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Belle chronique de la passion qui conduit lorsqu'elle devient obsession à des actes irrémédiables. C'est le thème de ce premier roman qui s'inspire de la vie de l'homme ( Franz Reichelt ) qui- en 1912- s'est écrasé au pied de la Tour Eiffel pour être allé au bout de son "envol".
Etienne Kern ne se limite pas à ce qui pourrait être considéré comme une biographie ; il en profite pour exprimer ses doutes et ses peurs par rapport à l'emprise de la passion sur l'être "raisonnant". Je ne suis pas loin de les partager et le ton choisi par l'auteur a trouvé un écho... je serai attentive à ses futurs écrits.
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Dans ce court roman Étienne Kern retrace la triste vie de Franz Reichelt qui sauta en février 1912 du premier étage de la tour Eiffel pour tester un parachute dont il était l'inventeur. Il s'ecrasa au pied de la tour prisonnier de la toile qui ne s'ouvrit pas. La période où l'aviation est en train de naître est évoquée, mais c'est surtout la triste vie de Franz qui est montrée, ponctuée d'échecs sentimentaux et professionnels.
Ce roman aurait pu s'appeler La Chute, si le titre n'avait déjà été pris.
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« Les envolés », Etienne Kern (Folio, 150p)
Ne pas se fier à l'illustration de la couverture, qui m'a fait penser à Mary Poppins.
Franz Reichelt, petit tailleur bohémien arrivé à Paris au tout début du XXème siècle, se lie d'amitié avec un homme qui deviendra un de ces nombreux amateurs pionniers de l'aviation naissante, et qui finira par se crasher. Franz, pris par une passion semblable, s'emballe autour de l'invention du parachute, de manière de plus en plus déraisonnable. Début 1912, après des années de tâtonnements expérimentaux, il se lance du premier étage de la tour Eiffel, et s'écrase 57m plus bas. de ce fait divers absolument véridique, Etienne Kern tire son premier roman (prix Goncourt du premier roman 2022), assez réussi, même si pas vraiment emballant.
Je me suis d'abord demandé comment on pouvait faire un roman sur un sujet aussi mince. Pour la partie purement documentaire du récit, l'auteur a trouvé le peu de documentation disponible (en particulier une vidéo qu'on trouve encore sur le net) et quelques archives de presse puis, pris par sa fascination croissante pour Franz, lui a brodé un caractère, des ressorts personnels et une vie intime visiblement inventés. Ce scénario assez chiche finit par tenir la route et la structure de ce petit roman, comme si, en instillant des amours en creux d'une aventure humaine, ça lui donnait un peu de relief ?
L'originalité pour moi est ailleurs. Etienne Kern nous livre aussi, en petits chapitres alternés écrits en italique, des évènements, réels eux aussi, de sa propre vie qui expliquent l'intérêt de l'auteur pour ce sujet, et qui forment une sorte de journal d'écriture de son livre. Il y a le souvenir de la mort accidentelle de son grand-père tombé d'un balcon. Et surtout le suicide d'une amie chère atteinte d'une maladie incurable et violente qui la condamnait et qui a sauté du cinquième étage de son logement parisien.
C'est aussi dans ce journal d'écriture qu'on sent le lien fort qui se noue entre un auteur et son personnage, c'est un témoignage d'auteur en travail.
« Les envolés » ? Pourquoi pas, c'est vite lu, d'une écriture simple et alerte.
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« Il est difficile de vaincre ses passions, et impossible de les satisfaire. »
Mme de la Sablière.

Quelle qu'en soit la raison, Franz est allé au bout. Au bout de ses rêves, au bout de sa vie.
Paris, février 1912, il va enjamber le parapet du 1er étage de la Tour Eiffel et sauter.
Pour se prouver que son parachute qu'il souhaite breveter est fiable.
Il va réussir où les mannequins ont échoués. le croit-il ?
Tout le monde connait l'issue de ce roman avant de le débuter, mais quelle importance.
C'est le cheminement de cet homme qu'Etienne Kern relate qui est fascinant.
C'est la découverte de ce personnage réservé et modeste mais amoureux qui s'écrase au sol en quatre secondes qui m'a ému. Ce sont les rouages de sa passion, ses motivations qui m'ont chamboulé.
A-t-il sauté par amour éperdu, par défi, par l'envie dévorante de créer un parachute et ainsi sauver la vie d'aviateurs intrépides aussi enragés que lui ?

L'auteur, d'une écriture douce mais poignante raconte l'ivresse d'une brulante passion qui balaie tout discernement.
Je suis allé visionner le court film muet de sa folie, un texte l'accompagne : « Comme s'il eut pressenti l'horrible sort qui l'attendait, le malheureux inventeur hésita longtemps avant de s'engager dans le vide… »

Ce petit roman me restera bien longtemps en mémoire.
J'ai un profond respect pour les passionnés et pour toutes les passions.
« Hier soir, je dis à ma femme : Crois-tu que la passion, ce soit fini entre-nous ?
Elle me répond : On discutera de ça après la pub. »


