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EAN : 9782070403455
192 pages
Gallimard (23/10/1997)
3.97/5   63 notes
Résumé :

Vent de sable a été écrit à la suite du voyage que fit Kessel avec Émile Lécrivain sur la ligne Toulouse-Casablanca Dakar. Lécrivain était le plus ancien pilote de cette ligne qu'il avait ouverte officiellement le juin 1925. Casablanca et ses boîtes de nuit, Agadir et son quartier réservé, le fort Juby et le pénitencier militaire, Villa Cisneros et sa garnison espagnole sont les différentes ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Le titre est prometteur. le sujet ne l'était pas moins. Pourtant "Vent de sable" n'est pas un grand récit épique ou un reportage époustouflant comme ceux dont Joseph Kessel avait l'habitude de nous régaler.
L'auteur ne raconte pas, dans ce livre, la grande aventure de l'aéropostale.
Il ne fait que l'évoquer.
Et l'ouvrage, s'il reste un bon livre, en souffre néanmoins.
L'aéropostale est née de la vaillance, de la foi et de la passion d'une poignée de pilotes qui se groupèrent autour d'un homme d'affaires avisé.
En effet, Pierre-Georges Latécoère présenta, plusieurs mois avant l'armistice de 1918, le premier projet de ligne commerciale européenne qui reliait Paris à Buenos-Aires.
Face au refus du gouvernement, il décida de prouver, seul, étape par étape, le réalisme de son projet et mit un an pour établir la ligne Toulouse-Casablanca qui ne fut qu'une première étape avant d'atteindre le Sénégal puis le Brésil...
Joseph Kessel, lui-même pilote d'escadrille durant la première guerre mondiale, part à la rencontre de ces héros "volants" pour qui le courrier est une chose sacrée.
Et il nous présente, avec talent, ces hommes, ces machines, ces paysages et ces dangers qui firent la grande aventure de l'aéropostale, dans un ouvrage qui, s'il n'est pas un de ses plus prestigieux, n'en reste pas moins un excellent livre d'aventure.
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Ce court ouvrage de Joseph Kessel nous emporte dans les traces des pionniers de l'aviation qui, sous l'égide de Latécoère, transportaient le courrier au péril de leur vie de Toulouse à Dakar, en passant par Casablanca, et plus tard jusqu'en Amérique Latine.
En 1929, l'auteur nous livre le récit de son embarquement aux côtés d'Emile Lécrivain, dit Mimille, à bord d'un avion Bréguet qui va les emmener de Toulouse jusqu'à Dakar.
Sur cette route dangereuse, jalonnée par Casa, Agadir, port Juby et Villa Cisneros, on croise ces héros pour qui le bon acheminement du courrier était une religion.
On ressent les tressautements des mécaniques mises à rude épreuve, on partage les navigations qui côtoient les limites entre vie et mort dans les vents de sable, on est soulagé lorsqu'atterrit enfin le "taxi" et que les équipages éprouvés peuvent prendre quelque repos avant de reprendre leur périlleux voyage.
Le récit de ces hommes simples et authentiques est servi par un style enlevé, une plume alerte et un ton empreint de simplicité qui donne encore un peu plus de relief à l'héroïsme discret de ces équipages où figurent, entre autres, Mermoz et Saint-Exupéry, les plus connus, mais les égaux de tous ceux qui ont ouvert ces lignes, aujourd'hui parcourues par des lignes dont la rapidité et la sécurité nous semblent aller de soi.
Un beau moyen de découvrir ce grand auteur.
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Le récit de ce voyage est extraordinaire de dépaysement.

Des hommes simples, généreux, courageux jusqu'à la limite de l'inconscience, unis par une même et mystérieuse passion et habités par une sorte de mission sacrée : acheminer par voie aérienne ce courrier qu'ils ne liront jamais.

L'hommage rendu au pilote Emile Lecrivain, qui mourra lors d'un voyage suivant est très touchant.

Après les hommes, les lieux tiennent une place importante dans le récit.

