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EAN : 9782021243680
752 pages
Seuil (09/01/2020)
4.24/5   17 notes
Résumé :
Après l’accumulation d’horreurs de la première moitié du XXe siècle qui avaient conduit « l’Europe en enfer », les années 1950 à 2018 apportèrent la paix et une prospérité relative à la majeure partie de l’Europe. D’immenses progrès économiques transformèrent le continent. Le souvenir des guerres mondiales s’éloigna peu à peu, même si leur ombre a continué de planer sur les esprits.
L’Europe était désormais un continent divisé, vivant sous une menace nucléair... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Bel opus venant d'un maître.

Ian décrit la seconde moitié du 20ième siècle en Europe, sous bien des dimensions. Géopolitique d'abord : l'URSS de Staline poursuivant le rêve tzariste et s'étendant en Europe de l'Est, les pays subjugués tentant de retrouver un espace et de préserver leur identité, la France et le Royaume -Uni laissant leurs empires coloniaux avec plus ou moins de regrets et de dégats, l'Allemagne se reconstruisant tout en étant amputée de son flanc est, la création d'entités supranationales européennes en utilisant l'expédience. Dans la seconde moitié de cette période, la stagnation puis l'implosion de l'URSS et de son glacis. L'unification allemande. L'essor de l'Europe économique, monétaire et scientifique.

Economique ensuite : la rentrée en masse dans les processus de production de travailleurs ayant participé au conflit, la présence massive de femmes dans le monde du travail, l'application de technologies nouvelles, la reconstruction et le rattrapage des décennies perdues. Puis les chocs pétroliers, l'explosion de l'inflation ( comme maintenant) puis du chômage. La croissance anémique ( comparée aux années 1950-1960) depuis lors.

Culturel et social . Les années 1950 et 1960, où se dévelope une "contreculture" qui conteste les valeurs, religions et idéologies prédominantes . Ces mouvements seraient surtout portés par l'exode de la campagne vers la ville, l'accès plus libre aux études universitaires, et surtout les médias de masse.

Je vois dans ce livre une excellente déscription de ce qui s'est passé . Ce qui me manque, c'est une explication. J'aimerai voir comment ces diverses dimensions sont reliées entre elles. J'aimerai surtout une réponse à la question " pourquoi maintenant ?". Par exemple, je serai étonné que les femmes n'aient pas participé plus largement que de coutume à la vie économique pendant la première guerre mondiale. Apparament elles auraient réintegré leurs rôles traditionnels par après ? Pas après la seconde. Qu'est ce qui a causé cela ? Les années 1920 n'ont pas été un retour à la Belle Epoque, mais n'ont pas non plus été une révolution culturelle de masse, comme l'ont été les années 1960. Qu'est ce qui a fait la différence ?

L'auteur prévient dès l'introduction qu'il n'est pas en mesure de démeler les fils des causalités multiples. Il est donc honnête ! Mais je reste quand même un peu sur ma faim. Quelqu'un pour me proposer quelque chose de plus explicatif, et à cette échelle ? Un grand Merci de votre réflexion !
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L'immense historien britannique Ian Kershaw (né en 1943) nous raconte ici l'histoire de notre temps.

Cette période contemporaine que nous avons vécue dans notre petit coin, sans en mesurer les implications et les tendances de fond, sautant de crises en crises sans en comprendre toujours les tenants et les aboutissants. Notre Europe a pourtant connu bien des vicissitudes, moins meurtrières que celles de la période précédente, si brilllamment décrite dans le premier tome de cette oeuvre gigantesque « L'Europe de Enfer » qui en constitue le premier volet.

Ce livre m'a profondément impressionnée. Il nous explique de façon très accessible, à la manière d'un râteau griffant inexorablement la surface de l'histoire, comment simultanément chaque pays d'Europe, de la Grande-Bretagne à l'Ukraine, de la Finlande au Portugal, à ouest comme à l'est du Rideau de fer, a évolué, bâti son identité, subi les crises cycliques qui les ont frappés pendant ces soixante-dix années.

L'Europe a connu l'équilibre de la terreur nucléaire après la guerre de Corée, la fin des empires coloniaux, la désindustrialisation, la destruction des syndicats qui émousse la lutte des classes, la disparition de l'antagonisme entre la France et l'Allemagne, la guerre du Vietnam, le nettoyage ethnique en ex-Yougoslavie, l'effondrement du bloc soviétique, la réunification allemande, l'abandon du keynésianisme pour le néolibéralisme. Mais les structures démocratiques ont finalement tenu bon, la coopération entre les gouvernements des pays occidentaux a été efficace. Cependant, l'Europe dans son ensemble, a glissé à droite.

Aujourd'hui, l'Europe doit faire face à de nouveaux défis : dans une société libre et ouverte, il est impossible d'assurer une sécurité totale contre les actes terroristes. le terrorisme fait désormais partie du prix de la liberté dans les sociétés mondialisées. L'Europe doit s'unir pour faire face aux vagues migratoires, et surtout trouver des solutions pour maîtriser la catastrophe climatique à venir.

