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Mohammad Hassan Rezvanian (Éditeur scientifique)
EAN : 9782742778287
205 pages
Actes Sud (15/08/2008)
4.29/5   235 notes
Résumé :

Parmi une myriade de grands auteurs dont l'œuvre compose le patrimoine culturel de l'Iran, Omar Khayyâm est l'un des plus populaires, en tout cas le poète persan le plus lu à travers le monde. Cette large audience, le sage de Nichâpour la doit d'abord au poète irlando-britannique Edward Fitzgerald, qui le premier, en 1859, en adaptant ingénieusement les Robâiyât en vers anglais, fut à l'origine de sa cons&... >Voir plus
Que lire après Robâiyât : Les quatrains du sage Omar Khayyâm de Nichâpour et de ses épigonesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
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Le grand poète et homme de science perse vécu au coeur du Moyen-âge iranien. de son oeuvre, on retient principalement les quatrains persans ou « rubaiyats » que j'ai lu (éditions de minuit). Enfin, lu… pas sûr. Plus que jamais, la guerre des traducteurs fait rage de sorte que je n'ai pas la certitude d'avoir lu Omar Khayyâm. Mais ce que j'ai lu est résolument fluide, agréable, métaphorique peut-être.

Ces réflexions sceptiques sur le monde social sont presque des avertissements de moraliste : « Souffre seul », « il vaut mieux que tu te fasses peu d'ami », « l'anxiété du lendemain est inutile » etc.

« Si la raison me tourmente encore, je lui cracherai au visage Une gorgée de vin... pour qu'elle dorme ! ». Mais le thème principal de ces vers m'as littéralement « saoulé ». Khayyâm fait les louanges du vin à longueur de strophe car « le vin est un rubis liquide, et la coupe en est la mine ». Aviné, le poète encourage son lecteur à boire, contre le coeur qui saigne de chagrin, contre l'assaut des doutes et du monde.

« Bois du vin... c'est lui la vie éternelle ». On comprend aisément le malaise, dans un Iran où même un panaché n'est pas au menu, d'assumer un héritage aussi provoquant, le scepticisme religieux de Khayyâm, la sensualité de ses poèmes et sa provocation à l'ébriété comme remède interpelle : dans quelle mesure est-il encore enseigné ? Ou est-ce une interprétation occidentale ? En effet, certains traducteurs s'insurgent, le vin est métaphorique, s'agirait-il d'une parabole théologique ?

Quoiqu'il en soit, et malgré la frustration de pas savoir très bien à quel point ce qu'on a lu est fidèle à ce qu'a écrit Khayyâm, l'expérience est agréable, simple et imagée. La récurrence du thème, qui jamais ne se dépasse ou ne s'approfondi véritablement, peut éventuellement lasser alors, c'est comme pour ce que vous savez…à lire avec modération.

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En apparence, une poésie simple et sympa qui chante l'ivresse et le Carpe diem, une irrévérence mélancolique qui invite à se réjouir et qui clame la sagesse de ne pas être sage.
Irrévérencieux au point que, d'après ce qu'Amin Maalouf écrit dans son livre-hommage à Omar Khayyam, après sa mort en 1131, en Perse « chaque fois qu'un poète composait un quatrain pouvant lui attirer des ennuis, il l'attribuait à Omar; des centaines de faux vinrent ainsi se mêler aux robaïyat de Khayyam, si bien qu'il devint impossible, en l'absence du manuscrit, de discerner le vrai. »
Les Robaïat sont donc peut-être l'oeuvre de toute une bande de poètes indociles, ce qui, contrairement au narrateur du livre d'Amin Maalouf, me réjouirait plutôt.
Les quatrains de Khayyam (& co?) sont sans doute moins simples qu'ils n'y paraissent: ils font l'objet d'un travail considérable d'interprétation et de traduction - au moins une cinquantaine en Français -, certains soulignant par exemple l'utilisation d'un vocabulaire soufi qui donnerait aux poèmes une dimension plus spirituelle que pochtronne. Bon, l'un n'empêche pas forcément l'autre, comme Omar Khayyam l'a dit bien avant avant Boris Vian:
« Amoureux et buveurs, dit-on, sont voués à l'enfer.
À cette absurdité l'esprit ne peut se faire.

