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En 1922, date de parution de ce premier opus, Joseph Kessel est journaliste de politique étrangère. Il a 24 ans et s'est déjà trouvé engagé dans la Première Guerre mondiale comme artilleur puis comme aviateur.

Il a vécu quelques années de sa petite enfance en Russie, patrie de sa mère. Les sept nouvelles qu'il nous livre se déroulent au cours de la guerre civile qui a succédé à la révolution d'Octobre 1917. le chaos est partout. La violence et la terreur ont anéanti la société russe, Blancs et Rouges confondus.

Dans les campagnes comme dans les villes, en plus de la famine et de la misère, règne l'implacabilité des décisions arbitraires de la nouvelle police politique, la Tchéka, bientôt remplacée par la Guépéou elle-même absorbée par le NKVD puis par le KGB qui sévit toujours aujourd'hui.

Chaque nouvelle relate un épisode dramatique de cette époque bouleversée et nous montre, avec réalisme, comment des hommes, des femmes et des enfants s'y sont pris pour survivre ou mourir sous ce régime de terreur.

La plume de Joseph Kessel est un scalpel. Elle porte déjà en elle les germes de cette écriture et de cette observation minutieuse qui feront de lui l'un des grands écrivains français du XXe siècle.

C'est un livre rouge sang. Celui de la vie et celui de la mort.

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Je me suis laissée tenter par la couverture rouge et l'accroche en 4ème de couverture de cette édition France Loisirs : « Des scènes de la vie privée en Russie bolchévique. »

Il s'agit du premier livre de l'auteur (publié en 1923) et c'est aussi le premier que je lis. Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre.

Les 7 nouvelles qui composent se recueil ne sont pas de « belles » histoires mais l'écriture de Kessel est quant à elle sublime. Il a le sens de la métaphore. Par exemple, j'ai énormément aimé ce passage :

« Pour toute réponse, il obtint un ricanement. Mais ce ricanement était plus lugubre que la nuit, que la peur elle-même. Il y avait en lui lui du sarcasme, de la haine, de la plainte et de la terreur. Il semblait sortir à la fois d'une bouche édentée de vieillard et de la gorge hystérique d'une femme. C'était la folie qui riait. Et comme s'il avait la fièvre, Erchof se mit à grelotter. » (Les deux fous)

Les histoires russes sont souvent empreintes d'injustice, de cruauté, de misère, … Ces nouvelles ne font pas exception (Le chant de Fedka le Boiteux, Au marché, La croix, le caveau n° 7).

« La poupée » est la nouvelle avec laquelle j'ai eu le plus de mal. L'histoire de la petite Léna m'a vraiment brisé le coeur.

« L'enfant qui revint », aussi très poignante, parle de trahison et d'amour maternel.

« Les deux fous » est la nouvelle que j'ai préféré. C'est un ingénieur qui se voit contraint de se cacher dans un asile d'aliénés. Je me disais que cette nouvelle aurait pu être développée en roman. C'est la seule histoire que j'ai trouvé trop courte.

Une belle découverte mais attention aux âmes sensibles… cette lecture n'est pas joyeuse.



Challenge multi-défis 2018 (56)
Challenge petits plaisirs 2018 (4)
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Belle écriture mais les histoires sont terribles. Préférable de ne pas les lire quand on a le blues.
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Un très bon livre qui illustre très bien la misère, la terreur et la violence de la révolution bolchevique.
Les personnages y sont très attachants.
Ce livre, présenté sous forme de 7 nouvelles, est très bien écrit. Il n'est pas long du tout comparé à d'autres, mais on ne veut pas le lâcher du début jusqu'à la fin!
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J'ai été complètement charmée par la lecture de la steppe rouge de Joseph Kessel.

Dans ce premier ouvrage, sous la forme de nouvelles, l'auteur relate des épisodes de la vie de gens ordinaires en Russie, après la révolution bolchevique de 1917. On voit ainsi comment la misère et la terreur, savamment entretenus par le pouvoir en place incarné par la Tchéka, peut révéler les aspects les plus horribles de l'être humain.

Il s'agit là d'un livre petit en nombre de pages, mais extrêmement intense à lire. Les personnages sont touchants, particuliers, à un point qu'on ne peut pas les oublier. Tout ceci est servi par une écriture remarquable.
Je conseille donc à tous la lecture de ces nouvelles de Joseph Kessel, excellent rappel pour moi de la qualité de son écriture. Il s'agit réellement d'un moment de lecture.
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N'ayant pas lu le quatrième de couverture, j'ai ouvert ce livre en pensant, vu le titre, découvrir un récit d'aventures à travers les steppes d'Asie centrale ou d'Afghanistan dans la veine des «cavaliers» ou de «fortune carrée».
En fait pas du tout.
C'est un recueil de nouvelles d'une rare violence sur la révolution bolchevique de 1917 et les années qui suivent.
La haine, la cupidité, l'opportunisme, la misère, la cruauté, le désespoir, tous les sentiments s'y trouvent.
La race humaine ne ressort pas grandie de ce récit.
Ce livre m'a fortement marqué, car on sent qu'il y a du vécu derrière ces histoires.
Ceci pourrait bien se reproduire.
Profitons de notre démocratie, ne la laissons pas aux mains de politiciens corrompus car les changements se font rarement dans la douceur.




