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4,19

sur 709 notes
Vol au-dessus d'un nid de coucou étant un de mes films favoris, porté par l'immense talent de Jack Nicholson, j'ai décidé de me plonger dans le roman dont il est tiré et quel plaisir de retrouver un univers et des personnages qui m'ont tant marquée !

J'ai une nouvelle fois été emportée au sein de ce service psychiatrique américain, dirigé d'une main de fer par la sévère Miss Ratched, où l'incroyable Patrick Randle McMurphy va bouleverser l'équilibre du service et changer la vie de ses co-pensionnaires.

Quelle oeuvre ! Quelle histoire ! A travers la dénonciation du système américain et des conditions de vie dans les asiles et hôpitaux psychiatriques, Ken Kesey nous dresse des portraits d'hommes considérés comme des « lapins » mais qui sont en réalité plus humains que leurs « geôliers »…Les émotions sont au rendez-vous jusqu'à la scène finale, d'une si grande beauté et inoubliable.

Un chef d'oeuvre à découvrir immédiatement !

A lire !
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Je ne chroniquerai pas en profondeur ce roman devenu culte, mais je peux néanmoins vous dire qu'on est ici en présence d'une histoire qui marque et qui remue… On comprend d'ailleurs sans peine la renommée de ce roman que je regrette de ne pas avoir lu avant d'autant qu'il se révèle particulièrement accessible. Peut-être en raison de la manière dont il met à nu des drames humains et des trajectoires individuelles qui, à un moment donné, ont dévié, mais aussi des interactions humaines touchantes et inattendues.

Il faut dire qu'en nous plongeant dans l'antre d'un hôpital psychiatrique, l'auteur a fait le choix de présenter des personnages atypiques qui n'arrivent pas à s'intégrer à la société et qui évoluent au sein d'une structure médicale, supposée les aider. Or, on comprend très vite que les choses ne sont pas aussi simples, les techniques de guérison employées se révélant parfois contestables, et c'est un euphémisme. Difficile de ne pas se révolter devant cette violence omniprésente qui ne peut que miner les progrès des patients… On en vient d'ailleurs à se demander si les soignants ont véritablement envie de les guérir ou s'il n'est pas plus commode de garder enfermés des patients qui se révèlent parfois plus marginaux qu'autre chose.

Loin de l'humanité que l'on serait en droit d'attendre d'un tel lieu, il se dégage de l'hôpital une dureté et un sentiment d'oppression, tous les deux symbolisés par une infirmière surnommée la Chef. Une sorte de croquemitaine à blouse qui a veillé à asseoir son autorité, de sorte que personne n'ose rien dire, que ce soit du côté des patients ou du personnel médical. Mais la situation change progressivement avec l'arrivée d'un homme, McMurphy, qui va apporter un doux vent de révolte et réveiller ses compagnons d'infortune.

Alors, on frémit et on s'insurge des méthodes pour « soigner », mais on s'amuse également beaucoup devant tous les pieds de nez que McMurphy fait à la Chef, bien plus dictatrice en puissance que professionnelle bienveillante… Son esprit rebelle, sa gouaille, sa personnalité haute en couleur et son charisme font du nouvel arrivant un porte-parole pour les patients qui osent à peine, pour certains, s'exprimer, si ce n'est respirer trop fort.

Mais à mesure que le bras de fer psychologique entre la Chef et McMurphy s'engage, on sent imperceptiblement le climat s'alourdir ! Il y a une sorte de tension sourde qui grandit, mais que le tonitruant McMurphy semble minimiser comme si les moments d'accalmie pouvaient le mettre à l'abri de la tempête. Les lecteurs, à l'inverse, ne peuvent s'empêcher de s'inquiéter et de se demander s'il ne risque pas de franchir la ligne rouge et déclencher des hostilités, dont les conséquences pourraient fort bien le briser…

L'auteur a effectué un véritable travail sur la construction de ses personnages, que l'on a, de fil en aiguille, l'impression de connaître et pour lesquels on développe une vive affection. Certains sortent néanmoins du lot comme McMurphy, bien sûr, mais aussi notre narrateur, colosse qui se prétend sourd et muet, et qui se pose comme observateur éclairé et éclairant, ou encore, un homme au délicieux humour pince-sans-rire !

