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EAN : 9782070453115
432 pages
Gallimard (12/09/2013)
4.01/5   344 notes
Résumé :
Meg est une adolescente. Prisonnière. Torturée.
Il y a ceux qui en profitent, ceux qui s'en foutent, et ceux qui voudraient l'aider. Et vous?

Dans ce roman inspiré d'un fait divers des années 1950, Jack ketchum dresse le portrait d'une petite bourgade américaine où l'horreur se trouve de l' autre côté de la rue. Cinquante ans plus tard, le sujet est toujours d'actualité, le silence est toujours pesant.
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Critiques, Analyses et Avis (111) Voir plus Ajouter une critique
4,01

sur 344 notes
C'est au bord de la rivière que David, 12 ans, rencontra pour la première fois Meg, la plus jolie fille qu'il ait jamais vue. Alors qu'il pêchait des écrevisses près du Gros Rocher, elle s'est approchée de lui pour voir ce qu'il faisait. Elle lui a souri, il le lui a rendu. Elle lui a appris qu'elle venait d'emménager chez Ruth, avec sa soeur Susan. Quelle heureuse nouvelle pour ce jeune garçon. Ruth est la maman de Donny, Willie et Woofer, ses amis. Bien qu'aigrie par les hommes, un brin rustre, elle était appréciée de tous les enfants du quartier de par son humour et les bières qu'elle offrait en douce aux garçons. Il y allait souvent et était content de savoir qu'ils allaient pouvoir se revoir. Ce n'est qu'après, alors qu'il avait aperçu une grande cicatrice sur le bras de la jeune fille, qu'il apprit qu'elle avait échappé à un accident de la route qui avait coûté la vie à ses parents. Sa soeur a eu beaucoup moins de chance qu'elle: elle avait des prothèses qui l'aidaient à marcher. Mais, l'été approchait, la chaleur était déjà là, la fête foraine commençait à installer ses manèges, nul doute que David, déjà amoureux de la jolie Meg, espérait passer de belles vacances. Mais, bientôt, il se rend compte de l'étrange attitude de Ruth et des garçons. D'autant plus que Meg se plaint auprès de lui et ne semble pas trop à son aise. Sans trop savoir comment réagir ni qui croire, le jeune garçon ne fait rien et n'en parle à personne...

Stephen King qualifie ce polar d'"oeuvre brillante" dans la préface, rien que ça. Il est certain que Jack Ketchum a un don pour nous plonger dans une violence palpable, insoutenable et gratuite. Une entrée en matière somme toute banale: l'été, les amis, une nouvelle voisine charmante. Mais, bien vite, David commence à se poser des questions sur le comportement de ses voisins. le malaise s'installe progressivement, quelques éléments nous font penser que cette famille n'est pas tout à fait normale. Et la violence des actes, des propos tenus nous explosent en pleine figure. le climat est malsain à souhait, oppressant et effrayant. L'on garde espoir, l'on espère que David ne restera pas seulement témoin des ces actes barbares mais que faire, que dire, quoi penser quand c'est un adulte qui permet de telles choses? Avec ce roman intelligemment construit, où les non-dits sont tout aussi terrifiants que les actes eux-mêmes, l'auteur nous livre un roman tragique dans lequel, à l'instar de David, l'on reste fasciné et révulsé. Inspiré d'un fait divers qui s'est déroulé dans le Midwest en 1965, cette fille comme les autres n'en restera pas une.

