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Bernie Gunther tome 9 sur 14
EAN : 9782702441596
450 pages
Le Masque (04/03/2015)
4.06/5   428 notes
Résumé :
Mars 1943. Le Reich vient de perdre Stalingrad et le moral est au plus bas. Pour Joseph Goebbels, il faut absolument redonner du panache à l'armée allemande et porter un coup aux Alliés.

Or sur le territoire soviétique, près de la frontière biélorusse, à Smolensk, ville occupée par les Allemands depuis 1941, la rumeur enfle. Des milliers de soldats polonais auraient été assassinés et enterrés dans des fosses communes. Dans la forêt de Katyn, aux abord... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (57) Voir plus Ajouter une critique
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Les fictions ne sont jamais aussi passionnantes que lorsqu'elles font un pas de côté et sortent de l'histoire officielle pour en exposer les pans enfouis.

Philip Kerr est passé maître dans l'art de nous faire découvrir au détour d'un livre une face cachée de l'Histoire, en particulier celle de l'Allemagne nazie. Chaque récit est chargé de cette brume mélancolique qui entoure soit les survivants, soit les témoins d'une catastrophe humaine.
L'ironie et l'humour noir sont une constante dans les répliques. L'auteur use et abuse d'aphorismes avec beaucoup d'esprit.

Bernie Gunther est obligé de reprendre du service au bureau des enquêtes sur les crimes de guerre. Il ne supporte plus d'être obligé de détourner les yeux des atrocités commises au nom de Hitler. Il étouffe de honte et de désenchantement.
Toujours en quête de justice il essaye par tous les moyens de faire barrage aux actions perfides des nazis.
On assistera à une tentative avortée d'assassinat contre le Kaiser et on a le choix entre le communisme et le nazisme car les russes font partie du scénario de l'enquête.

Quel est-il finalement le pire système de gouvernement pour le peuple ?

Dans un polar noir, cynique et glaçant, Philip Kerr pose toujours les questions de morale et de justice qui taraudent Bernie Gunther et l'ensemble est parfaitement tenu et composé.


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Mars 1943. Les allemands viennent de se prendre leur première grosse fessée à Stalingrad.Hitler a décidé de reprendre l'offensive à la fin de l'hiver russe. de plus en plus d'officiers sont sceptiques quant à cette capacité de prendre Moscou. D'autant plus que Staline a prévu , lui aussi une contre offensive dévastatrice.
Dans la forêt de katyn, à proximité de Smolensk, ville située à 200 km à l'ouest de Moscou, un immense charnier semble avoir été découvert. Les nazis, spécialistes es lettres des fosses communes sont stupéfaits: ce n'est pas eux!
Goebbels, ministre de la propagande du reich, est persuadé, à juste titre, que ce charnier est rempli de polonais exécutés par les russes. Il y voit le moyen de redorer le blason de l'Allemagne au niveau international et peut être un espoir d'une paix séparé. Il demande à notre ami Gunther, héros récurrent de l'auteur, d'organiser l'exhumation de ce charnier en invitant tous les organismes internationaux possibles afin de montrer la bonne foi de ce gentil gouvernement allemand.
En plus de cette mission, Gunther se doit de résoudre le meurtre de plusieurs soldats allemands et se retrouve mélé à une tentative d'assasinat d'Hitler organisée par l'aristocratie militaire prussienne.

Philippe Kerr a du se lever du pied gauche quand il écrit ce roman, il est en effet moins jubilatoire, moins humoristique que "Prague fatale" par exemple. C'est vrai que la Russie en 1943, ce n'est pas non plus le festival du rire de Marrakech!
Si Gunther est toujours aussi anti nazie, il décortique et ironise fortement sur cette aristocratie militaire, qui aurait eu la possibilité à de nombreuses reprises d'éliminer Hitler, si elle s' était pas laissé, par pusillanisme et par lacheté, corrompre au même titre que les nazis.
Ce roman est donc plus féroce, plus sombre, plus désabusé mais correspond bien aux sentiments des non nazies en 1943: hitler ne sera pas le sauveur du peuple allemand et la catastrophe se déssine avec un marteau et une faucille.

Comme d'habitude, excellent polar historique, richement documenté.

Mais ce n'est que mon humble avis
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Neuvième tome des aventures de Bernie Gunther où Philip Kerr mêle, comme à son habitude, avec maestria la petite et la grande histoire.

Dans ce récit l'auteur nous plonge dans «le massacre de Katyn», en 1940 le NKVD (la police secrète soviétique) assassine au moins 4000 officiers Polonais.

En 1943 lorsque les nazis découvrent ce charnier c'est du pain béni pour Joseph Goebbels et sa propagande antisémite pour décrédibiliser l'URSS, alors que les nazis et leurs einsatzgruppen (groupes d'intervention) sévissent à quelques kilomètres et exterminent systématiquement les opposants réels ou supposés au régime nazi et en particulier des Juifs.

Il faudra attendre Gorbatchev et l'année 1990 pour une reconnaissance des faits.

