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Le Tour du malheur - Intégrale tome 2 sur 3
EAN : 9782070404360
864 pages
Gallimard (24/02/1998)
4.42/5   86 notes
Résumé :
Richard continue de chercher la liberté dans toute relation. Ainsi la série devient une exposition de toutes les variantes de relations humaines.

Richard, avocat à succès à l'approche de la trentaine, a , en plus de la longe liste de femmes d'une nuit, des relations plus durables mais inconstantes, avec cinq maîtresses, où il est le dominateur: l'ancienne servante de famille, qu'il pousse à la drogue et la prostitution; sa secrétaire, servante soumis... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ma critique : Roman en quatre volumes. le héros principal est Richard Dalleau, avocat d'abord jeune et inexpérimenté mais ambitieux qui va, grâce à un stratagème véreux du politicien Bernan , devenir riche et célèbre. Sa première affaire, l'affaire Étienne Bernan, met un terme aux années de jeunesse, partagées entre le domicile de parents modestes mais aimants et les tranchées de la guerre de 14-18. C'est l'époque de l'idéalisme, des grandes amitiés, des amours timides, de l'incommensurable admiration vouée au Capitaine Namur qui commande ses hommes au front et finira comme une loque après avoir été touché par une explosion. Tout semble permis au jeune Richard, tout lui semble offert. Mais jeune, armé de solides principes moraux et d'une éducation aux philosophes et écrivains par son père, médecin de quartier et sa mère, sereine et douce maîtresse des lieux, il n'a guère d'espoir de « faire carrière » . Son jeune frère, Daniel, est d'une beauté émouvante et il va, avant son aîné, se lancer à la découverte de l'amour physique. Initié par une bourgeoise d'âge mûr, il fait ses premières armes dans le monde des « grands ». Argent reçu de sa maîtresse, amis douteux, il devient adepte du jeu et, sous ses allures juvéniles et pures, il s'engage sur une mauvaise piste. Jusqu'au jour où Étienne Bernan, compagnon d'armes de Richard, tue sa mère à son retour de la guerre, sa mère , la bourgeoise qui « se paie des petits jeunes » pour tromper sa frustration d'épouse dédaignée. Et c'est à Richard que Bernan demande d'assurer la défense de son fils. Plaidoirie touchante, jurés achetés à l'insu de l'avocat: Étienne est acquitté. Vanzone, criminel corse et malfrat bien connu n'aura pas la même chance: malgré la comparution bouleversante du capitaine Namur transformé en infirme cérébral et une plaidoirie grandiose, ce sera la peine de mort. Pourtant Richard a été si brillant que sa carrière est lancée et il entre dans le monde des gens riches, célèbres et...pourris. Sexe, orgies, drogue, alcool, jeu, bassesses et magouilles politiques et judiciaires: il va tout connaître et s'y repaître, s'y vautrer, accumulant trahisons des gens « propres » et loyaux (Christiane,cousine du marquis de la Tersée, Lucie, sa secrétaire), suivant tous les corrompus et se jetant à corps perdu dans les plaisirs les plus destructeurs. Certains pôles sont pourtant ses points d'appui et il les préserve un certain temps: sa mère Sophie et son père Anselme, dans le sombre et médiocre appartement de la rue Royer-Collard, son frère Daniel, qui lui voue un amour et une admiration sans bornes (mais qu'il va trahir en lui volant son amour, Geneviève), Dominique-Gloria, ex-petite jeune fille toute simple, apprentie comédienne devenue demi-mondaine, droguée, désintoxiquée et qui va l'entraîner dans l'enfer de l'opium puis de la cocaïne. Sa vie est traversée de gens louches dont il finit par devenir dépendant: le malfrat corse ex-compagnon de tranchée Fiersi, devenu proxénète, indic et trafiquant de drogue, Mercapon, flic ripoux, Paillantet, vieux ministre libidineux amoureux un temps de Dominique etc... Aucune bouffée de fraicheur dans ce roman, aucun personnage vraiment sympathique (même les femmes amoureuses et bafouées finissent par être navrantes, même les amis désintéressés au départ comme Daniel, Gérard Lambert, le prof de philo devenus tous deux accros à la drogue et au sexe). Les personnages, solides au départ, des deux parents s'effritent à leur tour, usés, fatigués, malades dans leur si joli quartier riche du Luxembourg qu'ils vont finir par quitter, faute d'argent, quand le docteur deviendra incapable d'exercer. En fin de compte c'est surtout ce quartier qui apporte sa fraicheur, le jardin, la Fontaine Médicis, la Sorbonne, la rue Royer-Collard. Et les premières bouffées de jeunesse, vite transformées en descente aux enfers. Triste vision d'un monde jeune et plein de promesses, décimé par l'après-guerre et ses pourritures. Triste jeunesse qui croyait, parce qu'elle avait « sauvé la France », avoir droit à une vie heureuse, où l'amour et l'argent seraient faciles. Et découvre que les autres, les plus vieux, plus riches, les « planqués » qui ne sont pas montés au front, ne leur laissent aucune chance. L'écriture, - c'est Kessel!- est d'une précision et d'une légèreté réjouissantes. Mais était-il nécessaire de faire durer si longtemps (4 volumes) la longue et irrépressible descente aux enfers de Richard Dalleau?
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Le deuxième tome lui m'a laissé dubitatif, je ne sais toujours pas quoi en penser. L'univers du héros qui devient plus un anti-héro tourne de plus en plus vers les facilités de la vie, il plonge dans la drogue, le jeu et se sur fond de repentance. le personnage fort est devenu faible. Ses fréquentations deviennent peu respectable. Pendant toute la lecture j'ai haïs Richard. Kessel dépeint puissamment une jeunesse qui veut profiter de la vie au sortir d'une grande épreuve. Il décrit le monde qu'il fréquente lui même dans de folles soirées. On se demande même quel est la part d'autobiographie dans Dalleau.
Malgré cette critique ce livre reste à lire. Je n'ai pas passé un grand moment de distraction mais une relecture apostériorité montre la force de l'ouvrage. Tellement fort que l'on hait son « héro ».
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Magnifique Kessel. le troisième volet de l'opus du tout du malheur conservé toute sa force. Une peinture d'une rare modernité du destin d'un homme avide de vie qui se recherche, se trouve, se perd, l'image d'une société qui elle aussi s'égare : la peine de mort, l'avortement, l'opportunisme, la jalousie, le jeu, la drogue., la recherche vaine de l'amour, la peur de s'engager. Tous ces thèmes foisonnent et sont magistralement traités. Si les personnages ne sont pas forcément sympathiques, contrairement à la saga voisine des Grandes Familles de Druon, non moins magistrale, ils restent attachants, d'une vérité totale. Un tout tout grand écrivain.
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Richard connait le succès : il devient une idole du barreau et les femmes tournent autour de son lit telles des phalènes tôt vouées à disparaitre. Une rage de vivre prend le héros qui ne peut s'arrêter de dévorer les jours et les nuits parisiennes.
Autour de lui, les personnages s'abiment à un soleil trop ardent dans un Paris qui fait tourner les gloires et les appétits : une orgie qui semble sans fin mais qui engloutit les vies et les espérances.

