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Gilles Berton (Traducteur)
EAN : 9782253128434
1024 pages
Le Livre de Poche (13/01/2010)
4.08/5   1841 notes
Résumé :
Publiés pour la première fois dans les années 1989-1991, L'été de cristal, La pâle figure et Un requiem allemand ont pour toile de fond le IIIᵉ Reich à son apogée et, après la défaite, l'Allemagne en ruine de 1947.
Bernie Gunther, ex-commissaire de la police berlinoise, est devenu détective privé. Désabusé et courageux, perspicace et insolent, Bernie est à l'Allemagne nazie ce que Philip Marlowe est à la Californie de la fin des années 1930 : un homme s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (222) Voir plus Ajouter une critique
4,08

sur 1841 notes
Ayant déjà émis un avis sur chacun des titres de cette trilogie, je vais me contenter de résumer un ressenti global sur une lecture marquante, marquante si l'on considère que rarement un contexte et une atmosphère n'auront à ce point été captivant au point de reléguer pratiquement les intrigues au second plan, les rendant presque accessoires à L Histoire.

"L'Été de Cristal" dont l'action se déroule en 1936 en pleine montée du national socialisme Allemand.
"La pâle figure" dont l'action se déroule en 1938 à la veille de la seconde guerre mondiale.
Et enfin "Un requiem allemand" qui nous projette en 1948 au lendemain de la défaite Allemande dans un Berlin en ruine et sous la coupe réglée des alliés.

Bernie Gunther est la parfaite incarnation du détective privé de roman noir, il a une grande gueule et il n'est pas un enfant de coeur, j'ai aimé le développement de sa psychologie à travers ces trois tomes, notamment le dernier qui révèle l'homme derrière la façade.
Des romans noirs, voire très noirs, des enquêtes menées "tambour battant", des rencontres avec des personnages historiques et L Histoire en toile de fond racontée sans fard, une ambiance délétère et franchement inquiétante.
Des ingrédients remarquablement agencés, un style percutant à la première personne, de l'humour (noir évidemment), de bonnes intrigues et à l'arrivée nous avons quelque chose d'assez unique, c'est un auteur qu'il faut absolument rencontrer.
Mon seul bémol, il n'y en a qu'un, sera pour regretter certaines facilités dans le scénario, mais pour ce qui me concerne, l'ensemble est incontournable.
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Je ne vais pas résumer le livre , je vais plutôt parler de ce qui m'a beaucoup plu dans cette trilogie , en effet les aventures de Bernie Gunther , détective privé commencent dans la première partie de la Trilogie Berlinoise , qui se passe en 1936 , au début de la montée en puissance d 'Hitler , petit à petit les mentalités changent , les Juifs sont outrageusement caricaturés dans les journaux populaires et commencent à paraître responsables de tout ce qui ne va pas dans le pays , c'est une campagne de dénigration pertinieuse .
Berlin va accueillir les jeux olymiques et les livres qui étaient interdits dans les librairies refont leur apparition , de même certaines affiches incitant à la haine envers les Juifs sont retirées pour ne pas heurter les étrangers de passage ,
On se rend bien compte que la montée du nationalisme se fait par étapes . Les femmes sont priées de retourner à la maison , leur rôle de mère et d'épouse est mis en avant , on leur défend de fumer , de se maquiller ; elles sont priées de faire partie de la ligue des femmes allemandes , les jeunes quand à eux sont happés par les Jeunesses Hitlériennes , à un âge où le prestige de l'uniforme les attirent .
Le Jazz américain , nègre est interdit , les orchestres jouent un Jazz épuré , on croit rêver mais malheureusement , on connaît la suite de l'histoire et on sait que ce n'est que le début d'une horrible histoire .
'L été de cristal fait bien sûr référence à la terrible ' Kristallnacht ' : ' On a estimé que la quantité de verre brisé cette nuit-là équivalait à la moitié de la production annuelle de verre de la Belgique , pays d'où la majorité de ce verre avait été importée ' ( note de l'auteur ) ,.
Bernie doit enquêter sur un chantage exercé sur un homosexuel , il nous rappele que l'homosexualité était un crime sous les Nazis , et que de nombreux homosexuels sont morts dans les camps de concentration .
La pâle figure commence en 1938 et enfin la troisième partie ' Un requiem allemand ' se passe, à la fin de la guerre , là où commence à la fois la chasse aux anciens nazis et les certificats de dénazification .
Cette partie permet de mieux comprendre comment on va arriver à la Guerre froide .
En résumé , j'ai beaucoup apprécié le contexte historique de l'époque , restitué minutieusement et un peu moins aimé l'intrigue policière .
J'avais tellement entendu parler de ce livre , en bien en général , que j'ai été un peu décue , même si l'écriture reflète assez bien l'époque .
Etant fan de cette période de l'histoire , je vais m'empresser de lire d'autres livres de l'auteur , même si , à mon grand étonnement , il ne s'agit pas d'une lecture coup de coeur , il m'a manqué un petit quelque chose pour que ce soit le cas .


