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EAN : 9782070436583
112 pages
Gallimard (20/09/2012)
3.27/5   43 notes
Résumé :
Qu'est-ce qu'être « Beat »? « Sur les origines d'une génération » raconte la naissance de la « Beat Generation », – dont Kerouac est un porte-parole majeur –, depuis la fin des années 50, où beat signifiait « pauvre, fauché, à la dérive, dans la dèche » jusqu'à « sa reconnaissance officielle » à l'époque où il écrit ce texte (1959) : « Beat Generation est devenu le slogan d'une révolution de moeurs en Amérique ». Dans ses chroniques pour la revue Escapade entre avri... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Vaincue ? Battue ? Perdue ? Béate ? Rêveuse ? Illuminée ? Déchue ?
On ne cessera jamais de tenter de trouver quelque qualificatif à cette génération.
Qualificatif qui risquerait de retarder l'annonce de celui qui, à la lecture de ces textes, ne cesse d'apparaître. Quel serait donc pour moi ce qualificatif ? Visionnaire.
Y a t il un lien entre La génération de Kerouac et la génération de Despendes ? L'une serait la génération H, H comme Hisroshima, comme fin d'un monde, l'autre la génération X, X comme inconnue, inconnu comme génome manquant, la suite d'un jeu de perles de verre. H, ..X, , quel sera Z ? « Ζ », zêta, l'initiale du mot grec ancien « ζῇ / zi », qui signifie « il vit » ou « il est vivant »…
Cette part de nous tous, inconnu. Entre les deux..génération R ? R comme route, comme Rimbaud ?
Mais n'anticipons pas.
Rilke nous a enseigné les premiers mots d'un vers.
Qui inscrira la dernière lettre du poème ? « ...Un jour, peut être, au cours des siècles à venir, on lirait cette écriture, elle serait déchiffrée elle aussi, et traduite. Et l'immensité d'un poème illisible se déploierait dans le ciel », Duras.
L'alchimie des lettres me plaît, elle fait toujours naître la magie de l'hybridation des mots, et qu'importe si tout cela n'est que vision. Je préfère la vision de nos tentations à la fumigation de nos petites poudres d'escampette.
Alors je choisis le terme : visionnaire.
« Il aurait voulu que je parle contre le monde entier, voilà son idée de la liberté »,
« Non je veux parler en faveur des choses, j 'élève la voix pour le crucifix, j'élève la voix pour l'Étoile d'Israël, j'élève la voix pour l'homme le plus divin qui ait jamais existé et qui était allemand (Bach), j'élève la voix pour le doux Mahomet, j'élève la voix pour Bouddha, j'élève a voix pour Lao-tseu, et Tchouang-tseu, j'élève la voix pour D.T Suzuki...Pourquoi devrais-je attaquer ce que j'aime au nom de la vie ? Voilà le Beat. Vivez vos vies à fond. Non, aimez vos vies à fond. Quand ils viendront vous lapider, au moins vous ne serez pas dans une serre, vous n'aurez que votre peau transparente ».
Ces serres, ces maisons de verre dont parlait Paulhan, sur lesquelles Paulhan nous mettait en garde, ces maisons où tous ont accès, où tout se doit d'être vu et su par tous. Cette dictature du dévoilé qu'instaure et impose le pouvoir…Alors tentons de sauver, non notre peau, mais sa transparence.

« Le mot « Beat » signifiait au départ pauvre, fauché, claqué, à la dérive, dans la dèche, triste , dormant dans le métro. Maintenant que le mot a trouvé un reconnaissance officielle, il a fini par désigner des gens qui ne dorment pas dans le métro mais possèdent une certaine attitude ou allure nouvelle, que je ne peux définir que comme un nouveau plus. « Beat generation » est devenu le slogan ou le label d'une révolution des moeurs en Amérique. »

Slogan, label...Kerouac savait que cette génération ne serait pas celle qui écrirait le dernier vers du poème. Mais peu importe, à jamais ils sont, sur la route, et on écrit, dans « un langage sans retenue » un chapitre important de l'histoire.

