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3,46

sur 773 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un vieux beau, suffisant et vaniteux, ne se lasse pas de nous raconter sa vie sous le soleil de la Havane.

Juan del Monte Jonava, le roi de la rumba, a vu la privatisation du cabaret où il se produisait. Le lieu a été vendu à des étrangers comme beaucoup d'autres depuis que Raul Castro a succédé à Fidel en 2008. Décidé à remettre les Cubains au travail, le petit frère a dégraissé le mammouth, renvoyant un million de fonctionnaires, dont le vieux chanteur qui depuis rabâche les souvenirs d'une gloire passée, et vit une passion sans avenir avec une jeune femme tourmentée.

Après l'assouplissement du régime, initié par Raul Castro pour faire face à la crise économique, de nombreux Cubains sont encore pauvres, perdent même leur travail comme Juan del Monte Jonava, et les dénonciateurs n'étant jamais loin, ils continuent de surveiller leurs paroles. Malgré tout, ils semblent presqu'heureux de leur sort, pourvu qu'il aient le soleil, de la bonne musique et la solidarité de leur famille et de leurs amis.

À travers le récit des aléas professionnels et amoureux d'un Cubain vieillissant, l'auteur raconte les difficultés de son île et ce qui en fait le sel, ce n'est pas inintéressant, mais je n'ai pas ressenti dans ce roman, trop emphatique et sentencieux (le je de la narration n'aide pas), le souffle de certains livres inoubliables de Yasmina Khadra.
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Après nous avoir fait vivre les dernières heures de Kadhafi dans « La dernière nuit du raïs », le nouveau roman de Yasmina Khadra nous transporte à Cuba du temps de Fidel Castro pour une réflexion sur le vieillissement et la passion amoureuse.

Juan del Monte, la soixantaine, est un chanteur de rumba. Sous le nom de Don Fuego il enflamme tous les soirs le cabaret Buena Vista Café. Lorsque le night-club est vendu à une riche étrangère, Juan se retrouve sans engagement. S'apercevant que sa notoriété ne l'aide pas à trouver une autre place, Juan tombe dans un mal de vivre. Obligé de courir après le moindre cachet, son chemin croise celui d'une toute jeune fille, Meyensi, et succombe sous son charme. Mais les agissements et le mystère qui entoure la jeune fille menacent leur rapport.

Dans un style simple et agréable à lire, Yasmina Khadra nous entraine dans les Caraïbes. On entend la musique d'Ibrahim Ferrer, on est bercé par le rythme des vagues de la plage. Dans cette carte postale, l'histoire est un peu trop simplette pour captiver. Notre héros, Juan del Monte dit Don Fuego, n'est qu'un vieux beau qui se croit encore irrésistible et qui demeure narcissique jusqu'à la fin du roman. Après « La dernière nuit du raïs » je m'attendais de l'auteur un roman plus profond. "Dieu n'habite pas La Havane" est un roman qui se laisse lire mais qui ne restera pas dans ma mémoire.
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« Je cherche toujours le bon côté des choses car elles en ont forcément un. Je vois le verre à moitié plein, une forme de sourire par-dessus la grimace, et la colère comme un enthousiasme dénaturé.
Le monde n'est pas obligé d'être parfait, mais il nous appartient de lui trouver un sens qui nous aidera à accéder à une part de bonheur. »
Juan est un éternel optimiste, sous le nom de Don Fuego, il fait les beaux jours d'un célèbre cabaret de la Havane. Il y interprète soir après soir les standards du répertoire latino.
Le soleil, la musique, déambuler sur le Malecon bercé par le vent du large, la vie a comme un air de liberté et c'est déjà beaucoup pour un cubain.
Tout bascule lorsque le Buena Vista est privatisé par le Parti et qu'il passe entre d'autres mains. du jour au lendemain, Juan se retrouve à la porte, dénué de tous ses repères. Eternel optimiste, il s'accroche à son étoile et elle va briller cette étoile, sous les traits de Mayensi, superbe jeune femme, cabossée par la vie. Malgré les trente-cinq ans qui les séparent et faisant fi des mises en garde de ses amis Juan va tomber éperdument amoureux.
Yasmina Khadra nous propose ici une sorte d'hymne à l'amour et à la musique. L'écriture de l'auteur fait mouche une fois de plus. Les descriptions sont précises, les personnages bien étudiés. J'ai particulièrement aimé ce vieux chanteur tellement attachant et généreux. J'ai eu envie de croire à cette love story hautement improbable.
Je suis loin il est vrai de l'émotion ressentie à la lecture de « La dernière nuit du Raïs » ou de « Ce que le jour doit à la nuit », mais j'ai passé quelques heures très agréables à Cuba.
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"Dieu n 'habite pas La Havane"est un roman de prolifique écrivain algérien
Yasmina Khadra .D 'emblée , je dirai que l 'auteur a écrit un livre moyen car par le passé , il nous a donné à lire de beaux romans .De quoi il s 'agit dans ce dernier?.Nous apprenons les mutations politiques et sociales que connaît Cuba en fin de règne de Fidel Castro .juan del Monte Jonava , était un célèbre chanteur de rumba au cabaret Buena Vesta . Ce chanteur surnommé Don Fuego est un crooner , a une belle et envoûtante voix qui fait chavirer les spectateurs qui assistent à ses tours de chant .La donne sociale et économique a bien changé et de nombreuses structures étatiques renvoient leur personnel ".Don Fuego"se trouve débarquer du mythique cabaret .Il est sans emploi et il rase les murs .C 'est la descente aux enfers pour lui .Mais il va rencontrer une jeune femme rouquine dont il va tomber fou amoureux d 'elle .Cette dernière est mystérieuse .Don Fuego s 'accroche à elle .Il est fortement épris d 'elle .
le récit a une fin pénible et déchirante .Que va faire Don Fuego ?
Un crique littéraire donnant son avis sur le livre a dit :" Avec Dieu n 'habite La Havane", Yasmina Khadra quitte l 'Orient dont il est un des fabuleux conteur , pour gagner un autre continent .Est-ce pour cette raison que ce roman semble plus poussif que l 'immense majorité de ses autres romans""?
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Malgré la faiblesse du scénario, ses invraisemblances de plus en plus criantes, on se laisse bercer par la poésie de la langue et des personnages de ce petit roman, loin d'être le plus réussi de Yasmina Khadra.