J'ai, pour ma part, beaucoup apprécié les interactions entre les différents personnages, et la dynamique de changement insufflée par notre esprit rebelle qui, bien qu'il devienne un héros pour ses camarades, veille à ne jamais se présenter tel quel. Car si la révolte de McMurphy face à l'autorité écrasante et arbitraire de la Chef est réelle, il n'en demeure pas moins un homme mû par ses propres plaisirs et sa propension à tirer profit de chaque situation. Une dualité qui inscrit le personnage dans la réalité…

Quant à la fin, plutôt abrupte, elle m'a quelque peu déstabilisée même si finalement, tout était mis en place pour nous y amener !

Intelligent et cynique, voici un roman que je ne peux que vous conseiller que ce soit pour les thématiques abordées, du monde psychiatrique à ses dérives en passant par l'oppression d'un peuple pour s'approprier ses terres, ou les personnages atypiques pour lesquels on développe un certain attachement.
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
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Je viens de lire ce chef -d'oeuvre dans la collection Cosmopolite des Edts Stock, de nombreux portraits croqués par l'auteur en immersion dans un hopital psychiatrique en accentuent l'atmosphère qui règne dans l'établissement en question.
J'avais vu en son temps le film de Milos Forman et le souvenir dela performance de Jack Nicholson en Mc Murphy m'a grandement aidée à rentrer dans ce livre.
L'horreur de ces établissements dans les années 60 est révélée « à cru » ; la perversité de certains membres soignants va au-delà de ce qu'on imagine, mais comme ce sont des humains, la minutie exercée dans le mal n'a pas de limites …
Des vexations aux électrochocs en pagaille, jusqu'à la lobotomie , voilà la gradation des soins à apporter aux récalcitrants. Et voilà qu'arrive un « malade », un manipulateur de première et récalcitrant en chef. Il va essayer par tous les moyens et d'abord par le rire de desserrer les liens psychiques de ses coreligionnaires jusqu'à se perdre, en connaissance de cause à force d'insolence et de » créativité » dans laquelle il a entraîné tous ces pauvres hères. Un livre d'une grande force que l'on oublie pas.
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VOL AU-DESSUS D'UN NID DE COUCOU
de Ken Kesey

Traduit par Michel Deutsch

Éditions Stock (GF) / le Livre de Poche

C'est un livre ABSOLUMENT GÉNIAL... même si les 200 premières pages ont été un peu laborieuse pour moi...

Tout d'abord le film de Miloš Forman (que j'adore) a désagréablement parasité ma lecture et il y a eu ensuite la comparaison avec un autre livre de Ken Kesey (ET QUELQUE FOIS J'AI COMME UNE GRANDE IDÉE) qui fait partie de mes livres préférés)...

Alors il a fallu que je m'accroche jusqu'à ce que je comprenne ce qui fait la force de VOL AU-DESSUS D'UN NID DE COUCOU et, à partir de là, je ne l'ai plus lâché !

C'est vrai que le film (qui est cultissime !) colle beaucoup au livre et, mis à part la couleur de cheveux de McMurphy (dommage que Jack Nicholson ne soit pas roux), Miloš Forman a eu beaucoup de respect pour le livre de Ken Kesey.
Donc, inutile de répéter que Ken Kesey dénonce les conditions d'internement des personnes atteintes de "troubles mentaux" (entre guillemets parce qu'on sait très bien que les vrais dérangés du ciboulot se retrouvent toujours à la tête de grands pays et qu'eux ne subissent pas des séances d'électro-chocs)...

Mais ce qui fait la force du livre (par rapport au film), c'est son NARRATEUR, le chef Bromden (l'inoubliable Will Sampson dans le film) !

Grâce à ce personnage et à son rôle d'observateur de première ligne, le livre apporte une dimension particulière. le chef Bromden est un homme partagé entre son métissage entre une femme blanche et un chef indien. Cette dualité, qui l'amena aux portes de la folie, fera de lui le témoin privilégié du face à face entre McMurphy et l'infirmière Ratched (sans aucun doute le plus beau personnage de méchant de tous les temps et qui renvoie Dark Vador au jardin d'enfants).

