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sur 123 notes
À 30 ans, Julia Kerninon vit la même vie depuis 25 ans. Des journées passées entre les pages des livres... Élevée dans une famille férue de littérature, d'Amérique, de voyages, de peau de léopard et de velours côtelé, elle reçoit, à 5 ans, sa première machine à écrire. Une révélation pour la petite fille : elle sera écrivain. de ses premiers poèmes minimaux, de ses histoires d'animaux parlants à son premier roman publié, couronné de quelques prix, Julia Kerninon a tracé sa route...

Une biographie à 30 ans ? Pourquoi pas dès lors que l'auteur rend un bel hommage à la littérature et à l'écriture. Un monde qui l'a accueillie à bras ouverts et dans lequel elle se sent née. Comme une évidence. Julia Kerninon décrit parfaitement tout l'amour qu'elle porte aux livres, la passion qui l'anime dès qu'elle écrit, le chemin sinueux et parfois chaotique qu'elle a traversé et se rappelle, avec tendresse, quelques moments de son enfance. L'auteur, de sa plume vive et passionnée, nous fait partager son amour pour la littérature et l'écriture, des activités tout à fait respectables.
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J'ai un problème avec les phrases à rallonge.

Celles qui s'étalent sur une demi-page ou plus, où chaque nom s'accompagne de sa cohorte d'adjectifs, où les adverbes abondent et où les virgules s'accumulent. En règle générale, confrontée à ce genre d'écriture, je crie grâce assez vite. J'éprouve la sensation de peiner à trouver mon souffle, de me perdre dans les méandres de mots et de finir entrainée vers le fond.
Je me noie dans les phrases interminables.
Je sais que certains lecteurs en raffolent, j'en connais. Ce n'est malheureusement pas mon cas.
Il y a des auteurs qui me demeurent inaccessibles pour cette unique raison : leur manque de points.

Lorsque j'ai démarré la lecture d'« Une activité respectable », ma première réaction a été de penser que Julia Kerninon et moi, ça risquait de ne pas fonctionner. Un réflexe bien ancré, une angoisse de l'étouffement qui surgit sitôt dépassé le seuil des cinquante mots sans apercevoir le moindre point à l'horizon.
Ne jamais s'arrêter à une première impression.

J'ai poursuivi, un peu sur la défensive, prête à remonter sur la rive. Mais, chose étrange, les phrases si longues de Julia Kerninon ne m'ont pas semblées interminables ou asphyxiantes, elles m'ont parues légères et virevoltantes. Elle ne m'a pas entrainée vers le fond, elle m'a déposée sur une embarcation légère et m'a emportée dans son courant. Je me suis laissée conduire, de paysage en anecdote, de réflexion en perspective.
Je ne me suis pas noyée, mais j'ai retenu souvent mon souffle devant la justesse d'une image ou l'émotion d'un sentiment.
J'ai adoré ce voyage, cette fenêtre entrouverte sur une enfance singulière et sur les affres de l'écriture.

Il semblerait bien que finalement j'aime les phrases à rallonge ; mais seulement celles de Julia Kerninon…

Challenge Multi-défis 2017
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Un agréable moment au pays de l'enfance et de la jeunesse de l'auteure
qui nous raconte ses parents, dévoreur de livres, couple passionné ,
atypique, amoureux, grands voyageurs, peu tracassés des histoires
pratiques, matérielles de la vie... Julia Kerninon reçut pour ses cinq ans, une machine à écrire...pour dire, à quels point l'écriture, les mots, la lecture sont des activités grandement "respectables" et valorisantes dans cette famille.

L'écrivaine nous raconte son périple, ses combats, doutes, acharnement,
ses "échappées" à Budapest, et ailleurs, pour persister dans sa volonté
de devenir écrivain, ses petits boulots pour vivre tout en poursuivant avec acharnement "sa bataille avec les mots", avec la littérature...!

Ce court texte autobiographique débute sous le signe prémonitoire d'une visite magique à la librairie "Shakespeare and Company", dans le quartier de Notre-Dame, avec la maman de la narratrice; Julia Kerninon est alors âgée de cinq ans et demi !...

Un hommage touchant à la littérature, aux livres, aux plaisirs infinis de la lecture et de l'écriture [sans omettre , également, les douleurs , les doutes, les questionnements perturbants, qu'induisent le travail de tout écrivain, digne de cette exigence !]

Julia Kerninon nous fait partager ses admirations littéraires, dont celle,
plus appuyée , adressée à Michel Butel...