Une fille comme les autres... pas vraiment...
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Une fille comme les autres est selon moi, dans la même lignée que noeuds d'acier de sandrine Collette ou encore purgatoire des innocents de Karine Giebel, on est au comble de la torture, de l'insoutenable.
Certes, il n'est pas possible, ni décent de dire que l'on a aimé ce livre au même titre que l'on aime un roman d'aventure mais j'en ai apprécié la façon dont est romancé cette histoire. C'est un roman que l'on ne lâche pas tant que la dernière page n'est pas lue. En tout cas, ce fut mon cas, je n'ai pas eu envie de le poser pour faire une pause , non, il fallait en finir le plus rapidement possible.
Bien sûr cela est dérangeant , troublant ( c'est le moins que l'on puisse dire) mais aussi c'est un livre qui fait réfléchir. Réfléchir dans la mesure où l'on ressent toute l'ambiguité dans l'attitude de David qui se retrouve piégé et pris dans un engrenage dans lequel il est perdu et a du mal à refaire surface. Mis à part Ruth, il s'agit bien d'enfants , et l'on ressent le manque de maturité, leur insouciance, leur manque de lucidité. En aucun cas, je minimise la cruauté et la monstruosité des actes mais cela interpelle et questionne différemment.
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Ce roman, bien qu'écrit avec beaucoup d'intelligence est extrêmement malsain. Inspiré d'un fait divers, il relate des actes tellement insoutenables que j'ai bien failli ne pas aller jusqu'au bout, car j'ai ressenti une très forte répulsion à la lecture de chaque page.

L'auteur raconte les faits à la première personne et nous met ainsi dans la peau d'un des protagonistes qui a assisté à toutes les horreurs commises. Je me suis sentie comme un voyeur qui serait témoin d'abominations mais ne ferait absolument rien pour y mettre fin. Cet aspect m'a mise très mal à l'aise et je sais que je garderai certaines images en tête très longtemps malheureusement.

Si cela avait été une pure fiction j'aurais sûrement pu trouver cela extraordinaire tant la montée en puissance de l'horreur est bien décrite mais le fait que cela soit le récit d'un fait réel m'a révolté et mise trop en colère pour que je puisse l'apprécier.
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Une fille comme les autres. Des garçons comme les autres. Une mère comme les autres - non, pardon, mieux que les autres, elle est vraiment sympa. Une bande normale de pré-ados : blagues potaches, curiosité et discussions sur l'anatomie féminine et la sexualité, quelques jeux et défis idiots mais classiques pour cet âge et à cette époque. Bref, rien à signaler de suspect dans cette petite ville américaine des années 50. Jusqu'à ce que deux jeunes orphelines soient "accueillies" chez Ruth - vous savez, cette mère que tous les enfants trouvent formidable. Là ça dérape et dégringole à une allure vertigineuse. L'enfer sur terre pour deux jeunes filles, pendant plusieurs semaines, et des diables à allure humaine. < spoil >

Jack Ketchum a ce genre de plume vive et simple qui séduit d'emblée. La toute première phrase « Vous pensez connaître la douleur ? » interpelle le lecteur, pique sa curiosité, le fait entrer dans le décor. On veut savoir. Et c'est un plaisir de suivre David (le narrateur de douze ans) et ses copains. le plaisir ne dure pas longtemps, il fait place à l'incrédulité puis au dégoût, à la colère, à la haine. Au secours, laissez-moi descendre ! Mais comme David, on reste, pris dans le tourbillon du manège en marche, de plus en plus horrifié, de plus en plus nauséeux, on a envie de hurler de rage pour qu'il s'arrête. Parce qu'un manège ça finit toujours par s'arrêter, non ? Ça peut aussi s'emballer et éjecter tout le monde, il ne reste alors que des miettes... Est-ce pour cette raison (parce qu'on garde espoir) qu'on reste jusqu'au bout alors qu'on ne supporte plus ? J'ai ressenti ce même malaise à la lecture de 'Purgatoire des innocents' (Giebel) - j'ai abandonné. Même malaise aussi en regardant le film 'Harry, un ami qui vous veut du bien' - j'ai pris mes distances, me convaincant de je ne sais quoi pour tenir, partagée entre l'envie de hurler d'horreur et celle de rire nerveusement 'C'est bon, arrêtez le délire, ça devient grotesque'.
La postface de l'auteur m'a légèrement calmée. Mais son argument 'C'est une histoire vraie' ne me suffit pas. Trop facile de dire ça, c'est avant tout sa version qu'il nous présente, ses interprétations autour d'un fait. Trop facile aussi de prétendre - via la voix du narrateur - que certaines descriptions nous sont épargnées (ah bon ? quelle limite se fixe-t-il dans ce qui est montrable au lecteur ?). 'Rafael derniers jours' (G. Mcdonald) est un récit moralement violent mais pudique et sobre. L'horreur n'est pas dans ce qui est montré. Pas besoin de balancer tant de coups, de sang et de hurlements pour rendre compte de l'étendue de la cruauté et de la folie humaines, comme ici, dans ce récit insoutenable - et racoleur ?