VOL AU-DESSUS D'UN NID DE COUCOU est un livre aussi culte que le film et il est mis à l'honneur dans le #PicaboRiverBookClub dans le cadre de sa sélection "poches de l'été".
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Paru en 1962, un roman très fort qui secoue toujours autant.

Le personnage principal, McMurphy, est un noceur un tantinet exubérant, adepte des plaisirs que la vie peut offrir, et rétif à l'autorité. C'est un électron libre.
Pour éviter une peine de prison, il a simulé la folie, et il est interné dans une unité psychiatrique dirigée d'une poigne de fer par Miss Ratched, une infirmière-chef psychorigide qui a toutes les qualités d'un bon dictateur.
Autant dire que l'arrivée de McMurphy dans la routine cafardeuse de ce service, où les patients sont menés à la baguette et opprimés, est un gros pavé jeté dans la mare. Qui va faire des vagues.

Ratched use des médicaments pour garder ses « sujets » calmes et dociles. Elle utilise la thérapie de groupe (séances de confessions publiques forcées et humiliantes) pour les installer dans leur fragilité et exacerber leurs angoisses. Les récalcitrants sont traités aux électrochocs, la punition ultime qui terrorise les malades.
Tout ce mal quelle se donne, pour leur bien, les tient à l'écart de la vie, qui présenterait pour eux d'innombrables dangers. Elle joue sur leurs faiblesses et en fait des entraves.
Machiavélique, grâce à des méthodes inquisitoires, elle a la main mise sur chacun d'entre eux. Sauf sur « Grand Chef ».

Toujours en retrait, « Grand Chef » est un géant indien, une force de la nature, et un « malade irrécupérable », que tout le monde croit sourd et muet. Un balai à la main, il erre ici et là, absent, englué par la « machine à brouillard ». Il est devenu un meuble que personne ne remarque plus. Mais il observe et le lecteur voit à travers ses yeux.

Pour les patients, McMurphy est une bourrasque d'air frais, un vent de liberté. Il les aborde comme des personnes à part entière, les aide à s'affirmer, les encourage à s'affranchir de l'autorité. Il les engage à se soustraire à l'emprise de Miss Ratched et les pousse à la révolte.
Il s'évertue à les ramener à la vie.
Charismatique, il deviendra le meneur de cette troupe d'éclopés meurtris.

McMurphy va s'opposer aux manigances de Ratched, à ses principes et à ses règles. Il se dressera contre l'oppression et contre les restrictions à la liberté qu'elle impose.
Et à travers leur affrontement, c'est non seulement la psychiatrie qui est fustigée (la guérison n'est jamais envisagée), mais aussi la société dans son ensemble, une société qui se limite aux normes établies et ne prend pas l'humain en compte.
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Maintes et maintes fois j'ai vu le film dont je ne me lasse jamais, avec Jack Nicholson dans le rôle de Randall Mac Murphy.
Le livre m'a vraiment passionné, puisque le narrateur en est...l'indien géant et mutique.
Vol au-dessus d'un Nid de coucous, c'est une histoire subversive, pleine de malades attachants emmenés par un boute-en-train qui les extrait de leurs souffrances.
Mac Muphy, c'est la rébellion contre l'ordre établi représenté par l'infirmière-dragon, contre la mort lente et l'ennui infini.
Vol au-dessus d'un nid de coucou, c'est un livre nécessaire, et tellement tonique!
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Avoir découvert l'an dernier le formidable "Et quelquefois j'ai comme une grande idée" de Ken Kesey m'a donné envie de retrouver l'auteur dans son roman star, "Vol au-dessus d'un nid de coucous".

Une fois n'est pas coutume, j'avais vu le film avant de lire le livre, et deux fois n'est pas coutume, le livre ne m'a pas semblé significativement supérieur, sans doute parce que le film est excellent et que Jack Nicholson incarne à la perfection le personnage de stentor trublionnant de Randle Mac Murphy.