Kessel est plus intéressé par l'aspect nocturne des villes qu'il traverse comme Casablanca et Agadir, villes arabes ou la présence européenne se fait sentir jusque dans les bars et les bordels, ou Fort Juby dernier avant poste de la civilisation avant le désert angoissant puis Villa Cisneros et sa garnison espagnole, point de sortie du désert Saharien.

Etrangement les villes traversées avant ou après le désert et notamment la partie sénégalaise du périple sont à peine esquissées.

Ce qui a en effet le plus fasciné Kessel est sans nul doute le désert saharien.

Ainsi le point culminant du roman est la terrible tempête essuyée lors du trajet Fort Juby-Villa Cisneros.

Les quelques pages décrivant la lutte des hommes et de leurs machines contre les éléments déchaînés constituent à elles seules un monument de la littérature du roman d'aventure.

J'ai également beaucoup apprécié les descriptions de la vie des hommes dans les forts ou les garnisons situés en bordure du Sahara, et notamment le terrible effet magnétique que peut avoir le désert sur les hommes échoués dans ces zones ou l'homme tout du moins occidental n'a pas vraiment sa place.

« Vent de sable » est donc un formidable roman, magnifiant aussi bien la beauté de la Nature que le courage des hommes éperdus de conquêtes.

Il plane sur ce livre l'ombre des Mermoz et Saint Exupery mais également un parfum de nostalgie pour des temps ou monter dans un avion constituait un acte de courage confinant à la folie douce.

Joseph Kessel, offrant ici une immortalité dorée à une époque donnée et aux différents acteurs la composant, atteint pour moi le niveau le plus noble que l'on peut rêver d'atteindre un jour en littérature.
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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Ce livre n'est pas un roman, c'est un récit du temps où les journalistes avaient le temps, du temps où internet et les autoroutes de l'information n'existaient pas, du temps où les journalistes vivaient leurs articles, du temps où ils partageaient les peines, les joies et les déboires de leurs sujets.
Ce livre raconte non pas l'histoire de l'aéropostale, mais une histoire, un vécu de ses hommes. Un très beau livre.
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« Vent de sable » de Joseph Kessel est le pendant des « Vol de nuit » et « Terre des hommes » de Saint-Exupéry. Peut-être moins poétique et merveilleux, mais tout aussi prenant et poignant. Il nous conte l'aventure humaine, et même surhumaine, des pionniers de l'aéropostale.

Tout comme chez Saint-Ex, ce n'est pas la technique, l'aviation en elle-même qui intéresse Kessel, mais les hommes qui font la ligne Toulouse-Casablanca-Dakar. Ces hommes qui, au péril de leur vie, s'élancent tous les jours, même de nuit, pour porter le courrier au-delà des frontières physiques les plus menaçantes (montagnes, mers, océans, déserts...).

On sent l'admiration de Kessel pour ces héros des temps modernes, mais aussi la grande sympathie qu'il a pour eux. Toute une galerie de personnages, plus ou moins connus, fait l'objet de ce récit haletant, qui nous mène aux confins du désert, dans des lieux tous plus inhospitaliers les uns que les autres.

Et malgré tout, malgré l'aridité, la solitudes de ces endroits perdus, Kessel nous parle de la chaleur humaine qui y régnait, notamment grâce à la présence de ces aviateurs qui savaient profiter de chaque instant, sachant que leur vie pouvait s'achever du jour en lendemain en vol ou même au sol...

Certains furent tout de même brûlés physiquement et mentalement par ce désert fascinant, presque hypnotique (à l'image de certains personnages des « Scorpions du Désert » d'Hugo Pratt). Difficile pour eux en effet d'oublier leurs aventures, même leur captivité par les hommes du désert. Ce désert qui, à perte de vue, semble être un monde à lui seul.

