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Critique de Jean-Daniel


« Les hirondelles de Kaboul » oscillent entre témoignage et récit hyperréaliste. Dans les ruines de la vieille ville de Kaboul, deux hommes et deux femmes peinent à s'adapter au quotidien sous le régime des talibans, et tentent de garder espoir et de préserver ce qui donne un sens à leur vie. Dans l'horreur où conduit l'intégrisme, la violence est quotidienne : exécutions publiques sur la place centrale, lynchages à coups de pierre par des badauds, la mort n'est qu'une banalité. Les talibans veillent, tout est suspect, joie et rires sont interdits, pourtant des coeurs battent encore.

L'injustice est omniprésente, il est impossible de vivre comme avant quand l'intégrisme aveugle dicte impitoyablement sa loi. Une courte page d'histoire de Kaboul est décrite au travers de la vie de quatre personnages en quête d'eux-mêmes, deux couples déchirés par la tyrannie des talibans, et qui verront leurs destins liés jusqu'à la fin du roman. Yasmina Khadra raconte la terreur, les dénonciations, les humiliations quotidiennes et la déchéance humaine, qui font sombrer la population dans la misère, l'angoisse et la dictature.

A cause de l'obscurantisme imposé par les talibans, de la misère née de la terreur et de la dictature, on découvre des êtres qui ont perdu le goût de vivre, sans espoir et sans destin. Les hommes sont devenus des marionnettes qui ne peuvent plus rien maitriser ; les femmes sont tenues à l'écart, n'ont plus le droit d'exister et deviennent des fantômes. Une des forces de ce roman est d'aborder avec un certain recul un des grands thèmes actuels : l'intégrisme. Avec habileté, Yasmina Khadra esquisse la complexité des comportements de certaines populations meurtries par l'intolérance et la folie de quelques hommes. Un roman passionnant, difficile à refermer, terrible témoignage sur la violence dans un pays au destin tragique.
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