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4,08

sur 1841 notes
Ayant déjà émis un avis sur chacun des titres de cette trilogie, je vais me contenter de résumer un ressenti global sur une lecture marquante, marquante si l'on considère que rarement un contexte et une atmosphère n'auront à ce point été captivant au point de reléguer pratiquement les intrigues au second plan, les rendant presque accessoires à L Histoire.

"L'Été de Cristal" dont l'action se déroule en 1936 en pleine montée du national socialisme Allemand.
"La pâle figure" dont l'action se déroule en 1938 à la veille de la seconde guerre mondiale.
Et enfin "Un requiem allemand" qui nous projette en 1948 au lendemain de la défaite Allemande dans un Berlin en ruine et sous la coupe réglée des alliés.

Bernie Gunther est la parfaite incarnation du détective privé de roman noir, il a une grande gueule et il n'est pas un enfant de coeur, j'ai aimé le développement de sa psychologie à travers ces trois tomes, notamment le dernier qui révèle l'homme derrière la façade.
Des romans noirs, voire très noirs, des enquêtes menées "tambour battant", des rencontres avec des personnages historiques et L Histoire en toile de fond racontée sans fard, une ambiance délétère et franchement inquiétante.
Des ingrédients remarquablement agencés, un style percutant à la première personne, de l'humour (noir évidemment), de bonnes intrigues et à l'arrivée nous avons quelque chose d'assez unique, c'est un auteur qu'il faut absolument rencontrer.
Mon seul bémol, il n'y en a qu'un, sera pour regretter certaines facilités dans le scénario, mais pour ce qui me concerne, l'ensemble est incontournable.
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Je ne vais pas résumer le livre , je vais plutôt parler de ce qui m'a beaucoup plu dans cette trilogie , en effet les aventures de Bernie Gunther , détective privé commencent dans la première partie de la Trilogie Berlinoise , qui se passe en 1936 , au début de la montée en puissance d 'Hitler , petit à petit les mentalités changent , les Juifs sont outrageusement caricaturés dans les journaux populaires et commencent à paraître responsables de tout ce qui ne va pas dans le pays , c'est une campagne de dénigration pertinieuse .
Berlin va accueillir les jeux olymiques et les livres qui étaient interdits dans les librairies refont leur apparition , de même certaines affiches incitant à la haine envers les Juifs sont retirées pour ne pas heurter les étrangers de passage ,
On se rend bien compte que la montée du nationalisme se fait par étapes . Les femmes sont priées de retourner à la maison , leur rôle de mère et d'épouse est mis en avant , on leur défend de fumer , de se maquiller ; elles sont priées de faire partie de la ligue des femmes allemandes , les jeunes quand à eux sont happés par les Jeunesses Hitlériennes , à un âge où le prestige de l'uniforme les attirent .
Le Jazz américain , nègre est interdit , les orchestres jouent un Jazz épuré , on croit rêver mais malheureusement , on connaît la suite de l'histoire et on sait que ce n'est que le début d'une horrible histoire .
'L été de cristal fait bien sûr référence à la terrible ' Kristallnacht ' : ' On a estimé que la quantité de verre brisé cette nuit-là équivalait à la moitié de la production annuelle de verre de la Belgique , pays d'où la majorité de ce verre avait été importée ' ( note de l'auteur ) ,.
Bernie doit enquêter sur un chantage exercé sur un homosexuel , il nous rappele que l'homosexualité était un crime sous les Nazis , et que de nombreux homosexuels sont morts dans les camps de concentration .
La pâle figure commence en 1938 et enfin la troisième partie ' Un requiem allemand ' se passe, à la fin de la guerre , là où commence à la fois la chasse aux anciens nazis et les certificats de dénazification .
Cette partie permet de mieux comprendre comment on va arriver à la Guerre froide .
En résumé , j'ai beaucoup apprécié le contexte historique de l'époque , restitué minutieusement et un peu moins aimé l'intrigue policière .
J'avais tellement entendu parler de ce livre , en bien en général , que j'ai été un peu décue , même si l'écriture reflète assez bien l'époque .
Etant fan de cette période de l'histoire , je vais m'empresser de lire d'autres livres de l'auteur , même si , à mon grand étonnement , il ne s'agit pas d'une lecture coup de coeur , il m'a manqué un petit quelque chose pour que ce soit le cas .


