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Christine Jordis (Préfacier, etc.)Claire Cera (Traducteur)
EAN : 9782070772841
416 pages
Gallimard (22/01/2009)
4.44/5   18 notes
Résumé :

Dédiant son récit à neuf de ses jeunes amis tués par la dictature militaire birmane entre 1988 et 1995, Pascal Khoo Thwe raconte comment, étudiant à l'université de Mandalay, il fut amené à combattre le gouvernement de Rangoon aux côtés des rebelles. Il s'enfuit dans la jungle, à la frontière de la Thaïlande, après la répression sanglante du mouvement démocratique. Un pro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Tout simplement excellent et passionnant, Une odyssée birmane est un ouvrage que je recommanderai à tout le monde. L'ayant d'ailleurs loué, j'avoue que je vais probablement le chercher en librairie, tant il a su me plaire.
Il s'agit d'une autobiographie, qui a en plus des qualités littéraires indéniables, ce qui n'est pas toujours le cas dans cette catégorie. Pascal Khoo Thwe est un Padaung, le membre d'une tribu vivant au sud-est de la Birmanie, et un parcours exceptionnel l'a mené de son village, où son peuple vit encore comme il le faisait à l'époque de l'âge du Bronze, quand ils ont émigré dans la région, vers l'université de Mandalay, puis à la frontière thaïlandaise au sein de la rébellion karen, avant finalement d'émigrer vers Cambridge pour des études de littérature anglaise.
La partie la plus intéressante, en tout cas celle qui moi m'a le plus passionné, c'est celle sur sa jeunesse où il parle de la vie chez les Padaungs, de leurs traditions et de leur mode de vie et leur religion, dans le cas de sa famille un catholicisme teinté très fortement d'animisme depuis le passage de religieux italiens (son grand-père avait d'ailleurs au début enfermé le bon père, le prenant pour sorte d'animal étrange, à cause des chaussures...). C'est assez fascinant, et plein de poésie et de tendresse. Autant dire que cela ne le prépare pas vraiment au reste de son existence, le pauvre.
Pour le lecteur occidental franchement pas au point sur la Birmanie, c'est en plus une merveilleuse leçon d'histoire moderne, ancienne, de géographie, le tout dans un texte qui se dévore avec la facilité d'un roman.

A recommander.
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Très belle autobiographie de Pascal Khoo Thwe qui raconte son parcours unique en Birmanie à la fin du XXème siècle.
Né dans une tribu des montagnes où cohabitent monde des esprits et catholicisme et où dominent les mythes et les coutumes, il devient finalement, par les hasards de l'existence, étudiant en anglais à Cambridge. Entre temps, il connaît les révoltes étudiantes en Birmanie et la guerre civile dans la jungle.
Au cours de son récit, sa vision de son propre pays change et à travers son regard, le lecteur découvre une histoire complexe et un pays constitué de peuples d'une grande diversité. Le voyage est fascinant et on sent l'effort de sincérité, d'introspection et d'humilité de l'auteur.
Certaines scènes de guerre sont d'une cruauté insoutenable. D'autres sont surréalistes pour un regard occidental et en deviennent même drôles. L'auteur décrit aussi avec beaucoup de poésie la nature, l'amitié et son amour des mots.
C'est finalement bien plus qu'une simple autobiographie. C'est une oeuvre complète par la diversité des sujets abordés et un témoignage remarquable et indispensable pour comprendre la Birmanie contemporaine.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Ce fut une conversion inhabituelle, accomplie à l'improviste par un missionnaire italien qui se rendait en Chine. A priori Padre Carlo n'avait pas l'intention de rallier Phekhon à l’Église et ne faisait que passer. Au cours d'une partie de chasse, mon grand-père aperçut une créature étrange qu'il prit tout d'abord pour un animal sauvage ou un khimakha (ogre dans le genre du yéti tibétain, mi-ours, mi-singe, et grand comme un arbre). Il captura la bête et la ramena à la maison. Padre Carlos se retrouva enchaîné pour la nuit dans la porcherie; ses plaintes et ses lamentations retentirent dans tout le village. Ayant exprimé par gestes qu'il voulait manger, il accepta du riz cuit; les villageois se demandèrent alors si, tout compte fait, ce n'était pas un être humain qui avait, dans ce cas, droit à un minimum d'égards, notamment à l'hospitalité traditionnelle. (Des doutes continuèrent à planer sur son humanité car il n'avait pas de doigts de pied. Les Padaung n'avaient jamais vu de chaussures.) Il se laissa convaincre de passer le reste de sa vie au village.
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Ma grand-mère avait une façon bien à elle d'associer les deux croyances. Après chaque messe d'actions de grâces, elle égorgeait un poulet dont elle offrait le sang en libation aux génies qui nous protégeaient. Le prêtre lui expliquait que c'était inutile, car la messe avait déjà contenté le plus grand de tous les dieux. Mais Grand-mère avait ses raisons : "Les dieux sont comme les fonctionnaires. Si on veut faire bouger les choses, il faut graisser la patte aux plus petits."
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Ces gens-là sont peut-être aussi ignares que des paysans, mais ce sont eux qui ont les fusils. Ne discute jamais, jamais avec eux.
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>Histoire, géographie, sciences auxiliaires de l'histoire>Histoire de l 'Asie>Histoire de l'Asie du sud-est (91)
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