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4,09

sur 1851 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Livre policier bien ficele,avec une intrigue bi!en construite,qui se partage en trois histoires bien distinctes,a des périodes différentes du nazisme(installation d'Hitler au pouvoir;la seconde guerre mondiale et l'apres-guerre avec le partage de Berlin)
Rien de particulier si ce n'est que ces histoires auraient pu avoir comme lieu un autre pays,un autre cadre et une autre epoque;cela n'aurait rien change a la tournure du recit.
Néanmoins,les histoires m'ont plue et m'ont permis de passer un bon moment de divertissement.Je n'ai pas eu besoin de reflechir ni de me casser la tete
Lire et se laisser emporter par l'intrigue
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Kerr Philip – "Trilogie Berlinoise" - publiée en 1989-1990-1991 pour l'original anglais, cop. 2008 pour la traduction française chez Lattès-éditions du masque (ISBN le livre de poche 978-2-253-12843-4)

L'auteur est un écossais né à Edimbourg en 1956, ayant fait une partie de ses études en Allemagne mais principalement à Birmingham, qui exerça comme journaliste et publicitaire avant de vivre de sa plume à Londres. Il est donc à peu près de ma génération.
Dans ces trois romans, il tente de reconstituer ce qu'il imagine avoir été la vie quotidienne dans l'Allemagne nazie. Pour ce faire, il met en scène Bernie Gunther, un ex-commissaire de police plus ou moins social-démocrate qui a démissionné de la police après l'avènement d'Hitler au pouvoir pour devenir détective privé (refusant toutefois les divorces et affaires conjugales sordides). Dans l'édition du "livre de poche", cette trilogie représente pas moins de 1015 pages (chaque roman occupe environ 300 à 350 pages), soit un effort d'écriture tout de même considérable pour un écrivain.

Le premier roman est intitulé en français "L'été de cristal" (titre original : March violets), et se déroule en 1936, à Berlin, dans les premières années de l'installation et de la consolidation du régime nazi, qui s'installe alors pour durer. Il organise les jeux olympiques à Berlin qui ouvrent le 1er août (alors qu'Hitler a remilitarisé la Rhénanie en mars de la même année sans la moindre intervention française), après que la capitale du Reich qui devait durer 1000 ans ait été quelque peu cosmétisée.
Le détective Bernhard (dit Bernie) Gunther se voit confier une enquête par un richissime industriel, Hermann Six, dont la fille et le beau-fils viennent d'être assassinés dans leur maison toute neuve, et que leur coffre-fort a été pillé, alors qu'il contenait des bijoux que le commanditaire de l'enquête déclare vouloir retrouver à toute force mais dans la plus grande discrétion. Au fil de son enquête, le détective découvre les tensions et rivalités qui règnent entre les différents clans qui soutiennent le régime nazi (même cet industriel puissant désavoue le régime en privé tout en le finançant).
Pour mieux illustrer son propos – et c'est là que le bât blesse – l'auteur n'hésite à insérer des rencontres avec les dirigeants les plus élevés du régime, comme par exemple Goering ou Himmler, ce qui semble totalement invraisemblable. Par ailleurs, il prête à son héros une liberté de ton, une gouaille railleuse, une ironie anti-nazie, et donc une liberté de parole qui me semblent peu crédibles : je n'ai pas vécu à cette époque-là, pas plus que l'auteur, mais j'ai tout de même vécu dans une autre dictature, la RDA-DDR, et je puis témoigner que les gens mesuraient leurs propos, surtout envers les personnes rencontrées pour la première fois… Je ne sais pas si l'auteur peut appuyer ses dires sur des témoignages concrets, peut-être qu'il existait encore une certaine liberté de ton en 1936… Cela m'intrigue tout de même.
Ceci étant, l'auteur dépeint une population allemande plutôt acquise au nazisme, ce qui me rappelle le père d'une amie allemande, Angelika, évoquant amèrement son enfance dans les jeunesses hitlériennes «damals, waren wir doch alle davon begeistert» (à cette époque-là, nous étions tous enthousiastes). L'intrigue est bien menée du point de vue de l'écriture, mais frôle donc souvent l'invraisemblable.

Le deuxième roman est intitulé en français "La pâle figure" (titre original : The pale criminal), et se déroule à la fin de l'année 1938, dans les mois qui précédèrent la "Nuit de cristal", sur fond d'imminente annexion des Sudètes par le Reich.
Une éditrice embauche le détective pour tenter de couvrir les agissements de son fils homosexuel. Bernhard Gunther découvre peu à peu les manoeuvres entourant une série de crimes commis contre des adolescentes répondant trait pour trait à l'archétype aryen défini par la propagande nazie. Finalement, mais on s'en doutait un peu dès le début, il s'avère bien sûr que ce sont bel et bien des nazis qui organisent ces crimes pour les mettre sur le dos des juifs et provoquer un pogrom à Berlin.
Pour démasquer le coupable, notre super-héros doit même accepter d'être envoyé temporairement au KZ de Dachau par Heydrich en personne, ce qui tourne à l'invraisemblance inacceptable : l'auteur dérape.

