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3,76

sur 353 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  

Devenir mère est un grand bouleversement dans la vie d'une femme. 
De fille elle devient à son adolescence une femme et l'arrivée d'un enfant  va lui donner un nouveau statut, celui de mère. Cette étiquette qui la rend facilement identifiable aux yeux de la société est parfois difficile et longue à apprivoiser.

Dès les premières lignes de "Toucher la terre ferme" j'ai eu l'impression de continuer ma lecture de "Liv Maria" tant les sujets abordés se font échos.  J'ai retrouvé avec plaisir la plume de Julia Kerninon qui est si singulière. Malheureusement, pour cet ouvrage autobiographique j'ai fait l'erreur de lire la quatrième de couverture et je me suis imaginée une direction qui n'était pas tout à fait celle prise par l'auteure.

En tant que jeune mère ayant fait un post-partum, je pense que j'attendais trop de réponses sur son expérience ce qui n'est pas tout à fait le sujet du livre.  Malgré ce sentiment, c'est avec impatience que j'attends le prochain livre de Julia Kerninon qui aborde dans ses écrits des thèmes qui sont toujours d'actualité...
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Je ne suis pas friande des livres sur soi : tous ces textes où chacun, chacune, livre sa vie sous prétexte que l'expérience peut servir à autrui. Peut-être pour déculpabiliser, pour amoindrir ou pour soulager. Peut-être pour permettre de comprendre. Chacun, chacune fait de son vécu une universalité à picorer par des lecteurs ou lectrices qui, forcément, s'y retrouveront un peu (beaucoup) et pousseront de gros soupirs en réalisant qu'on les a compris.e.s ou que l'on parle enfin de ce qu'ils ou elles vivent en profondeur sans oser en parler. Bref ! Voilà, je fuis ce genre de livres et pourtant j'en lis beaucoup. Allez comprendre !
J'ai donc lu – pardon : dévoré, devrais-je dire, « Toucher la terre ferme » : un texte auto-centré de l'écrivaine Julia Kerninon dont j'avais beaucoup aimé le roman « Ma dévotion » et avec laquelle j'ai partagé un van qui nous conduisait à la gare de Genève ainsi qu'une attente en bonne et due forme dans la foule, puis un wagon à quelques mètres l'une de l'autre après un échange de paroles (trois mots) plus que banal (Macha Méril, présente, avait vanté les mérites d'une pâte achetée en suisse à diluer dans la cuisine et donnée à Sarah Biasini). Rien de bien exeptionnel ! Pardon, moi primo romancière, je me sentais bien petite collée à ma valise à roulettes. Bon, repassons aux choses sérieuses : cet écrit ! Un texte de femme, d'épouse, d'être à part entière au milieu du marasme des hormones, des impératifs et … du bordel. C'est exactement ça : le bordel : le chamboulement de tout ce à quoi on a cru avant de riper. Ne pas s'oublier. Ah mais oui, forcément ! Ne pas s'oublier ! Evidemment. Sommes-nous la même avec un gros ventre, des contractions puis un après. Une femme au-dedans de la mère ? Des enfants : Julia en a deux, moi j'en ai quatre.
Deux, quatre : rien de différent. Où sommes-nous ? Femme. Fille. Mère. Femme – la boucle est bouclée. Lisez ce livre ! Ça fait du bien ! Même si l'histoire est la sienne (celle de Julia), il n'est pas possible de ne pas rebondir sur ses mots.
Une lecture pour souffler (et déculpabiliser)
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Dans ce court texte autobiographique, Julia Kerninon livre sa vérité quant à la prise de conscience de sa maternité, elle qui ne jurait que par la liberté. Une écriture funambulesque, l'autrice marchant sans cesse sur un fil oscillant entre jeunesse perdue et nouveau statut maternel, comme s'il fallait choisir entre les deux « une fois qu'on devient mère ». C'est très bien écrit, érudit, touchant parfois, mais à ma grande surprise et déception, je suis restée en dehors.

