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Citations sur Mermoz (42)

La puissance de l'argent, la fausseté des salons, la félonie des hommes en place, l'avaient terrifié et surtout, chez la plupart des êtres, l'indifférence, l'atonie, le manque de passion, le contentement d'une existence de ruminants.
Mais dans ce marécage, il avait aussi surpris quelques belles lueurs, quelques tristes et nobles voix. Même là on pouvait trouver du désintéressement, du sacrifice, de l'amitié, de la douleur. Même chez les plus secs et les plus avides et les plus peureux, perçait tout à coup un feu vraiment humain. Le monde n'était pas à aimer ou à rejeter d'un bloc. La vie n'était ni transparente, ni facile[...] Il fallait l’étudier honnêtement, la comprendre, se révolter contre elle pour l'embellir, mais en gardant pour tous ceux qui en portaient le joug une indulgence, une pitié infinies.
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Qui n’a pas senti à ce moment la main de Mermoz posée sur son épaule ou autour de son cou, dans un moment d’épanchement ou d’exaltation, ne peut pas savoir à quel degré de beauté, d’intensité, de vertu, peut atteindre la tendresse virile. Ce sont des bienfaits que la mort n’épuise pas.
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A propos des hommes politiques de l'époque :
"Il nous faudrait, cria-t-il, des audacieux réfléchis, et nous avons que des réfléchis avachis. Ils clament à la plus grande gloire de l'aviation française du plus profond d'un rond de cuir. Ils s'occupent du changement de ministre susceptible de porter atteinte à leur propre intérêt plutôt que d'encourager les initiatives "
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Il est sur terre deux races d'hommes. La première - d'un nombre étouffant - se contente d'assouvir les besoins élémentaires de l'existence. Les préoccupations matérielles, les soucis familiaux bornent son champ. L'amour, parfois, y projette son ombre, mais strictement égoïste et ramené à l'échelle du reste.

L'autre race, quoique soumise au joug de la faim, du plaisir charnel et de la tendresse, porte plus loin et plus haut son ambition. Pour s'épanouir et simplement pour respirer, elle a besoin d'un climat plus beau, plus pur et spirituel. Il lui faut dénouer les limites ordinaires, exalter l'être au-delà de lui-même, le soumettre à quelque grande force invisible et le hausser jusqu'à elle. La pauvreté de l'homme la blesse, la désespère. L'inaccessible seul l'attire comme le rachat et la victoire sur l'humaine condition.
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Nous devions raconter ton existence ensemble. Seul, j'ai employé à ce récit tout ce que j'ai pu apprendre d'un métier qui chaque année me désespère davantage. Rien ne parvient à reproduire la vibration touffue de la vie. J'ai apporté à écrire toute mon honnêteté. Et tout mon amour pour toi.
Hélas ! Il n'était pas en mon pouvoir de faire davantage.

Paris, dimanche 13 mars 1938.
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Mais je sais que seules les grandes épreuves, les grandes chutes, les grandes réussites et les grandes chances font un homme grand. Une vie nourrie par elles ne peut tout de même pas être considérée comme une série de hasards heureux. La foudre ne tombe pas toujours à la même place. Pour l’attirer, il faut une substance propice. Le danger et le triomphe ne vont qu'à des têtes choisies et c'est elles seules qu'ils couronnent.
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En partant, il distribua ses royaumes à ses amis.
À Étienne, il donna le Brésil.
À Reine, le Paraguay.
À Guillaumet, la Cordillère.
À Saint-Exupery, la Patagonie.
Aucun d'eux ne put le remplacer complètement. Cependant, comme s'il avait laissé une partie de lui-même à certains, Guillaumet fit un autre miracle des Andes et le plus beau chant sur les pilotes s'appelle : Vol de nuit.
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J'ai connu [...] l'angoisse de la soif après l'incendie en vol dans le désert d'Arabie. J'ai connu la captivité chez les Maures, j'ai connu l'étreinte de la Cordillère des Andes pendant trois jours, la panne en forêt vierge au cœur du Brésil, la descente en parachute après rupture en vol d'appareil à Toulouse, la panne dans l'Atlantique Sud, l'amerrissage par tempête en Méditerranée. Que pourrais-je donc connaître d'autre maintenant ? Je ne perds pas mon temps à me le demander, je pense que simplement la vie est belle et bonne à vivre... Que bien malheureux sont ceux qui n'ont pas comme moi l'amour de leur métier et qui ne savent ni en tirer, ni en apprécier toutes les sensations saines et fortes, toutes les impressions puissantes et magnifiques qu'il prodigue à ceux qui l'aiment.
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Comment pouvais-je vraiment attendre dans cette nuit d'enfer l'arrivée d'un avion ? Et voilà qu'au bout d'une heure j'entendis le bruit d'un moteur tourner autour du terrain. Je me ruai hors de ma cabane, je hurlai : « Forcez les feux ! » Mais on avait beau les arroser d'essence, moi-même, à trente mètres je ne les voyais pas. « Il ne trouvera pas, il ne peut pas trouver », me disais-je. Il va se casser la « figure ». Comme je répétais cela, Mermoz atterrit impeccablement dans le triangle des feux. Il avait l'air de sortir d'un rivière. Il riait, « le courrier, vite ! » cria-t-il. Et il décolla dans le noir, dans le déluge.
Thomas passa la main sur son front. Dix années s'étaient écoulées depuis cette veille terrifiée, depuis cette apparition d'Apocalypse. Pourtant sa voix eut un frémissement presque superstitieux lorsqu'il ajouta, parlant du cavalier ruisselant de la nuit :
– Je ne comprends pas, je n'arrive pas à comprendre.
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Que pourrais-je donc connaître d'autre maintenant ? Je ne perds pas mon temps à me le demander, je pense que simplement la vie est belle et bonne à vivre... Que bien malheureux sont ceux qui n'ont pas comme moi l'amour de leur métier et qui ne savent ni en tirer, ni en apprécier toutes les sensations saines et fortes, toutes les impréssions puissantes et magnifiques qu'il prodigue à ceux qu'ils aiment.
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