Il n'en demeure pas moins que que ce livre est un monument, une ode à la liberté et à la résistance à l'oppression, à la portée universelle, bien au-delà des portes de l'asile où sévit la cauchemardesque Miss Ratched -- d'autant plus que dans cet asile-là, les pensionnaires sont pour la plupart bien moins fous que puissamment aliénés, qui socialement, qui affectivement, qui psychologiquement.

La 4ème de couverture de la version Poche le dit partculièrement bien : "Ce roman est en effet un des plus significatifs, des plus révélateurs de la vie actuelle. D'un côté, l'oppression, des moyens de coercition de plus en plus divers et insidieux, de l'autre, des sursauts de vie frénétiques et d'appétit de liberté. "

Une lecture angoissante et tonitruante mais aussi salutaire qui permet de se ré-axer autant que faire se peut dans nos misérables vies de sujets sous contrôles.
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Un asile, quelque part en Oregon, on y compte de nombreux fracassés, des allumés du ciboulot, des dingues quoi ! Ils sont répartis en plusieurs catégories les Légumes, les Chroniques, les Aigus et enfin les Agités. Miss Ratched, l'infirmière en chef, fait régner l'ordre et la discipline dans son service, n'hésitant pas à recourir aux psychotropes, à des électrochocs pour calmer les plus agités, parfois même une petite lobotomie s'impose...
Jusque là rien de bien original me direz-vous, mais c'était sans compter avec l'apparition de Mc Murphy. Cet énergumène d'Irlandais, ce pilier de tripot, ce joueur de cartes, ce bagarreur invétéré en impose (et pas seulement par la taille). S'il s'est fait interner chez les maboules, quittant ainsi la ferme pénitentiaire, c'est pour se la couler douce et ne compte pas se laisser mener à la baguette par la Ratched.
Mc Murphy compte bien dynamiter le Système de l'intérieur et n'aura de cesse de contrecarrer les plans de la Chef. Un sentiment de révolte apparait alors chez certains de ses camarades qui prennent conscience de leurs conditions de vie.

Et à tous ceux qui disent avoir la flemme de lire ce livre car ils ont vu le film de Milos Forman avec Jack Nicholson, le livre est bien meilleur, comme souvent. le personnage de Bromden alias Grand Chef (est un indien qui se fait passer pour sourd et muet, il est aussi le narrateur du récit) est complexe et très intéressant de par sa double culture.

N'hésitez pas à consulter l'excellente critique de Hahasiah si vous voulez en savoir plus
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"Vol au-dessus d'un nid de coucou" raconte la résistance des patients d'une unité psychiatrique face à l'institution d'enfermement.

Bien décidé à réintroduire de la liberté dans ce espace d'exclusion et de contraintes, Randal Mcmurphy se pose en leader pour le meilleur et pour le pire et se lance dans un duel coup pour coup avec l'infirmière en chef.

Ken Kesey avant de s'atteler à son chef d'oeuvre "Et quelques fois j'ai comme une grande idée" dézingue cette machine à broyer les personnes "inadaptées" (à quoi ?) ou différentes et leur redonne une dignité.

Chose rare j'ai trouvé l'adaptation de Milos Forman avec Jack Nicholson meilleure que le livre. "Et quelques fois j'ai comme une grande idée" est resté dans l'ombre de ce livre au succès énorme alors qu'il le surclasse largement.
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Comment ne pas lire ce livre avec en tête les images du film devenu mythique, et le regard de Nicholson ?
C'est cette image qui m'a poursuivie tout au long de ma lecture.
J'avoue que j'ai eu du mal à rentrer dans le livre à cause des élucubrations du grand chef indien. Difficile de suivre quand la machine à brouillard se met en marche.
Certes, voici un livre inquiétant et même choquant parce qu'il nous enferme avec lui dans cet univers psychiatrique violent, cruel et pervers. L'infirmière Ratched pourrait donner des leçons au pire des big méchants que vous connaissez. Elle est haïssable à souhait et l'on comprend et même on encourage MacMurphy à se rebeller.
Bref, ce fut pour moi une lecture assez lourde dans sa forme mais dont l'histoire a atteint son but tellement elle est perturbante.
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