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Critique de karmax211


Un essai dont j'espérais beaucoup mais qui, en dehors des nombreuses citations et des bribes de poèmes sur lesquelles s'appuie l'auteur, ne m'a pas apporté grand-chose sinon l'impression que m'inspirerait un saumon remontant à contre-courant un torrent pour me démontrer qu'on peut nager tout à aise autrement qu'en suivant le cours de l'eau.
Rachel Khan est plurielle.
Noire par son père.
Blanche par sa mère.
Sénégalaise et Gambienne par son père.
Polonaise par sa mère.
Musulmane et animiste par son père.
Juive par sa mère.
Ex-athlète de haut niveau.
Juriste.
Essayiste.
Comédienne.
Consultante sur LCI.
Etc etc etc
Ah... j'oubliais l'essentiel : elle est femme ; une femme féministe qui ne l'est pas vraiment... une femme antiféministe... sans aller jusque-là.
Et de tous ces petits morceaux de mosaïque, Rachel Khan fait de sa personne ( humour... oui et non ) une femme "racée".
Son essai tend donc à démontrer qu'on peut être racée sans être racisée, que le racisme ce n'est évidemment pas bien... mais que l'antiracisme dévoie la cause qu'il est supposé défendre... par ses prises de positions, certaines de ses postures, sa dialectique... son verbe.
"Les mots doivent normalement servir nos échanges. J'ai remarqué que depuis quelques années, certains mots nous séparent alors qu'ils devraient nous recoudre."
Ainsi part-elle en guerre contre ces mots qui divisent : "souchien", "afro-descendant", intersectionnalité", "diversité", "mixité et non-mixité", "vivre-ensemble"
"Toute une série de mots nous font – c'est mon intuition – aller vers un drame, vers une séparation. Et au lieu de nous soulager, ces mots ravivent nos blessures et nos souffrances."
Telle est la thèse qu'elle déploie tout au long de cet essai, avec pour credo : "Les discriminations se combattent toujours dans l'ouverture et vers la lumière et non pas en pointant les anciens bourreaux comme c'est le cas aujourd'hui".
Et pour ne pas être uniquement dans l'indexation, dans la dénonciation, Rachel Khan tempère sa démonstration en terminant sur un éloge du silence :"Aujourd'hui, on vit dans le vacarme, dans un monde où il faut beaucoup parler. Il y a une libération de la parole, ce qui est une bonne chose dans certains cas, mais lorsque l'on est dans une succession de monologues, on ne s'écoute plus. Il faut pourtant beaucoup de silence pour échanger car on ne peut pas tous parler en même temps".
Une lecture où il m'a semblé alterner des réflexions intéressantes avec du verbiage dans lequel notre pauvre saumon boit quelquefois la tasse.
Nuances et complexité ont du mal à se faire une place dans cette époque bousculée et chaotique ; Rachel Khan s'y essaye... sans que j'accroche totalement à sa démonstration dans laquelle il y a ou trop de saumons ou pas assez d'eau.
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