On est à Cuba, alors que l'île s'ouvre au libéralisme et que le chanteur à succès, Don Fuego, perd son emploi. La vie chez sa soeur, où il habite depuis son divorce, dans une maison surpeuplée n'était déjà pas simple, mais là c'est l'enfer...Et lui ne sait rien faire d'autre que chanter, a besoin de chanter pour survivre, amoureux de la chanson et de son public, au détriment de toute autre relation. Et là, au fil de son errance, il croise une jeune fille d'une beauté diabolique...Qui est cette mystérieuse inconnue sans papiers ?

Histoire d'amour entre un homme de presque 60 ans et une jeune paumée de 20 ans éprise de poésie...Allégorie d'un pays à bout de souffle après des années de dictature...

C'est aussi l'histoire d'une jeunesse perdue, la difficulté des femmes à se faire respecter, les conditions de vie compliquées, la misère et malgré tout une certaine joie de vivre, l'amour de la musique qui fait oublier...que Dieu a déserté depuis longtemps les rues de la Havane. Mais pas l'espoir.

La fin est malgré tout décevante. Peut-être à cause d'un mélange des genres, roman noir et bons sentiments qui finit par nous laisser un goût un peu amer : la police de Cuba n'est quand même pas aussi négligente ? Peut-on reconstruire sa vie tranquillement en balayant les crimes du passé d'un revers de la main ? Ce qui est valable également à l'échelle du pays... Enfin on sent trop que Cuba n'est qu'un décors pour des personnages sans guère de cohérence. Donc avis mitigé.
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C'est sur un air de salsa que se lit ce livre. Un vrai hymne à la musique cubaine !
Pas de Rolex, pas de fric, pas de tape à l'oeil, ici, tout n'est que misère, débrouille et partage.
On y vit, on y meurt, sans l'aide de personne, et surtout pas celle de Dieu. C'est ce que nous raconte le vieux crooneur, Juan del Monte Jonava, mis à la porte du célèbre cabaret le Buena Vista Café qui vient d'être vendu à des étrangers. C'est que le Cuba de Raul Castro licencie à tour de bras ses fonctionnaires.

Cela aurait pu être un bon roman. Certaines pages nous peignent un fabuleux tableau de Cuba, politique, économique et social, on respire La Havane par tous les pores de la peau. D'autres nous parlent d'amitié et d'amour, et c'est toute votre sensibilité qui est attisée par les mots de Khadra. Et que dire de toutes celles qui vous parlent de musique et vous font vibrer de la tête aux pieds.
Mais le héros est loin d'être sympathique, trop imbu de sa personne et de son talent, il radote sa gloire passée et ne s'en lasse pas. Moi si ! Et puis, son histoire d'amour avec une nymphette désaxée est peu crédible...