"Nous avions beaucoup, beaucoup de chance, me disait-elle [ma mère], parce que nous avions les livres et que dans les livres les phrases étaient éternelles, noir sur blanc, solides, crédibles – elles n'étaient pas en l'air, elles ne venaient pas de n'importe qui, elles avaient été polies, ordonnées, réfléchies, par des individus précis, attentifs, et elles nous livraient le monde entier, le monde accéléré, perfectionné, lavé de ses scories, sans temps mort, un cours d'eau pur et bondissant, un monde dans lequel nous pouvions nous échapper chaque fois que le monde réel cessait d'être intéressant."[p.24]




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Une autobiographie courte, bien sûr puisque Julia Kerninon vient de fêter ses trente ans, mais pas que, car l'auteure sait manier la plume (la machine à écrire) dans un style léger et direct, qui évoque souvent plus qu'il ne décrit laissant l'espace au lecteur, un enseignement qu'elle a fait sien et qu'elle applique à merveille. J'ai toujours été surprise par ces destins décidés semble-t-il dans le premier âge et avec quelle détermination ils sont accomplis. Quelques pages pour nous transmettre sa passion, son addiction, une véritable déclaration d'amour à la littérature. Merci à Babelio et aux Éditions du Rouergue pour cette lecture offerte dans le cadre de Masse critique.
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Julia Kerninon qui avait marqué le monde de la littérature avec un premier roman Buvard dont j'ai beaucoup entendu parler, mais que je n'ai pas eu l'occasion de parler, raconte par le menu détail son amour de la littérature et de l'écriture avec un grand l'et un grand E. Un exercice casse gueule et que beaucoup de grands écrivains ont déjà tenté, mais rarement avec autant de justesse et de passion.

Elle nous confie notamment dans ses pages vibrantes et frémissantes, qu'ayant vécu dans une famille qui prônait l'amour des livres qu'elle avait reçu en cadeau à 5 ans une machine à écrire, objet de toutes les folies et les possibles et certainement à l'origine de sa folle passion, à équivalent avec d'autres souvenirs marquants de la jeunesse de l'auteur, comme notamment cette mémorable virée dans la librairie de paris Shakespeare and Company, un lieu effectivement magique.

Évitant constamment le pompeux et les clichés, Kerinon raconte, sans forcément l'idéaliser ,combien elle a suivi un long et sinueux chemin qui l'a mené à l'écriture et qui ont fait d'elle la grande romancière qu'elle est déjà, ce qu'elle devrait confirmer avec son désormais très attendu troisième roman.

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Comment devient -on écrivain ? Dans ce court récit autobiographique Julia Kerninon retrace son goût de la lecture dans un premier temps, passion partagée dans sa famille puis par le désir ensuite de passer à l'écriture et pour se faire accepter tout ce qui lui permettait d'arriver à concrétiser ce voeu. Comment ne pas se retrouver dans ses mots, ses sentiments quand on aime lire et pour ma part découvrir le chemin parcouru par des écrivain(e)s dont j'apprécie la plume et l'univers. Ce n'est pas faire preuve d'indiscrétion mais plutôt d'admiration pour la manière sincère dont elle l'explique, utilisant ses Souvenirs qui la ramènent aux livres, aux mots, à la littérature.....
"Les livres me sont comme des boîtes closes (...) je veux savoir ce qu'ils renferment, je ne sais pas m'arrêter. (...) j'arpente la littérature comme un champ dans lequel mes pas laissent l'herbe ployée un instant derrière moi, juste me temps de voir le chemin parcouru, et l'immensité encore inconnue. (p58)"
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J'ai une tendresse particulière pour la plume de Julia Kerninon, surtout depuis son deuxième roman le dernier amour d'Attila Kiss dont on a moins parlé que l'excellent Buvard, mais qui m'a particulièrement touchée. Alors ces confessions d'une amoureuse des livres, d'une accro à l'écriture, d'une droguée aux mots... je les ai dégustées patiemment et voluptueusement, ravie de retrouver la prose fine et précise de l'auteur et surtout d'en apprendre un peu plus sur elle.

"Mes deux parents croyaient aux livres, ils croyaient à la solitude, à la vie intérieure, à la patience, à la chance, ils croyaient aux bienfaits d'une planche de bois solidement fixée dans une alcôve de ma chambre sur laquelle poser ma machine à écrire, peut-être même qu'ils aimaient le bruit que faisait la machine électrique quand elle mitraillait d'un seul coup la phrase que je venais d'inscrire dans l'écran minuscule au-dessus des touches. Dans la famille, personne n'avait jamais gagné assez d'argent pour y croire, alors ils ne croyaient pas à l'argent, ils croyaient à l'expatriation, à la poésie, à la sobriété matérielle, ils croyaient que la littérature était une activité respectable."

A peine trentenaire, Julia Kerninon a déjà toute une histoire, presque une légende. Des parents amoureux des livres mais surtout dotés d'un état d'esprit incroyablement ouvert, loin des préoccupations strictement matérielles. Des voyageurs qui ont transmis leur curiosité à leur fille. Cet environnement aurait pu lui peser, se transformer en contrainte et peut-être l'a-t-il été à un moment ou un autre. Mais il est surtout la sève qui nourrit sa passion et son ambition.