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Sept nouvelles sont regroupées sous le titre La steppe rouge. C'est le tout premier livre de Jeff Kessel, un jeune homme de 24 ans qui deviendra le vieux lion à la crinière bien connue, voyageur, grand reporter, écrivain, académicien et grand pourvoyeur de scénarios très divers, Belle de jour, Les Cavaliers, La passante du Sans-Souci, L'armée des ombres. C'est du brutal. La Russie, juste après la révolution bolchevique. On ne fait pas dans la dentelle et Kessel n'est pas un délicat miniaturiste. Plutôt un arpenteur du monde entier, aux semelles souples et aux rudes vérités des horreurs planétaires, à cette époque à la case, russe pour cette fois, case tortures et dénonciations, démence et trahisons.

Les sept textes sont tous terribles de noirceur. C'est peu dire que le genre humain n'en sort pas grandi. Fedka le discret professeur devient tortionnaire en quelques jours, changeant de camp sans vergogne à l'occasion. Une cousine dénonce un enfant miraculeusemnt épargné une première fois. Les deux fous est le texte le plus fort à mon avis. Un médecin aliéniste cache un ami dans le pavillon des fous. Il lui faudra se méfier de son compagnon de cellule, à qui l'on a dit la même chose. "Et, dans la détente commune de leur émotion, sans dire un mot, les deux "furieux" s'étreignirent avec des larmes et des balbutiements."

L'innocence n'a plus cours, ni à Odessa, ni à Petrograd. Tout le monde est suspect, de la prostituée de treize ans au vieillard édenté, et le frère d'hier prêtera demain la main au bourreau. Joseph Kessel, qui aura tout connu, nous donne avec ce livre de jeunesse l'essentiel, en un style certes assez journalistique, d'une Europe ensanglantée et désespérante, qui hélas ne faisait que commencer son siècle hallucinant. Ce n'est pas dans les salons ni même les rédactions enfumées qu'il a puisé son inspiration.
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La steppe rouge est le premier livre de Joseph Kessel, et pour moi le premier lu de cet auteur (dont je connaissais cependant la vie). Dans une Russie aux proies à la lutte entre Armée Rouge et Armée Blanche, les sept nouvelles du volume sont autant de drames humains, de déspérance, de folie, de vies brisées. Kessel nous fait ressentir profondément l'horreur, la violence de cette époque sans pitié. Percutant
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Il faut savoir que chaque livre de Joseph Kessel sont des extraits (après, imagés, amplifiés, etc) de sa propre vie. Et quelle vie ! Il fut l'un des grands aventuriers du monde. Et durant sa longue aventure, Kessel a dû aller en Russie, pendant la Première Guerre Mondiale. Et durant son long poste, il a fait des rencontres, et y a découvert d'ailleurs pas mal de ses démons personnels.

Dans Steppe Rouge, il nous décrit des tranches de vie Bolchéviques. Et il nous écrit ceci à la manière de contes, de récits glanés tout au long de son voyage. Vous serez transportés dans ce livre à travers ces courts écrits.

Mais ne vous reposez pas sur ce style vieille école, parfois journalistique. Steppe Rouge est un poème, une déclaration d'amour à sa mère patrie à travers ces témoignages. Ces tranches de vie sont tristes, parfois révoltantes mais mises à nue sans jugement. Lisez ces témoignages, ces bouts d'histoires. Vous aurez voyagé, vous aurez ri, vous aurez pleuré.

Et vous savez quoi ? Ça fait du bien, tout simplement.
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C'est le premier livre de Joseph Kessel. L'auteur a alors 25 ans et a passé sa jeunesse en Argentine et ensuite en Russie, avant de venir s'installer en France avec sa famille en 1908. Il s'agit ici d'un recueil de nouvelles qui a pour cadre la Russie bolchévique et les années qui suivent la Révolution.
Des nouvelles poignantes, tragiques, qui montrent à chaque fois des Russes qui essaient de survivre malgré le chaos et l'atmosphère de répression qui règnent.
Arrestations, délations, exécutions.. un quotidien terrible..
Une page sombre de l'Histoire, magistralement évoquée ici...
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