Les perspectives tracées par Ian Kershaw ne sont pas tout à fait optimistes, et encore, il n'a pas connu la pandémie du COVID. Cependant, sa description des solutions politiques adoptées lors des crises dans chaque pays, selon sa propre histoire et culture est tout à fait passionnante … et relativement encourageante.

Un ouvrage magistral, qui sera un incontournable pour tous les jeunes qui étudieront l'économie et la politique dans les années qui viennent.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Je n'ai rien appris, ou si peu. d''autre part, l'auteur tend à sur développer des thèmes rebattus, par exemple à propos de l'apparition de la société de consommation, sur des pages et des pages. Quasiment pas de cartes, mais des photos sans intérêt. Enfin, la traduction ne semble pas avoir été relue ou retravaillée. Un exemple parmi tant d'autres : au lieu d' "effet domino", il est écrit "effet de domino". Déjà que le propos général semble s'adresser à des élèves de 3ème, la lourdeur de la traduction rend la lecture pénible, voire soporifique.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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critiques presse (2)
LaCroix
24 février 2020
Spécialiste de la Seconde Guerre mondiale et du nazisme, Ian Kershaw se risque avec cet ouvrage à un changement de perspective ambitieux. S’appuyant sur les travaux d’éminents collègues, il brosse une fresque de la période traversée par l’Europe de 1950 à nos jours. Le pari de cet ouvrage « tout public » est réussi.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LeFigaro
23 janvier 2020
L’historien anglais dresse un état des lieux synthétique de la construction européenne depuis les années 1950. Avec des partis pris [...] Son érudition maîtrisée lui permet d’embrasser de vastes domaines qui touchent tous les aspects d’une civilisation: l’économie, la politique, la culture ou les mœurs.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Les valeurs et la mentalité d'une société sont refléchies, contestées et formées par la culture dans toutes ses variétés : arts plastiques, littérature et autres formes d'expression. Les années soixante trouvaient ces valeurs et cette mentalité au stade premier d'une transformation persistente, surtout parmi la jeune génération... Le nationalisme diminua, la vieille discipline de fer du capitalisme se relacha, le plein emploi aidant... L'enseignement supérieur se développa rapidement en Europe, offrant à beaucoup de gens la possibilité de se développer, ce qui était jusque là l'apanage de l'élite sociale. Mais à l'université, justement, beaucoup de jeunes apprirent des façons différentes de penser... Il se développa une révolution sexuelle où toutes les normes et conventions furent combattues, et qui fut une partie essentielle de la contre-culture...

(pp.235-254)
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Il ne faudrait pas exagerer les remous à l'intérieur de la société soviétique - ils restèrent limités à une minorité. Mais ils inquiétaient la vieille garde, et motivèrent leurs critiques. Ils détestaient son style impulsif et dominateur, bien que Stalin les avait habitué à bien pire. Ils étaient agacés par sa dénonciation du petit père qu'ils avaient servi et qu'ils admiraient toujours- certainement en tant qu'héros de guerre ! Ils trouvaient que Krouchtchev avait au moins commis une bourde en soumettant le passé - auquel ils avaient participé - à une enquête. Qu'avait-il à changer la politique extérieure en renouant des relations avec ce traître de Tito, et en se déclarant disposé à "une coexistence pacifique avec l'Ouest" ? De plus, les grèves en Pologne et la révolte hongroise de 1956, révolte qui menacait la suprématie soviétique , étaient pour eux un signe, grave, qui montrait à quel point Krouchtchev bradait l'héritage de Staline.

(p.131)
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En partie, la croissance exceptionnelle était un rattrapage de ce que le Grande Dépression et la guerre avaient fait perdre. Il y avait aussi la disponibilité de travailleurs aux rémunérations modestes, mais surtout l'utilisation à des fins pacifiques de technologies développées pendant la guerre. Et , bien sûr, la reconstruction de ce que la guerre avait détruit. Là où des investissements conséquents avaient lieu - en Allemagne de l'Ouest par exemple - la croissance était forte. Là ou ils étaient déficients, comme en Grande Bretagne, la croissance demeurait anémique.

( p.172)
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Il n'y a pas d'explication simple aux transformations que l'Europe a vécu. Les dynamiques politiques, sociales, économiques et culturelles sont trop emêlées pour pouvoir les défaire.Bien des changements sont les conséquences de processus profonds qui ne se sont pas limités à l'Europe. La reconstruction Européenne après la seconde guerre mondiale a eu lieu sous l'influence d'une croissance économique générale. Son éffondrement dans les années 1970 fut un retournement qui marqua le reste du siècle.
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Le Printemps de Prague n'avait pas grand'chose à voir avec le mouvement étudiant en Europe de l'Ouest. Ses motifs étaient très différents. Un activiste polonais résuma la chose ainsi : " Pour nous la démocratie était un rève, pour eux c'était une prison."

(pp. 280 et 281)
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Videos de Ian Kershaw (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ian Kershaw
Entretien avec l'historien Ian Kershaw à la librairie Millepages le 12 octobre 2016.
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