Névache, Val des près, le Mont Thabor, le lac des Béraudes : c'est la vallée de la Clarée qui sert de décor à cet ouvrage qui est une Ode à la nature et à son respect. Très bien écrit, court et chargé de références littéraires, ce document manque cruellement, selon mon ressenti, d'ambition. Il fourmille de voeux pieux et parfois même de lieux communs et n'appuie jamais là où ça fait mal. Dans ce roman, nous sommes au sein d'une famille (qui use, de surcroît, de téléphones et GPS). Alors qu'il n'est pas contestable que nous sommes trop sur la Planète, cet élément ne plaide pas, d'emblée, pour que l'on y trouve un renversement de la table. Car la nature n'est même plus pour ceux qui la respectent et l'aiment. Peuvent en témoigner des sites paradisiaques comme Essaouïra (Maroc) ou Playa del Carmen (Mexique) où le capitalisme et ses hordes de touristes consommateurs (ceux qui voyagent à 10 euros et prennent l'avion en tongues), ont réduit ces lieux à un tas d'ordures géant. Si l'on veut vraiment préserver la nature et vivre en harmonie avec elle, on ne peut plus rééduquer 6 milliards d'individus (un jeune ami drogué au cellulaire à qui je montrais récemment une tourterelle en liberté sur ma terrasse a vite fait la photo pour la mettre sur instagram ou snapchat ou whatsap et retourner à sa drogue favorite au lieu de contempler cet oiseau qui venait manger des graines que je lui donnais). A l'instar de Snake Plisken dans "Los Angeles 2013", j'attends celui qui éteindra l'électricité et donc la planète nous renvoyant au temps des loups de Montmirail. C'est ce que l'on mérite, car on en a trop fait. Et si nous n'avons rien à attendre des politiques (car "Il ne sert de rien d'espérer qu'ils résolvent nos problèmes car ce sont eux qui nous les créent"- attribué à Alain Madelin-), et du système économique encore moins, c'est quand même le rôle des penseurs de notre temps de sire stop aux cb, aux portables, à internet, aux usines polluantes sinon on coupe tout. Pas un ne le dit. Et même s'il n'a absolument aucune chance d'être entendu, moi, ça me ferait du bien de l'entendre car, à l'instar de
Saint-Just qui, virilement, disait "Pas de démocratie, pour ceux qui ne la respectent pas", en ce qui concerne le respect de la nature, il n'y a plus de demi-mesures ou d'incantations possibles. Simple opinion, bien évidemment et merci aux courageux (euses) qui auront lu jusqu'au bout, même et surtout s'ils (elles) ne sont pas d'accord avec ça.
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