Alors alors... Alors pour découvrir Cuba c'est un livre fantastique. Mais pour la bluette, passez votre chemin, elle n'a aucun intérêt. Si un quand même : celui de prendre le bus et de découvrir les petits villages isolés et leur population d'une extrême pauvreté.

Voilà c'est dit ! Maintenant à vous de vous forger votre propre opinion...

Lien : http://mes-petites-boites.ob..
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Yasmina Khadra se rend à Cuba pour l'adaptation d'un scenario qu'il a écrit pour le cinéma. Comme à chaque fois, ses incursions en terre nouvelle lui sont source d'inspiration. L'atmosphère de l'île, qu'il appellera « la mélancolie heureuse », le séduit. Ce décor resté figé dans les années 50, ces habitants un rien désabusés qui nourrissent leurs rêves au son des guitares, trompettes, congas et timbales, lui dictent l'intrigue d'un roman qui pour une fois tient l'actualité à distance

La lèpre des façades est tombée sur l'humeur de Don Fuego lorsqu'il apprend que le Buena Vista, le cabaret dans lequel il est le chanteur vedette, est privatisé. Cuba s'ouvre à l'économie de marché, la protection de l'Etat providence, celle-là même qui coupe les ailes à toute velléité d'initiative, l'abandonne. La perte de son public le fait vaciller dans la confiance en sa bonne étoile.

C'est pourtant à ce moment-là qu'une jeune beauté lui tombe dans les bras. Les années qui lui alourdissaient les épaules s'envolent comme par enchantement. Il s'éprend de cette jeune femme qui a le tiers de son âge. le sentiment est partagé. Il ose le croire en tout cas. Mais la vie sait faire payer écot au bénéficiaire de ses douceurs. Les événements rappellent le chanteur comblé à son statut d'homme à l'automne de sa vie.

Dieu n'habite pas la Havane est un roman sur la transparence que le temps donne à la personne quand le regard des autres ne s'attarde plus sur elle. Au-delà de cette limite votre ticket n'est plus valable aura pu écrire Romain Gary. C'est un roman qui fait visiter la Havane au coeur de ses habitants. Ils ont dû organiser leur vie dans le huis clos de leur île échouée au large des côtes du géant américain. Et inventer les rythmes musicaux pour nourrir leurs rêves. Yasmina Khadra a trouvé dans le décor de la Havane la touche de nostalgie adéquate pour faire croire à l'homme qu'il n'y a pas d'âge pour se brûler les ailes au feu de l'amour. Heureusement que dans ce pays les peines de coeur se soignent au rythme de la salsa dans les bodegas ennuagées de la fumée des cigares relevée de vapeurs de rhum.
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Dieu n'habite pas La Havane a pu bénéficier depuis sa sortie d'une certaine couverture médiatique. Il est difficile de se balader en ville, sans apercevoir une publicité ici ou là. Il faut dire aussi que Yasmina Khadra jouit d'une certaine notoriété. C'est donc avec une certaine surprise que j'ai pu recevoir il y quelques jours ce livre dans ma boîte aux lettres à la suite de l'édition de la rentrée 2016 de Masse critique. Merci à Babelio !

Le premier contact laisse perplexe. le prix éditeur est plutôt dissuasif. Il s'agit d'une beau livre, qui a fait l'objet d'une édition soignée avec une mise en page de qualité. Sauf qu'après un examen un peu plus approfondi le format du livre assez ramassé étonne. Puis c'est au tour du nombre de pages d'interroger. Un peu moins de 300 pages, seulement ? Encore faut-il préciser que la police est de taille confortable et les pages plutôt petites. Pour finir, la couverture extérieure (fort bien conçue au demeurant) mise de côté, le livre se révèle dans une forme bien plus simple.

Le style de l'auteur est son point fort. Elle a du talent et nous le démontre. Dès les premières pages, nous voilà embarqués pour un voyage vers Cuba et il va être difficile de décrocher. Les heures filent, le confort offert par le livre aidant, l'immersion est totale. le plus souvent épuré mais parfois un peu plus complexe, le texte s'adresse au grand public.

A Cuba, le voyage se poursuit progressivement : l'on peut vraiment avoir l'impression d'y être. L'ambiance est ici maîtrisée, nous plongeant dans un univers bien particulier. Il va surtout être question de musique. C'est d'ailleurs un peu dommage que cette approche soit aussi restrictive. Certes il y a quelques voyages sur l'île, quelques références ici ou là aux plages, au rhum et aux cigares, mais tout cela reste très superficiel.

