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EAN : 9782757212080
96 pages
Somogy (01/03/2017)
4.5/5   2 notes
Résumé :
Serge Kernbaum a jeté sur l'oeuvre de Vermeer son regard à la fois érudit, insolite et neuf. Ce médecin nous invite, à l'aide de nouveaux éléments d'étude, à voir et apprécier autrement cet artiste génial, mort ruiné à 43 ans. Il s'attache par exemple au rendu de la lumière, à sa connaissance de la géométrie, à son goût pour la musique, au silence qui baigne ses tableaux, aux lettres si présentes, aux perles que l'on retrouve dans douze tableaux (près du tiers de so... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
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« Médecin, j'ai besoin pour vivre de la peinture, de la musique et de la littérature. »

Après avoir lu récemment le superbe livre de Jean-Pierre Luminet, astrophysicien, sur les nuits étoilées de mon ami Vincent van Gogh, il s'agit aujourd'hui d'un livre écrit par un médecin passionné par le peintre Johannes Vermeer. Un petit ouvrage simple, concis, sur l'univers économique, artistique, scientifique, religieux de ce grand siècle d'or hollandais au 17e siècle.

Le premier tiers du livre décrit la peinture hollandaise de l'époque, la ville de Delft et les contemporains de Vermeer. La plus grande partie de l'ouvrage est consacrée à Vermeer, sa vie et son oeuvre : ses sujets d'inspiration, sa représentation de la lumière si importante dans ses toiles, l'élaboration minutieuse de sa peinture utilisant la caméra obscura, la musique et le silence se dégageant des toiles.
« La qualité de silence qu'il atteint est un mystère et crée une différence, quelque chose de parfait, d'inimitable. », écrit Albert Blankert. J'aime la jolie phrase de Proust sur le silence : « Il vient dans la vie une heure (…) où les oreilles ne peuvent plus écouter de musique que celle que joue le clair de lune sur la flûte du silence ».

L'auteur-médecin présente une approche psychologique intéressante sur ce peintre de l'intimité que nous connaissons peu : aucun écrit, rien sur son enfance, son adolescence, ses sentiments sur sa famille, ses enfants, on ne lui connait aucune maîtresse ni ami. Rien sur ses maîtres, ses voyages. Sa vie se serait passée presque exclusivement dans sa bonne ville de Delft.
L'auteur tente d'appréhender la psychologie de Vermeer sur son travail : « Il ne laisse aucun portrait de lui-même, de sa femme, de ses nombreux enfants. Il ne peint que deux paysages, aucune marine, aucune fleur, aucune nature morte, aucune fête, aucune tablée, aucune violence ». le peintre travaille très lentement et vend aussitôt. Il manquerait d'imagination et reprendrait les sujets traités par ses contemporains. Il ne laissera d'ailleurs aucune oeuvre témoignant de sa maîtrise d'une autre technique : gravure, dessin.
Le lecteur pourrait s'interroger… L'auteur se rattrape, heureusement, en constatant que la grosse différence de l'artiste Vermeer par rapport à ses contemporains tient à sa perfection technique, au traitement de la lumière, à la construction géométrique de ses toiles et, surtout, à sa capacité à nous faire pénétrer dans un monde silencieux auquel il est le seul à accéder. Il en déduit donc que Vermeer, isolé, sédentaire, secret, méticuleux, sans élèves, avait tous les symptômes d'un état mélancolique : sans pouvoir le démontrer, cela pourrait expliquer pourquoi le peintre n'a jamais innové, qu'il se contentait de porter à la perfection un sujet traité par d'autres, puis s'en désintéressait pour y apporter sa touche personnelle.

Chacun des 37 tableaux connus du peintre est ensuite analysé par l'auteur. Malheureusement, il ne les montre pas, ce qui diminue évidemment l'intérêt des descriptions qui sont, pour la plupart, issues de lectures de différents ouvrages. Seule, pour la toile « L'Art de la peinture », une oeuvre longuement méditée par Vermeer, une interprétation est avancée : l'auteur voit ce tableau comme le Don Quichotte des tableaux, ce Don Quichotte de Michel de Cervantès ayant introduit l'imaginaire dans le roman. Vermeer proposerait dans cette toile que dorénavant la grande peinture ne serait plus la peinture d'histoire, la plus répandue. Elle deviendrait celle de ses compatriotes hollandais pratiquant une peinture intimiste de la vie quotidienne nommée « peinture de genre ».
J'en profite pour rappeler que ce courant pictural est le plus intéressant et le plus original du 17e siècle hollandais. Des scènes d'intérieur nous font pénétrer dans les maisons bourgeoises, participer aux travaux ménagers, à la vie de famille : jeunes femmes à leur toilette, lisant une lettre d'amour, jouant du virginal ou brodant. Parfois, un militaire tente de séduire une dame, un couple profite d'un moment de griserie amoureuse, ou des fêtards boivent et s'amusent.

Le gros problème de ce petit livre, à mes yeux, est le manque total, en dehors de la couverture, d'oeuvres de Vermeer. Étonnant pour un éditeur : Somogy, éditions d'art ! Cela me perturbe d'autant plus que je suis incapable dans mes quelques livres publiés sur la peinture de ne pas montrer les toiles dont je parle. La gêne s'est incrustée en moi…

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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
La beauté d'une toile de Vermeer s'impose au premier regard.
Comme chacun, nous en avons fait l'expérience.
la beauté n'est pas seulement nécessaire à notre bonheur, elle contribue au bon équilibre du monde (p. 9)
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(...) Elie Faure : Vermeer peint jusqu'au silence rayonnant qui émane des choses amies, jusqu'à l'accueil qu'elles vous font. (p. 61)
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