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A choisir entre un guide de voyage et ce livre, n'hésitez pas!!! Les pérégrinations de Kerouac sont à la fois instructives et célestes. Travailler sur un cargo entre deux ports, sur les voies de chemin de fer entre deux cuites et repartir de plus belle sac sur le dos...traverser l'Atlantique...redécouvrir le Musée du Louvre avec les yeux de Kerouac, la Provence et les parisien(ne)s entre autre...Jubilatoire. Voilà ce que vous réserve ce recueil!!! La liberté absolue version Kerouac...Un régal!!!
Lien : http://jerryroad.over-blog.com
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Dans le vagabond solitaire, Kerouac vit en marge de la société et suit son petit bonhomme de chemin à l'abri du brouhaha médiatique qui suit la sortie de Sur la route. le livre est divisé en huit récits qui ont pour thème l'errance sous une forme ou sous une autre et qui sont agencés de façon à simuler un roman.

Le fellah du Mexique est le récit halluciné d'une escapade au Mexique, pays qui vit loin de l'ordre établi et de la façon américaine de faire les choses. La description de la corrida est particulièrement prenante et pleine de compassion pour le taureau —et symboliquement contre le système établi. le sang, la religion et la mort s'y côtoient dans un remarquable tourbillon verbal.

Dans le monde des trains, Kerouac nous raconte son boulot de serre-frein à 600$ par mois alors qu'il conserve un mode de vie austère et se contente de manger dans les cafétérias publiques, continue de fréquenter des clochards et dort au fond de wagons sales lorsqu'il est loin de chez lui. Kerouac est entré dans le système mais pas son âme.

Dans Les limons des cuisines marines, il quitte les chemins de fer et raconte les aléas de sa vie de cuisinier sur un navire. Kerouac tolère mal de repartir au bas de l'échelle et la discipline qui règne. Il croyait assumer son destin de vagabond en s'embarquant sur un navire mais réalise qu'il est plutôt à la merci d'êtres caractériels et finit par les quitter lors d'une escale.

Avec ses Scènes new yorkaises, on plonge dans l'univers beat. À l'image d'un guide, Kerouac nous fait visiter le New York underground des années 1950. Les cafétérias remplies de paumés, le kiosque à journaux, la librairie fréquentée par les obsédés sexuels et Chez Bickford —le restaurant qui sert de point de chute à Herbert Hunkey, à une bande de gangsters et à toute la faune pittoresque de Times Square.

Un des récits les plus intéressants est Grand voyage en Europe qui commence sur un cargo effectuant la traversée de l'Atlantique et qui le mène à Tanger où il côtoie William S. Burroughs. le passage où il traverse la France et découvre Paris, «la plus belle ville du monde», est particulièrement touchant et son arrivée en Angleterre est épique.

Dans Seul au sommet d'une montagne, il relate en détail les 63 jours qu'il a passés à Desolation Peak comme garde-forestier. Cette nouvelle à teneur initiatique avait déjà fait l'objet d'un récit à la toute fin des Clochards célestes mais le récit est suffisamment bonifié pour le rendre à nouveau intéressant.

Dans le dernier récit, le vagabond américain en voie de disparition, Kerouac défend la vie de vagabond et il en donne une définition très personnelle, assimilant la quête solitaire à plusieurs personnages illustres dont Benjamin Franklin, Walt Whitman, Bouddha, Beethoven, Einstein et Jésus ! Kerouac explique que le vagabond n'est plus toléré dans la société et qu'il est désormais traqué par la police. Alors qu'il raconte comment la vie du vagabond est de plus en plus difficile, on a l'impression que Kerouac parle de sa propre existence.

