Je ne peux concevoir ce monde sans l'apparition des quatrains d'
Omar Khayyam.
De même pour
Les fleurs du Mal de
Baudelaire ou
Les chants de Maldoror de
Lautréamont, et une poignée d'autres poètes qui nous sont absolument nécessaire pour continuer à vivre.
C'est toute l'humaine condition que le vieux
Khayyam a su faire entrer dans ses quatrains.
Dieu, le vin, l'amour, l'argile des hommes, le temps, la loi…
Moins elliptique que les Haïku japonais et plus ramassé que le grandiloquent alexandrin français, cette forme on la dirait moulée pour lui seul et par lui seul.
En effet, quelle plus belle éloge pour un poète que d'avoir engendré tant d'épigones (qu'il nous est aujourd'hui difficile d'en démêler les faussaires de l'original).
Comme pour les très grands il est irrécupérable. J'entends que les musulmans en font un mystique, les athées un hédoniste, les esthètes un des leurs etc
Mais le vieux
Khayyam demeure merveilleusement insaisissable.
PS : N'étant pas un familier de la langue persane j'ai eu la chance de découvrir
Khayyam dans la traduction française de
Vincent-Mansour Monteil, édité chez Babel.
J'ai depuis lu toutes les autres traductions françaises, et vous pouvez me croire, c'est celle-ci ou alors apprenez le persan!