Car chez la jeune femme, tout est tourné vers l'écriture. Les jobs alimentaires destinés à engranger de quoi survivre durant de longs mois consacrés à écrire. La lecture. Les escapades en France, en Irlande, aux Etats-Unis, à Budapest. Budapest justement, ce séjour qui dévoile l'univers de la genèse du dernier amour d'Attila Kiss...

Ce court récit est un magnifique hommage à la littérature dans ce qu'elle a de plus pur, loin des aspects marketing, de l'argent qui tend inexorablement à pervertir l'art. S'adonner à cet art en tant qu'écrivain apparait comme un véritable luxe. Mais c'est pour Julia Kerninon son oxygène, son carburant, sa thérapie, sa raison d'être.

Tout amoureux des livres ne peut que vibrer à la lecture de ces quelques dizaines de pages pleines d'amour dans lesquelles l'écrivain nous livre avec une pudeur généreuse beaucoup d'elle-même. Dans l'attente (fébrile) de son prochain roman.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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« … nous avions beaucoup, beaucoup de chance, me disait-elle, parce que nous avions les livres et que dans les livres les phrases étaient éternelles, noires sur blanc, solides, crédibles – elles n'étaient pas en l'air, elles ne venaient pas de n'importe qui, elles avaient été polies, ordonnées, réfléchies, par des individus précis, attentifs, et elles nous livraient le monde entier, le monde accéléré, perfectionné, lavé de ses scories, sans temps mort, un cours d'eau pur et bondissant, un monde dans lequel nous pouvions nous échapper chaque fois que le monde réel cessait d'être intéressant, ce qui arrivait beaucoup trop souvent quand quelqu'un venait nous parler. Et cette leçon-là était une grande leçon aussi, pour quelqu'un qui voulait devenir écrivain. » L'amour de la littérature est souvent le fruit d'une transmission familiale, et c'est sur ces traces que nous convie Julia Kerninon, que je découvre avec Une Activité respectable, dans cette ode à la famille, à la lecture et au métier d'écrire. Car tout écrivain est avant tout un lecteur. Et certains lecteurs se trouveront, comme elle, une vocation d'écrivain. Intéressant, et qui me donne le goût d'aller vers ses romans.
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Julia a des parents aimants, adorateurs de littérature, épris d'histoires, de liberté et d'Amérique. Depuis le berceau, ils l'arrosent de mots. Elle baigne dans les livres et c'est le bonheur. La littérature comme une rivière, un courant perpétuel aux reflets changeants. À cinq ans passés, ils lui offrent un voyage au milieu des livres en poussant la porte de l'illustre librairie Shakespeare and Company, et une machine à écrire électrique. Recueillement et émerveillement, imagination et création. La lecture et l'écriture.

Lire et écrire, une activité respectable. Un double mouvement, indissociable. Creuser le sillon dessiné par ses parents. Dans sa chambre sous les toits, peinte en vert, avec vue sur le pêcher dans le petit jardin, laisser vagabonder les pensées, plonger dans les intrigues, donner vie à des personnages, lire les mots des autres, taper les siens sur la fabuleuse machine. Lecture et écriture entremêlées, toujours.

Julia a vingt ans et décide de suspendre ses études, prendre une année sabbatique, partir loin, à Budapest. Et ainsi seule, écrire. Devenir écrivain. Revenir puis repartir. Enchaîner les petits boulots, aller à l'université, croire à l'amour, ne plus y croire, boire des tequilas le jour de la paye et courir fougueusement jusqu'à la mer avec d'autres « guerrières », être émue par les écrits de Michel Butel, repenser à l'enfance, à son père à sa mère tant aimés et admirés, passeurs de mots d'images et d'émotions…

Aujourd'hui elle a trente ans, a publié deux romans. En écrit sûrement un troisième. Auréolée de prix, Julia Kerninon livre ici un récit empreint de sincérité et de simplicité. Ravive sa mémoire, éclaire son travail d'écrivain, raconte la transmission parentale d'une passion, met en mots sa carte littéraire avec ses chemins de traverses.

Un petit livre enthousiasmant écrit avec ardeur et vivacité qui ne peut que nous transporter, nous, lecteurs, dévoreurs de littérature.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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On pourrait citer l'intégralité des 60 pages ici offertes au lecteur tant elles recèlent de trésors. Quiconque a lu « Buvard » a déjà lu entre les lignes de ce merveilleux roman ce que les livres signifient pour Julia Kerninon, mais elle entreprend ici de nous le raconter avec précision, et on se régale. Atypique, elle l'est assurément et de mille manières, mais rares sont les écrivains capables de transmettre avec une telle évidence leur rapport aux livres et partant, au monde. La langue de Julia Kerninon m'enchante littéralement, il y a une magie dans ses mots qui tient à leur exactitude et à leur agencement méticuleux, et faire ainsi la connaissance de son univers (sa famille, ses voyages…) est un vrai cadeau. Plutôt qu'une autobiographie, un exercice de partage. Une pépite.
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