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Berlin, 1936. Bernie Gunther a quitté la police pour s'installer à son compte comme détective privé. Spécialisé dans la recherche de personnes disparues, il s'en sort plutôt bien, les juifs ayant tendance à beaucoup disparaître dans l'Allemagne nazie et Bernie ne refuse jamais un client payant, juif ou autre. Pourtant, la fortune pourrait bien venir d'un allemand de souche en la personne de Hermann Six, richissime homme d'affaires prêt à payer le prix fort pour retrouver les assassins de sa fille et de son gendre, morts lors d'un cambriolage qui a mal tourné. A charge pour le détective de retrouver les voleurs. Louvoyant entre voyous, SS et Gestapo, Bernie se lance à la recherche des tueurs.
Berlin, 1938. Associé avec Bruno Stahlecker, un ancien flic mis au placard pour non appartenance au Parti, Bernie se voit contraint de délaisser son travail de détective pour réintégrer les rangs de la police. Nommé commissaire par le directeur de l'Office central de sécurité du Reich, Reinhard Heydrich en personne, il doit retrouver un tueur sanguinaire qui enlève et assassine de jeunes adolescentes aryennes dans les rues de Berlin.
Vienne, 1947. Revenu de la guerre et des camps de prisonniers russes, Bernie Gunther est désormais un homme marié qui tente de survivre dans un Berlin ruiné et divisé. Sa femme s'en sort mieux que lui, aidée peut-être par un militaire américain dont elle est semble un peu trop proche. L'occasion est belle de s'éloigner de la disette et de ses problèmes conjugaux quand un officier russe lui demande de se rendre à Vienne pour aider un ancien policier, Emil Becker, accusé d'avoir tué un officier américain. Parrain du marché noir, Becker clame son innocence et fait toute confiance à Bernie pour le sortir de prison et lui éviter la corde.

Mêlant habilement enquêtes criminelles et histoire de l'Allemagne, Philip Kerr offre un tableau brillant d'une période trouble du monde contemporain. C'est tout l'intérêt de cette trilogie que de nous promener dans les rues de Berlin avant la guerre, quand le nazisme ne fait que monter en puissance et après, quand le Reich n'est plus que cendres fumantes. On y croise des juifs effrayés, des nazis tout-puissants, des flics corrompus, des citoyens désireux de voir leur pays retrouver son honneur après le défaite de 1918 et d'autres qui voient sans trop y croire l'Allemagne devenir une caricature, qui flaire le danger sans vouloir ou oser s'y opposer. Après la guerre, le climat est tout autre, Berlin, et le pays tout entier est entre les mains des alliés, le peuple meurt de faim et veut déjà oublier les horreurs de la guerre. de SS, il n'y en a plus, bien sûr. Ceux qui ne sont pas morts font croire qu'ils le sont, tous minimisent leur rôle dans les exactions du nazisme. Les premiers chasseurs de nazis entrent en scène mais les alliés se désolidarisent et les renseignements sont parfois plus utiles que les punitions. Tandis que la guerre froide se profile, les dignitaires nazis vaincus se refont une virginité.
Une période riche donc que Philip Kerr fait vivre à son détective berlinois Bernie Gunther, autre atout de ses romans. Un homme cynique, désabusé, doté d'un fort sens de la dérision. Grande gueule, il ne s'en laisse conter ni par les nazis, ni par la Gestapo, ni par les soviétiques ou les américains. Qu'un tel homme ait survécu au nazisme est déjà un exploit mais quand, en plus, il se joue des pièges de la libération, cela frise le génie et on en redemande ! Grâce à lui, on supporte mieux toute la cruauté de ce régime barbare qui s'est mis en place aux yeux et à la barbe des autres nations. D'ailleurs, Bernie n'épargne personne, ni les nazis, ni les alliés, ni lui-même, spectateur silencieux de l'antisémitisme, de la bêtise, de la violence.
Une grande réussite, un coup de coeur.
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Ce n'est pas pour les intrigues policières, somme toute assez banales, qu'il faut lire La trilogie berlinoise, mais plutôt pour la description des Années 30 et 40 en Allemagne, et accessoirement pour le sens de la formule de l'auteur...

