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EAN : 9782709646567
420 pages
J.-C. Lattès (08/10/2014)
4.15/5   128 notes
Résumé :
Au large du Finistère, là où la terre finit, où le plus grand cimetière marin du monde murmure ses légendes, une île : l’île de Sein.
Emma et son fils, Camille, sept ans, y débarquent pour passer les deux mois d’été.
La jeune mère est désespérée: contrainte à cet exil par son mari, elle éprouve les plus grandes difficultés à comprendre son fils, à l’intelligence aiguë et au caractère imprévisible. Et si le jeune garçon s'enthousiasme immédiatement pour... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (54) Voir plus Ajouter une critique
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Sur l'île de Sein, petit tas de cailloux improbable, vulnérable mais insubmersible, Emma et son fils Camille débarquent pour deux longs mois de vacances. Comme l'île, ils sont fragiles, un peu fracassés, à l'image des vagues qui se jettent sur la digue. Camille est un enfant doué et sensible ; « il boit le monde…éponge sans filtre. » Face à cet enfant différent, exténuant et indomptable, Emma est désemparée.

L'écriture est pleine de poésie et d'émotion. On tombe sous le charme de cette île qu'il faut savoir aimer, de ses habitants si généreux. Ils sont façonnés à l'image de cette île qu'ils vénèrent et dont ils ne pourraient se passer. Ils ont le coeur large ;
« Moi j'ai plutôt le coeur large. A force de vivre dans l'île, sûrement. le large, chez nous, il est partout. »

Pour Emma, c'est l'occasion de se reconstruire, de ne pas manquer la chance d'être soi, de laisser ses ailes se déployer. Pour Camille c'est le lieu unique pour faire découvrir à sa maman la richesse qu'il a au fond de lui, montrer que derrière sa différence se cachent un trésor de tendresse et un don inestimable. Un trésor comme en rêvent les Sénans.

C'est une magnifique histoire, pleine d'espoir. Des chemins qui se croisent en un lieu qui fait rêver. Des personnages bien ancrés, qui résistent au tumulte de la vie, semant des éclats de tendresse. Comme leur île du bout du monde, éclat de terre miraculeux face aux tempêtes de l'océan. Et comme le phare qui lance trois éclats toutes les vingt secondes.
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Les histoires de l'auteure sont pour moi un refuge. La Bretagne et plus encore les îles bretonnes avec la force des éléments qui vous obligent quoique qu'il arrive à lâcher prise.

Dans cette histoire, l'ïle de Sein, gros caillou, avec les quatre saisons dans une journée, les tempêtes imprévisibles, le vent et le beau temps pour récompense. Emma, urbaine jusqu'au bout des ongles doit passer deux longs, très longs mois sur cette île avec son fils certainement différent. C'est sa punition. Femme faible et se laissant vivre, elle subit sa vie, son mariage, son fils.

La maison est rudimentaire, humide et petite. Emma n'a jamais passé beaucoup de temps avec son fils qui est pris en charge par des nounous.

J'ai aimé l'environnement, l'impression d'être chez moi, les habitants rustres et authentiques avec un coeur grand comme ça. le phare, élément symbolique et rassurant, le climat qui nous rappelle que nous ne sommes pas grand chose face aux éléments qui se déchainent. La liberté. le parcours de cette femme et de son enfant, rebelles et révoltés, qui vont apprendre à se connaître et s'aimer.

Je n'ai pas aimé la personnalité d'Emma à son arrivée, pauvre chose dépendante et irresponsable qui se laisse monter la tête par le premier venu.

Mais là encore, un écho à mon travail actuel.


Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Vous avez besoin d'une petite histoire tendre ? De passer quelques heures de bonheur simple dans des effluves divinement maritimes ? De plonger en apnée dans un univers de galets, de sable blond, de granit, de goélands dont les piaillements se conjuguent avec le bruit du ressac ?
Alors embarquez sur le bateau de Ronan, cap vers l'île de Sein !

Trompant la vigilance de sa mère, le petit homme de sept ans se rue vers l'océan. La morsure de l'eau froide n'entame en rien sa détermination et le souffle coupé, il s'immerge dans les eaux grises qui emprisonnent l'île de Sein.
Le jeune Camille vient d'arriver avec sa mère Emma pour un été d'exil imposé par le père. le charme de la maisonnette en granit, où tous deux posent leurs valises, n'opère pas du tout sur la mère qui s'y sent prisonnière.
Emma est arrivée avec ses pleurs, ses plaintes, son irascibilité. Accablée par cet environnement qu'elle juge hostile, elle est épuisée par les sempiternelles questions de son fils, par son comportement incompréhensible, ses accès de colère, ses emportements subits et imprévisibles.
Camille, lui, a débarqué avec son insatiable curiosité, son cerveau en perpétuelle ébullition. Il est avide de savoir, de voir, de comprendre et s'attache à l'exactitude des mots. Son monde est celui de la précision et aucun grain de sable ne doit l'enrayer.

Le manque de tendresse pour Camille se heurte au manque de douceur qui fait cruellement défaut dans la vie d'Emma. L'amour affleure pourtant chez ces deux êtres fragiles mais se laisse sans cesse distancer par les colères, l'amertume et la frustration.