Au-delà de la prose extraordinaire de Kerouac, l'intérêt de ces récits est leur point de vue. À travers ses tribulations, il exprime une vision critique de l'Amérique. Et même lorsque le récit adopte une structure plus conventionnelle, il intègre toujours une phrase au milieu de nulle part qui nous rappelle son regard ironique. Kerouac pose sur les gens et les choses un regard qui nous oblige à nous interroger, ce qui est le propre d'une grande oeuvre. Et il le fait avec suffisamment de brio dans ce livre pour qu'il vaille la peine d'être lu.
Lien : https://alaincliche.wordpres..
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Recueil de huit nouvelles de longueur inégale mais formant toutes plus ou moins un seul et même récit (la décision de Folio d'en sortir deux de façon indépendante dans "Le vagabond américain en voie de disparition ne me paraît d'ailleurs pas forcément très pertinente, mais si ça peut permettre aux gens de découvrir Kerouac à petit prix, pourquoi pas), Lonesome Traveler nous fait découvrir une nouvelle facette de l'auteur.

Contrairement à Sur la route et Les clochards célestes, l'autobiographie est ici totalement assumée. On a l'occasion d'y apprendre que Jack se faisait souvent appeler Ti Jean, et on retrouve avec plaisir certains passages bien connus de sa vie, dont le fameux exil sur le pic de la désolation. L'aspect religieux du séjour est loin d'être aussi exacerbé que dans Les clochards, ce qui ravira ceux que ça gonfle en leur offrant une bonne alternative, même si Kerouac ne peut s'empêcher de s'extasier face à l'omniprésence divine à plusieurs moments. On lui pardonne facilement.

Le plus intéressant est le style de son écriture, qui évolue de façon flagrante. Sa célèbre technique de la "prose spontanée" explose complètement, en s'attardant cette fois sur des instants, et non en l'étalant pour allonger les mouvements du personnage. Il ne sera pas rare de trouver des phrases longues d'une page se concentrant sur la description d'un bateau qui tangue ou de belles filles qui passent dans la rue, et toujours dans une énergie à peine croyable ; c'est un vrai plaisir de le voir commencer à s'emballer et de savoir qu'on est parti pour plusieurs minutes d'exaltation qui nous empêcheront de reposer le bouquin avant d'être arrivé au bout.

Et puis bien sûr, il y a le voyage, on commence à être habitué : les déserts mexicains, les ruelles crasseuses des zones portuaires, les gares, l'Océan, les bars new-yorkais, les forêts, le Maghreb, la France et Paris, l'Angleterre, les musées, les hôtels miteux.. Les personnes rencontrées, qu'ils soient poètes beats, marins, prostituées.. le dernier chapitre, dans lequel Kerouac évoque ses références et la vie de clochard, vaut à lui seul le coup.

