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Critique de kielosa


Cela fait tout drôle de lire un ouvrage de Philip Kerr, où l'intrépide policier berlinois, Bernie Gunther, manque à l'appel. Scott Manson, son autre héros, n'est pas mal, mais ce n'est pas pareil. Apparemment que l'auteur soit du même avis, puisque dans "La feinte de l'attaquant" il lui a signifié la fin de son contrat, au bout de 2 autres missions seulement ! Non pas que Scott Manson soit décevant, ce qui serait virtuellement impossible si votre père spirituel s'appelle Philip Kerr. C'est plutôt le football dont je ne rafolle pas des masses, depuis que c'était l'unique sport autorisé au collège des frères des écoles chrétiennes, où j'ai passé un nombre d'heures inquiétant. Je préfère apparemment le paradis hitlérien aux stades de foot, pour les romans, évidemment !

Il ne faut pas être un fana de football pour apprécier ce roman, mais plus on en sait, plus on trouvera assurément des points de référence (nom de clubs et de joueurs, entraîneurs, propriétaires de clubs...). Bien qu'il s'agisse avant tout d'un thriller, bien entendu, dont la question de départ est :

.........Mais où est donc passé Jérôme Dumas ? .............

C'est vrai, que cela fait un peu négligé pour un club de football comme le Futbol Club Barcelona ou Barça de paumer un joueur qu'on a prêté à PSG et qu'on paie 150.000 euros par semaine, soit 7,8 millions d'euros l'an. Notre héros Scott est donc proposé par les 2 clubs de jouer à "l'inspecteur Clouseau" et de retrouver dans les plus brefs délais, cette star des stades, moyennant une rémunération fixe de 100.000 euros par semaine et tous frais, en première classe, couverts. Et en cas de réussite 3 millions d'euros si le joueur originaire de la Guadeloupe est vivant et disposé à rejouer au FCB. Dans le cas contraire, un Dumas mort ou un Dumas préférant défendre les couleurs d'un club antillais, la prime finale serait réduite à un million d'euros. On lui donne 4 semaines, en vue de la grande rencontre annuelle, le "Clásico", entre Réal Madrid et FC Barcelona, ou le duel entre le Portugais Christiano Ronaldo et l'Argentin Lionel Messi. En fait, le Clásico 2017 a eu lieu hier et un journal a annoncé le résultat du match ce matin sous le merveilleux titre "Réal Madrid 0 Barça 3 : Messi Christmas !"

Scott Manson, qui vient juste de donner sa démission comme entraîneur du club de London City et subir une expérience malheureuse avec les Chinois à Shanghai, accepte l'offre de recherches, sans grand enthousiasme. Il commence ses investigations à Paris, où Dumas occupe un appartement de 8 millions d'euros face à la Fondation Louis-Vuitton. Mais ni le responsable de PSG, ni l'attachée de presse de Dumas, ni même la fiancée "Bella Macchina" (belle bagnole) avec qui il vient de rompre, sait grand-chose. Tout ce qu'il apprend c'est que Dumas était gauchiste (tendance gauche caviar), allait de temps en temps dans un quartier malfamé, avait acheté un revolver, jouait mal ce dernier temps et prenait des antidépresseurs. Comme le temps presse et qu'à Paris il n'y a plus d'infos à cueillir, il décide de s'envoler pour l'île d'Antigua, dans les Caraïbes et près de la Guadeloupe, où la star est parti en vacances et où il a disparu.
Ma mission s'arrête ici, mais je vous laisse en compagnie de notre Sherlock Holmes dans ce coin de paradis ou presque ...

Juste quelques réflexions à propos de la Catalogne et du football.

Bien qu'écrit plus d'un an avant le fameux référendum sur l'indépendance catalane, Philip Kerr mentionne déjà cette éventualité dans son roman. Entretemps, nous avons, en Belgique, l'homme derrière cette initiative controversée, Carles Puigdemont, l'ancien président de la Généralité de Catalogne et 4 de ses ministres en "visite", à la grande satisfaction du sieur Bart de Wever, président du parti de la droite flamande, qui espère qu'un jour nous pourrions nous débarrasser des Wallons (et socialistes), mais sachant parfaitement bien qu'un tel référendum n'ait actuellement aucune chance d'obtenir une majorité dans le sens voulu par lui et ses acolytes..
Personnellement, je suis opposé à une telle évolution, car dans beaucoup de pays il y a des régions qui pourraient avoir des rêves similaires, comme par exemple la Corse en France, qui créerait de très sérieux problèmes à l'Union européenne, où des décisions à 28 s'avèrent déjà difficiles. En tant qu'Européen convaincu je me méfie des solutions nationalistes étroites, qui ont été trop souvent à l'origine de conflits et de guerres.

D'ailleurs ce nationalisme on le voit aussi dans le sport. Pendant des années les pays communistes d'Europe ont administré toutes sortes de drogues et produits prohibés à leurs athlètes pour des considérations de prestige national et idéologique. J'ai soulevé ce phénomène dans mon billet sur l'autobiographie de Nadia Comaneci en juillet dernier. Apparemment Poutine, malgré sa fortune à l'abri en Suisse et ailleurs, a gardé ce trait communiste, comme il l'a largement démontré entre autres aux J.O. d'hiver à Sotchi, il y a 3 ans.

Partout où il est question de gros sous, il y a des gros filous !
La FIFA pendant le long règne de Sepp Blatter (de 1998 à 2015) est un modèle du genre. Bien que le CIO, Comité International Olympique, sous la présidence de Juan Antonio Samaranch (de 1980 à 2001), surnommé "le seigneur des anneaux", ait aussi été marqué par la corruption, le détournement de fonds et le népotisme à outrance (sa fille, Maria Teresa, est toujours présidente du sport sur glace et son fils, Juan Antonio jr., est toujours membre du comité olympique espagnol).

Et que penser des oligarques russes dans le football ? À "Londongrad" des Boris Berezovski, Roman Abramovitch (propriétaire de Chelsea FC) , Alicher Ousmanov (2ème plus grand actionnaire d'Arsenal) a inspiré le Monde à publier un article intitulé "Les investissements obscurs se multiplient dans le football anglais". Mais où est donc l'argent anglais de la City ? Disparu comme Jérôme Dumas ? Car si ce ne sont pas les Russes qui achètent des football clubs ce sont des Arabes, comme le playboy Cheikh Mansour des Émirats, Manchester United.

Nous pouvons toujours nous consoler avec l'idée que les sommes folles payées à des joueurs de football, ont des retombées favorables sur l'industrie automobile, malheureusement, un petit peu trop concentré dans les bagnoles très haut de gamme, et rêver de Paix sur la terre aux gens de bonne volonté.

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