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Critique de argali


Ce septième tome des aventures de Bernie Gunther est un peu particulier. Bien qu'il soit la suite logique du précédent et se déroule en 1954, à l'époque de la Guerre froide, il nous replonge dans la Seconde Guerre mondiale. Utilisant l'analepse, Philip Kerr contraint son héros à un retour en arrière permettant d'éclairer le passé de certains personnages haut placés dans la hiérarchie de l'Allemagne de l'Est. Par ce procédé, il permet ainsi à Bernie de justifier certains de ses actes et se permet, lui, d'affiner encore la personnalité de son enquêteur.

Par ces fréquents retours dans le passé, Philip Kerr revient sur des événements déjà évoqués dans les tomes précédents mais qu'il éclaire d'un jour nouveau, le temps ayant permis d'éclaircir certaines zones d'ombres. On retrouve ainsi des personnages ayant joué un rôle déterminant dans la vie de Gunther. Comme si Kerr avait souhaité, après relecture, préciser quelques faits ou les relier entre eux de manière plus logique.

Et cela fonctionne. Les ramifications entre le passé et le présent de 1954 apparaissent clairement. Les petits arrangements avec les faits et l'Histoire - sous prétexte de lutter contre l'ennemi commun désormais : le communisme - émergent au grand jour également.

Philip Kerr continue à susciter l'intérêt des lecteurs pour son personnage fétiche, qui flirte maintenant avec la soixantaine, en le gardant en phase avec l'évolution historique, politique et sociale de l'Europe d'après guerre. On sent aussi Gunther plus détaché, comme si le temps, la réflexion et le recul par rapport aux événements l'avait rendu plus sage. Cherchant à rester un esprit libre parmi tous ces manipulateurs, il n'en reste pas moins cynique et acerbe et sans illusion sur la nature humaine.

Toujours aussi documenté et riche historiquement, ce roman de bonne facture reste dans la veine des précédents : un style impeccable et alerte, une intrigue foisonnante et une touche d'humour venant rompre la noirceur des faits décrits. Doublé d'une réflexion sur les rapports humains (en temps de guerre ou de paix), cet opus amorce, me semble-t-il, la fin de la carrière de Bernhard Gunther. Je le quitterai à regret.

Lien : http://argali.eklablog.fr/ve..
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