Un livre sur la Capitale dans l'entre-deux guerres qui dresse le portrait d'une génération qui se broie dans le plaisir et qui ne sait comment oublier ses propres faiblesses.
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..sacrée saga que voilà là..! écrite sur de nombresues années, on se demande même comment Kessel ne s'y est pas perdu lui-même...! très intéressant...
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
- Et ainsi circule la corruption, disait Richard. Un jeune homme vient à la vie des sens avec la violente innocente de l’instinct et l’innocente avidité d’apprendre. Il croit que tout est naturel. Et une femme plus âgée, ou plus avertie, lui enseigne, avec l’essentiel, avec l’élémentaire, ses habitudes privées et ses raffinements personnels. Elle les tient, elle-même, d’un autre homme et par son nouvel amant les transmettra à une autre femme qui à son tour… Et de semeur à terrain, de recherche en trouvaille, de curiosité en besoin, prenant leur origine de toutes les terres, toutes les bouches, tous les draps, tous les sexes, poussent éternellement les plantes étranges dont la race humaine fait son délice et son enfer. Et l’amour parfois se prend dans les lianes. Et c’est le pire. Les maladies vénériennes cheminent de la même façon. Mais pour elles, du moins, on trouvé la cure.
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Tout m'est odieux en vous : le physique, la voix, la façon de parler, le caractère, l'attitude. Bref, une réussite. Je ne connais rien de plus gênant, de plus pesant, de plus indiscret que votre personne. Oh ! ce n'est pas vous qui oublierez un instant votre précieuse existence et qui la laisserez oublier. Jamais contente de votre sort. Toujours envieuse de celui du voisin. Impuissante à vivre et entêtée à pénétrer ou régenter la vie des autres, vous êtes exigeante jusque dans le dévouement, vous ne prêtez que pour mieux recevoir. Vous êtes profiteuse dans la peau. Vous êtes une usurière de la reconnaissance. Vous avez tout essayé. Vous avez pris un souci touchant de cet appartement et vous m'avez proposé de l'argent avec grandeur d'âme. Vous avez porté des blouses collantes et des parfums suaves. Seulement voilà : un décorateur eût aussi bien fait l'affaire, et j'aime mieux devoir aux fournisseurs qu'à vous. Quant au reste, je rencontre chaque soir de belles filles qui ne font pas d'histoires. Vraiment, je n'ai pas d'emploi pour vous.
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Ils marchaient en silence, chacun portant des pensées contraires. Mais, au débouché du bois, ils poussèrent, sans le vouloir, le même cri émerveillé. Devant eux s’étendait une allée naturelle de lauriers roses géants et en pleine floraison, et qui semblaient des candélabres fabuleux, alignés et doucement embrasés pour un triomphe sans fin.
- Voilà… dit Richard. Voilà ce que je cherchais – et ne pouvais trouver – quand j’essayais d’imaginer l’aspect de la gloire et de l’amour mêlés… C’est la réponse la plus belle.
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Je ne connais pas le détail de la vie que tu mènes, mais je n'aime pas ce gonflement des yeux et ces plis sur ta figure. Oh ! je sais, je sais, tu es assez jeune et solide pour ne pas dormir et boire, et le reste, et te tenir droit. Toi, tu peux durer longtemps. Mais pas ta fraîcheur. La sensibilité s'épuise plus vite que les muscles dans les nuits qui sont les tiennes. Quand elle sera usée, blasée, quand un malheur déchirant ou un crime fabuleux deviendront pour toi de la routine, alors fini sans retour.
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J'étais si heureux dans ma prison, quand j'ai commencé d'écrire. Seulement je me suis mis à vendre l'écriture et c'est fini. Vendre à faux poids la politique ou le crime ou l'obscénité, passe encore ! Mais truquer sur l'esprit ! Et ce commerce l'exige. Les éditeurs payent en cachette les pauvres gens qui rédigent les échos.
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Jusqu'où peut nous entrainer l'amitié avec un animal ? Surtout quand cet animal est farouche : ici, il s'agit du roi des animaux. le lion.
« le Lion », de Joseph Kessel, c'est à lire et à relire en poche chez Folio.
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Avec son neveu, il est l'auteur des paroles d'un hymne à la révolte et à la résistance écrit à Londres dans les années 40 :

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