Kerouac, visionnaire et lucide, explorateur du futur.

« Je n'ai jamais rien eu à voir avec la violence, la haine, la cruauté, et toute cette horrible absurdité que, néanmoins, Dieu , en raison de a grâce qui dépasse les bornes de l'imagination humaine, finira par pardonner...ces millions d'années pendant lesquelles je m'enquiers de toi, Amérique. »

Oui, il faut être lucide pour être visionnaire.

« Beat provient en fait du vieux youpi américain et il ne fera que transformer quelques robes et pantalons et rendra obsolètes les fauteuils dans les salons et très bientôt nous aurons des Ministres Beat, et on instituera de nouvelles guirlandes, en fait de nouvelles causes de méchanceté et de nouvelles causes de vertu et de nouvelles causes de pardon. »
Beat... , ce n'était pas un point d'arrivée, ni même une étape, c'était peut être l'espoir d'un nouveau départ sur une autre route.

«  Malheur à ceux qui croient à la bombe atomique, qui croient à la haine envers les pères et mères, qui nient le plus important des Dix Commandements, malheur à ceux qui nr croient pas à l'incroyable douceur de l'amour charnel, malheur à ceux qui sont les porte-étendards de la mort, malheur à ceux qui croient au conflit et à l'horreur et à la violence et qui remplissent nos livres et nos écrans nos salons de cette merde, malheur en fait à ceux qui font des films atroces sur la Beat Generation où d'innocentes ménagères sont violées par des beatniks ! Malheur à ceux
qui sont les véritables et sinistres pécheurs que Dieu trouve encore encore à pardonner... 
Malheur à ceux qui crachent sur la Beat Generation, le vent le leur renverra ».

Ainsi parlait Kerouac.

« ..j'ai vu comment tout le monde meurt et personne ne s'en soucie, j'ai enti combien il est horrible de vivre pour mourir comme un taureau coincé dans une arène qui résonne des cris des hommes ».

« mais qu'arrive-t- il à l'Amérique quand des hommes sont tellement accrochés à leur emploi qu'ils sont prêts à mentir en public, un grans nombre d'entre eux, en faisant la supposition érronée que »les nouvelles » doivent être mauvaises, pas bonnes, ou bien personne ne s'y interessera. »

Oui, qu'arrive-t-il à l'Amérique ?

«  Comment les enfants tragiques peuvent-ils raconter ce que leurs pères ont tué, apprécié et ce qui les a enjoués et tués pour en faire moisson comme légumes et fruits tombés dans un panier...l'homme, ce pauvre engrais. »...

« Prions dans les grandes pluies sombres d'un carnage...demandons la connaissance...trouvons un dossier pour appuyer notre doute. »

Lire Kerouac, oui, mais l'entendre, et surtout le comprendre.

Un recueil extrêmement dense, qui nous permet d'un peu mieux découvrir ce que «  Beat Generation » veut vivre.

Astrid Shriqui Garain
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Les coups de gueule de Kerouac, après qu'on l'ait rangé dans la case "porte-drapeau de la beat-generation", ne vont pas bien loin. Il s'énerve, se justifie, dézingue autant ses détracteurs que ses admirateurs...
On y trouve également une plaidoirie pour les auteurs et poètes qu'il juge les plus aptes à défendre ses valeurs (pas toujours très claires). Une litanie de musiciens de Jazz bop, une revue iconoclaste de l'histoire récente, des textes sans filtre ni direction !
Le dernier texte, sorte de long poème en prose est sans doute le plus émouvant.
Pas facile à lire, avec beaucoup de difficulté à en tirer des éléments clairs, ce court texte, écrit apparemment à la fin de sa carrière n'apporte pas d'éclairage particulier sur une époque où les règles morales et sociétales des USA étaient en train de subir les coups de boutoir de la jeunesse (née dans les années 40 ou un peu avant).
Sa valeur historique reste également faible.



