Comment écrire toute en douceur sur un sujet infiniment délicat et triste ? Une toute petite fille seule en plein hiver perdue dans une ville d'Europe, où ? on n'en sait rien. C'est la plume magique de Köhlmeier. Troisième livre que je lis de lui, et chaque fois un sujet totalement différent avec une prose déroutante aussi bien dans le fond que la forme.
Une histoire toute simple. Une petite fille abandonnée, déchue dans un foyer, croise le chemin de deux garçons dont l'ainé, âgé de quatorze ans, la prend sous sa protection. "Trois enfants, c'était comme une famille", dit Schamhan l''aînée, à Yiza la petite fille et à Arian le plus jeune.
Un road movie à travers un pays sans nom, de gamins qui ne parlent pas la langue du pays, ni ne parlent la même langue entre eux, où seul l'aîné parle celles des deux autres. Ils vivent de la débrouille, croisent des bons et des méchants, dont ils peinent à évaluer les véritables intentions.
Un conte cruel sur une enfance perdue, sans toit, ni loi, où la réalité rattrape ces enfants qui se réfugient dans le rêve, s'inventent un monde imaginaire pour survivre à la cruauté et la souffrance de l'abandon et de la misère.
Une langue épurée et concise fait la force de ce beau texte émotionnellement dur à lire. Ce n'est pas mon préféré de lui, mais que dire, j'aime ce qu'il écrit.
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Difficile de porter un commentaire sur cette lecture tant c'est déroutant. Une petite fille abandonnée qui survit péniblement grâce à la présence de deux autres enfants dans la même situation. On ne connait rien de leur histoire, ni de l'endroit où ils se trouvent, on sait qu'ils ne parlent pas la même langue et que donc ils vont avoir des difficultés à communiquer. Ils vont tenter, jour après jour de se nourrir, se vêtir, se réchauffer, se cacher pour éviter la police.
Dans un style très épuré, l'auteur parvient à nous faire passer l'émotion et l'on ne peut qu'être touché par ce qu'ont pu vivre ces enfants des rues mais il m'a manqué quelque chose, j'aurais aimé en savoir davantage et mieux comprendre les intentions de l'auteur.
Challenge Riquiqui 2022.
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Une petite fille de six ans, abandonnée par son oncle, va devoir survivre pendant la période d'hiver par un froid glacial. Elle va être conduite par la police dans un couvent, pour s'en échapper avec deux garçons, Schamhan et Arian, et rejoindre une maison perdue dans la forêt que ses habitants laisse inoccupée l'hiver.
J'ai été déçu par ce roman qui ne répond a aucune des questions que l'on se pose sur les personnages (qui est cette petite fille ? quelle langue parle t-elle ? pourquoi son oncle l'abandonne ? Est-ce vraiment son oncle ? que devient Schamhan ?...). J'ai eu l'impression d'avoir une bribe d'histoire extrait d'un roman plus long auquel on avait enlevé tout les détails intéressant.
Une déception !
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La misère à l'état pur. Comment une fillette abandonnée survit parce qu'il le faut. Un seul objectif, satisfaire ses besoins élémentaires: boire, manger, résister au froid vigoureux d'un hiver glacial. Quels adultes pourraient bien naître d'un tel parcours? Quelle est la part de réalisme et de fiction? Ce livre m'a interpellée.
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Un conte d'une beauté incantatoire dont l'héroïne est une petite fille errante.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Quand on sait pas comment on s'appelle, c'est qu'on a pas de père et pas de mère. La mère et le père, ils disent le nom. Ils disent toujours le nom parce qu'ils aiment bien le dire et l'entendre. Yiza, elle a personne. Elle peut pas être expulsée. Où est-ce qu'on pourrait l'expulser. Quand quelqu'un n'a pas de nom, il a pas non plus de famille. Personne l'attendra. Personne l'accueillera.
Il passa à l’homme son café au lait au-dessus du comptoir, puis une assiette avec du pain, du saucisson, du fromage et du houmous. Quand il eut fini de boire et de manger, il demanda: Tu veux dire quoi par-là? Et il demanda à l’enfant : Qui es-tu? Comment t’appelles-tu? Elle ne parle pas, dit Bogdan. On va venir la chercher. On va sûrement venir la chercher bientôt. Ça veut dire quoi : arrivée comme ça? demanda l’homme. Je pense que quelqu’un l’a mise à l’abri ici, dit Bogdan. Peut-être son père, ou peut-être qu’elle a un frère aîné. Parce qu’il fait froid dehors et qu’elle gêne, va savoir. Il a quelque chose à faire et il sait pas quoi faire d’elle. C’est une bonne idée, je trouve. Il faudrait pas que ça s’ébruite. Je suis pas doué pour m’occuper d’un jardin d’enfants. Mais elle est mignonne, tu trouves pas? Regarde-la! L’homme mâcha en la regardant. Il lui mit la tartine de houmous devant la bouche. Elle n’avait plus faim.
Elle avait observé comment on repousse le couvercle pour ouvrir le container. C’était très facile. Elle n’avait qu’une chose en tête, c’était que dans tous les containers du monde étaient conservées de bonnes choses. Les bonnes choses étaient cachées sous les mauvaises, mais elle, elle savait distinguer les bonnes des mauvaises.
La faim était grande, et la fatigue plus grande encore. Jamais elle n’avait connu une fatigue pareille, elle avait l’impression que sa poitrine allait lui tomber sur les genoux, que sa tête se décrochait de son cou.
Elle avait compris que l’oncle devait veiller sur elle et qu’il ne le faisait pas de bon cœur. Les autres non plus. Mais ils le faisaient. On lui avait donné le matelas le moins dur, la couverture la plus épaisse et des bananes. Les hommes ne parlaient pas avec elle. Seul l’oncle parlait avec elle. Les hommes hochaient la tête en la regardant. Elle pensait que cela voulait dire qu’elle faisait tout bien. Ce qui lui faisait plaisir. Elle n’avait besoin de rien faire et faisait quand même tout bien.
Elle savait ce qu’était un métro et savait que le suivant n’allait pas tarder. Et elle ne doutait pas que le grand et l’ami seraient assis dans le suivant. Elle regarda le dé à coudre, l’enleva de son pouce, le remit. L’enleva de nouveau et l’essaya à tous les doigts. Sur tous les autres, il était trop grand, il n’allait que sur ce pauvre doigt. À cause du sparadrap.
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