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Berlin, 1936. Bernie Gunther a quitté la police pour s'installer à son compte comme détective privé. Spécialisé dans la recherche de personnes disparues, il s'en sort plutôt bien, les juifs ayant tendance à beaucoup disparaître dans l'Allemagne nazie et Bernie ne refuse jamais un client payant, juif ou autre. Pourtant, la fortune pourrait bien venir d'un allemand de souche en la personne de Hermann Six, richissime homme d'affaires prêt à payer le prix fort pour retrouver les assassins de sa fille et de son gendre, morts lors d'un cambriolage qui a mal tourné. A charge pour le détective de retrouver les voleurs. Louvoyant entre voyous, SS et Gestapo, Bernie se lance à la recherche des tueurs.
Berlin, 1938. Associé avec Bruno Stahlecker, un ancien flic mis au placard pour non appartenance au Parti, Bernie se voit contraint de délaisser son travail de détective pour réintégrer les rangs de la police. Nommé commissaire par le directeur de l'Office central de sécurité du Reich, Reinhard Heydrich en personne, il doit retrouver un tueur sanguinaire qui enlève et assassine de jeunes adolescentes aryennes dans les rues de Berlin.
Vienne, 1947. Revenu de la guerre et des camps de prisonniers russes, Bernie Gunther est désormais un homme marié qui tente de survivre dans un Berlin ruiné et divisé. Sa femme s'en sort mieux que lui, aidée peut-être par un militaire américain dont elle est semble un peu trop proche. L'occasion est belle de s'éloigner de la disette et de ses problèmes conjugaux quand un officier russe lui demande de se rendre à Vienne pour aider un ancien policier, Emil Becker, accusé d'avoir tué un officier américain. Parrain du marché noir, Becker clame son innocence et fait toute confiance à Bernie pour le sortir de prison et lui éviter la corde.

Mêlant habilement enquêtes criminelles et histoire de l'Allemagne, Philip Kerr offre un tableau brillant d'une période trouble du monde contemporain. C'est tout l'intérêt de cette trilogie que de nous promener dans les rues de Berlin avant la guerre, quand le nazisme ne fait que monter en puissance et après, quand le Reich n'est plus que cendres fumantes. On y croise des juifs effrayés, des nazis tout-puissants, des flics corrompus, des citoyens désireux de voir leur pays retrouver son honneur après le défaite de 1918 et d'autres qui voient sans trop y croire l'Allemagne devenir une caricature, qui flaire le danger sans vouloir ou oser s'y opposer. Après la guerre, le climat est tout autre, Berlin, et le pays tout entier est entre les mains des alliés, le peuple meurt de faim et veut déjà oublier les horreurs de la guerre. de SS, il n'y en a plus, bien sûr. Ceux qui ne sont pas morts font croire qu'ils le sont, tous minimisent leur rôle dans les exactions du nazisme. Les premiers chasseurs de nazis entrent en scène mais les alliés se désolidarisent et les renseignements sont parfois plus utiles que les punitions. Tandis que la guerre froide se profile, les dignitaires nazis vaincus se refont une virginité.
Une période riche donc que Philip Kerr fait vivre à son détective berlinois Bernie Gunther, autre atout de ses romans. Un homme cynique, désabusé, doté d'un fort sens de la dérision. Grande gueule, il ne s'en laisse conter ni par les nazis, ni par la Gestapo, ni par les soviétiques ou les américains. Qu'un tel homme ait survécu au nazisme est déjà un exploit mais quand, en plus, il se joue des pièges de la libération, cela frise le génie et on en redemande ! Grâce à lui, on supporte mieux toute la cruauté de ce régime barbare qui s'est mis en place aux yeux et à la barbe des autres nations. D'ailleurs, Bernie n'épargne personne, ni les nazis, ni les alliés, ni lui-même, spectateur silencieux de l'antisémitisme, de la bêtise, de la violence.
Une grande réussite, un coup de coeur.
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Ce n'est pas pour les intrigues policières, somme toute assez banales, qu'il faut lire La trilogie berlinoise, mais plutôt pour la description des Années 30 et 40 en Allemagne, et accessoirement pour le sens de la formule de l'auteur...

