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Antoine Robin (Traducteur)
EAN : 9782352040521
250 pages
Les Arènes (28/02/2008)
3.44/5   8 notes
Résumé :
Tribulations métaphysiques sur le chemin de Compostelle

Rien ne semblait destiner Hans-Peter Kerkeling à prendre la Route de Compostelle. A quarante ans, cet artiste survolté et ultra-citadin faisait salle comble à chaque one-man-show...

Pourtant, un jour, il quitte tout, prend son sac à dos et part sur le Chemin de Saint-Jacques. Pour se retrouver. Pour recoller les morceaux de son histoire. Pour chercher un sens à l'existence.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Si vous êtes arrivés au milieu de votre vie, que l'argent n'est pas un problème et que vous appréciez la franchise sans fard, alors ce récit est fait pour vous.

A 40 ans, alors que tout semble lui sourire dans sa vie privée et professionnelle, le comique allemand Hans-Peter Kerkeling s'est retrouvé presque « à l'insu de son plein gré » à Saint-Jean-Pied-de-Port sans se douter de ce qui l'attendait.

Alors, pourquoi se lancer à 40 ans sur le chemin de Compostelle lorsqu'apparemment on n'a rien à (se) prouver ? Gros fumeur, peu sportif et aimant le confort, cette vedette de la télévision d'outre-Rhin avoue subrepticement avoir frôlé l'infarctus en se tuant au travail. Depuis, il s'en veut de ne pas avoir su s'écouter lorsque ses alarmes internes clignotaient.

Pour se soigner, il décide de marcher 800 kilomètres entre juin et juillet, canicule et orages garantis ! Ses amis le traitent de fou et parient qu'il n'arrivera pas à Santiago. Lui s'en moque éperdument et décide de cheminer à sa façon, c'est à dire en ne se refusant (presque) rien.

Et c'est justement ça que j'ai trouvé rafraichissant : Hans-Peter (Jean-Pierre) nous offre sur le Camino Francés une perspective vraiment différente. Déjà, en tant qu'Allemand, la propreté c'est sacré ! Imaginez un peu sa réaction lorsqu'il se retrouve dans un gîte espagnol de niveau, disons moyen-inférieur ?

« À contrecoeur, je vais jusqu'au refugio pour faire tamponner ma crédentiale. L'endroit est bordé par la nationale c'est affreux. Un bulldozer serait bienvenu: les fenêtres ne tiennent qu'à un fil et les vitres brisées sont colmatées avec du carton. Une trentaine de lits métalliques sont alignés dans des dortoirs douteux, entièrement recouverts de carrelage, comme dans une clinique... Tout le charme d'un abattoir. En comparaison, un foyer pour sans-abri ferait figure de trois étoiles. Un seul w.c. et une seule douche pour trente personnes ! C'est répugnant. »

Ce pèlerin germanique ose appeler un chat un chat et ne se la joue pas du style « je suis ouvert d'esprit, je trouve ça cool » et j'accepte l'inacceptable. Il justifie son opinion sans se défausser et en laissant de côté le politiquement correct : « Comment se fait-il que les pèlerins, qui sont souvent aisés, consentent à descendre dans des endroits aussi minables? Sans compter qu'il n'est pas rare de s'y faire engueuler. Vraiment, je ne comprends pas. Il est déjà suffisamment pénible de marcher vingt kilomètres sous un soleil de plomb et dans la poussière. »

Et de poursuivre : « Voilà donc des gens argentés qui non seulement s'épuisent pendant toute la journée, mais en plus jouent aux pauvres le soir! Plusieurs fois, j'ai croisé des Américaines de cinquante ans qui faisaient leurs quarante kilomètres quotidiens sous un soleil de plomb et acceptaient sans râler de dormir dans les refugios. Faut-il qu'elles aient vraiment beaucoup à se faire pardonner ! »

Toutefois, résumer l'intérêt de ces 220 pages aux seules considérations hôtelières serait déplacé. Outre le partage de ses nombreux états d'âme, Hans-Peter se pose aussi ouvertement un certain nombre de questions existentielles dont la moindre n'est pas : « Pourquoi le monde existe-t-il ? » Or, même s'il est un catholique pratiquant, il cherche urbi et orbi la réponse à cette question, y compris dans le bouddhisme !

Et comme il parle couramment espagnol, italien et anglais, il est capable d'avoir des discussions profondes avec 80% des pèlerins qu'il croise chaque jour, malgré le fait qu'il dort systématiquement à l'hôtel ou en chambre d'hôtes (dans des chambres à 30 euros, ce qui reste raisonnable!)