Le troisième roman est intitulé en français "Un requiem allemand" (titre original : A german requiem) et se déroule essentiellement à Vienne, capitale de l'Autriche, en 1947, deux ans après la capitulation de l'Allemagne nazie. Ce dernier volet de la trilogie aurait pu être le plus intéressant puisqu'il prend pour cadre l'année 1947, deux ans après l'anéantissement de l'Allemagne nazie.
Il commence à Berlin, mais se poursuit bien vite en Autriche, à Vienne, puisque c'est l'année de la mise en place du blocus soviétique de la capitale allemande, ce qui aurait rendu bien difficile le récit qui suit. En effet, l'auteur montre comment les américains "pourchassaient les criminels nazis les lundi, mercredi, vendredi, pour mieux les embaucher dans leurs propres services secrets les mardi, jeudi et samedi". Aux rivalités entre «alliés» américains, anglais, français et soviétiques, s'ajoutent bientôt les rivalités entre différents services américains et accessoirement entre différents services soviétiques, de telle sorte que – rapidement – le lecteur n'y comprend plus rien du tout. Dommage.

C'est dans ce troisième roman que gît «le» passage clé qui est sensé expliquer l'ensemble de la trilogie (pages 897 et 898, début du 28ème chapitre) et tout particulièrement la question de la culpabilité collective du peuple allemand. Rien de bien convaincant, l'auteur reprend à son compte les tentatives d'explication déjà fournies par beaucoup d'autres spécialistes du sujet.

En l'état, ces trois romans constituent probablement une lecture «honnête» d'initiation, l'auteur ayant tenté de maîtriser son sujet à grand renfort de recherches documentaires. C'est beaucoup plus acceptable que le navet des «Bienveillantes» de Jonathan Littel, mais ça ne permet pas de vraiment comprendre le désastre que fut le nazisme. L'auteur s'en tient trop à un seul aspect, à savoir les rivalités entre clans (nazis puis alliés), en se limitant de surcroît assez étroitement à la seule sphère allemande.
La trame policière, l'énigme, est menée de façon hélas très traditionnelle, dans la droite ligne du flic privé américain qui boit beaucoup, tombe les filles d'un claquement de doigts, regarde le monde avec une résignation désabusée tout en ayant tout de même « des principes ».

Bof.
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Je n'apprécie pas particulièrement le beaujolais et pourtant il m'arrive d'en boire. C'est un vin léger, fruité, facile à boire et légèrement acidulé.
Telle en est de la Trilogie berlinoise. Ça n'est pas de la grande littérature mais ça se laisse quand même lire; J'ai failli abdiquer plusieurs fois, mais je suis allé malgré tout jusqu'au bout.
Est-ce-que j'en recommanderais la lecture à un ami qui me demanderait de l'éclairer sur le troisième Reich? Non, il y a beaucoup d'autres livres qui éclairent mieux cette époque tellement incroyable, pitoyable, inhumaine.
Comment l'Allemagne a-t-elle pu en arriver là? Comment, pour plagier Kerr ( page 1103), comment les allemands ont-ils laisser faire ça, comment ont-ils pu tolérer de telles horreurs ? C'est pour répondre à ces questions que j'ai lu ce livre et arrivé au terme je suis déçu, désenchanté, las. 1000 pages fastidieuses, vides souvent creuses. Tout ça pour ça!!
C'est décidé, je retourne à des lectures plus sérieuses!! Je vais même reprendre la lecture de Musil: l'homme sans qualité. Et lire sans tarder: Berlin Alexander Platz de Döblin. Je suis sûr que ce livre est de meilleure facture que
ce " Berlin noir".
Et puis comment ne pas conseiller de lire du Thomas Mann, du Stefan Zweig, du Hermann Hesse, surtout du Hans Fallada et du Wolfgang Borchert à ceux qui se posent encore des questions sur l'Allemagne de la première moitè du vingtième siècle, sur cette période tellement obscure.
Il n'y a pas encore tellement longtemps je lisais " la leçon d'allemand de Lenz Siegfried". En voilà un de bel et beau roman sur le Nazisme.
La vie est trop courte pour lire des romans de seconde zone et pour boire de mauvais vins. Je retourne au Pauillac!!!!
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L'idée du roman est très interessante, mais je n'ai pas réussi à me passionner pour ces histoires de détective ...seul le contexte historique m'a tenu en haleine et malheureusement cela assez bien exploité pour les 1000 pges que ce roman represente;
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Le détective est un cliché en costume sur pattes. L'intrigue est conventionnelle et ennuyeuse. Il y a du pittoresque, de l'ambiance d'époque, on y apprend des choses, mais dans ce contexte la personnalité du narrateur sonne un peu faux. Les scènes et les dialogues traînent en longueur. Certaines conversations sont carrément inutiles (il fait beau aujourd'hui hein ? Ah oui, il fait beau... Je prendrai bien du schnaps... tenez, je vais vous décrire les quatorze bijoutiers susceptibles de revendre tel article disparu, avec leur adresse, leurs habitudes et tout et tout, sachant bien sûr qu'au final vous n'en visiterez qu'un ou deux...). Pitié...
C'est du polar, certes, mais ce n'est pas très littéraire.

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"Je ne suis pas un nazi. Je suis un Allemand. Ce n'est pas la même chose. Un Allemand est un homme qui arrive à surmonter ses pires préjugés. Un nazi, quelqu'un qui les change en lois" On m'a viré de la Kripo en 1934, et comme il faut bien vivre, je me suis retrouvé déguisé en privé dans l'établissement le plus select de Berlin :

Hôtel Savoy
Hôtel Berlin
Hôtel Regent
Hôtel Adlon
Hôtel Otto

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