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Préoccupé de voir certains s'approprier, voire détourner ce qu'il estime être de son cru, Jack Kerouac, qui a l'habitude de s'impliquer personnellement dans ses ouvrages, a ressenti la nécessité de revendiquer la propriété culturelle de la "beat generation". Il veut en faire un sorte d'appellation d'origine protégée, lui conserver son esprit en revenant aux sources et redéfinir l'expression en ces mots : "Le mot "beat" signifiait au départ pauvre, fauché, claqué, à la dérive, dans la dèche, triste, dormant dans le métro. Maintenant que le mot a trouvé une reconnaissance officielle, il a fini par désigner des gens qui ne dorment pas dans le métro mais possède une certaine attitude ou allure nouvelle, que je peux définir comme un nouveau plus."
Sur les origines d'une génération est un petit opuscule de mise au point. Ne croyez pas que tout ce qui s'affiche comme routard désenchanté puisse se revendiquer de la beat generation "je suis le créateur de l'expression autour de quoi l'expression et la génération ont pris forme".
Voilà qui est dit. Les fervents de Kerouac route apprécieront.
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Jack Kerouac, un des initiateurs du mouvement beatnik aux Etats-Unis dans les années 50, précurseur des revendications libertaires qui battaient les pavés parisiens en mai 68, nous livre un condensé des travers dans lesquels l'homme tombe lorsqu'il s'abandonne sur la voie confortable de la pensée unique. Il a passé sa vie entre l'écriture, les voyages à la rencontre des gens et des grands espaces, la poésie, le sexe, le tout imprégné d'une pensée bouddhiste, de jazz et de drogue. « Sur les origines d'une génération » nous donne un bref aperçu de son oeuvre qui tente de nous conduire sur la voie pacifique de la liberté à tout prix. le style est direct, décalé, provocateur, cynique parfois mais les thèmes abordés dans « Sur les origines d'une génération » le sont de manière trop superficielle. Très certainement une invitation à découvrir d'autres ouvrages de l'auteur.

Mars 2014
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Beat Generation, un mouvement tout droit sorti à la base d'une simple discussion sur la société dans laquelle Kerouac vivait, et duquel découlera tant de choses. Kerouac nous livre sa vision de cette Beat Generation, ce qu'à l'origine il entendait à travers cette expression, et ce qu'elle représentera peut-être à tort les années qui suivront. Comme dans chaque oeuvre de Kerouac, on y découvre une nouvelle partie de sa vie.

Sur un fond de méditation, il nous fait partager son opinion sur la littérature américaine, sur l'écriture, sur la vie qui passe, sur sa vie et tout son cheminement.
Il nous délivre ses pensées quant à l'époque plus que chaotique dans laquelle il vit, s'interrogeant sur les grands noms, les dirigeants de nos pays.

Nous entrons une nouvelles fois dans les plus profondes réflexions et interrogations de Kerouac tout en explorant ces thèmes de prédilection dont notamment le jazz, le voyage, le bouddhisme, le zen...
Lien : http://huitiemedecouverture...
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
La honte semble être la clé du refoulement aussi bien dans l'écriture que dans la maladie mentale. Si vous ne collez pas à ce que vous avez pensé en première instance et aux mots que cette pensée à apportés, quel intérêt de s'en préoccuper, quel intérêt de repasser vos petits mensonges aux autres ?
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Et j'ai vu comment tout le monde meurt et personne ne s'en soucie, j'ai senti combien il est horrible de vivre pour mourir comme un taureau coincé dans une arène qui résonne des cris des hommes.
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De là je suis allé à Paris, où il ne se passait rien si ce n'est que la plus belle fille du monde n'aimait pas mon sac à dos et avait rendez-vous avec un type à petite moustache
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En 1959, Jack Kerouac parle de littérature et de la «Beat Generation»
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