Nazisme, propagande, endoctrinement, antisémitisme, racisme, discriminations, cruauté, bêtise, ultra-violence, manipulations constituent le quotidien de Bernie Gunther en 1936 et 1938, mais il s'efforce malgré tout de faire correctement son métier de détective privé, et surtout de garder son esprit critique et sa liberté. de même, juste après la guerre, il est appelé pour une enquête dans une ville de Vienne pas encore dénazifiée, mais déjà objet de conflit entre les Américains et les Russes et lieu de tous les trafics.

Difficile pour Bernie de rester normal dans ce contexte ? Il y arrive pourtant plutôt bien, ses pensées sombres n'empêchant pas ses bouffées libidineuses ou ses traits d'humour... C'est même amusant de constater qu'il y a presque autant de femmes dans son lit que de morts dans ses enquêtes ! Cela rend les romans plaisants à lire, et même parfois drôles, alors même que l'horreur de la période est toujours présente en filigrane. Déroutant, mais plutôt reussi.

A moi le marteau-piqueur ! 15/xx dans le Challenge Pavés de Gwen.
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Cette trilogie berlinoise ouvre l'oeuvre monumentale de Philip Kerr, publiée sur trente ans, qui poursuit page après page un projet un peu fou : une série de romans policiers qui reconstituerait comme un puzzle la vie d'un homme, Bernie Gunther – et par la même occasion une fresque de l'histoire du XXe siècle. Pour autant que je puisse en juger sur la base de ces trois premiers tomes berlinois, Philip Kerr relève magistralement son propre défi.

Ces trois enquêtes sont aussi complexes qu'addictives. Chacune nous transporte au coeur d'une séquence-clé de l'histoire nationale-socialiste – l'été 1936, marqué par les Jeux Olympiques, la crise des Sudètes et la Reichskristallnacht de 1938, puis l'immédiat après-guerre. le décor est remarquablement fouillé, esquissé dans ses moindres détails – comme par exemple les vitrines rouges du Stürmer et cinquante-et-une autres nuances d'antisémitisme, La Marche de la cavalerie du Grand Électeur claironnée par un orchestre de cuivre près de la Porte de Brandenbourg, le film tourné à Neuer Markt, à Vienne. Ou encore les rituels terribles qui régissent le quotidien dans le camp de Dachau. On s'y croirait. C'est glaçant : la forme du roman permet, comme souvent, de prendre la mesure des choses.

L'intrigue se nourrit de cette densité. Philip Kerr a une capacité étonnante à tisser sa trame narrative dans les rouages historiques les plus évidents comme les plus infimes ou les plus confidentiels. le statut du protagoniste détonne : grande-gueule flegmatique mais viscéralement exaspérée par le national-socialisme, témoin désabusé de son époque mais enquêteur tenace, inséré (malgré lui) dans les hautes sphères. Cette position très particulière donne lieu à des dialogues piquants et à de multiples réflexions percutantes sur le crime, la culpabilité, la justice et l'humanité. Ce point de vue m'a, entre autres, fait réaliser le bazar hors de contrôle qui caractérisait les organisations nazies que j'avais tendance, à tort, à voir comme une machine implacable. Au milieu de tout ça, le détective n'est pas tout blanc, mais il conserve son humanité et certaines lignes rouges auxquelles il se tient tant bien que mal. Et insuffle quelques moments de grâce à ce roman très noir – la scène de la course de Jesse Owens est l'une des plus belles à cet égard.

