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sur 301 notes
Quel plaisir que de replonger dans l'univers de Bernie Gunther! Espionnage, guerre froide, souvenirs des nazis et de la Deuxième guerre mondiale. C'était palpitant. Dans Les pièges de l'exil, on retrouve un Gunther un peu vieilli, qui tente de mener une existence loin des tracas dans le sud de la France. Il passe son temps entre ses responsabilités de concierge d'un grand hôtel et les tables des de bridge.

Les mystères s'accumulent, un meurtre, la rencontre d'une vieille connaissance de l'époque nazie… Et voilà Gunther invité à la résidence du célèbre écrivain Somerset Maugham. Ce dernier, victime de chantage (des photos compromettantes), demande à l'ancien détective de jouer les intermédiaires. Seulement, voilà, ce qui s'annonçait comme un simple échange se transforme en une histoire d'espionnage de haut niveau.

Les pièges de l'exil était intéressant que je ne le début ne le laissait supposer. Si mes souvenirs sont exacts, je crois que c'est la première fois que les Anglais jouent un rôle important dans une intrigue. On voit le MI5 et le MI6, empêtrés dans un jeu de contre-espionnage. J'ai été surpris d'apprendre que Somerset Maugham avait réellement été recruté par le service des renseignements. Je suis toujours épaté par la rigueur avec laquelle l'auteur Philip Kerr fouille à fond ses sujets et réussi à les reconstituer avec réalisme. La quantité de détails est hallucinante. En plus de l'intrigue d'espionnage, il donne un petit aperçu du monde des homosexuels dans l'entre-deux-guerres (et un peu par la suite) et de celui du Bloc de l'Est et des transfuges. le tout dans le décor idyllique de la Côte d'Azur, avec les villas, les garden-parties, les casinos, l'argent qui coule à flot…

Bref, Les pièges de l'exil est un roman qui commence tranquillement mais qui se révèle une histoire d'espionnage et de contre-espionnage tordue où tout s'entremêle. Éventuellement, on sent l'ombre de Mielke et de sa Stasi (police politique est-allemande) planer sur tout ce beau monde. Aussi, cette intrigue, campée en 1956, est aussi l'occasion pour Gunther de remonter dans ses souvenirs, à la fin de la guerre : un amour passé, terminé tragiquement, le naufrage du Gustloff (ce navire allemand contenant 9000 civils fuyant la Prusse et coulé par les Russes).

Un véritable joyau d'écriture! J'ai tellement hâte de lire les tomes suivants!
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Un policier qui se passe au milieu des années 50 sur la côte d'Azur. On y côtoie des personnages réels comme Somerset Maugham par exemple.
La bibliothécaire grande fan de l'auteur m'avait prévenu : ce n'est pas le meilleur de Philippe Kerr. L'est vrai que j'ai trouvé ça un brin embrouillé. de nombreux retours vers le passé ou des références aux livres précédents de la série nuisent au rythme du récit.
Bernie Gunther, ex nazi malgré lui, a trouvé refuge comme concierge du Grand Hôtel de St Jean Cap-Ferrat. Grand amateur de bridge il rencontra Somerset Maugham qui lui demandera de l'aide dans une affaire de chantage.
D'anciens nazis, des personnages qui jouent double-jeu, des qui sont bien glauques, une femme fatale, l'auteur à parsemé son récit de bons nombres d'ingrédients du polar mais chez moi la mayo n'a pas pris. La bibliothécaire m'a parlé d'un autre bouquin qui est un chef d'oeuvre, vais aller lui demander lequel.
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Si l'écriture de Philip Kerr est très plaisante, je me suis tout de même contrainte pour terminer ce livre.
Il a réveillé le schtroumpf grognon en moi - j'aime pas les histoires d'espionnage !
Pourtant ça se passait dans ma région, dans des lieux que j'ai souvent fréquentés (sauf le Grand Hôtel du Cap-Ferrat que l'on n'approche pas si on n'a pas des moyens largement au-dessus de la moyenne)