Nazisme, propagande, endoctrinement, antisémitisme, racisme, discriminations, cruauté, bêtise, ultra-violence, manipulations constituent le quotidien de Bernie Gunther en 1936 et 1938, mais il s'efforce malgré tout de faire correctement son métier de détective privé, et surtout de garder son esprit critique et sa liberté. de même, juste après la guerre, il est appelé pour une enquête dans une ville de Vienne pas encore dénazifiée, mais déjà objet de conflit entre les Américains et les Russes et lieu de tous les trafics.

Difficile pour Bernie de rester normal dans ce contexte ? Il y arrive pourtant plutôt bien, ses pensées sombres n'empêchant pas ses bouffées libidineuses ou ses traits d'humour... C'est même amusant de constater qu'il y a presque autant de femmes dans son lit que de morts dans ses enquêtes ! Cela rend les romans plaisants à lire, et même parfois drôles, alors même que l'horreur de la période est toujours présente en filigrane. Déroutant, mais plutôt reussi.

A moi le marteau-piqueur ! 15/xx dans le Challenge Pavés de Gwen.
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" Tu devrais lire la trilogie berlinoise, tu verras, tu te régaleras !" "Quoi, tu ne l'as jamais lu ? Mais qu'est-ce que tu attends pour t'y mettre..." Lorsque j'entendais parler de la fameuse trilogie de Philip Kerr que je voyais depuis des années dans la bibliothèque familiale, à chaque fois les avis étaient très positifs. Pourtant, j'avoue que sa taille avait un côté effrayant pour les personnes comme moi ne lisant que très rarement des pavés. Il aura fallu l'organisation d'une lecture commune pour que je découvre ce petit bijou de la littérature allemande...

Bernie Gunther, ex-commissaire de la police berlinoise qu'il a quittée pour des raisons de convictions politiques, est devenu un détective privé. Nous allons donc le retrouver dans les trois tomes de la trilogie au moment des Jeux olympiques de Berlin en 1936, puis en 1938 et enfin à la fin de la guerre au moment où les Soviétiques et les Américains ont pris possession de la ville...

Pensant tout d'abord lire un récit très triste et dur, j'ai été très agréablement surprise de déco le contraire, et ce, grâce au caractère de notre cher détective qui apporte un peu de légèreté au récit. Ayant une panne de lecture au moment de sa découverte, j'ai donc décidé d'écouter la voix de Julien Chatelet qui m'a complètement transportée.

Plus que de simples intrigues distinctes sans liens apparents, Philip Kerr arrive à nous faire découvrir une époque d'un point de vue que nous avons rarement l'habitude de lire. Je suis rapidement rentrée dans cette histoire (même si j'avais quelques craintes à cause des noms des personnages).