Un exercice d'équilibriste rondement mené à la lisière entre polar et roman historique. Fascinant.
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
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" Tu devrais lire la trilogie berlinoise, tu verras, tu te régaleras !" "Quoi, tu ne l'as jamais lu ? Mais qu'est-ce que tu attends pour t'y mettre..." Lorsque j'entendais parler de la fameuse trilogie de Philip Kerr que je voyais depuis des années dans la bibliothèque familiale, à chaque fois les avis étaient très positifs. Pourtant, j'avoue que sa taille avait un côté effrayant pour les personnes comme moi ne lisant que très rarement des pavés. Il aura fallu l'organisation d'une lecture commune pour que je découvre ce petit bijou de la littérature allemande...

Bernie Gunther, ex-commissaire de la police berlinoise qu'il a quittée pour des raisons de convictions politiques, est devenu un détective privé. Nous allons donc le retrouver dans les trois tomes de la trilogie au moment des Jeux olympiques de Berlin en 1936, puis en 1938 et enfin à la fin de la guerre au moment où les Soviétiques et les Américains ont pris possession de la ville...

Pensant tout d'abord lire un récit très triste et dur, j'ai été très agréablement surprise de déco le contraire, et ce, grâce au caractère de notre cher détective qui apporte un peu de légèreté au récit. Ayant une panne de lecture au moment de sa découverte, j'ai donc décidé d'écouter la voix de Julien Chatelet qui m'a complètement transportée.

Plus que de simples intrigues distinctes sans liens apparents, Philip Kerr arrive à nous faire découvrir une époque d'un point de vue que nous avons rarement l'habitude de lire. Je suis rapidement rentrée dans cette histoire (même si j'avais quelques craintes à cause des noms des personnages).

Je suis heureuse d'avoir fait cette lecture qui valait vraiment le coup (même si à la fin j'ai trouvé quelques longueurs du fait d'avoir enchaîné les trois tomes) et je ne peux que vous conseiller que de vous lancer à votre tour en vous apportant une petite précision : cette trilogie, publiée au début des années 1990, est finalement devenue une série quelques années après, car, l'auteur a écrit 14 livres où notre détective est le personnage principal 😉 c'est donc avec un grand plaisir que je lirais les autres tomes pour retrouver Bernie Gunther.
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Philip Kerr est un écrivain britannique, né en 1956, décédé en 2018. Après quelques expériences de jeunesse en tant que rédacteur publicitaire et journaliste, l'écriture de la Trilogie berlinoise, publiée en trois livres, entre 1989 et 1991, le propulse dans une carrière d'auteur prolifique de romans policiers.

La Trilogie berlinoise est composée de trois romans que l'on peut qualifier à la fois de policiers et d'historiques : L'été de cristal, La pâle figure, Un requiem allemand. le coeur des actions se situe à Berlin en trois années différentes, 1936, 1938 et 1947. Quelques personnages sont récurrents — dont bien sûr le narrateur, Bernie Gunther ; j'y reviendrai —, mais l'ensemble ne constitue pas une série. Les trois romans sont indépendants et pourraient être lus séparément. Ce serait toutefois dommage, car les évènements qui servent de cadre aux intrigues montrent l'Allemagne nazie et sa capitale dans des années qui font sens, celles qui précèdent et celles qui suivent la Seconde Guerre mondiale.

Dans L'été de cristal, Berlin vient d'être embellie pour accueillir les Jeux olympiques. Il faut montrer la capitale du Troisième Reich sous son meilleur jour. La police a même pour ordre de suspendre provisoirement les persécutions des Juifs ; du moins celles qui se voient ! On constate que le régime nazi s'impose peu à peu dans toute la population. La majorité silencieuse comprend qu'il est désormais trop tard pour s'exprimer. Carriérisme et ambition rallient les sceptiques. Au grand dam d'Himmler et de Heydrich, vénalité et corruption sont monnaie courante, comme le prouve une enquête sur un meurtre lié à la disparition d'un collier de grande valeur et de papiers compromettants pour Goering.