Pour venir à bout de ma lecture, je suis parti à la pêche aux friandises qui parsèment la lecture :

"Lorsque je ne m'apitoie pas sur moi-même, je joue au bridge, ou je lis des bouquins sur le bridge, ce qui, pour bon nombre de gens, pourrait sembler en soi une excellente raison de se tuer." p 13

"Il souriait par-dessus le marché, tel le loup venant de dévorer la grand-mère, ce qui ne fit qu'exacerber ma haine à l'égard de ce type au physique avantageux et plus jeune que moi. Je sentis une forte odeur d'eau de Cologne, pris note de la coûteuse montre en or Cartier attachée au poignet hâlé du bras posé sur le comptoir et fus soudain saisi de l'envie de couper ce bras pour le lui faire bouffer. p 102

Mais ces délicieuses petites phrases n'ont pas réussi à faire passer mon désintérêt pour l'histoire.
Que les personnes qui apprécient l'auteur, ne me tombent pas dessus… je reconnais son talent, c'est seulement un problème de goût personnel. Depuis un certain temps déjà, je n'arrive plus à lire de romans policiers, alors l'espionnage… n'en parlons pas !
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Ne pas blairer les nazis, c'est évident!
Ne pas blairer les nazis quand on est flic allemand à Berlin dans les années 30, c'est déjà nettement plus complexe!
Aller sur le front russe, être obligé d'endosser l'uniforme SS et de côtoyer les Heydrich, Goebbels, Goering et compagnie, çà vous dégoûte des autres et de vous même.

En 1956, Bernie Gunther approche de la soixantaine, il est las, à deux doigts du suicide: il ne croit plus en rien ,surtout en lui. Mais une forte autodérision, et surtout l'habitude de survivre reprennent le dessus et il continue sa vie, concierge dans un grand hôtel de la cote d'azur,en ponctuant ses moments libres d'alcool et de parties de bridge
Lorsqu'il rencontre fortuitement Somerset Maughan,grand auteur exilé en France à cause de son homosexualité (c'est seulement en 1967 que le délit pénal d'homosexualité sera aboli en Grande Bretagne) celui ci lui confie qu'il est victime d'un chantage.
Ce n'est pas la meilleure aventure de notre héros : enquête laborieuse, confuse et trop bavarde
Mais on retrouve tout de même avec plaisir l'humour acerbe de l'auteur, sa recomposition minutieuse de certains faits historiques

Bref, ce cru ressemble plus à un bon rosé bien frais qu'à un grand Bordeaux mais j'attends impatiemment de lire les prochains millésimes!