Le seul mérite à mes yeux : la sévérité de Ruth et les réactions de Meg (avant la dégringolade infernale) invitent à réfléchir sur l'éducation, la discipline, la soumission. Comment prétend-on élever un enfant et lui "apprendre la vie" ? Il doit obéir, plier. Par quels moyens ? Fermeté, douceur, dialogue. Mais s'il se rebiffe et ne veut rien entendre ? Carotte et bâton ? Action-réaction ? Quid de sa liberté de dire "non" ?
Je préfère continuer à cogiter là-dessus en refermant l'ouvrage et oublier le cauchemar.
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le livre ‘'une fille comme les autres'' il est écrit en 2007. Il est dans ses premiers romans. Cette histoire est basée sur des faits vécus qui se sont déroulés dans le Midwest en 1965. C'est ainsi qu'il écrit son livre. Je suis restée surprise que Stephen King le réfère et il a sa propre introduction au début de l'histoire.

On dit souvent que lorsqu'on tombe par hasard sur un livre, que c'est souvent le livre lui-même qui nous choisit. Et c'est ainsi que je découvre ‘'une fille comme les autres''. Lors de cette lecture, je ne savais pas que j'étais pour vivre de telles émotions. Quand on commence ce livre, on n'est plus capable d'arrêter. Il y a un moment où je me suis demandé si j'étais capable de poursuivre cette histoire qui me chagrinait, qui me chavirait.

Il ne faut pas oublier au début, que David raconte son histoire 30 ans plus tard. C'est à travers ses yeux d'adulte, qu'on le revoit défiler tous ses événements l'un après l'autre. Je ne suis peut-être pas habituée à ce genre de narration car je ne me suis pas tout de suite attachée à David. Dès le départ, j'ai ressenti un malaise grandissant.

Dans ce livre, il n'a pas de longueur. J'ai fini ce livre en 3 jours. J'aime beaucoup quand l'auteur Jack Kechum parle des notions de l'enfance. Il explique aussi la société en devenir de cette époque. Même dans les paroles qui sont crues à entendre, il laisse passer un petit message à propos de toutes les formes de violences.

Pour ne pas en dire plus, je ne conseille pas ce livre à tout le monde. C'est très poignant, très touchant et ça te déchire en plein coeur. Il y a des scènes qui me resteront gravées dans ma mémoire. Il y a même eu des échanges de tendresse, une fraternité qu'on ressent dans ce texte si bien écrit, si bien manipulé où l'auteur aime bien nous amener.

Ce Jack Kechum, il a réussi à me faire pleurer, il a réussi à ce que je ne lâche pas son histoire avant son temps. Comment aurais-je pu quand tu vois le désarroi et cette atmosphère malsaine prendre des proportions inimaginables et ne pas savoir ce qui va arriver. Je ne pouvais tout simplement pas et pourtant en voyant la fin arriver, il naît un peu sur mes lèvres un sourire de tristesse, de regret et un peu de consolation. le mot est faible tout de même.

