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EAN : 9782330038960
314 pages
Actes Sud (07/01/2015)
3.74/5   17 notes
Résumé :
Dans un ultime effort artistique, un écrivain gravement malade conçoit un texte dont la réalisation est constamment mise en difficulté, entravée.

En livrant, avec une sincérité radicale et une lucidité sans faille, ses réflexions politiques, l’enfer de sa maladie, ses pensées intimes, sa vie recluse, les épreuves de son mariage et les fragments littéraires qu’il parvient malgré tout à extirper, cet artiste refuse d’exister dans ce qu’il appelle le “J... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ultime chronique pour mon ultime lecture de l'oeuvre d'Imre Kertesz.
En lisant ce dernier ouvrage, j'ai ressenti beaucoup de tristesse. Imre K. écrit la vieillesse, la maladie, l'incréativité, comme il le dit, liée à son vieillissement, liée aux obligations qu'il ne peut pas refuser après le gain du prix Nobel.
Du coup, il se plie à des tas de représentations, qui l'empêchent de créer mais qui sont peut être nécessaires pour faire vivre ce qu'il a déjà créé.
Imre K. est d'une lucidité étonnante et détonante.
Car jamais il oblitère son passé.
L'édition est composée de trois ouvrages... Les notes, L'Ultime auberge et un Journal.
Il me semble que le plus important est de lire cet ouvrage comme une sorte de testament, écrit par un gars lucide, doué et doté d'une plume d'une belle qualité. Mais que pour le comprendre, il sera absolument nécessaire d'avoir lu les oeuvres antérieures.
Bien sûr Etre sans destin.
Sauf que si l'on veut entrer dans l"oeuvre de Imre K. il faut justement passer ce Etre sans destin et aller chercher dans tous ses écrits un être qui pouvait, aurait pu avoir un destin.
C'est une lecture pas facile. Mais si pleine d'intelligence, si emplie de sincérité.
Ayant tout lu de Imre Kert'sz (pour le moment dans les éditions françaises) je le quitte avec une infinie tristesse, qui ne peut pas couvrir la joie que j'ai eu de le lire.

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Clairement pas le livre avec lequel entrer dans l'oeuvre de Kertész - mais tous les avis élogieux m'avaient donné très envie de le lire, et c'était le seul titre disponible à la médiathèque ce jour-là.
Première partie : "Notes".
C'est le journal d'un vieux ronchon.
Il écrit bien, certaines scènes sont très évocatrices de sensations, de souvenirs...
Mais comment s'attacher au narrateur ? Il ne parle que de lui, du roman dont il accouche avec difficulté, de ses pensées suicidaires. Il n'aime pas vieillir (pourtant, le seul moyen de vivre longtemps) et poursuit une intense vie mondaine et des voyages incessants, tout en se plaignant sans arrêt d'être fatigué. Son épouse est malade, il n'aborde le sujet que pour décrire sa tristesse à lui, avec un tel manque d'empathie que l'on en vient à plaindre la pauvre femme.
Alors oui c'est vrai, il souffre de maladie lui aussi, et se voit avec horreur privé de ses forces, de son acuité intellectuelle et de sa libido. Mais ses propos dépressifs sont un vrai pensum.
S'y ajoutent une grande méfiance vis-à-vis du monde hostile aux Juifs, des considérations désabusées sur les villes entre lesquelles il navigue, et des réflexions assez narcissiques sur ses précédents livres. le pire est son islamophobie décomplexée : "Il faudrait des lois particulières pour les citoyens libres, et d'autres lois devraient s'appliquer aux musulmans." Ne se rend-il pas compte qu'il reproduit à l'identique la rhétorique antisémite des années 30 ?
Ces extraits de son journal sont précédés de notes pas passionnantes sur "le roman".
Deuxième partie : c'est la même chose, sauf que le "il" remplace le "je".
Troisième partie : le Jardin des trivialités, encore la même chose mais avec moult détails sur les restaurants qu'il a fréquentés et les plats qu'il y a mangés.
Et pour finir, L'ultime auberge "seconde ébauche" : un texte bavard dont le seul intérêt à mes yeux est d'être la partie la plus courte.
Comme il le dit lui-même : "Tel qu'il est maintenant, le texte reste une esquisse lacunaire malgré l'abondance de la matière."
Le seul passage qui m'ait arraché une émotion, c'est (parlant du prix Nobel qu'il espérait) ce mémorable "Finalement, c'est Naipaul qui l'a eu" : j'ai ri.