Mais ce n'est que mon humble avis

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Philip Kerr nous livre un polar d'après certains faits réels qui se sont déroulés dans les années 50 sur la Côte d'Azur, avec comme point central Somerset Mogham, le chantage et la villa Mauresque, haut lieu de débauche où défila tout ce qui comptait alors dans le monde des arts et des lettres. Ses amis se nommaient Churchill, Cocteau, H.G. Wells et Ian Fleming ...
"Les pièges de l'exil " mettent en scène quantité d'espions, d'Allemagne de l'Est, d'Urss et de Grande-Bretagne, avec chantages, meurtres, imbroglios; tous les éléments pour un récit fort divertissant ( quelques jeux de mots et toute l'ironie de Bernie Gunther qui ne se prend toujours pas au sérieux) autant que pour comprendre les méandres des services secrets; on reconnaitra quelques noms anglais qui effectivement trahirent leur pays.
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Inutile de le préciser en introduction, je suis un inconditionnel de Philip Kerr et je n'ai donc décelé aucune usure dans le style de l'auteur, de redites, d'ennui et autres balivernes que les critiques s'empressent de mettre en évidence lorsqu'ils voient un auteur s'installer dans le coeur des lecteurs.
Je me suis au contraire délecté une fois de plus à la lecture de «Les pièges de l'exil», roman dans lequel on retrouve la capacité incroyable de Kerr à mettre en scène des personnages connus en flirtant avec une réalité proche de la fiction et inversement.
Une thématique chère à cet auteur dont il ne faut jamais oublier qu'il n'écrit pas de simples polars, mais se plait à jouer avec les notions de bien et de mal, de morale, de compassion, d'amour, d'intégrité, chez des personnages que leur histoire a conduit à inverser ces valeurs universelles.
Somerset Maugham dont on connait les passions, le talent littéraire et les travers, déclare ainsi et on ne sait s'il galèje ou non :
«Etre victime d'un chantage de la part d'un gars qui va chez le même bottier que vous est tout simplement odieux.»
Les traits de caractère que Bernie Gunther, psychologue de l'immédiat, prête à ses personnages sont toujours savoureux :
«Anthony Blunt (...) avait (...) l'air d'un type qui vient de goûter un sherry de qualité moyenne...»
«Il me fit l'effet d'un individu à la fois plein de charme et extrêmement intelligent, mais absolument pas digne de foi.»
«Sa voix était probablement aussi familière à la Reine d'Angleterre que la sienne propre.»
L'histoire des pièges de l'exil met en scène, outre Somerset Maugham, qui fut agent secret pour le MI6, la guerre entre services de renseignements anglais, la supposé présence d'agents doubles dans chacun de ses services et le jeu de dupes des services soviétiques qui n'hésitent pas à sacrifier une de leur taupe pour en protéger une autre...
Bernie Gunther est toujours mis face à son passé de collaborateur de Heydrich, d'ancien de la KRIPO, par des personnages dont le passé n'est guère plus reluisant que le sien. Mais à la différence de Bernie, eux sont dans le camp des vainqueurs.
Tel un super héros, Bernie parviendra à vendre sa propre version de la vérité, celle qui ne dérange personne mais l'arrange lui. Il veut éviter à tout prix de passer à la casserole, quitte à supprimer certains de ses anciens «collègues» qui feraient de même.
Comme toujours à la fin d'un roman de Philip Kerr, le lecteur reste sans voix, partagé entre la perplexité, l'empathie, et la conviction que les événements et les scènes décrites avec l'humour et la légèreté de plume de l'auteur ne sont pas très loin d'une réalité qui a encore cours ici et maintenant.
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Un excellent polar d'espionnage avec pages d'histoire du vingtième siècle.

Bernie Gunther est de retour. L'ex-policier berlinois s'est réfugié sur la Côte d'Azur où il est concierge dans un hôtel. Mais la sérénité de son havre de paix sera troublée, lorsqu'il croisera une figure détestable qu'il a connue durant la guerre. Et les rebondissements s'enchainent : chantage, meurtres, complots, avec des espions allemands, russes et britanniques. Des retours sur la Seconde Guerre mondiale ramènent des faits peu connus, un naufrage dans la mer Baltique qui aurait fait plus de 9000 morts par exemple.

Comme dans les autres romans de cette série, on fait connaissance des personnages historiques, dans ce cas-ci, Bernie joue au bridge avec l'écrivain Somerset Maugham qui a été membre des services secrets britanniques durant la Première Guerre mondiale. Ce personnage littéraire permettra aussi de traiter du thème de la persécution des homosexuels qui ont été envoyés dans les camps de concentration nazis.

L'intrigue d'espionnage est bien ficelée et les Services de renseignement britanniques en prennent pour leur rhume, avec des cas de transfuges, de taupes ou d'agents doubles inspirés de cas réels. On peut aussi entrevoir un éventail de motivations : certains sont idéalistes, d'autres sont devenus communistes pour contrer le nazisme et d'autres encore sont simplement opportunistes, leur allégeance variant sous la menace ou en fonction de la somme qui leur est promise.