Je suis heureuse d'avoir fait cette lecture qui valait vraiment le coup (même si à la fin j'ai trouvé quelques longueurs du fait d'avoir enchaîné les trois tomes) et je ne peux que vous conseiller que de vous lancer à votre tour en vous apportant une petite précision : cette trilogie, publiée au début des années 1990, est finalement devenue une série quelques années après, car, l'auteur a écrit 14 livres où notre détective est le personnage principal 😉 c'est donc avec un grand plaisir que je lirais les autres tomes pour retrouver Bernie Gunther.
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Citations et extraits (162) Voir plus Ajouter une citation
Jesse Owens, après un départ foudroyant, se détacha nettement dans les premiers trente mètres. La bourgeoise était de nouveau debout. Elle avait eu tord, pensai-je, de décrire Owens comme une gazelle. A voir avec quelle grâce le Noir accélérait peu à peu sa course, ridiculisant du même coup toutes les théories foireuses sur la supériorité aryenne, je me dis qu'Owens n'était rien d'autre qu'un homme. Courir de la sorte donnait un sens à l'humanité entière, et si une race supérieure devait jamais exister, elle ne pourrait certainement pas exclure de son rang un individu comme Owens.
Je me réjouis de voir que sa victoire déclenchait une formidable ovation de la part du public, et je me dis que, après tout, l'Allemagne ne voulait peut-être pas la guerre.
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Il est vrai toutefois que les partis politiques allemands ont toujours eu une forte propension au salut : les sociaux-démocrates brandissaient bien haut leur poing fermé, tandis que les bolcheviks du KPD le tenaient à hauteur d'épaule ; les centristes avaient pour signe de ralliement le pouce et l'index ouverts comme un pistolet ; enfin, les nazis pliaient l'avant-bras d'un geste sec, comme pour vérifier si leurs ongles étaient bien nets.
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Qui prétendrait ne pas être national-socialiste quand on lui colle un pistolet sur la tempe ?
(...)
Voilà ce qu’était devenue Berlin sous le gouvernement national-socialiste : une vaste demeure hantée pleine de recoins sombres, d’escaliers obscurs, de caves sinistres et de pièces condamnées, avec un grenier où s’agitaient des fantômes déchaînés qui jetaient les livres contre les murs, cognaient aux portes, brisaient des vitres et hululaient dans la nuit, terrorisant les occupants au point qu’ils avaient parfois envie de tout vendre et de partir. Pourtant, la plupart se contentaient de se boucher les oreilles, de fermer les yeux et de faire comme si tout allait bien. Tout apeurés, ils parlaient peu, faisaient mine de ne pas sentir le tapis remuer sous leurs pieds, et les rares fois où ils riaient, c’était du petit rire nerveux qui accueille poliment les plaisanteries du patron.
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[...] Ce soir-là, on eût dit que tout Berlin s'était donné rendez-vous à Neukölln, où Goebbels devait parler. Comme à son habitude il jouerait de sa voix en chef d'orchestre accompli, faisant alterner la douceur persuasive du violon et le son alerte et moqueur de la trompette. Des mesures avaient par ailleurs été prises pour que les malchanceux ne pouvant aller voir de leurs propres yeux le Flambeau du Peuple puissent au moins entendre son discours. En plus des postes de radio qu'une loi récente obligeait à installer dans les restaurants et les cafés, on avait fixé des haut-parleurs sur les réverbères et les façades de la plupart des rues. Enfin, la brigade de surveillance radiophonique avait pour tâche de frapper aux portes des appartements afin de vérifier se chacun observait son devoir civique en écoutant cette importante émission du Parti.
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[...] Dans beaucoup de quartiers, un plan des rues n'était guère plus utile qu'une éponge de laveur de carreaux. Les artères principales zigzaguaient comme des rivières au mileu de monceaux de décombres. Des sentiers escaladaient d'instables et traîtresses montagnes de gravats d'où, l'été, s'élevait une puanteur indiquant sans erreur possible qu'il n'y avait pas que du mobilier et des briques ensevelis dessous.
Les boussoles étaient introuvables, il fallait beaucoup de patience pour s'orienter dans ces fantômes de rues le long desquelles ne subsistaient, comme un décor abandonné, que des façades de boutiques et d'hôtels : il fallait également une bonne mémoire pour se souvenir des immeubles dont ne restaient que des caves humides où des gens s'abritaient encore.
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Vidéo de Philip Kerr
Emmanuel Couly reçoit Anne Martinetti pour son livre, "Mortels Cocktails" aux Editions du Masque, au Duke's bar de l'Hôtel Westminster, 13 rue de la Paix, 75002, Paris. « le vrai crime, c?est de ne pas savoir préparer un martini. » Francisco G. Haghenbeck, L?affaire tequila de Philip Kerr à Patricia Cornwell en passant par Ian Rankin, Stephen King, Fred Vargas ou l?éternelle Agatha Christie, les maîtres du genre vous servent leurs meilleurs cocktails et vous invitent à replonger dans leur univers? le temps d?un verre. 50 recettes de cocktails pétillants et dangereusement exquis à savourer comme un bon polar !
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Bernie Gunther, un privé chez les nazis...

"Je ne suis pas un nazi. Je suis un Allemand. Ce n'est pas la même chose. Un Allemand est un homme qui arrive à surmonter ses pires préjugés. Un nazi, quelqu'un qui les change en lois" On m'a viré de la Kripo en 1934, et comme il faut bien vivre, je me suis retrouvé déguisé en privé dans l'établissement le plus select de Berlin :

Hôtel Savoy
Hôtel Berlin
Hôtel Regent
Hôtel Adlon
Hôtel Otto

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