceptique, je dois dire que Keren a fait preuve d'un grand talent pour avoir écrit un roman aussi diabolique qu'atypique dans sa forme. Elle est parvenue, à travers sa plume, à ancrer l'histoire dans ma tête. Ce roman, que j'ai énormément aimé, est une franche réussite et marque l'esprit, assurément.
Lien : http://for-ever-dreamer.blog..
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Je suis né à Détroit, un quinze octobre. Les médecins, ce jour-là, ne donnaient pas cher de ma peau. Chétif, ratatiné, pâle... Une gueule de mort-vivant qui sied bien peu à un nourrisson. Je n'avais rien du poupon idéal : pas de grosses joues toutes roses, pas de petites frisettes blondes. J'était trop maigre, trop petit, trop blanc, trop braillard. Quelques minutes de vie à peine et on me détestait déjà.

J'ai toujours imaginé ma dingue de mère me flanquant à la poubelle sous le regard ébahi des infirmiers.
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- Tu ne te sens jamais seul ?

Sans attendre la réponse, elle secoua doucement la tête avec un petit rire embarrassé, et une de ses soyeuses boucles auburn lui tomba devant les yeux. Je l'écartai du bout des doigts. Elle releva le visage, et le clair de lune se fondait admirablement dans les lacs limpides de ses yeux.
- Merci, dit-elle doucement. Dis-moi, Ed, je suis sûre que tu connais la réponse, toi... Laquelle est la pire, de la souffrance et de la solitude ?
Je haussai les épaules lentement et déclarai :
- On peut s'accommoder des deux.
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J'ai toujours imaginé ma dingue de mère me flanquant à la poubelle sous le regard ébahi des infirmiers. Vous pensez que cela aurait été la meilleure chose à faire, pas vrai ? Que cela aurait évité bien des horreurs ? Non... Bien sûr que non. Si j'étais mort ce jour-ci, qui vous aurait diverti au journal de vingt heures ? De qui parleriez-vous pendant la pause café ? Grâce à qui, à quoi, vous sentiriez-vous chanceux, heureux de votre petite existence sans relief ? Qui vous aurait appris la valeur de la vie ? C'est lorsqu'on se rend compte de son caractère instable et éphémère qu'on se met vraiment à l'aimer...
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La peau qui cède, la chair qui se creuse sous ma lame, le sang qui gicle, qui réchauffe mes doigts serrés sur un poignard tranchant. La douleur qui s'exhale de la bouche de ma victime, des plaintes suppliantes, lascives, presque douces à entendre… La mort. Soudaine, brutale. Inéluctable. Irréversible. Mon triomphe…
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Même mes chers bouquins me paraissaient bien inutiles tout d’un coup. Je les avais qualifiés de remparts, pas vrai ? Conneries ! A quoi m’auraient servi les bouquins face à Kurt ? M’auraient-ils permis de défendre ma mère ? M’auraient-ils donné un quelconque avantage face à ce que j’appelais la stupidité humaine ? Non, bien sûr que non. Pour lutter contre la violence pure et bête d’un homme, peu importe l’intelligence...
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