Comme à son habitude l'auteur prend quelques libertés avec L Histoire afin d'y plonger Bernie Gunther...

Magnifique roman, comme toujours.
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À chaque nouvelle lecture des aventures de Bernie Gunther, je suis épaté de constater à quel point son créateur parvient à se renouveler. Aucune des enquêtes de l'ancien flic de la Kriminal Polizei ne ressemble à la précédente. Il faut dire que Philip Kerr fait beaucoup voyager son protagoniste et il lui fait porter de nombreux chapeaux. Cette fois-ci, après des démêlés sur le front est, il travaille au Bureau des crimes de guerres. En 1943, la guerre ne semble pas déboucher en faveur des Allemands, la capitale est régulièrement la cible des avions anglais (d'ailleurs, dès le début, Gunther est rescapé d'un immeuble soufflé), les denrées se font rares et l'on entend des rumeurs inquiétantes sur la contre-attaque russe malgré la propagande nazie qui continue à faire miroiter une victoire décisive.

Les ombres de Katyn s'ouvrent sur ces prémisses mais il faut attendre un bon moment avant que l'action s'enclenche. Gunther reste insensible à la propagande, lucide comme toujours. Il essaie de faire le peu qui est en son pouvoir, comme aider une famille juive. Aussi, il est mêlé indirectement à un complot contre Adolf Hitler. Évidemment, ces événements ne sont pas anodins, ils auront leur rôle à jouer dans le reste de l'intrigue. Et quelle est-elle ? Les Allemands découvrent un charnier dans la Russie occupée, près de Smolensk ; des milliers d'officiers polonais y auraient été assassinés puis empilés dans des fosses communes. Cette information, si elle s'avère, pourrait semer le doute et la zizanie entre les alliés. Après tout, le régime nazi ne se présentait-il pas comme le défenseur de l'Europe contre les soviétiques barbares et dangereux ? Cette fosse pourrait faire tourner l'opinion internationale en leur faveur. Évidemment, aucun des dirigeants n'est sensible à l'ironie qu'eux-mêmes massacrent autant de juifs. Ironie que Bernie Gunther se fera un plaisir de rappeler à quelques uns d'entre eux.

Évidemment, ce Gunther est une des raisons pour lesquelles chaque tome de cette série culte trouve sa place parmi mes lectures préférées. Son franc-parler, son sens de l'honneur et de la droiture, du travail bien fait… toute sa personne en fait un héros malgré lui, même s'il serait en désaccord avec ce qualificatif. Après avoir été policier, détective privé, commissaire, absorbé par la SS, espion, cette nouvelle fonction au Bureau des crimes de guerre lui convient tout à fait. Rien de tel pour quelqu'un constamment poursuivi par les ennuis. Après tout, on est en zone occupée, on doute de l'honnêteté de quelques Russes qui semblent collaborer, des agents du NKVD rôdent encore dans les environs, sans oublier les rivalités entre les officiers allemands… Par moment, ce roman ressemble à un thriller. Et des ennuis, il y en a beaucoup à Katyn, dont quelques meurtres qui viendront brouiller les cartes et que Gunther devra démêler.

Ce roman propose donc une aventure originale, ancrée dans l'histoire, la vraie. le massacre de Katyn a bel et bien eu lieu, les Russes y ayant assassiné 4000 officiers Polonais (et davantage ailleurs). Philip Kerr continue à nous tenir informés via des intrigues finement entremêlées. Il sait aussi installer une atmosphère. le château de Katyn, confortable, la forêt qui l'entoure, mystérieuse, marécageuse, qui se transforme en bourbier au fur et à mesure que le printemps progresse et que les moustiques viennent déranger le travail des enquêteurs. La ville tout près, remplie de Russes dont on se méfie à chaque instant mais dont on a besoin. Ceci dit, plusieurs sont sympathiques, comme ce bon vieux docteur Batov. Aussi, il y a la base allemande et tous ces officiers, dont un bon nombre sont issus de l'aristocratie allemande. C'est fou comment beaucoup sont liés entre eux, à différents degré – presque consanguins –, sont les descendants d'untel ou de tel autre. C'est comme une petite clique à l'intérieur d'une grande clique, et qui fonctionne selon ses codes, ses valeurs… du moins, la plupart du temps.

Bref, un roman fascinant ! Avec ses 661 pages (en format de poche), il peut paraitre imposant mais je ne me suis jamais ennuyé pendant ma lecture.
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Plusieurs milliers d'officiers polonais auraient été tués près de Smolensk, sur le territoire soviétique. Goebbels s'empare de cette information et y envoie sur le champ son représentant du Bureau des crimes de guerre, Bernie Gunther, pour vérifier les faits, et pouvoir ensuite révéler au monde entier l'attitude déplorable des Russes. « Se refaire une virginité » est des plus importants.
Nous sommes en mars 1943 et les Allemands viennent de subir une terrible défaite à Stalingrad. Il faut redonner du panache à l'armée allemande et porter un coup aux Alliés.


