L'Armée des ombres

Les traits de la résistance française prennent un visage humain sous la plume engagée de Joseph Kessel qui a écrit ce roman-témoignage en 1943.

J'ai apprécié les chapitres où il a mis sa patte d'écrivain nous rendant les personnages (tirés de personnes ayant existé et de faits tous parfaitement réels) souvent attachants. Malgré le danger extrême passible de déportation, de torture ou de peine de mort, le sentiment de recouvrer une dignité et une liberté donnait à ces courageux résistants une force mentale, un engagement, une détermination au-delà de tout ce qui nous est possible d'imaginer aujourd'hui en temps de paix. S'il fallait en passer par tuer, par nécessité, même un des leurs mais devenu dangereux pour le réseau, alors qu'il en soit ainsi. Quant aux boches, "un bon boche est un boche mort". Malgré aussi des conditions de vie plus que précaires, la clandestinité qui vous coupe de vos proches, c'est l'exaltation qui domine, c'est le sentiment de faire quelque chose pour son pays, d'ailleurs plus à titre d'engagement moral que pour l'aider à la victoire puisqu'à ce moment, la défaite des Allemands était inéluctable. Ce qui étonne aussi c'est de ne craindre non point la mort (quoique bien sûr lorsqu'elle vous regarde en face et même si votre dignité vous commande de vous immobiliser lorsque le SS vous presse de courir comme un lapin pour peut être échapper au peloton d'exécution), non point même la torture (!!), mais de craindre sous la torture de parler, de vendre les siens, de saboter le réseau et de mettre en danger ceux qui sont devenus des "camarades" (sans notion nécessairement communiste), des frères et des soeurs (car n'oublions pas l'engagement des femmes).

J'ai aimé la plume de Kessel, les détails touchants qu'il nous distille pour peindre des portraits, des situations et avant tout, une humanité.
J'ai par contre eu beaucoup de difficulté à accrocher à "Notes de Philippe Gerbier" qui se révèlent à nous sous une forme brute. Et en même temps, je comprends ce choix, ce souci d'authenticité de l'écrivain.

Si j'en juge par la qualité de ce témoignage historique, je ne peux que vous recommander ce livre. Si je me base sur mon seul ressenti, mon seul plaisir de la lecture (bien que ces mots paraissent déplacés pour pareil sujet), alors je ne peux mettre que trois étoiles.

Bien que la thématique de la seconde guerre mondiale m'intéresse grandement dans la littérature, je dois avouer que j'ai peiné quelque peu a la lecture de cet ouvrage de Kessel. Non pas que le sujet n'ait pas bien été traité, en fait, il était même très intéressant de lire sur la Résistance, mais il est narré d'une façon que je n'ai pas tant accroché. J'ai trouvé le style difficile. Souvent les narrateurs changent sans préavis, amenant une certaine confusion. Et aussi, les phrases sont longues, répétitives, n'amenant pas de rythme au récit, qui avait pourtant tout pour me plaire. Une lecture très en demi-teinte pour moi. Dommage !

J'ai du lire ce livre pour mon cours de français de 3ème. Je n'ai pas vraiment apprécié. Si je n'avais pas été obligée, je ne l'aurais même pas fini (ni même ouvert sans doute). J'ai traîné, je ne rentrais pas dans l'histoire, et je l'ai fini en catastrophe la veille du contrôle.

Le thème est intéressant : la résistance durant la Seconde Guerre mondiale. On suit la vie de plusieurs résistants qui en hébergent d'autres, font dérailler des trains, transporte des colis, publient des journaux. Une armée qui agit dans l'ombre et se bat contre l'oppression.

Mais je n'ai pas accroché à la manière dont l'histoire est racontée. Ce n'est pas vraiment un roman, mais plus un témoignage. On change souvent de narrateur et je ne comprenais pas toujours qui parlait. Les paragraphes font parfois trois lignes et l'on change de sujet à chaque paragraphe. le style d'écriture est assez difficile à comprendre, les phrases longues et complexes et un vocabulaire compliqué. J'ai trouvé qu'il y avait trop de longueurs.

Pour conclure, je garde un souvenir très mitigé de cette lecture.

J'ai d'abord vu le film, sombre, inquiétant et qui donne une autre image de la résistance et cela m'a beaucoup aidé pour lire le roman, puisque j'ai pu identifier chaque personnage, lui donner une profondeur remarquablement jouée avec Simone Signoret par exemple. Dans le livre, tout est différent, le narrateur enchaîne les actions avec un peu de fouillis et tout se construit peu à peu. Que ce soit le film ou le livre, c'est une vision étonnante et originale de la résistance, sans parti-pris et narré avec brio.

La plume puissante de Kessel pour exalter la résistance française au fil de la seconde guerre mondiale. je pense que cet ouvrage a contribué à tisser la légende d'une France qui résiste envers et contre tout, cette légende qui fut assez vivace après guerre. Exaltation du courage et de la droiture de ceux qui résistent, lorsque je l'ai lu ado il m'a transportée. Adulte, ce panégyrique a fini par me lasser un peu, catalogue d'exploits et de perfection. Ces héros sont un peu "trop", alors certes les faits relatés sont réels, mais à force de dépeindre des héros héroïques, ils en perdent leur substance et leur réalité. A ne pas lire sans contrepoint.
En dehors de ce point de critique, il reste un ouvrage au souffle assez épique, de quoi fait rêver d'exploit et imaginer qu'il reste des hommes droits et intègres... pas si mal en ces temps troublés !

Un court et simple récit qui nous plonge dans le quotidien héroïque de la résistance.