Pour ne rien gâter, la plume alerte de Philipp Kerr apporte des touches d'humour au moment où on ne s'y attend pas, tout en présentant un héros doté d'émotions humaines fortes, avec de grandes amours et des dilemmes moraux insolubles.

Une belle lecture pour les amateurs de polars intelligents!
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Comment trouver un ancien membre des SS sympathique ? C'est ce que réussit à faire Philip Kerr dans sa série d'aventures de Bernie Gunther. L'ancien policier à Berlin dans les années 1930, enrôlé malgré lui dans la SS est de retour dans ce onzième volume, « les pièges de l'exil ».

Finie la guerre, nous sommes dans les années 50. Notre héros est concierge sur la Côte d'Azur au Grand Hôtel du Cap-Ferrat. Gunther pensait avoir tout fait pour quitter son passé. Jusqu'au jour où Harold Hennig, ancien criminel de guerre travaillant pour les services secrets d'Allemagne de l'Est, se présente à l'Hôtel. Et c'est bien malgré lui qu'il se retrouve impliqué dans un chantage exercé sur Somerset Maugham, grand auteur britannique et homosexuel notoire.

Philip Kerr, qui mêle avec art la fiction et les personnages historiques, nous plonge dans les eaux troubles de la Guerre Froide. C'est autour de Somerset Maugham, écrivain Anglais très en vogue dans les années 20 et 30 et ancien espion Britannique, que se développe l'intrigue. Entre le milieu homosexuel de Maughan et les espions britanniques, la Stasi et du KGB, Bernie Gunther doit combattre pour rester en vie. Tout y est pour un bon triller historique : complot, intrigue suspense, machination, femme fatale. Philip Kerr nous offre aussi à travers son polar une intéressante biographie romancée de William Somerset Maugham.
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On retrouve Bernie Gunther concierge au Grand Hôtel de St Jean Cap-Ferrat sur la Côte d'Azur sous une fausse identité. Sa femme vient de rentrer en Allemagne. Sa seule distraction consiste en parties de bridge bi-hebdomadaires.
Il se trouve invité dans la résidence de Somerset Maugham, écrivain mais aussi ancien espion qui se trouve soumis à un chantage dû à son homosexualité. Ce chantage est le fait d'une ancienne connaissance de Gunther mais pas vraiment un ami. Bernie doit servir d'intermédiaire.
Espionnage, chantage, meurtre, mensonges… Une histoire un peu embrouillée mais j'ai apprécié d'y trouver le célèbre écrivain anglais.



Challenge ABC 2019-2020
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Autant le dire d'emblée, ce n'est pas le meilleur Philip Kerr, mais pour les inconditionnels comme moi, c'est toujours un plaisir de retrouver Bernie Gunther, plaisir teinté de tristesse et d'émotion cette année en raison du décès de l'auteur.

On retrouve donc Bernie sur la Côté d'Azur en 1956, où il exerce sous un faux nom la profession de concierge dans un hôtel de luxe.
Plus ironique, cynique et mélancolique que jamais, il va se retrouver mêlé à une sombre histoire de chantage et d'espionnage que je n'ai pas trouvée passionnante, même si au détour elle nous permet d'en apprendre plus sur un événement marquant de son passé.

Plus que l'intrigue en elle-même (pour l'espionnage, je préfère John le Carré), j'ai apprécié le style et l'écriture de l'auteur, et j'ai savouré chaque chapitre de ce livre, car il ne reste désormais que Bleu de prusse avant que la série ne s'achève.
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"Je ne suis pas un nazi. Je suis un Allemand. Ce n'est pas la même chose. Un Allemand est un homme qui arrive à surmonter ses pires préjugés. Un nazi, quelqu'un qui les change en lois" On m'a viré de la Kripo en 1934, et comme il faut bien vivre, je me suis retrouvé déguisé en privé dans l'établissement le plus select de Berlin :

Hôtel Savoy
Hôtel Berlin
Hôtel Regent
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