Dans un premier, Juan, don Fuego, suscite un élan de sympathie. Suivre son récit est un plaisir, d'autant que la narration indirecte renforce encore l'immersion. Mais au bout d'un moment l'on ne peut que prendre de la distance et ressentir une exaspération grandissante envers le protagoniste. La galerie de personnages secondaires est assez impressionnante pour un récit aussi court. Cette variété est la preuve d'une imagination fertile, même s'il faut bien reconnaître que certaines psychologies et évolutions restent sommaires ou convenues.

L'intrigue est plutôt décevante. Elle met beaucoup trop de temps à entrer dans le vif du sujet. Une première partie assez descriptive peut être jugée trop longue. Pourtant il s'agit là du meilleur moment du roman. La quatrième de couverture est certes tentante, mais elle en dit trop entraînant un niveau d'exigence élevé. La deuxième partie est poussive et inintéressante. Nous voilà partis pour une histoire amoureuse (celle qui est annoncée), il était (presque) temps ! La dernière partie compte une soixantaine de pages. Un coup de théâtre, des surprises et nous voilà fort occupés. Encore faut-il reconnaître que le capital sympathie de Juan est alors sérieusement entamé.

De manière très générale, le roman est badigeonné de plusieurs couches de conformiste. L'auteure ne nous épargne ni les critiques du capitalisme, ni celles adressées au régime castriste. Bien entendu, elle glisse également quelques piques ici ou là à l'encontre de l'incurie des dirigeants et de certains fonctionnaires, du côté sans-gêne des touristes... Son approche du récit est également profondément consternante. L'aboutissement de la romance déçoit. Tout ça pour en arriver là ?! Et pour bien forcer le trait un discours moralisateur vient encore gâcher le plaisir alors même que quelques questions restent sans réponse.

Au final, voici donc un roman qui doit tout à son univers et au talent d'écriture de son écrivaine. Ce supplément d'âme est ici le petit plus qui peut amener à nous pencher sur ce roman. Il parvient à compenser la déception ambiante.
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J'aime bien Khadra ! Mais j'avoue que ce que j'ai lu depuis sa trilogie ne m'épate pas tant que ça. J'aime son écriture, que je trouve très poétique. Une plume qui suscite la réflexion... et qui ne prend pas son lecteur pour un c.. ! Mais encore une fois, je me suis ennuyée à la lecture de ce livre. le cadre est magnifique : Cuba, les vieilles bagnoles, le Buena Vista, la musique... On sent la chaleur, la brise marine, le muy caliente... Mais sur le fond, l'histoire est plate. Un vieux musicien qui se voit mettre au chômage parce qu'une Américaine rachète le mythique Buena Vista Café. Mais aucun affect pour Juan, le personnage principal, qui est vaniteux, narcissique et qui se croit irrésistible... Il m'a fait resté en dehors de l'histoire... Bref, franchement pas ma meilleure lecture, mise à part pour l'ambiance du Sud et sa musique.
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J'ai passé un moment agréable en lisant ce livre qui fait le portrait de Don Fuego, un chanteur de rumba de 59 ans vivant à La Havane. le livre s'ouvre sur son tour de chant. On sent que cet homme est vraiment bien installé dans un train train qui le ravit. Puis Pedro le directeur de la boîte, lui annonce que c'est fini. Il perd son job car le cabaret où il travaillait est privatisé. Comme la musique est toute sa vie, c'est un vrai choc pour lui et la chanson est finie. Sa carrière se met soudain en stand by.


« Sans la musique, je ne suis qu'un écho anonyme lâché dans le vent. Je n'ai plus de veines, et donc plus de sang »


Précisons que Don Fuego est un fanfaron narcissique, et que son ego se trouve maintenant un peu diminué alors que pour l"instant il ne chante plus devant le public qui le flatte et l'applaudit.

C'est alors qu'il fait le tour des boîtes de la ville et erre en buvant des coups, en espérant trouver un boulot dans un bar par l'intermédiaire de musiciens qui en ont tout vu comme lui. C'est comme ça qu'un soir, il rencontre Maienzi, une jeune femme dont il pourrait être le grand père et qui lui dit avoir perdu son frère refoulé de la Havane par les policiers.

C'est la romance entre ces deux personnages.


Les fragilités de Don Fuego le rendent plus humain et plus humble.


Verdict : Un bon roman détente. Petite réflexion personnelle toutefois : j'ai eu l'impression que ce roman était un peu trop arrosé de citations, ce qui m'a gênée, mais autrement, cette histoire sur la vieillesse, le milieu des cabarets, ne manque pas de passages grinçants parfois, tout en dépaysant le lecteur. le style est limpide, fluide, et sans complications.
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