La puissance de la mer alentour, ce petit amas improbable de maisons en granit, la généreuse et bienveillante Armelle, les portées de musique du taciturne Louis-Camille et enfin Ronan, l'habile pourvoyeur de touristes et de denrées sur son bateau l'Heol Sun arriveront-ils, aidés du vent incessant, à souffler ce mal-être ?
Portée par une écriture belle et limpide, voilà une petite histoire qui fait du bien en jouant sur les variations de lumière, de mer et de relations humaines. J'ai aimé la puissance d'évocation des lieux à travers les observations du jeune Camille et la juste intrusion dans son monde différent bouillonnant de savoir.
C'est un joli cheminement vers des révélations intérieures dévoilées par l'air vif et la puissance de l'île et de ses habitants.
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Un beau livre, qui évoque des choses importantes. Quant à l'histoire, elle est passionnante. le livre commencé, on ne le lâche plus. Une scène magnifique, une tempête. En la lisant, on ressent les embruns. du grand art.
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Vertiges de la mer et du vent en convenance avec "Les déferlantes", Françoise Kerymer utilise sa palette linguistique pour dépeindre le décor mouvementé d'une île bretonne tant l'océan est vaste, le sable minutieux et le ciel capricieux, les êtres font partis de ces éléments qui s'entrechoquent et se confondent.
Une petite pépite au grand coeur comme une île.
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Citations et extraits (44) Voir plus Ajouter une citation
Le musicien ne connaît pas le registre de la paternité, la musique lui a pris toute sa fertilité d'homme. Les enfants sont pour lui, la plupart du temps, de petits êtres étrangers et complexes, qu'il craint de ne pas comprendre et dont il s'écarte prudemment. Mais il l'a vu dans ses yeux, cet enfant n'est pas comme les autres. Il boit le monde, lui aussi, éponge sans filtre.
Alors, confiant, détendu, suivant sans réserve ses pensées en cascade pour sa musique. Il raconte - ou plutôt, il se raconte. Il entre avec délectation dans la description de sa relation au temps, à l'infini et à l'univers, qui l'entraîne dans des digressions à des années-lumière des préoccupations de l'enfant. Le musicien s'y attarde, refuge intime où il ne se sent jamais seul, source d'inspiration, ordonnancement rassurant et parfait de son monde intérieur. "Quand j'étais jeune - un peu plus vieux que toi - j'ai appris une chose toute à fait surprenante : si tu divises quelque chose par zéro, cela donne l'infini. Et ce quelque chose peut être : un, trois, ou des milliards. Donc, une simple division par zéro donne... exactement le même résultat - être propulsé ver l'infini - au plus minuscule, comme au plus immense des nombres... C'est très injuste, tu ne trouves pas ?"
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Le déjeuner traîne, une fois de plus, en longueur.
Comme à son habitude, Camille prend son temps, chipote, s'ennuie, rêve.

Emma, que rien ne presse, a décidé d'en prendre son parti.
Elle aussi a de quoi rêver. De ne plus être là, par exemple.

Camille observe. Dans la salle du restaurant, il compte.
Dix-sept couverts sur les nappes bleues à l'étage et onze au rez-de-chaussée.
Vingt-six bouteilles de vin alignées derrière le comptoir.
Entre douze et dix-huit minutes pour servir une commande.
Cinquante-trois plats servis aujourd'hui.
Quatorze fois, la patronne a dit "je vous en prie".
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Nerveuse, Emma se retourne vers la fenêtre, dont elle avait oublié de fermer les volets. Dehors, le jour se lève dans une somptueuse tenue rose, mauve, blanc nacré, de ces couleurs irisées qui tapissent l'intérieur des plus beaux coquillages. La grande terre sort de la nuit, et la pointe du Raz émerge des lambeaux de brume, accrochés à ses falaises comme des rêves inachevés.
Avec la clarté, le vent forcit été et la mer martèle la plage. Au bruit qu'elle fait, elle sait maintenant dire si la marée est haute ou basse, et quel est sont état.. Ce matin, elle est agitée, une jolie houle déferle, et c'est marée haute.
Pour la première fois, cette respiration autoritaire de l'océan la rassure et la calme. Il y a plus puissant que ses angoisses : la mer.
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" On est où, là ?
— Eh bien... À Sein ! Où voulez-vous qu'on soit ? Après, il n'y a plus rien. Rien que de l'eau, pendant des milliers de milles, jusqu'à l'Amérique... "
Elle n'en avait pas cru ses yeux et si, pourtant, en approchant de sa côte, il y avait bien un village sur ce morceau de terre. Une terre si plate qu'on la suppose immergée au premier assaut d'une vague – pas même une si grosse vague, comme il y en a, paraît-il, de monstrueuses, ici. Hypnotisée par cet amas de maisons agglutinées au pied du phare, troupeau effarouché contre les jambes de son berger, elle était restée sans voix.
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Sa brusquerie, qui monte en elle et lui envoie l’image de son impuissance et la limite de sa résistance, n’arrange rien, évidemment. Petit à petit, elle lui enlève son estime d’elle-même, comme la mer grignote la roche friable, la ronge, la diminue.
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www.librairiedialogues.fr 5 questions posées à Francoise Kerymer, à l'occasion de la parution du livre Seuls les poissons (éditions JC Lattès).
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