Mais, trêve de palabres, laissons-lui le mot de la fin : « J'ai lu dans mon guide que Compostelle est un chemin vers la Révélation. Je n'en suis pas tout à fait certain. C'est comme quand on prend un congé sans être sûr de pouvoir vraiment se reposer. En bref, je n'espère pas, mais j'y crois un peu quand même. La Révélation, c'est comme une porte à passer. Il ne faut pas avoir peur de la franchir, mais il ne faut pas non plus trop compter y parvenir. Il ne faut pas trop attendre de ce qui est de l'autre côté et ne pas délaisser ce qu'on laisse sur le seuil. »
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Durant l'été 99, Hape Kerkeling, comique, animateur télé et show-man allemand très connu dans son pays, décide de tailler la route espagnole de Compostelle. Très vite, il se met à noter son ressenti à chaque étape dans un journal de bord, que nous livre son bouquin.
Depuis quelques années je me suis remis à l'Allemand et dans ce cadre je lis dans le texte des livres abordables. Comme j'aime aussi marcher, son "Ich bin dann mal Weg" (le titre original) m'a accroché, d'autant plus que j'ai lu J.C. Ruffin sur le même sujet. Bonne occasion de comparer les expériences, me suis-je dit...
Pour autant que je puisse en juger et en tous cas dans la mesure où j'ai pu le lire de façon fluide sans trop me prendre la tête, son style est plaisant, caustique sans méchanceté quand il croque les pélerins qu'il regarde marcher à ses côtés, chaleureux quand ses rencontres avec des marcheurs sont riches d'humanité partagée, souvent tolérant quand ses semblables affichent des différences singulières.
Croyant et semble-t-il pratiquant, il pointe avec lucidité le mercantilisme qui règne autour du chemin.
Homosexuel il s'affirme, sans en rajouter. Il dit sa foi en l'amitié et raconte fort bien d'ailleurs celle qu'il vit avec deux femmes, une anglaise et une néo-zélandaise avec qui il a décidé de cheminer sur les deux ou trois cents derniers kilomètres.
Il a les moyens, il ne se retient pas de préférer les hôtels aux auberges de pèlerins, ces dortoirs sommaires où s'entassent les pèlerins pour dormir, ces "refugios" où il faut quand-même s'arrêter au passage pour faire tamponner sa crédenciale.
Il a du bagout et s'en sert bien. C'est d'ailleurs son métier de séduire un auditoire mais si son récit est décontracté, voire amusant, il est aussi sensible, parfois même inspiré. Et surtout, il dégage un parfum de sincérité.

En tous cas, pas plus que Ruffin il ne m'a donné envie de me lancer sur cette trace : on y croise trop de gogos à mon goût !...
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Tout est dans le sous-titre. Un comique réputé dans son pays (l'Allemagne) décide de faire le pèlerinage, au grand dam de son entourage. Il y rencontre diverses personnes et une amitié se nouera avec deux d'entre elles (une anglaise et une néozélandaise).
Livre plein d'humour, comme il se doit, mais relativement autocentré.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
C’est ici que débute mon pèlerinage pour Saint-Jacques de-Compostelle. Rien que de penser à cette longue marche, j’ai envie de me reposer pendant deux semaines. Ce qui compte, c’est que je vais marcher! Sur tout le trajet. D’ailleurs, je marche déjà. J’ai besoin de me relire encore une fois pour y croire.
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Nous avons vingt et un kilomètres de marche jusqu’à Triacastela, dans la montagne, uniquement. Anne est d’une humeur massacrante. Elle n’a pas envie de parler mais moi, j’ai l’impression qu’elle ne supporte pas le silence, non plus. Je l’assaille de questions. Après tout, elle a passé huit mois dans un couvent bouddhiste et elle a sûrement une foule de choses intéressantes à raconter. Après plusieurs hésitations, elle se laisse séduire par mes questions insistantes et commence à répondre de bonne grâce. Pendant près de cinq heures, elle me donne un cours passionnant sur le bouddhisme.
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Vertraue dir und vertraue Gott, denn das ist das Einzige, was er von dir will. Dein Vertrauen ! (218)

Das Gleichgewicht zwischen Misstrauen und Vertrauen ist wahrscheinlich meine entscheidende Lektion. Grundsätzlich : Vertrauen, aber kleine Überprüfungen hier und da können nicht schaden. (268)

...Vertraue dir, solange du dich gut fühlst und niemand anders dadurch schlecht. (269)

...Hab Vertrauen in den, der dich wirft, denn er liebt dich und wird vollkommen unerwartet Auch der Fänger sein. (345)
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Wir müssen alle auf die eine oder andere Weise unweigerlich durch unsere Nächte wandern und besser, wir tun es freiwillig und gleichmütig, als dass wir vom Schicksal unweigerlich in sie hineingezwungen werden, denn sie sind ein wesentlicher Bestandteil unseres Lebens. (145)

Je weniger wir uns über die ständigen symbolischen Geburten in unserem Leben freuen und an ihnen hängen, desto leichter können wir vielleicht Auch die symbolischen Tode akzeptieren ? (146)
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Das Dunkel kann komplet ohne Licht sein. Wenn du in einem Raum ohne Fenster und Elektrizität bist, siehst du nichts. Aber das Licht kann nie ohne das Dunkel sein. Guck, es ist ein strahlend heller Sonntag, aber unsere dunklen Schatten laufen immer mit, dessen müssen wir uns bewusst werden. Nur auf die Lichtquelle kann nie der geringste Schatten Fallen ! (174)
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