Le thème de cet ouvrage m'attirait pourtant, puisque selon la quatrième de couverture (ne jamais totalement se fier à une quatrième de couverture pourtant ! Je suis éditrice, croyez-moi ! 😉), nous sommes censés plonger avec l'autrice « au coeur des sentiments ambigus de la maternité. […] Comment être mère ? Comment rester soi ? ». Je m'imaginais donc un texte centré sur ces questions importantes quand on découvre les joies (et les affres) de la maternité, car c'est un moment rarement anodin pour une femme. Or, je les ai trouvées très périphériquement traitées, au début du texte — quand Julia Kerninon caresse le fantasme de prendre ses jambes à son cou (ce que j'estime être, pour ma part, une pensée très raisonnable) une fois son premier enfant né puis qu'elle se prépare pour le second (cet écueil dans lequel les parents tombent souvent, parce que la mémoire est inconstante et nous fait souvent nous souvenir, comme pour la douleur, qu'aux bons moments ) — et la fin de l'ouvrage quand elle explique comment avoir résolu son dilemme : accepter que le nous d'aujourd'hui est une continuité de ce que nous avons été. le même mais différent.

En somme, un propos pas tellement révolutionnaire grâce à la libération de la parole sur ce point depuis quelques temps, mais rédigé d'un point de vue suffisamment égocentrique pour penser qu'il est partagé par bien peu de personnes. Or, tout parent normalement constitué se demande souvent où sa jeunesse est passée, et où est le jeune adulte insouciant d'avant (et le regretter ou pas).

Bref, Julia Kerninon a préféré se concentrer sur ses frasques de jeune adulte qui a vécu, qui s'est définie par l'amour et l'écriture, qui a rencontré l'amour de sa vie, bien sage après tous ces tumultes. C'est beau, c'est juste, c'est bien écrit, mais ça prend toute la place, et ce n'est pas ce voyage-là que je souhaitais lire….

En revanche, lire ce texte après « Liv Maria » prend tout son sens car il permet de comprendre combien Julia Kerninon a puisé dans son propre matériau pour l'écrire. Peut-être ai-je trop cherché de réponses aux tourments de Liv Maria dans « Toucher la terre ferme »….
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Julia Kerninon se raconte avec beaucoup d'émotion et une écriture très soignée dans ce court récit autobiographique. Elle confesse l'incroyable bouleversement qu'elle a ressenti à l'arrivée de ses enfants, son appréhension à l'idée de la voie sans retour qu'elle a empruntée. Mais l'autrice décrit surtout le refuge des mots, l'aide si précieuse de ses lectures, le secours des histoires de sa jeunesse, qui l'ancre dans cette nouvelle vie qui commence : « J'étais perdue mais pas dépourvue ».

Un récit très (trop?) personnel qui s'empare des errements d'une jeune mère, d'une écrivaine, d'une femme, lu d'une traite, et qui a forcément fait écho à mes questionnement. Mais une fois le livre refermé, j'ai regretté que Julia Kerninon ne parvienne pas à une réflexion plus universelle sur un sujet qui le mérite amplement.

Une première rencontre en demi-teinte donc malgré le plaisir que j'ai eu à parcourir ces pages.
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Un livre qui parle d'écriture et de maternité pour continuer à nourrir la première malgré la seconde. Deux thèmes a priori inconciliables sur le plan temporel, entre l'immersion dans le temps long et suspendu d'un côté et l'urgence de la réactivité de l'autre.

Dans ce bref recit autobiographique, Julia Kerninon nous partage l'expérience du bouleversement profond qu'a été sa double maternité, tout en s'attachant à préserver le noyau dur de son activité d'écrivaine.

Si le titre renvoie à l'aboutissement de la transformation radicale que la maternité a eue sur la vie de l'autrice, il nous est livré après une traversée bien trop brève sur le plan narratif pour qu'elle nous emporte réellement. La brièveté de ce récit ne sert, en définitive, aucune des dimensions temporelles très contrastées propres aux deux thèmes traités : trop court pour que l'on puisse réellement pénétrer dans le laboratoire de l'écrivaine et mesurer les changements opérés par ce nouveau statut de mère, et trop succinct pour rendre compte de l'accumulation de gestes, tâches, pensées, réflexes, scènes, interruptions et autres qui scandent la vie d'une mère de leur irrégularité et ténacité ravageuses et implacables, dans un effet d'étourdissement permanent. Chez Julia Kerninon, l'écriture demeure malgré tout cela, contre vents et marées, sans que l'on ait eu le temps de comprendre comment concilier ces deux temporalités était possible dans d'autres vies que la sienne, où l'écriture doit composer avec le travail alimentaire.