Relire un Jack Kechum… oui je lirai probablement ‘'morte saison'' mais pas tout de suite…


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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
- Tu en as vraiment déjà vu ?
- Vu quoi ?
- Un nichon.
- Pour de vrai ?
- Ouais. (Donny rit.) Ceux de la soeur d'Eddie.
Il provoqua un nouvel éclat de rire collectif, parce que tout le monde les avait vus.
- Non, je veux dire sur une femme.
- Nan.
- Et vous autres ?
Il regarda autour de lui.
- Ma mère, dit Tony, visiblement mal à l'aise. Une fois. Je l'ai surprise dans la salle de bains pendant qu'elle enfilait son soutien-gorge. J'ai tout vu, l'espace d'une minute.
- Toute une minute ?
Kenny prenait vraiment ça très à coeur.
- Non, une seconde.
- Mince ! C'était comment ?
- Qu'est-ce que c'est que cette question ? « C'était comment ? » Je te parle de ma mère, bon sang ! Sainte Vierge ! Espèce de pervers !
- Hé ! Je n'avais pas l'intention de te vexer !
- C'est bon, il n'y a pas de mal.
Mais, à présent, nous pensions tous à Mme Morino, une Sicilienne courte sur pattes, à la taille épaisse et avec bien plus de moustache que Tony – mais elle avait de gros seins. Essayer de se la représenter ainsi constituait un exercice à la fois difficile et intéressant – et un rien répugnant.
(p. 93-94)
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Les manèges provenaient d'une troupe ambulante de forains professionnels. A nos yeux, les forains représentaient le comble de l'exotisme. Des hommes d'allure peu commode et des femmes qui travaillaient, une Camel coincée entre les dents, plissant les yeux contre la fumée qui s'élevait, arborant des tatouages, des cals et des cicatrices, sentant la graisse et la sueur. Ils juraient et buvaient de la Schlitz en travaillant. Comme nous, ils ne rechignaient pas à cracher de gros mollards dans la poussière.
Nous adorions la fête foraine et les forains. Comment aurait-il pu en être autrement ? En l'espace d'un après-midi d'été, ils transformaient notre cour de récréation - ses deux terrains de base-ball et celui de foot, ainsi que sa surface goudronnée - en une ville de toile et un tourbillon d'acier. Ils allaient si vite que nous pouvions à peine en croire nos yeux. C'était magique, et ces magiciens affichaient des sourires où brillaient des dents en or et ils arboraient des tatouages "J'aime Velma" sur leurs biceps. Irrésistible.
(p. 55-56)
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La douleur ne se limite pas à la souffrance physique, à son propre corps – surpris – qui proteste contre une atteinte à sa chair.
La douleur peut venir de l'extérieur.
Quelquefois, ce que vous voyez peut faire mal. La forme de douleur la plus cruelle et la plus pure. Sans médicament ni sommeil pour l'atténuer, sans état de choc ni coma pour la fuir.
Vous la voyez et vous l'engrangez. Et ensuite elle vous possède.
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Les enfants étaient impuissants. Presque par définition. On attendait d'eux qu'ils endurent les humiliations ou se sauvent en courant. Protester n'était envisageable qu'en louvoyant : se réfugier dans sa chambre en claquant la porte, crier et hurler, broyer du noir pendant le dîner, jouer la comédie, casser volontairement quelques chose "par accident". Ou encore adopter une attitude renfrognée, sombrer dans le silence, merder à l'école. Et c'était à peu près tout. Toutes les armes que contenait votre arsenal. Mais tenir tête à un adulte et carrément l'envoyer paître n'en faisait pas partie. Dire simplement "non" à un adulte était inacceptable. Nous étions trop jeunes pour ça. (p. 161)
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Il nous arrivait d'y jouer, mais pas souvent. C'était un endroit effrayant. Comme s'il avait construit une cellule - pas un abri pour maintenir quelque chose à l'extérieur, mais un profond trou noir pour garder quelque chose à l'intérieur.
Et d'une certaine façon, sa position centrale imprégnait toute la cave. Même en train de boire un Coca en bavardant avec Ruth pendant qu'elle fait sa lessive, vous ne pouviez vous empêcher de regarder par-dessus votre épaule en direction de cette espèce à bunker à l'allure malveillante, ce mut de béton massif, à la surface craquelée, constamment suintante.

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