Si vont en enfer qui aime et qui boit,
Le paradis demain
comme la paume de la main
sera désert. »
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Né en Perse dans la région du Khorasan vers 1050, fils d'artisan (son père était fabricant de tentes), Omar Khayyam, de son vrai nom Omar Iben Ibrahim el-Khaiami (littéralement Omar, fils d'Abraham, fabricant de tentes) est un des plus grands poètes célébrés encore aujourd'hui dans tout le Proche et le Moyen-Orient.

C'est tout d'abord en tant que mathématicien, géomètre et astronome qu'il acquière une grande renommée. Dès 1074, il publie de nombreux traités d'algèbre qui font autorité. C'est bien plus tard que le savant homme connaîtra une renommée littéraire, notamment en publiant les Robâiyât (Quatrains), textes courts composé de quatre vers. Oeuvre essentielle d'Omar Khayyam, les Quatrains seront découverts tardivement en Europe. La première traduction est faite en 1851.

Ces Quatrains n'ont pas été écrits dans le silence et la solitude que requiert le travail d'écriture mais composés lors de soirées de retrouvailles que l'auteur organisait dans sa demeure avec ses amis. Ces textes courts sont comme des sentences, des pensées douces mais toutes empruntes de scepticisme, de pessimisme voire de blasphème. En Perse, à une époque où les pouvoirs religieux et politique exerçaient une forte influence sur les esprits, les textes d'Omar Khayyam, circulaient en secret auprès de ses lecteurs.

Épicurien, goûtant aux plaisirs de l'éphémère mais rejetant toute forme de vie mondaine, penseur critique envers son époque et ses contemporains, contemplatif face au divin mais très méfiant à l'égard de tout dogme et du pouvoir religieux, Omar Khayyam apparait aujourd'hui encore comme un esprit libre, un penseur tout à fait à part.

Les thèmes de ses Quatrains sont toujours liés à l'impermanence de la vie, des êtres et du temps, à la nécessité de vivre pleinement les plaisirs et les saveurs de l'amour, de l'amitié et de tout ce que nous offre la nature (l'auteur fait dans ses textes une grande place au vin, symbole d'un attachement à la terre mais aussi rempart contre les vicissitudes de la vie).

La lecture d'Omar Khayyam agit comme un révélateur d'une époque, de consciences très attachées à leur condition, à leur quotidien, aux usages en cours dans une société dirigée par un pouvoir politique et religieux omniprésent.

Plusieurs siècles plus tard, les résonnances de la Perse du XIème siècle sont nombreuses qui viennent jusqu'à nous, lecteurs, témoins d'un monde actuel en quête de sens.