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Les Envolés d'Etienne KERN a reçu le prix Goncourt du premier roman en 2022 et c'est bien mérité. Ce petit ouvrage raconte la très connue mais tragique histoire de Franz Reichelt, l'homme qui a sauté du premier étage de la Tour Eiffel, le 4 février 1912, muni d'une sorte de parachute chauve-souris. Il s'est lamentablement écrasé au sol sous les yeux de la presse et des badauds. Ce saut était en quelque la chronique d'une mort annoncée. Les essais n'avaient pas été concluants. Je connaissais l'histoire et j'avais vu le petit film tourné par un journaliste montrant la mort en direct. Ce film d'un peu plus d'une minute et demie est visible sur internet. Mais je ne savais qu'il s'agissait d'un concours visant à inventer un moyen de permettre aux pilotes de s'extraire de leur avion en cas d'accident en vol. Franz, dont l'aviation n'était pas le métier, a participé à ce concours richement doté et ce probablement par amour pour Emma, veuve de son ami Antonio qui s'est tué dans un accident d'aéroplane. Je vous laisse découvrir l'intrigue entre récit historique et roman. le livre est bien construit et attrayant, malgré la gravité du sujet et est instructif.
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le premier roman d'Etienne Kern, Les envolés aux éditions Gallimard fait partie des cinq romans sélectionnés pour le Prix du Gois 2023 par les bibliothèques non loin de chez moi, en Vendée, celles de Barbâtre, Beauvoir-sur-Mer, Bouin, l'Epine, La Guérinière, le Vieil et Saint-Gervais.
C'est ainsi que je suis venue à la lecture de ce roman qui a déjà reçu le Prix Goncourt du premier roman, ainsi que le Grand Prix Littéraire de l'Aéro-Club de France.

J'ai le plaisir de participer à ce prix local, le Prix du Gois, simplement en lisant les cinq romans sélectionnés et en votant pour mon préféré.
Je viens de finir Les envolés. C'est un court roman assez singulier dans sa forme, car l'auteur y mêle son histoire personnelle en évoquant avec subtilité les siens, disparus.
Avec une écriture sobre et poétique il relate le poignant et original parcours d'un homme qui tente coûte que coûte de croire en son rêve le plus fou. En filigrane, la Tour Eiffel est un "personnage" à part entière qui, à mon sens, fait partie de l'architecture de ce roman.
En 1900, Frantz Reichelt arrive à Paris depuis son Autriche-Hongrie. Il est tailleur pour dames, s'accroche pour s'intrégrer et vivre une vie décente, mais une passion va vite le dévorer, portée par une autre passion que je ne vais pas dévoiler ici.
Frantz devient inventeur et veut parvenir à créer le premier parachute afin que les aviateurs mis en danger dans leurs aéroplanes puissent s'en extraire et être sauvés en cas d'accident.
Hélas comme beaucoup de pionniers, il ne verra pas de son vivant la réussite de son incroyable invention...

J'ai aimé ce roman pour plusieurs raisons, la première c'est que j'ai toujours eu un petit faible pour les formats courts qui ont la capacité d'accomplir le tour de force de littéralement vous embarquer dans un autre monde en quelques pages seulement.
J'ai apprécié découvrir l'histoire de cet homme-chauve-souris à la vie trop brève dont j'ignorais tout jusqu'à ce jour.
Par ailleurs, j'ai vraiment ressenti la tendresse que l'auteur porte aux protagonistes de cette histoire nostalgique et peu banale.
J'ai été touchée par la douceur et la poésie qui émaillent sa belle écriture qui nous mène inexorablement vers la fin tragique de ses personnages liés de près ou de plus loin à celui qui laissera, presque anonymement, son empreinte dans le monde de l'aviation. Après tout, n'avons-nous pas encore des hommes qui se prennent pour des oiseaux ?
Vous l'aurez compris, je vous recommande chaleureusement de vous laisser illuminer par ces Envolés d'une grande élégance d'esprit...



Lien : https://www.emmacollages.com..
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En cours de lecture, je lus une critique selon laquelle ce livre racontait la mort. Je pense l'inverse. C'est un livre qui raconte la vie et l'existence. Il dit ce que les hommes attachent à l'espoir, ce qui les maintient éveillés et présents, même lorsqu'ils ne sont plus.

Que ce soit un rêve, une passion, un enfant, un amour, Les Envolés décrit comment ces liens invisibles nous maintiennent en vie et sont, quand à eux, éternels.

C'est un livre sur l'écriture aussi. Étienne Kern nous exhibe par ses propres interventions combien son vécu a lui imprègnent son ouvrage, et, finalement, nous montre comment notre propre vécu lui donne un sens.

C'est un très beau livre.
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Je viens de me rendre compte que j'ai lu ce roman, dont le sujet principal est la mort, durant les deux jours de la Toussaint. Et en plus en pleine tempête Ciaran alors qu'il se nomme Les envolés.
Ce n'était pas conscient lorsque je l'ai pris dans ma PAL. Bizarre tout de même.
Lecture facile qui ne m'a pas vraiment emporté. Rien de déplaisant, elle me laisse le sentiment que certains hommes savent se compliquer inutilement la vie alors qu'un bonheur simple s'offre à eux. La culpabilité que l'on s'impose suite à des évènements vécus auparavant semble jouer un rôle important.
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Le temps patine parfois les gestes absurdes d'un reflet d'héroïsme. En 1912, Franz se jette dans le vide affublé d'un costume-parachute qui ne s'ouvre pas. Passée la stupeur, naît l'envie de comprendre le cours tragique de sa courte vie.
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Merci pour cette lecture.

Merci pour Franz.

Merci pour M.

Monsieur Kern vous avez quelque chose en vous de Stefan Zweig. Cet humanisme profond qui rend sous votre plume les petites gens merveilleuses. Grâce à vous, Franz a repris ses ailes et la place qu'il méritait. Sa place de héros. Il n'est plus un fou devenu par sa mort la risée de internet mais bien un doux rêveur.
Un passionné…
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