Deux ans plus tard, Hitler se prépare à annexer la région des Sudètes. Aucun Allemand ne doute de sa volonté de déclencher la guerre en Europe. La plupart ont adhéré à sa détermination d'éliminer les Juifs. Dans La pâle figure, des ultras semblent même trouver que les choses ne vont pas assez vite. D'étranges meurtres rituels de jeunes filles vierges sont imputés aux Juifs, ce qui pourrait provoquer une série de pogromes spontanés. Pas sûr que cela entre dans les plans de Heydrich, qui a déjà en tête les grandes lignes d'une Solution finale « proprement » organisée. Une enquête est diligentée.

1947. Cela fait deux ans que le Reich nazi a capitulé ; Un requiem allemand ! Berlin est un champ de ruines occupé par les armées alliées victorieuses, encerclé par les Soviétiques. La population est affamée. S'efforçant d'échapper aux soudards russes, les femmes mendient de l'aide alimentaire et sanitaire en se prostituant auprès des soldats américains. Ce n'est plus là, mais à Vienne, où la ville est intacte, que les vainqueurs gèrent désormais les affaires du Reich déchu. Les criminels de guerre sont activement recherchés par les polices secrètes alliées, en concurrence pour les juger, les exécuter… ou les recruter. Dans ce contexte opaque et malsain, plusieurs meurtres sont à élucider…

Personnage principal créé par l'auteur, Bernie Gunther s'était installé comme détective privé en 1933, après avoir démissionné de la police criminelle, détournée de sa vocation par les nazis. Mobilisé pendant la guerre dans les Einsatzgruppen, il se fait expédier sur le front russe pour ne pas avoir à participer à la Shoah par balles. Prisonnier en URSS, il s'évade. Il n'est pas un héros, juste un homme cherchant à survivre dans un système oppressant, tout en gardant un peu de respect pour lui-même.

Pour son profil de « privé » et son style de narrateur, l'auteur s'est inspiré des polars américains des années soixante. Bernie Gunther est un enquêteur plutôt futé, clairvoyant, et cela ne l'empêche pas de se faire souvent piéger et tabasser. Mais il est résilient et n'hésite pas à se servir de son flingue. C'est un grand amateur et consommateur de cigarettes, d'alcool et de jolies femmes. Dans ses réparties et ses commentaires, il fait preuve d'un humour noir macho, un peu beauf, qui nous aurait fait sourire autrefois. Il s'exprime sans artifices, décrit ce qu'il voit avec une précision souvent excessive, à l'exception d'une période de captivité au camp de concentration de Dachau, qu'il relate avec sensibilité.

La documentation historique rend la lecture intéressante, surtout dans le troisième roman, Un requiem allemand. Malgré quelques longueurs, le grand nombre de personnages et une certaine platitude, on suit agréablement les intrigues policières, où l'auteur a introduit avec finesse des figures réelles.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Philip Kerr a habilement mêlé les enquêtes de son détective privé Bernie Gunther avec les personnages et les faits historiques de la période couvrant la montée du nazisme avant 1940 jusqu'à l'occupation russe et américaine de l'après-guerre. Il a doté son détective d'un caractère perspicace, insolent, courageux et aussi d'un humour cinglant, un fameux personnage ! Une lecture intéressante et palpitante, un bref aperçu ci-après :

L'Été de cristal

Berlin, fin des années 1930, Gunther Bernie, ex-commissaire, a quitté la police pour s'établir comme détective privé. Gunther ne se laisse impressionner par personne, c'est un enquêteur très compétent. L'histoire débute par le mariage de son ex-secrétaire, il quitte les festivités dans un état d'ébriété avancée et qu'elle n'est sa surprise lorsque, devant son domicile, l'attendent deux hommes qui l'invitent à monter en voiture auprès de leur patron, un magnat de l'aciérie. Celui-ci, monsieur Six, lui confie une enquête qui va l'entraîner dans des aventures complexes et dangereuses.
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La Pâle Figure

