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Francis Lacassin (Préfacier, etc.)Hélène Iswolsky (Collaborateur)
EAN : 9782264011459
301 pages
10-18 (01/04/1992)
3.66/5   38 notes
Résumé :
Peindre, au cours d'un récit limité à une période très brève, la décomposition à son paroxysme d'un vaste et puissant empire; essayer de comprendre et de faire saisir les causes morales d'un écroulement sans pareil; n'accuser personne; démasquer le visage de la fatalité, arbitre des peuples, qui ne fut jamais aussi apparent que dans les semaines qui précédèrent la révolution russe, tel est le dessein du livre.
Dans Les Rois aveugles, il n'est pas une assertio... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
En cet an de grâce 1916, la Russie impériale et la dynastie des Romanov ont perdu beaucoup de leur splendeur et sont en pleine décadence. Embourbé dans la première guerre mondiale, le régime tsariste vacille, de plus en plus contesté sur le plan interne. L'un des derniers clous à son cercueil s'appelle Raspoutine. Ce personnage mystique, fanatique et dépravé est devenu, grâce à ses dons de guérisseur, le proche confident de la tsarine après avoir soigné l'héritier du trône. Passé de confident à conseiller puis à éminence grise à peine cachée de celle-ci, il exerce à travers elle une influence considérable sur le tsar et sa politique, et se crée par la même occasion de nombreux ennemis parmi ceux qui l'observent conduire la Grande Russie à sa perte et qui regrettent la puissance et les fastes d'antan de l'Empire.
« Les rois aveugles » retrace les semaines précédant l'assassinat de Raspoutine par un groupe de conjurés emmenés par le prince Youssoupoff. Dans son avant-propos, Joseph Kessel précise qu' « il n'est pas une péripétie, une anecdote historique, dont la source ne soit pas un document ou un entretien avec l'un des protagonistes ou des témoins du grand drame ». A ce récit historique, l'auteur a néanmoins intégré quelques personnages et une intrigue secondaire fictifs, mais qui contribuent à illustrer l'emprise exorbitante de Raspoutine sur la tsarine, son magnétisme et sa quasi toute-puissance. Portrait d'un tsar naïf, d'une impératrice envoûtée et d'un personnage fascinant à la fois charismatique et répugnant, « Les rois aveugles » sont aussi la chronique saisissante d'une fin de règne et d'un empire en voie de dissolution.
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Georges Doline, un jeune militaire russe, revenu blessé de la première guerre mondiale, retrouve Lise sa fiancée et son ami journaliste Pierre Lavrentieff. En cette année 1916, les milieux politiques, médiatiques et même militaires s'inquiètent de l'influence grandissante et inquiétante de Gregori Effimich, alias Raspoutine. Ce dernier bien introduit auprès du Tsar Nicolas et surtout auprès de la tsarine, fait et défait ministre, directeur de cabinet et subjugué également certains représentants de grande famille russe. L'élimination de ce personnage sulfureux germe dans la tête de Georges et Lavrentieff, ainsi que chez le prince Youssoupov qui se charge de l'organisation de l'assassinat.

Un roman paru en 1925, peu de temps après les événements qui y sont relatés et qui met en scène la jeunesse russe, militaire et journalistique ainsi qu'une jeune femme qui succombe au mysticisme de Raspoutine. Grâce à diverses notes écrites par la tsarine, on peut réaliser le niveau d'influence de Raspoutine sur le tsar, et l'indécision de ce dernier, ignorant les alertes des membres de la cour impériale.
Un roman au coeur de la préparation de l'élimination de Raspoutine, que j'ai trouvé un peu confus et dans lequel je n'ai rien appris de plus que ce que l'on connait déjà.
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Joseph Kessel peint au cours de ce récit la décomposition d'un vaste et puissant empire.
C'est l'académicien mais aussi l'émigré russe qui raconte cette tragédie.
Ces évènements prennent sous la plume puissante et efficace de Kessel l'écrivain, l'ampleur tragique d'une humanité blessée, et le récit qu'en fait Kessel le reporter, un des plus prestigieux de son temps, leur confère une vérité sans égales.