Pour peu que vous adhériez au style (car oui, j'ai de l'expérience et je conçois que ça puisse rebuter comme première fois), vous ne regretterez probablement pas cette lecture.
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Dans ce livre, l'auteur a réuni un certain nombre de morceaux qui ont pour thème commun celui du voyage. Ces pérégrinations ne mènent pas seulement le lecteur au travers les USA, mais aussi le Mexique et la France, que Kerouac considère un peu comme sa deuxième patrie. Chemin faisant, il s'adonne à divers métiers et côtoie des individus pittoresques ou inquiétants, se trouve mêlé à des aventures multiples, clame sa foi dans la vie errante et proclame sa liberté.
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And since I'm well and on the bum again & aint got nothing else to do,but roam,longfaced,the real America,with my unreal heart, here I am eager and ready to be a big busted (...)it's all the same to me as long as it can be exciting and goes around the world.
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Une longue voie ferrée d'errance et d'ivrognerie, de désespoir, de poésie, de mysticisme, d'allers et de retour interminables dans l'écrasante poussière d'acier. L'Amérique. Kerouac trouvera un peu d'apaisement chez sa mère, dans son petit appartement réconfortant du quartier de Jamaica Long Islande, là où du linge propre dans la commode et des draps frais sur le lit l'attendent.
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Les quatre nouvelles qui composent le vagabond solitaire sont une bonne entrée en matière pour explorer l'oeuvre de Kerouac car l'on y trouve nombre de ses thèmes de prédilection et plusieurs exemples de « prose spontanée », procédé récurrent qu'il a expérimenté dans Sur la route notamment. Si la prose est alambiquée parfois, voire un peu hermétique, ces récits de voyages publiés en 1960, d'inspiration autobiographique, évoquent Kerouac dans ses tribulations sur la route, ses petits boulots, son désir d'être marin. A Los Angeles, il rêve d'embarquer mais reste sur les quais. Il retrouve un ami qui lui parle de règlements de compte et d'un revolver camouflé dans un livre, et c'est une discussion sans fin qui commence alors. Kerouac nous invite à le suivre dans les rues et les bars de New York où il nous fait la visite en habitué de lieux vivants et chaleureux de Times Square, nous présentant les gens qu'il aime fréquenter, les joueurs de Jazz qu'il admire, les restaurants qu'il aime. Une véritable poésie urbaine se dégage de ces esquisses et dénote un vrai sens de l'observation pour décrire le monde qui l'entoure. Il déplore le fait que les clubs de jazz soient devenus plus select, plus chers alors qu'il les a connus ouverts à tous. de même, lors d'un voyage au Mexique, les contrôles à la frontière le font deviser sur le manque de liberté et la suspicion à l'encontre des beatniks. Ses rencontres donnent lieu à des discussions animées et accompagnées de drogues sur les Indiens. Dans un passage saisissant Kerouac sort écoeuré d'une corrida décrite avec réalisme dans toute sa violence, éprouvant de l'empathie pour le taureau agonisant, qualifiant les spectateurs de lâches. Un long moment dans une église montre aussi Kerouac fasciné par une statue du Christ aux blessures particulièrement macabres. En se recueillant il a une vision et, comme dans certains de ses romans, des digressions mystiques voire ésotériques rendent quelques passages obscurs. Enfin, Seul au sommet d'une montagne rappelle que Kerouac a exercé le métier de guetteur de feu, il a donc vécu isolé, en ermite, ce qui donne lieu à de belles descriptions des merveilles naturelles, des paysages sauvages, qu'il dépeint à la manière d'estampes japonaises. Les gestes du quotidien sont décrits avec précision. Mais très vite, à l'émerveillement succèdent la peur et les dangers (la foudre, les pluies torrentielles, les ours) et une solitude extrême difficile à supporter.
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Le vagabond solitaire est un recueil de récits de Jack Kerouac regroupant ses incroyables et surréalistes voyages. Avec Jack Kerouac, sa vie et ses écrits se mélangent et il devient difficile de juger l'un sans critiquer l'autre. Son oeuvre mythique, Sur la route, plane sur le reste de sa biblio et fait figure d'exception stylistique.

Pour ce qui est de sa vie, Jack Kerouac est un être extraordinaire. Voyageur, vagabond inlassable, il a connu mille vies, mille lieux avec un état d'esprit qu'il a érigé en mode de vie, en philosophie. Si vous connaissez Sylvain Tesson, c'est du même ordre.

Mais le vagabond solitaire est un recueil presque impénétrable tant Jack Kerouac non immerge dans sa tête. Et le sens se perd un peu dans un flou que ma lecture inattentionnée n'a pas aidé. Sans le fil conducteur qu'il y a dans les oeuvres précédentes que j'ai lu où il racontait son voyage de manière plus linéaire.
La suite sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/le-vaga..
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Un recueil des souvenirs et impressions de voyage de Kerouac des Etats-Unis à la France en passant Tanger, il est tour à tour chemineau, garde feu et vagabond. Une jolie surprise. Je n'avais pas du tout aimé « Sur la route », je l'ai vécu comme l'aventure de gamins gâtés égoïstes, sans considération pour les personnes croisées sur cette route. Avec ce recueil je suis enthousiaste, surtout pour le chapitre « seul au sommet d'une montagne ». Ces 2 mois passées en montagne solitaire sont exprimés de façon assez honnête lorsqu'il reconnait sa crainte de la solitude et exprime de nombreuses craintes. de la même manière qu'il sera aussi honnête avec de nombreux désagréments de voyage. Et il est aussi très drôle de se plonger dans le Paris de Kerouac.
L'autre aspect intéressant est aussi sa réflexion sur la liberté d'errer comme on le souhaite sur terre et qui est de plus en plus réduite. Une déclaration d'amour à la liberté, sans doute comme sur le route mais tellement plus évocateur et généreux.


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