Août 1938, deux ans après la disparition inexpliquée de son amie, Gunther a pris un associé, Bruno Stahlecker. Gunther enquête sur une nouvelle affaire, un chantage visant un homosexuel ; Bruno, dans sa voiture, devant le domicile du suspect, est assassiné. À la suite de ce meurtre, Gunther se voit contraint d'accepter l'offre de réitérer la police criminelle pour enquêter sur des meurtres en série dont les victimes sont de jeunes filles allemandes, blondes au yeux bleus.
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Un requiem allemand

Je retrouve Gunther à Berlin, nous sommes en 1947, Berlin est sous l'occupation russe et américaine. Entretemps, Gunther a épousé Kirsten, institutrice mais qui travaille comme serveuse dans un bar réservé aux soldats américains. Un colonel russe, Poroshin, engage Gunther pour une mission secrète et particulièrement délicate, Gunther doit se rendre à Vienne où un de ses anciens collègues, Émil Becker est emprisonné pour le meurtre d'un américain. Poroshin qui a une dette envers Becker veut que Gunther prouve son innocence avant qu'il ne soit exécuté par pendaison. Une fois débarqué à Vienne, Gunther vivra de multiples et dangereuses aventures ...

Challenge Pavés 2015-2016 - 1.016 pages
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Depuis le temps que l'on m'en parle, enfin j'ai franchi le pas. Premier roman : L'été de cristal, où un privé, ancien flic est payé par un industriel allemand pour trouver le meurtrier de sa fille et du gendre. On apprend vite, qu'en réalité ce sont surtout les bijoux volés dans le coffre qu'il veut récupérer. L'enquête se passe en 1936, en période nazie et Jeux Olympiques comme le montre la photo de couverture. Et là, je suis un peu déçue parce que l'auteur n'en parle pas beaucoup. J'avais espéré plus de détails, en autre, sur le grand champion Jesse Owen, 4 médailles d'or olympiques pour ce noir américain. J'applique le conseil de la collègue qui me l'a prêté de faire des coupures entre chaque enquête. Je reprends sur La pâle figure et terminerait un peu plus tard sur Un requiem allemand. Il ne faut pas lire cette trilogie pour le côté policier mais pour Bernie, enquêteur privé attachant, et surtout pour l'humour de l'auteur (en particulier des dialogues) et l'originalité d'avoir pour décor la période nazie.

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Bernie Gunther, détective privé cynique, désabusé, sans illusions mais non sans humour, nous entraîne à un rythme effréné, pendant plus de mille pages qu'on ne voit pas passer, dans un Berlin de terreur et de cauchemar de 1936 à 1947 - la période la plus sombre et la plus tragique de son histoire.

Des prémices de la chasse aux Juifs, aux homosexuels et aux opposants de tout poil jusqu'à la destruction d'une ville désormais exsangue, livrée en partage à la vindicte et à l'appétit des vainqueurs, le tout pimenté d'un zeste d'intrigue policière et d'une pincée de dérision, Philip Kerr nous embarque tambour battant dans une odyssée à couper le souffle et accomplit là un véritable tout de force.

Une vraie réussite !
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"Je ne suis pas un nazi. Je suis un Allemand. Ce n'est pas la même chose. Un Allemand est un homme qui arrive à surmonter ses pires préjugés. Un nazi, quelqu'un qui les change en lois" On m'a viré de la Kripo en 1934, et comme il faut bien vivre, je me suis retrouvé déguisé en privé dans l'établissement le plus select de Berlin :

Hôtel Savoy
Hôtel Berlin
Hôtel Regent
Hôtel Adlon
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