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Comme la prise de la Bastille a été l'élément déclencheur de la Révolution Française, l'exécution de Raspoutine, âme damnée du tsarisme décadent, a été suivie de très peu de la chute du dernier représentant de la dynastie Romanov, Nicolas II. Dans ce roman historique, basé sur des sources vérifiables, Joseph Kessel nous fait revivre les derniers moments de la Russie impériale, en suivant deux personnages fictifs, Georges Doline, un officier issu de la noblesse, revenu blessé du front, et son ami Pierre Lavrentieff, un journaliste proche de l'opposition. Georges va tomber follement amoureux de la belle Lise Dmitrievna, qu'il va s'acharner à détourner de son attirance mystique pour Raspoutine, un ancien moujik qui fait les beaux jours de la famille impériale à travers le pouvoir occulte qu'il exerce au nom d'une religiosité fortement teintée de paganisme. On ne s'ennuie pas une seconde à la lecture de ce roman haut en couleurs, où l'action, pleine de rebondissements, se marie parfaitement à une analyse critique d'un moment-clé de l'histoire russe. On y retrouve aussi un certain Staline, qui faisait étrangement partie de l'entourage immédiat du souverain. L'histoire a de ces hasards, parfois…
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Un roman inspiré de documents authentiques sur l'emprise et la fin de Raspoutine. Un portrait effrayant de ce moine mystique et dépravé qui subjugua l'impératrice en raison de son pouvoir de guérison du jeune tsarévitch. Une chronique alerte de l'empire russe en pleine décadence au plus haut niveau.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
”Il a suffi au prince Wladimir Orloff, chef de la chancellerie de la cour, de critiquer Raspoutine pour être disgracié. Le même sort a frappé le général Djounkovski, gouverneur de Moscou, ami personnel du tsar pourtant, pour avoir fait un rapport sur une orgie ignoble du staretz. La demoiselle d’honneur Tioutcheff, qui élevait avec amour les filles du tsar, a été chassée comme une domestique pour avoir murmuré contre Raspoutine. C’est à devenir fou”.
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Il y avait dans le ton amical de Beletzki une étrange et comme professionnelle persuasion à laquelle il était difficile d’échapper. Et Doline comprit pourquoi cet homme avait été surnommé le Fouché russe. Ce front chauve contenait tant de lugubres souvenirs. Ces yeux, voilés d’une tranquille douceur, avaient étudié des rapports où s’étalaient les tares les plus secrètes. Cette bouche amène et fleurie d’un langage cérémonieux avait donné des ordres terribles. Pendant des années, le travail d’une armée d’espions, de délateurs, d’agents occultes avait eu pour aboutissement suprême ce visage débonnaire.
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Insaisissable, inspiré, réel sans l’être, beau comme les anges byzantins et comme eux un peu trouble, seul le prince Youssoupov était armé d’un charme capable de vaincre l’autre charme, celui du moujik barbu qui avait plié les plus forts.
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En 1923, j'avais eu l'occasion de lire les lettres qu' Alexandra Feodorovna, dernière impératrice de Russie, faisait tenir presque chaque à Nicolas II, son mari et le dernier des tsars, alors qu'il résidait au grand quartier de Moghileff.
Elles ont été, de ce livre, le point de départ. L'égarement mystique au sommet et du plus vaste des empires, et l'incroyable pouvoir d'un moujik sibérien, qui compte parmi les causes secrètes d'un écroulement sans pareil, s'y trouvaient en puissance.
Il y avait à l'époque, sans doute, quelque audace à entreprendre un roman sur des événements terribles et tout proches, à nommer des personnes dont beaucoup vivaient encore.
Mais n'était-il pas opportun de faire revivre la tragédie, de reconstituer la vérité humaine, de saisir sur le vif décors et personnages, avant que le temps n'en eût fait des statues ou des fantômes ?...
(extrait de l'avant-propos inséré en début de l'édition parue chez "Presses Pocket" en 1975)
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Avant lui, il n'était pas en Russie de pouvoir plus grand que la police. Aujourd'hui, ce moujik la tient en échec. Il sait jouer. Il faut le tuer ou marcher avec lui.
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Jusqu'où peut nous entrainer l'amitié avec un animal ? Surtout quand cet animal est farouche : ici, il s'agit du roi des animaux. le lion.
« le Lion », de Joseph Kessel, c'est à lire et à relire en poche chez Folio.
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