Traduction fluide de Natalia Zaremba-Huzsvai et Charles Zaremba.
Challenge Nobel
Challenge Globe-trotter (Hongrie)
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Lire un nouveau livre d'Imre Kertész est toujours une découverte. Il y a bien sûr un univers bien repérable, des thèmes récurrents issus de la propre vie de l'auteur, particulièrement dramatique. Mais ses multiples jeux avec les formes romanesques ouvrent de nouvelles perspectives. Ce jeu formel ne se surajoute pas au récit, il en est l'essence même. Imre Kertész, comme toujours, raconte la vie d'un homme qui a tout de son auteur (à la manière de Proust). Ce roman se construit comme un journal, celui d'un écrivain arrivant au seuil de sa vie, porté toujours à écrire malgré les multiples marques de reconnaissance qu'il a reçu dans sa carrière, malgré la perte progressive de ses facultés physique et intellectuelle. Cette tonalité crépusculaire est à la fois tendre et bouleversante. Imre Kertész réussit encore à rendre remarquable ce qui ne l'est visiblement pas.
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Ce livre m'a épuisée ! fatigue, grosse fatigue ..... chaque page affiche sa fatigue ... "Confusion, peurs, dépression, impuissance, nullité. Lumbago. Horizons bouchés. Tout simplement : c'est fini..." L'auteur a très bien résumé son livre ; y ajouter son sentiment de persécution.
Conseil : si vous êtes "vieux" ou déprimés, à ne pas lire.
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critiques presse (3)
LaPresse
24 avril 2015
Objet littéraire hybride entre le journal et le roman, L'ultime auberge s'inscrit dans la continuité de Liquidation et de Journal de galère.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Culturebox
12 mars 2015
Un objet littéraire à la fois terrible et passionnant.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LesEchos
07 janvier 2015
Comme l’humeur de l’écrivain, le style du livre varie : concis, presque télégraphique dans les notes des « Secrets dévoilés » ou des « Jardins de la trivialité », il devient ample et lyrique dans les deux parties romanesques. Chaque mot de « L’Ultime Auberge » est un souffle gagné sur la mort.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Ce qu'on fait aujourd'hui de la démocratie n'a pas grand chose à voir avec la "res publica"; je parlerai plutôt de démocratie de marché. Avec un peu d'autodiscipline, c'est une forme d'existence très agréable, mais elle prendra vite fin à cause de son évolution insolente vers la centralisation de l'argent et du pouvoir; alors c'en sera fini de l'autodiscipline et de la douceur de vivre. N'est-ce pas une sorte de fascisme discret qui nous attend, avec emballage biologique, restriction totale des libertés et relatif bien-être matériel?
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Tout le monde a raison. Sauf que certaines vérités sont grandes et édifiantes, tandis que d'autres sont minuscules, décourageantes, provinciales dirait-on. Qui représente ces dernières doit renoncer au grand style. Mais pour rester efficace en ayant renoncé au grand style, il faut du grand style. Et si on fait appel au grand style, la vérité change aussi - elle devient grande. Voilà, on ne peut pas sortir de la langue; la réalité est toujours autre, bien sûr.
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.Les politiciens qui émergent des eaux troubles des émotions suscitées par la peur et l'hystérie générales voudront plutôt exploiter la situation pour affermir leur pouvoir au lieu de chercher de véritables solutions. En d'autres termes, cela ouvre la porte à de nouvelles dictatures qui, sous prétexte de lutter contre une menace, constitueront en premier lieu une menace pour leurs propres citoyens.
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L'Europe commence à comprendre où l'a menée sa politique libérale de l'immigration. Elle s'est rendu compte que la chose nommée société multiculturelle n'existe pas.
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La maladie n'a rien à voir avec nos conceptions-en fin de compte, la maladie n'a rien à voir avec nous, tout au plus elle nous tue. Elle n'a rien à voir avec la morale, avec nos actes, elle n'a aucun rapport avec nos vertus ou nos fautes. Les cellules sont aveugles et nous gouvernent d'une manière absurde. Voilà pourquoi la vie est une chose moyennement sérieuse. On accorde à notre vie une importance bien plus grande qu'elle n'a en réalité. Car en réalité, une vie humaine est égale à zéro. C'est un cas particulier de l'espèce qui ne mérite même pas d'être mentionné. Nous sommes les seuls à être affectés par cette vie, soit parce que nous l'avons aimée, soit parce que c'est la nôtre.
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