Un enthousiasme sincère à lire un récit sur une alliance thématique qui m'est apparue, au départ, rencontrer la cause féministe, mais qui a également fait place au regret de ne pas avoir exploré ni levé cette objection que d'autres mères pourraient légitimement formuler autour d'une évidence d'écrire, qui n'apparaît jamais souffir de doutes, de difficultés, d'interruptions, d'imprévus ou d'impossibilité matérielle de se poursuivre.
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Lu en tant que jurée du prix des Lectrices Elle. Julia KERNINON évoque dans ce récit sa vie d'enfant, de jeune fille, ses amours, son amour inconditionnel pour un homme qui n'était pas fait pour elle. Elle parle aussi de ses deux maternités et de son mari. Tout ceci pour montrer que la maternité n'a pas réellement changé l'auteur, contrairement à ce que la pensée commune a décrété. Cette femme reste celle qu'elle était même si elle évolue, même si vie la lie irrémédiablement à ses enfants et à son mari.

Récit court, cela m'a bien convenu, je ne suis pas friande des gens qui racontent leur vie dès lors que celle-ci n'a rien d'extraordinaire. Mais cette histoire a un intérêt qui réside dans le fait qu'elle met bien en perspective ce que peut être une femme et ce qu'elle peut ressentir. Et en plus, c'est joliment écrit, j'ai beaucoup apprécié ce style.
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C'est mignon. Voilà ce que m'inspire ce document témoignage de Julia Kerninon face aux premiers instants de maternité.
C'est joliment dit, les illustrations sont bien trouvées, c'est extrêmement contemporain et terriblement banal. Ce qui est un compliment puisque le texte, en plus d'avoir sans doute servi de purgatoire à Julia Kerninon pourrait avoir comme effet secondaire de rassurer une jeune maman déboussolée sur le caractère universel du tsunami qui nous traverse. Et rien que pour ça, ce livre doit exister !
Maintenant, quand on n'est plus une si jeune maman que cela (ce sont les enfants qui vieillissent !) et qu'on s'est plutôt moins posé de questions que ses contemporaines face à cet extraordinaire chamboulement du quotidien … et bien, ça n'en reste pas moins un texte mignon.
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Un texte intime d'une écrivaine qui fait le point sur sa vie de fille, de femme, de mère et d'écrivaine. Avec une belle écriture et quelques subtiles références littéraires, romanesques et poétiques, l'auteure nous parle d'elle, de la petite fille qui quitte ses parents, part étudier la littérature, vit une histoire d'amour avec un écrivain plus âgé, à une relation amoureuse avec un collègue de bar, puis rencontre un homme calme, aimant, délicat, avec qui elle décide de vivre, d'écrire des livres et d'avoir deux enfants.
Elle parle avec beaucoup de sincérité de ses accouchements, de la post naissance et de son rapport à la souffrance, au corps, au sentiment d'avoir envie de fuir et d'abandonner son homme et ses enfants. Mais elle va rester et continuer à lire, à faire des découvertes et à écrire et créer des moments de romanesque.
J'ai apprécié la sincérité de l'auteure, sa façon de parler sans pudeur de son rapport à son corps, à ses histoires, à ses rapports avec les autres, les hommes qu'elle a cru aimer et un beau portrait du père de ses enfants.
Elle fait de belles références à des textes, qu'elle a lu, étudié et qui l'ont marqué car les livres font partie intégrante de sa vie, sa mère lui reproche d'ailleurs de trop lire et d‘avoir toujours un livre en main même quand elle s'occupe de ses fils, on peut lire et allaiter !!
Je n'ai jamais lu un texte de Julia Kerninon, mais cette lecture m'incite à lire ses romans.

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Une lecture très courte, à lire d'une traite.
On y évoque la maternité et la féminité.
C'est un récit très intime que nous livre l'autrice ici.
Elle nous évoque l'accouchement, sa vie intime.
C'est évidement touchant.
Cette lecture est pour moi mitigée. Peut être trop courte ou trop intimiste justement. Je n'ai pas été transportée.
Je sais que bon nombre de lecteurs ont aimé donc ne vous fiez pas spécifiquement à mon jugement.
En tout cas le thème est très intéressant, de plus en plus souvent évoqué.
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A la lecture de la quatrième de couverture, j'étais très tentée par la lecture de ce roman-essai. Je pensais y retrouver un peu de ce que j'avais vécue enceinte et lorsque je suis devenue maman, le long cheminement dans le devenir de mère. Mais rien de cela, c'est plutôt une entrée très intimiste dans les amours de l'auteure et son métier d'écrivain auquel on a à faire, plus que celui le récit de la maternité et en cela j'ai été un peu déçue. J'ai trouvé ça très nombriliste et un peu "bobo". C'est bien écrit malgré trop de références littéraires en début de livre, mais je n'ai pas adhéré.
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