D'abord je tiens à remercier un ami babeliaute qui m'a recommandé cette lecture. Sachant qu'on allait vers du terrifiant.
Terrifiant oui mais l'écriture est si magnifique, si belle, si précise, si imagée aussi ( et là ce n'est pas facile à lire), bref.
Je ne peux pas raconter le livre mais le titre est tellement symptomatique, un roman, oui, pas de doute, l'histoire d'un policier (le bleu) face à des policiers autrement aguerris dans leur barbarie...
L'histoire linéaire que certains voudront raconter n'a à mes yeux aucune importance.
Ce que
Imre Kertesz écrit c'est la barbarie. Peu importe comment. C'est la terreur, c'est la bascule de Boger. Je ne peux pas expliquer ici ce qu'est la bascule de Boger, il faut lire le livre.
Imre se bat, combat toute forme de dictature, toute forme d'abrutissement, et dans
Roman Policier, l'histoire,du père et de son fils , lequel voudrait s'engager dans la lutte contre le régime en place, est extrêmement belle et tragique. Et le père (donc la génération précédente) veut protéger son fils. Mais que ne l'a-t-il fait auparavant ?
Roman policier est comme une tragédie grecque qui se déroule dans une dictature communiste, vous savez nos voisines pendant 40 ans...- certes, Imre K. a dû, pour être publié, transposer cette histoire en
Amérique latine. A ce propos, c'est la transposition qui lui a pris quinze jours, et non pas l'écriture du roman entier.
Il l'a écrit, il l'a construite cette histoire, il l'a assumée, et son écriture est d'une qualité telle que beaucoup pourraient aller se rhabiller et s'incliner devant ce grand Monsieur.