Dans un style presque journalistique mais néanmoins riche (plus que chez un Hemingway), Joseph Kessel, en témoin de premier plan, nous fait revivre toute une époque, tout un univers qui semble incroyable aujourd'hui. Un univers extraordinaire dans sa simplicité, son âpreté... et sa beauté.
Lien : https://artetpoiesis.blogspo..
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
La boisson ranima pour quelques minutes la conversation. Puis ce fut de nouveau le silence, le malaise. Alors se produisit l’inévitable. Vidal, instinctivement, ouvrit le phonographe de la baraque. Un disque de jazz se mit à tourner. Rien n'est plus déchirant, dans les lieux désolés, que la voix de ces boîtes enchantées. Dès qu'elles commencent leur chant, la prison se fait plus étroite, plus triste l'hôpital, plus poignante la solitude. On croit se distraire et l'on est à chaque instant meurtri davantage. Vidai changeait les plaques. Les officiers espagnols regardaient de leurs yeux éteints tournoyer ces noirs soleils. Abdallah, du fourreau de son poignard, carcssait Ie petit chat. Comme personne n'osait rompre le maléfice, le phonographe joua très tard, dans cette nuit de vent chaud, à Juby.
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II y a, par le monde, des endroits élus par la tristesse. On dirait que tout s'y flétrit rapidement, que rien n'y peut fleurir de fort, de sain, de généreux. Les sentiments vifs s'y étiolent, les corps, les cœurs s'y anémient. Le paysage même semble perdre toute vigueur comme si les hommes amoindris qui vivent là en épuisaient toute la substance.

Le Cap Juby appartient à ces lieux ingrats. Il le doit sans doute à la nature, mais à l’époque de mon voyage, il le devait aussi à son gouverneur, le colonel de La Pena.
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Peu d'images font lever autant que celle-là le désir de départ, de l'aventure. Combien son action est plus puissante que celle des affiches où l'on voit des paquebots voguer sur les flots sans nom et à qui jusque-là était réservé le pouvoir de troubler le coeur des hommes sensibles aux prestiges terribles de l'espace !
Ici, le magnétisme de l'avion, l'odeur du danger attirent ceux qui aiment, sur des sables ou des fleuves inconnus, le jeu éternel de la vie et de la mort.
Tout cela force le passant, même s'il ne s'en rend pas compte, à suivre des yeux, un peu plus longuement qu'il ne le fait pour les autres, l'enseigne lumineuse de l'Aéropostale, sceau de la hardiesse et de l'inquiétude humaines dans la plus tranquille des avenues.....
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Là, en une demi-heure, tandis que j'attendais mon ami Édouard Serre, je fus étourdi. Devant les cartes où s'étalaient les noms les plus prestigieux, les plus chargés de lointain et de secret, devant ces diagrammes et ses courbes qui transposaient en graphiques l'effort des machines et des hommes, les kilomètres, les sables, et les mers, en écoutant Serre donner au téléphone des ordres pour établir des postes électriques sur les côtes de la Méditerranée, dans le Sahara, en Mauritanie, à Santiago du Chili, à bord des avisos, je compris soudain que cette compagnie était un organisme gigantesque, avec ses chefs, ses disciplines, ses ingénieurs, ses navires, sa flotte aérienne, ses bâtisseurs dans le désert, ses aventuriers, ses mystiques, — bref, que c'était une des plus belles cellules humaines qui se puisse rencontrer car elle poursuit une œuvre de risque et d'amour, qu'elle est en plein élan, en pleine jeunesse, et que la réussite définitive — c'est-à-dire la mécanisation et la mort — sont encore loin d'elle.
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« A première vue ce sacrifice peut paraître insensé (…) mais lorsqu’on pénètre dans les raisons profondes, inconscientes même de ce sacrifice, on s’aperçoit qu’il répond à un besoin essentiel de ceux qui le pratiquent. (…)

Sans cette flamme intérieure qui le brûle et le dépasse, qu’elle s’applique à une croyance, à une patrie, à un amour ou à un métier, l’homme n’est qu’une mécanique indigne et désespérée » .
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Jusqu'où peut nous entrainer l'amitié avec un animal ? Surtout quand cet animal est farouche : ici, il s'agit du roi des animaux. le lion.
« le Lion », de Joseph Kessel, c'est à lire et à relire en poche chez Folio.
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