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Arianne des Rochers (Traducteur)
EAN : 9782890917842
250 pages
Éditions du Remue-Ménage (25/03/2022)
4.11/5   9 notes
Résumé :
À partir de son expérience quotidienne de citadine, à titre de travailleuse, conjointe et mère, la géographe féministe Leslie Kern évoque divers aspects du rapport des femmes à la ville. Les questions de violence et d'agression sont abordées de façon concrète, incarnée. Kern s'attarde à la manière dont les relations de genre, de classe, de race, d'âge se déploient dans la ville. Elle s'appuie sur des études en urbanisme, en géographie et sur des références à la cult... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Cette géographe urbaine canadienne fait une synthèse de nonbreuses études et milite fermement pour une ville plus féministe. Elle raconte son expérience personnelle des grandes villes (New-York, Toronto, Londres), tous leurs défauts et son amour pour elles. Alors les villes, amies ou ennemies des femmes ?... hé bien un peu les deux.
L'essai est une réponse brillante, documentée et incarnée à cette question. L'autrice détaille ses privilèges (femme cis sans handicap, blanche, favorisée et parlant anglais) et explique que c'est en devenant mère qu'elle a compris que la ville n'était pas faite pour les enfants et leurs mères (qui s'occupent majoritairement d'eux, prennent + de congés parentaux...).
Les corps des femmes ne sont jamais à leur place en ville : trop gros, trop fertiles, trop sexués, trop vulnérables, ils sont la cible de harcèlement, d'agressions, de surveillance...
Après un état des lieux accablant (la ville est encore souvent faite par et pour les hommes; fondée sur des formes familiales patriarcales; et le marché du travail est ségrégué en fonction des rôles sexués) elle développe ses idéaux, propose de nouvelles configurations pensées par des urbanistes et architectes avant elle.
Elle pointe du doigt des effets pervers comme le rôle des femmes blanches de classe moyenne dans la gentrification de certains quartiers.
Elle fait l'éloge de l'amitié, du militantisme qui réclame un "droit à la ville", de la part des femmes, handi, queer, TDS, sans abri, personnes racisées, défavorisées...
Elle encourage l'audace et l'agentivité des femmes, et critique la justice carcérale qui augmente les inégalités et ne rend pas la ville plus sécuritaire. Son approche intersectionnelle refuse la surveillance et la militarisation comme solutions pour la sécurité des femmes.
Critique de la ville mais aussi de la banlieue qui a confiné de nombreuses femmes dans l'isolement, cet essai réunit des études peu connues en France, et pose un regard percutant et incarné sur les espaces où l'on vit. Une belle découverte de la géographie urbaine féministe !
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Observer un lieu comme la ville sous l'angle du genre est une idée qui m'intriguait avant même d'ouvrir le livre. N'étant pas du tout dans l'urbanisme ou la géographie, ce n'est pas quelque chose auquel j'aurai spontanément pensé et pourtant il y a beaucoup à dire et à découvrir !
Les premiers chapitres m'ont vite rassuré aussi, le livre s'adresse bien à un large public et pas seulement aux personnes du domaine. J'ai aussi fait des essais dans mon entourage pour voir si le livre pouvait convaincre des personnes moins ouvertement féministes, mais ça n'a malheureusement pas vraiment fonctionné. Peut-être est-ce lié au style « Notes de terrain » qui rend parfois l'argumentaire de fond un peu brouillon, avec de nombreuses digressions qui peuvent irriter les personnes moins sensibles aux inégalités du quotidien, alors qu'il pourra être vu comme un témoignage complice pour les autres.
Je dirais donc que le livre s'adresse à des personnes qui ont déjà cheminé sur le féminisme et qui souhaitent élargir leur horizon.
En effet le livre est très riche de références variées qui m'ont fait découvrir beaucoup de travaux dont je ne soupçonnais même pas l'existence. C'est le genre de livre que je reconsulterai plusieurs fois même après l'avoir terminé !
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Les premiers chapitres ont été pour moi un délice avec de nombreuses références historiques et des exemples diversifiés. le chapitre « La ville des amies » m'a particulièrement fait réfléchir, notamment en ce qui concerne notre relation aux maisons unifamiliales et l'absence de valorisation des autres types d'habitation et de structures « familiales » . C'était aussi un sujet du féminisme que je connaissais moins, ce qui a davantage accroché mon intérêt. La structure en cinq parties est logique pour les thèmes abordés et facilitent une vue plus globale. La langue y est claire sans y être simpliste quoi que j'aurais aimé y rencontrer davantage de références à des études surtout dans les deux dernières parties.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Si les femmes, les Autochtones, les personnes racisées, queers et trans insistent pour valoriser et prioriser les relations qui ont systématiquement été négligées, le statu quo est menacé.
Il s’agit en effet d’un grand pas vers la ville féministe, cette ville qui valorise les relations entre les femmes, n’accorde pas la priorité à la famille nucléaire, et laisse les femmes et les filles occuper l’espace et tisser les relations qu’elles veulent entre elles.
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Wunker insiste : l’amitié a un potentiel révolutionnaire. Selon elle, l’amitié défie la logique patriarcale : « Des corps sont en contact : ils rient, pleurent, cuisinent, dansent, s’étreignent - sans qu’il y ait un quelconque impératif de procréation ni tout autre effort de reproduction. »
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Une ville féministe est une ville où les obstacles - physiques et sociaux - sont éliminés, et où tous les corps sont accueillis et logés. (P. 69)
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La ville féministe est un projet ambitieux et inspirant, sans plan directeur ni contremaître aux commandes. La ville féministe est une expérience perpétuelle pour vivre différemment, vivre mieux, et vivre de façon toujours plus juste.
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Les urbanistes et les architectes ne peuvent plus choisir l'homme cis, blanc, et sans handicap comme sujet par défaut, ni s'imaginer le reste du monde comme une simple variation de cette norme. (P. 69)
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