Cette façon de vivre sa mort, j'adore. Tommy ne ressent plus la vie, il la sait. Et quand il évolue dans ce monde qu'il ne reconnait pas, il découvre l'existence impalpable du désir et de l'amour. Comme "une nuit d'éclat et de musique. Entêtante, enivrante."
En poète épanoui, il fait exploser les couleurs de la musique, vibrer la peau de son amant en haute fréquence, sourire les papillons, les plumes et les fleurs. Et quand il s'approprie Adrian, ̶ Quel autre terme pourrais-je utiliser sans le trahir ? ̶ il nous invite à partager, ravi, l'état de béatitude qui le subjugue.
Car au-delà de l'attrait, de l'envie, de l'appétit et de la gourmandise qui attise ses sens, au-delà de la "sexualité éclatante et assumée", c'est l'amour qui demeure le maître de sa conscience.
À travers ce roman,
Gabriel Kevlec magnifie l'amour. Son héros était mort, il se met enfin à vivre. Il croyait que son état était interdit, immoral, impossible. Et il découvre ce qu'est sa vie. Et il a vraiment envie de rencontrer l'Autre. C'est possible. Un rêve qui se réalise.
En revanche, je suis complètement hermétique à la description crue des ébats sexuels, à mon goût trop fréquente.
Je ne recommanderai donc pas ce livre à mes lecteurs, même si sous divers aspects érotiques moins brutaux, «
En toi » me rappelle ma récente lecture du roman «
Frédéric, instants de grâce » de
Dominique Faure, que j'ai récemment chroniqué.