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Citations sur Jugements derniers : Les procès Pétain, de Nuremberg et E.. (8)

Le procureur général passait en revue un à un les pays occupés pendant la guerre par l'Allemagne nazie, et où Eichmann avait organisé, pressé l'extermination des Juifs. L Pologne, la Hollande, la Belgique, la Norvège, le Danemark, la France, la Yougoslavie, la Grèce, la Roumanie, la Bulgarie, la Hongrie...
Partout les mêmes principes et les mêmes procédés : les lois spéciales, l'inscription raciale obligatoire, l'étoile jaune, le rassemblement dans les camps d'internement, la déportation vers les camps de la mort.
Et les mêmes résultats : des dizaines, des centaines de milliers de cadavres dont on utilisait minutieusement les habits, les souliers, les cheveux, les dents en r, les alliances.
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Mais Pierre Laval ne regrette rien. Il est sûr d'avoir bien agi. Il est sûr que le fascisme, le nazisme sont des régimes aussi bon que les autres. Il parle de Mussolini avec révérence et amitié. (...) Parfois, cependant, son oeil plat de serpent va, comme traqué, d'une travée à l'autre.
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M. Trochu, témoin cité par la défense, a lui même condamné Petain lorsqu'il a raconté que , en 1943, essayant de faire renoncer le Maréchal à son pouvoir; il lui a dit :

" Vous parti, il n'y aura plus un policier français pour arrêter les maquisards, plus un fonctionnaire pour poursuivre les patriotes".
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Enfin, au cours de cette troisième audience (...) on a revécu la première période de Vichy, avec son adulation servile et morbide du Maréchal chef de l'Etat en même temps que de la défaite. On s'est souvenu d ce style immonde où les plus beaux mots de la langue française servaient à encenser tout ce qui est contraire à la vraie noblesse, à la vraie grandeur d'un peuple.
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(p.101-103)
Le premier président Mongibeaux, sa toque sur la tête, commence la lecture des attendus.

Elle va durer vingt minutes. Vingt minutes interminables. Vingt minutes au cours desquelles la voix impassible, impitoyable cite une à une les fautes, les défaillances, les trahisons retenues par la Haute Cour.

Dès le premier instant, dès que le président Mongibeaux a désigné l'accusé par son seul nom, dès qu'il a dit : "Pétain" tout court, chacun, dans la salle, où le silence est soudé comme un bloc, chacun a compris à quelle sentence vont mener tous ces alinéas, tous ces paragraphes.

...

Il touchait son képi d'or et de gloire d'un mouvement nerveux. Il caressait impatiemment le bras de son fauteil. Il mettait un doigt entre ses lèvres frémissantes. Il portait en pavillon la main à son oreille. Parfois, il se tournait vers ses défenseurs qui, immobiles, rigides, le surplombaient de leurs robes noires et de leurs visages anxieux.

Le maréchal Pétain comprenait-il ? Entendait-il ?
"Peine de mort."
"Indignité nationale."
"Confiscation de tous les biens."

La voix du président Mongibeaux n'a pas changé de timbre.

Puis elle s'est tue.

Celui qui - de par la sentence - n'est plus le maréchal Pétain, regarde le tribunal, regarde ses avocats. Il ne se lève pas.

A-t-il compris ? A-t-il entendu ?

- Gardes, emmenez le condamné, dit le président.

Et l'accusé se lève. Mais il n'a plus ses mouvements assurés, les jambes hésitent. Il fait un pas vers la gauche. Un autre vers la droite. On dirait, pour un instant, qu'il est aveugle.

Et voilà qu'il s'en va, qu'il passe par la porte étroite, qu'il disparaît.

Il était 4h30; le 15 août 1945.
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Et la justice dont il rêve, la justice qu'il regrette est celle des temps révolutionnaires, la justice de la Convention.
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Monsieur Albert Lebrun est le seul témoin sur qui la défense a eu un avantage marqué. Elle l'a remercié au nom de son "pauvre vieux client".
Car c'est ainsi qu'à la fin de l'audience le bâtonnier Payen a désigné le maréchal Pétain.
Et le "pauvre vieux client" s'est levé, a repoussé tout seul la table assez pesante placée devant lui, a remis sa montre dans son gousset, a pris son képi et s'en est allé, suivi de ses gardes.
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Combien de fois le maréchal Pétain a-t-il pensé à l'occasion manquée, à ce relais de la destinée où son coeur de vaincu lui fit choisir la route des abîmes ?
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