Un roman historique policier qui montre la place de l'aristocratie prussienne et certains de ses ressortissants qui essaieront tout au long du règne de Hitler de le déstabiliser sans jamais y parvenir.
Un roman qui dénonce aussi toutes les horreurs commises en tant de guerre. Et pas seulement celle des Soviétiques, car l'auteur aborde également les exactions commises contre les Juifs par les Allemands, et aussi celles commises lors de la Guerre d'Espagne.
Alors me direz-vous quel rôle peut jouer un bureau des crimes de guerre dans une telle actualité ? N'est-ce pas une hypocrisie de plus ? Il faut croire que le héros, Bernie Gunther, possède toutes les qualités nécessaires pour faire oublier au lecteur que l'homme est un loup pour l'homme.
« J'aime bien faire les choses dans les règles si possible... La manière correcte. La manière dont on les faisait avant 1933. Parfois, je me dis que je suis le seul type réellement intègre que je connaisse. »

Un excellent roman historique bien documenté, comme le soulignent les notes de l'auteur dans les dernières pages, où l'humour caustique de Bernie permet de faire des pauses bienvenues.
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critiques presse (1)
LeJournaldeQuebec
27 avril 2015
Ce qu’il y a de merveilleux, avec ce polar aussi noir qu’un uniforme nazi, c’est qu’on apprend une foule de choses sur l’une des pages les plus tristes de l’Histoire germano-soviétique.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (44) Voir plus Ajouter une citation
Ce sont toujours les femmes qui reconstruisent les civilisations que les hommes se sont appliqués à détruire.

(Masque, p. 201)
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Goebbels s'assit derrière son bureau et disparut quasi jusqu'à ce qu'il se penche en avant sur son siège . Je fus tenté d'aller lui chercher un coussin, mais, en dépit de son sourire constant, il y avait de bonnes raisons de douter qu'il eût le sens de l'humour . D'une part, il était petit, et je n'ai encore jamais rencontré un homme petit qui puisse rire de lui-même aussi facilement qu'un grand ; et c'est une vision du monde aussi vraie que tout ce que vous trouverez chez Kant ou Hegel . D'autre part, il était Doktor en philosophie, et personne ne se fait appeler Doktor en Allemagne à moins de vouloir persuader les autres de son sérieux absolu .
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Je jetai un coup d'oeil à ma montre en me disant que, si j'applaudissais, c'est parce que le discours de Hitler n'avait duré que dix relativement brèves minutes, mais c'était un mensonge, et je le savais ; applaudir un discours du Führer était juste de l'instinct de conservation : la salle était truffée de membres de la Gestapo.
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Parfois, c'est ainsi entre un homme et une femme : un obstacle se met en travers du chemin, tel que la vie réelle, la nature humaine et un tas d'autres trucs qui ne sont pas bons pour deux personnes s'imaginant être attirées l'une par l'autre. Bien sûr, vous pouvez vous épargner pas mal de souffrance et de difficultés en réfléchissant à deux fois avant de vous lancer dans quoi que ce soit, mais vous risquez de passer à côté d'une grande partie de la vie, de cette façon. Surtout en temps de guerre. Je ne regrettais pas ce qui s'était passé, seulement qu'elle allait vivre le reste de sa vie dans l'ignorance complète et totale du reste de la mienne.
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C'est un curieux exemple que vos généraux essaient de faire.Pendre un certain genre de soldat allemand pour s'etre conduit comme un autre genre de soldat allemand.Est-ce qu'ils croient que nous hairons un peu moins les Allemands si vous exécutez un des votres pour avoir tue des Russes?Apres tout,c'est pour ca que vous etes ici,non?Vous débarrassez de nous afin de pouvoir vivre dans l'espace cree par notre absence?Il y a la une espece de schizophrenie.Juste un terme medical pour l'hypocrisie.Honneur et justice en Allemagne ne sont qu'une illusion
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Vidéo de Philip Kerr
Emmanuel Couly reçoit Anne Martinetti pour son livre, "Mortels Cocktails" aux Editions du Masque, au Duke's bar de l'Hôtel Westminster, 13 rue de la Paix, 75002, Paris. « le vrai crime, c?est de ne pas savoir préparer un martini. » Francisco G. Haghenbeck, L?affaire tequila de Philip Kerr à Patricia Cornwell en passant par Ian Rankin, Stephen King, Fred Vargas ou l?éternelle Agatha Christie, les maîtres du genre vous servent leurs meilleurs cocktails et vous invitent à replonger dans leur univers? le temps d?un verre. 50 recettes de cocktails pétillants et dangereusement exquis à savourer comme un bon polar !
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"Je ne suis pas un nazi. Je suis un Allemand. Ce n'est pas la même chose. Un Allemand est un homme qui arrive à surmonter ses pires préjugés. Un nazi, quelqu'un qui les change en lois" On m'a viré de la Kripo en 1934, et comme il faut bien vivre, je me suis retrouvé déguisé en privé dans l'établissement le plus select de Berlin :

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