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EAN : 9782070438969
224 pages
Gallimard (14/10/2010)
4/5   6 notes
Résumé :

Petit-fils de pasteur. fils d'un représentant de commerce, Tennessee Williams (1911-1983) a embrasé son siècle. Tour à tour nomade en espadrilles et séducteur en costume de shantung, il était partout chez lui. A Key West, à La Nouvelle-Orléans, à NeN York, à Rome, Londres, Paris. Partout où il v avait du théâtre. des matelots et du désir. cet " antidote de la mort ". Les meilleurs com&#... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Cette biographie de la collection Folio est un bon moyen de se familiariser avec l'univers de Tennessee Williams, et tout particulièrement si c'est là un domaine complètement ou quasiment inexploré pour le lecteur. Les autres y trouveront tout de même de quoi satisfaire en partie leur intérêt pour ce grand dramaturge, bien qu'avec sans doute un peu moins d'enthousiasme.

Liliane Kerjan a très bien su rendre accessible le parcours de ce personnage attachant, du jeune Thomas Lanier au vénéré Tennessee Williams (son pseudonyme), de ses frustrations lorsqu'il travaillait, jeune homme, comme commis dans une grande société de l'industrie de la chaussure, à ses grands succès au théâtre, qui devinrent des succès de cinéma (bien qu'il ait détesté à peu près tous les films adaptés de ses pièces), jusqu'à la dernière période de sa création, pendant laquelle il fut au contraire délaissé par le monde du théâtre qui l'avait tant adulé. Ce n'est d'ailleurs pas la moindre des qualités de ce livre que de nous faire découvrir tout un pan de sa création : aucune de ses pièces les plus récentes, je crois, n'a été traduite en français, aussi n'ont-elles pas été montées ici. La France, réputée pour adorer Tennessee Williams, ne le connaît finalement pas si bien qu'elle pourrait le croire. Ainsi encore, il est assez étonnant de lire qu'une pièce comme Été et fumées, datant de la même époque que le fameux Tramway, constitua un grand succès aux États-Unis, alors qu'elle reste peu jouée et peu lue chez nous.

Une autre qualité de cette biographie, c'est de s'attarder sur les liens qu'entretenait Tennessee Williams avec sa famille : sa mère et sa sœur, bien entendu, mais aussi ses grands-parents. On comprend mieux ses pièces lorsqu'on est informé de ces relations, sa famille ayant constitué un élément essentiel dans la composition de son oeuvre (ainsi, évidemment, de la ménagerie de verre, mais aussi, par exemple, de la nuit de l'iguane, où l'on reconnaît, du moins en partie, Tennessee et son grand-père). En revanche, j'ai trouvé que Liliane Kerjan restait assez floue sur la maladie de Rose, la sœur de Tennessee qui fut lobotomisée avec l'accord parental. L'auteure reste également assez vague sur le retrait du jeune homme qu'était encore Thomas concernant la décision familiale et sur la culpabilité (pourtant bien connue) qui en découla et le mina - Rose ayant naturellement perdu une grande partie ses facultés après l'opération, tout en restant fortement atteinte des troubles pour lesquelles elle avait été opérée. J'ai eu l'impression, peut-être fausse, que Liliane Kerjan tentait d'enjoliver le rôle de Tennessee Williams, n'insistant que sur le fait qu'il s'occupa d'elle toute sa vie durant, qu'il ait été présent auprès d'elle ou pas. Mais c'est là un sujet délicat à traiter, il est vrai.

Toujours est-il que l'on conçoit bien le mal-être de Tennessee Williams, sa vie plus ou moins errante, ses frustrations, son émotivité, son hyperactivité, ses dérives avec l'alcool et la drogue. Il est d'ailleurs à souligner que Liliane Kerjan ne s'est pas laissée aller à des potins sur la vie sexuelle de l'écrivain, mais s'est attachée à traiter uniquement des relations amoureuses qui furent les plus importantes de sa vie. Et de même qu'elle raconte clairement son parcours personnel, elle est tout aussi intelligible en ce qui concerne son parcours professionnel, et ne manque pas d'analyser au fur et à mesure ce qui fit la nouveauté et la spécificité de son théâtre. Quoique... Les résumés de certaines pièces ne sont pas toujours très limpides - j'ai même eu parfois du mal avec un ou deux résumés de pièces que je connaissais pourtant assez bien...

J'ajouterai que le style de Liliane Kerjan m'a un peu agacée par son lyrisme distillé ici et là. Un peu partout, en fait. Est-ce parce qu'on parle d'un dramaturge qu'on doit donner dans le lyrisme ? Je réponds que non ! Je regrette également qu'elle soit passée si vite sur ses nouvelles, mais j'imagine que ce n'est pas ce que le public d'un tel livre attend le plus, et, évidemment, le format court de la collection, une fois de plus, ne permet pas de traiter l'ensemble de l'oeuvre de Tennessee Williams de façon entièrement satisfaisante. Enfin, on comprend mal,voire pas du tout, en quoi le style des dernières pièces a changé.

Si j'ai pris un certain plaisir à lire cette biographie, je n'ai donc pas été complètement conquise, peut-être parce que j'avais déjà défriché le terrain en écoutant la série d'émissions consacrées à Tennessee Williams par Matthieu Garrigou-Lagrange dans La compagnie des auteurs (où l'on retrouve d'ailleurs Liliane Kerjan comme invitée). Cela dit, je conseille tout de même sa lecture, qui est aisée et ne manque tout de même pas d'intérêt, loin de là.