"Ô coeur, puisqu'en ce monde le vrai même est une hyperbole,
Pourquoi t'inquiéter à ce point de ce trouble et de cet abaissement ?
Livre ton corps au destin, et ton âme à la merci des heures ;
Ce que la plume a écrit ne sera pas raturé pour toi."
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Khayam était un grand savant perse. Né au milieu du XIème siècle, il s'est intéressé entre autres aux équations du trois et quatrième degré , à l'astronomie (et à instaurer les années bissextiles), aux coefficients binomiaux. Un homme en avance sur son temps.
Parallèlement , il écrivait des quatrains (Rubayat).
Lecture très agréable , où l'auteur ne peut s'empêcher de boire du vin à chaque ligne ou presque , demandant à Dieu de regarder la bonté de son coeur et non ses beuveries ou ses courses trépidantes derrière les tulipes , à savoir les filles.
Khayam veut croire à Dieu, à sa bonté mais n'en veut aucune contrainte. Lui il croit au jus de vigne , va à la mosquée pour changer ses tapis et pense que l'on devrait jeûner de prière plutôt que de vin.
Bon , il a eu quelques soucis avec les religieux durant sa vie.
Il y a aussi de l'autodérision puisque l'auteur n'hésite pas à se mettre en scène.
Une lecture agréable , forcément dépaysante, et qui remise dans son contexte est sacrément surprenante.
Khayam , un peu comme les poètes Tang Li Baï ou Du Fu est un épicurien.
Il croit en un Dieu que jugera la bonté de son coeur et non pas son asservissement.
J'ai découvert cet auteur , non pas en lisant l'histoire des mathématiques ! , mais dans le dictionnaire insolite de la Turquie dont je vous ai déjà parlé. Qu'encore une fois, je ne saurais trop vous conseiller.
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Voilà une réédition récente des poèmes d'Omar Khayam, dans la collection bien nommée « Habiter le monde poétiquement ». Tout un programme. Un défi, même.

Khayam, je connaissais de nom. Comme tout le monde. Mais la lecture du très beau roman de Victoire de Changy, « l'ile longue », m'a incité à découvrir cet auteur au-delà de tout ce qu'on peut en lire ici ou là. Car la poésie d'Omar Khayam ne laisse pas indifférent …

Et quelle excellente idée, car la poésie de Khayam est un véritable vent de fraîcheur, d'originalité et liberté, en ces temps empesés d'opinions à deux balles, de majorité faisant loi, de diktats de vie saine et de jeunesse éternelle, de détournement de la foi à des fins politiques ou privées … Et j'en pense bien sûr.

Cela fait du bien de recevoir cette invitation à boire le vin auprès de jolies jeunes tulipes ou roses (euh j'ai transposé bien sûr, j'opte pour ma part les jeunes acrobates, bergers ou poètes, mes préférés …) et à s'enivrer tant qu'il en est encore temps, avant qu'on ne retourne à la poussière.

À lire et à relire sans modération, en savourant un verre de vin … Ou de bière, bien sûr.
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Citations et extraits (162) Voir plus Ajouter une citation
J'entends dire que les amants du vin seront damnés.
Il n'y a pas de vérités, mais il y a des mensonges évidents.
Si les amants du vin et de l'amour vont en Enfer,
alors, le Paradis est nécessairement vide.
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LXXVIII
Le vin est défendu, car tout dépend de qui le boit, - Et aussi de sa qualité et de la compagnie du buveur. - Ces trois conditions réalisées, tu peux dire: - Qui donc boit du vin, si ce n'est le sage?
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Aussi rapides que l'eau du fleuve ou le vent du désert,
nos jours s'enfuient.
Deux jours, cependant, me laissent indifférent :
celui qui est parti hier et celui qui arrivera demain.
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Quel homme n' a jamais transgressé Ta Loi, dis ?
Une vie sans péché, quel goût a-t-elle, dis ?
Si Tu punis le mal que j' ai fait par le mal,
Quelle est la différence entre Toi et moi, dis ?
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L'amour qui n'est pas sincère est sans valeur;
Comme un feu presque éteint, il ne réchauffe pas.
Le véritable amant, pendant des années, des mois, des nuits, des jours;
Ne goûte ni repos, ni paix, ni nourriture, ni sommeil.
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Vidéo de Omar Khayyâm
[RARE] Omar KHAYYÂM – Une Vie, une Œuvre : 1048-1131 (France Culture, 2002) Émission "Une Vie, une Œuvre" par Simone Douek, diffusée le 6 janvier 2002 sur France Culture. Invités : Gilbert Lazare, Darioush Shayegan, Nasser Pagdaman, Marthe Bernus-Taylor, Ahmed Hasnaoui et Roshdi Rached.
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