Shadow Magic, tome 2 : Dream Magic

- Tu peux rester avec nous, ma chérie, et nous serons heureux pour l’éternité.
- Non. Ce n’est pas ça la vie, mère. On n’est pas heureux à chaque seconde. Le bonheur doit être spécial et éphémère pour être précieux.

- Plus vite !
- Gabriel ! Boucle-la ou je te laisse ici.
- Tu dois m’appeler monseigneur !
- Boucle-la, monseigneur.

- C’est sûr qu’elle m’a fait de beaux enfants, opina le baron avec un grand sourire. Asmodée, l’aîné, un charmant imbécile, Baal, un brave crétin, propriétaire de la deuxième plus belle moustache de Géhenne et enfin Caliban, un tempérament aimable et plus fidèle qu’un petit chien. Egalement stupide. Choisissez celui que vous voulez.
- J’ai donc le choix entre trois idiots ?
- Vous ne devez pas prendre un époux trop intelligent, ma damoiselle. Vous gouvernez Géhenne et il n’y a pas de place pour deux sur un trône. Un homme intelligent serait ambitieux. Vous avez besoin de quelqu’un qui fasse de l’effet quand il est à cheval et qui passe son temps à la chasse, pas dans vos pattes.

- Oh ! oui. Tout à fait évident ! riposta Ronce.
- Je ne te savais pas capable de sarcasme, mon garçon.
- Lily me donne des cours.
- Tu utilises ton temps libre intelligemment à ce que je vois.

- Il y a une histoire qui parle d'un garçon qui s'était fabriqué des ailes en cire et en plumes. Il a volé trop près du soleil et ses ailes ont fondu. Fais attention qu'il ne t'arrive pas à la même chose.
- Aucun risque, rétorqua Ronce. Il n'y a jamais de soleil à Géhenne.

Quelque chose sortait de la bouche de l'homme. Une paire de minuscules pinces en cristal qui semblèrent danser avant de tapoter les lèvres du mort. Ce ne sont pas des pinces. Ce sont des pattes. La bouche s'ouvrit un peu plus grand et une deuxième paire de pattes en émergea. La gorge enfla et un corps s'extirpa avec deux autres paires de pattes.

- Ronce ! cria Lily.

Le drap noir ondulait. Du bout du chandelier, Ronce l'arracha. Des centaines d'araignées, expulsées de la plaie au ventre de l'homme, grouillaient sur son cadavre...

Le diable frappe à la porte et il va être difficile à éloigner...