AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Ladybirdy


Ma première rencontre avec Yasmina Khadra fut une belle surprise. Quelle écriture !
Chaude, vivante, de caractère, avec en place des maux, des mots qui cognent sur une réalité affligeante.

Amine Jaafari est un brillant chirurgien à Ichilov à Tel-Aviv. Quand un attentat survient et décime dix-sept innocents et fait des dizaines de blessés, Amine ne s'attend pas au pire, retrouver le corps de sa bien aimée déchiqueté. Sihem portait sur elle les bombes destinées à sa mission suicide. Depuis, Amine, ébranlé et perdu n'aura de cesse de chercher la vérité. Comment la femme qu'il aime depuis tant d'années, celle qui n'aurait jamais supporté de faire le moindre mal à un chien en est arrivée là.

L'écriture de Yasmina Khadra est juste comme je l'aime. On pourrait penser que l'auteur a vécu cette histoire, qu'il s'agit de lui, de sa femme tant l'écriture est immersive. Tout se vit dans ce roman. C'est palpable, explosif. Se dégage de sa plume une force éblouissante, tantôt aux portes du rêve tout en finesse et poésie tantôt aux portes de l'enfer. Parvenir à conjuguer deux mondes que tout oppose relève d'un talent indéniable.
L'auteur nous décrit droit au but avec le juste nécessaire de détails les bombes, les innocents déchiquetés, la religion comme seul créneau mais aussi l'amour fou pour une femme, les doutes et ses désillusions, l'envie et l'espoir de rester humain envers et contre tout, envers et contre tous. Il parvient à glisser des passages de toute beauté sur le soleil israélien, y semant son juste pesant d'or.
« La journée est belle. Hormis un nuage ébouriffé en train de s'effranger dans les airs, le soleil dispose du ciel pour lui tout seul. »

Un roman qui me sort de mes sentiers battus sur un thème bien trop actuel et qui m'aura ébouriffé le coeur et l'âme. Je lirai avec grand plaisir d'autres romans de cet auteur qui parvient avec peu de mots à dresser un tableau vivant de l'horreur dans toute sa nudité.
Commenter  J’apprécie          12716



Ont apprécié cette critique (114)voir plus




{* *}