Challenge Théâtre 2018-2019
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Une biographie courte mais documentée qui nous fait connaître la vie de cet auteur célèbre. Ses angoisses, son milieu social, le Sud des États-Unis....on mesure combien son oeuvre parle de lui. C'est passionnant et ça donne furieusement envie de découvrir ses nouvelles ( on connaît probablement mieux ses pièces grâce au cinéma).
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Jardin étrange et jardin de poète, mais de poète assassiné. Car le thème de la pièce est la sauvagerie sous le vernis civilisé. "Soudain l'été dernier" frappe l’imagination, d'une part sur le plan dramatique avec la montée d'une fureur fantastique, de l'autre par sa représentation de l'espèce humaine. Dans les six personnages qui entourent Violette Venable, on compte la famille Holly - la mère, le fils, la fille - un médecin, une secrétaire et une religieuse. Le personnel d'ordre très présent - l'hôpital et l'église - hante de même l'arrière-plan des Champs-Élysées du "Tramway" et surtout de la plantation de la "Chatte". Le trio familial éclate au tomber du rideau : le fils Holly se détourne de sa mère et déclare qu'il va arrêter ses études pour chercher du travail, sa sœur Catharine sanglote et va être enfermé à l'asile d'État. Histoire connue, histoire personnelle de Tennessee, cette fois encore. De plus, avec la confession violente de Catharine, le crescendo de la remontée de souvenirs, il donne la représentation d'une société fondée sur l'inconscience, la prédation et le cannibalisme.

Les confessions d'un nageur solitaire
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Très actif, car il a recours aux amphétamines, il assiste en décembre aux répétitions de "L'École des jeunes mariés" où, comme toujours, il aide vraiment les comédiens, éclairant une réplique, montrant par la mimique et le geste, rassurant la troupe même si lui-même vit dans l'incertitude. En janvier 1959 il est de nouveau confiant quand il reçoit une longue lettre d'Elia Kazan à propose de "Doux Oiseau de jeunesse". Bientôt les répétitions commencent avec Geraldine Page et Paul Newman, dans les rôles principaux, tandis que Jo Mielziner fait un travail remarquable sur la lumière et que Paul Bowles compose une musique arachnéenne. Bref, la "troupe" des familiers est au complet. Williams travaille tous les jours, apporte des variantes chaque après-midi, l'entente est parfaite. Après Philadelphie, première à New York le 10 mars. Le public y trouve largement son compte avec l'alcoolisme, la prostitution masculine, la drogue, la castration et le racisme. Mais les grands critiques, Atkinson, Kerr, Brustein donnent le ton et tous les journaux ont la dent dure. "Mauvaise presse, public enthousiaste, remarquait aussi Cocteau, faut-il en conclure que les salles d'élite sont désensibilisées et toutes faites ? Mais le procès est gagné en appel et grâce au verdict de la foule."

Les confessions d'un nageur solitaire
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Vie errante, périodes de défonce, rémissions partielles lors de productions théâtrales mal maîtrisées, le train d’enfer continue pour cet éternel fugitif en proie aux sautes d'humeur et à la désespérance jusqu'à la crise de septembre 1969 qui commence par un incident très banal dans sa cuisine : il renverse du café brûlant sur son bras et son épaule, dramatise la brûlure et demande que l'on appelle son frère à l'aide. Dakin accourt et, tirant avantage de la péripétie domestique, en profite pour convaincre Tennessee de la nécessité d'une hospitalisation à Saint Louis. Williams entre à l'hôpital Barnes de son plein gré selon les registres d’admission. Mais les médecins le placent dans le pavillon des violents de l'aile psychiatrique Renard, chambre 9126, sans téléphone ni courrier.

Le crépuscule d'Orphée
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L'humour, et souvent l'autodérision chez ce grand inquiet, sévère dans ses jugements envers lui-même, frappe d'emblée tous ceux qui le rencontrent et se régalent de son sens de l'ellipse comme de ses phrases assassines. Il garde le contact avec Audrey Wood par lettres manuscrites, lettres précieuses car elles donnent l’envers du décor. Avec la plus grande confiance, il admet tout de go qu'il ne connaît jamais la sérénité, que la tragédie de sa sœur le mine et que sa seule frayeur est de prendre la tangente sans vraiment approfondir ce qui importe : les souffrances d'une famille, le conflit entre la solitude et le désir de réconfort humain, l'obsession des émotions. Tel est déjà l'invariant de l’œuvre de Tennessee Williams.

Tennessee
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Un tramway nommé Désir, et ce n'est pas le moindre de ses mérites, a drainé au théâtre un public qui d'ordinaire n'y vient pas, fasciné par le jeu des instincts et des forces obscures qui s'emparent de la pièce, bouleversé par cette solitude itinérante, l'univers de la violence et une vision profondément marquée par les sens. Chaque scène est construite comme une pièce en un acte et depuis l'entrée de Blanche, perdue sur le seuil, promeneuse égarée sur les Champs-Élysées, l'action enclenchée a ce côté inexorable qui rive les spectateurs.

Étés brûlants
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