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Critique de 20thCenturyBoy


Recueil de huit nouvelles de longueur inégale mais formant toutes plus ou moins un seul et même récit (la décision de Folio d'en sortir deux de façon indépendante dans "Le vagabond américain en voie de disparition ne me paraît d'ailleurs pas forcément très pertinente, mais si ça peut permettre aux gens de découvrir Kerouac à petit prix, pourquoi pas), Lonesome Traveler nous fait découvrir une nouvelle facette de l'auteur.

Contrairement à Sur la route et Les clochards célestes, l'autobiographie est ici totalement assumée. On a l'occasion d'y apprendre que Jack se faisait souvent appeler Ti Jean, et on retrouve avec plaisir certains passages bien connus de sa vie, dont le fameux exil sur le pic de la désolation. L'aspect religieux du séjour est loin d'être aussi exacerbé que dans Les clochards, ce qui ravira ceux que ça gonfle en leur offrant une bonne alternative, même si Kerouac ne peut s'empêcher de s'extasier face à l'omniprésence divine à plusieurs moments. On lui pardonne facilement.

Le plus intéressant est le style de son écriture, qui évolue de façon flagrante. Sa célèbre technique de la "prose spontanée" explose complètement, en s'attardant cette fois sur des instants, et non en l'étalant pour allonger les mouvements du personnage. Il ne sera pas rare de trouver des phrases longues d'une page se concentrant sur la description d'un bateau qui tangue ou de belles filles qui passent dans la rue, et toujours dans une énergie à peine croyable ; c'est un vrai plaisir de le voir commencer à s'emballer et de savoir qu'on est parti pour plusieurs minutes d'exaltation qui nous empêcheront de reposer le bouquin avant d'être arrivé au bout.

Et puis bien sûr, il y a le voyage, on commence à être habitué : les déserts mexicains, les ruelles crasseuses des zones portuaires, les gares, l'Océan, les bars new-yorkais, les forêts, le Maghreb, la France et Paris, l'Angleterre, les musées, les hôtels miteux.. Les personnes rencontrées, qu'ils soient poètes beats, marins, prostituées.. le dernier chapitre, dans lequel Kerouac évoque ses références et la vie de clochard, vaut à lui seul le coup.

Pour peu que vous adhériez au style (car oui, j'ai de l'expérience et je conçois que ça puisse rebuter comme première fois), vous ne regretterez probablement pas cette lecture.
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