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EAN : 9782362291630
80 pages
Editions Bruno Doucey (16/11/2017)
3.58/5   6 notes
Résumé :
Caroline Boidé et Vénus Khoury-Ghata : deux femmes pour un recueil à quatre mains… Quatre mains courant sur le clavier des corps jusqu’au vertige de la jouissance. Quatre mains vouées aux caresses qui accueillent l’enfant, assurent ses premiers pas, tressant pour lui un chemin de vie. Quatre mains croisées devant la mort, qui s’invite trop souvent à notre table.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
CHANT DE VIE

Parce que la barbarie ne peut avoir le dernier mot, les poètes toujours écriront, jamais ne cesseront de dire le monde…
Et quand deux poétesses se rencontrent, la magie opère.
« C'est ma fille en poésie », voilà comment Vénus Khoury Ghata considère Caroline Boidé. Plus qu'une amitié, c'est une histoire de génération, d'amour et de transmission.

Les poèmes de Caroline Boidé chantent la vie, coûte que coûte, l'espoir, même en plein chaos, même menacée par les kalachnikovs un soir de novembre- surtout en plein chaos d'ailleurs, alors qu'elle porte la vie, elle prie son enfant de vivre et de porter l'espoir d'un monde en paix.
Alors ses mots sont ceux de l'urgence, ils chantent l'amour, la maternité, le désir, la sensualité, l'érotisme même.
Ses mots sont doux, ses mots sont forts d'espoir, expression de la jeunesse et de la vie.
Ses mots ne se taisent pas, , porteurs d'espoir, ils battent le son de la liberté à travers l'enfant et la quiétude d'une mère.

Et alors que la poésie de Caroline Boidé nous berce de ses mots dans un cycle de vie, ceux de Vénus Khoury Ghata, comme une mère, viennent embrasser, enlacer et protéger le chant des émotions de cette maman naissante.

Un recueil poétique où la force et la douceur des mots de deux femmes s'unissent et se mêlent, pour un kaddish chantant moins le deuil que la liberté et la vie.
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Merci aux éditions Bruno Doucey qui m'ont encore permis, grâce à Masse Critique, de découvrir un nouveau recueil poétique. Cette oeuvre est vraiment placée sous le signe de la rencontre. Rencontre entre deux femmes-poètes (dans mon enfance on disait "poétesses", mais je trouve que ce mot a un peu mal vieilli !), entre deux générations, entre deux religions, entre deux mondes, l'Europe et le Proche-Orient.
C'est aussi l'opposition entre la vie et la mort, entre l'amour et la violence. Caroline Boidé était enceinte lors des attentats de novembre 2015. Allait-elle faire comme Imre Kertész (dont l'une des oeuvres a inspiré le titre de ce recueil) et déclarer que la vie était impossible après de tels actes de violence ? Non, elle a décidé de donner la vie jusqu'au bout et de la célébrer dans ses poèmes. Et en "cocon" autour de cet amour maternel, de cette vie qui grandit et de cet enfant qui vient, Vénus Khoury-Ghata tisse les fils de l'amour charnel entre l'homme et la femme. Malgré toutes les violences, l'amour peut continuer à se vivre. Et si l'on veut vraiment s'adresser à Dieu pour une prière, le Kaddish sera une prière de joie pour cet "enfant qui nous regarde à travers l'été."
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Deux femmes pour composer un petit recueil de poésies, de quelques lignes à quelques pages. Deux femmes pour chanter l'amour de l'homme et du plaisir, l'amour de la vie, la haine de ces hommes fascinés par la mort, leur inquiétudes face à la violence présente dans presque toutes les pages. ....Femme amante à tout âge, femme porteuse de vie, s'adressant à l'enfant qu'elle porte, inquiète à l'écoute des bruits de Kalachnikovs, femme hurlant face aux rabatteurs endoctrinant des gamins pour en faire des soldats, aux dictateurs tuant leur peuple, imposant la fuite de réfugiés...
L'ouvrage a pris pour titre, celui d'un poème, d'une femme portant un enfant, inquiète pour lui et son monde, alors que des tueurs assassinent lâchement et froidement des jeunes et moins jeunes venus faire la fête au Bataclan.
C'est un dialogue chargé de symboles entre deux femmes de deux âges, l'une pourrait être mère de l'autre, deux femmes qui pourraient se haïr et se combattre, l'une a des racines avec le Liban et le monde arabe, l'autre a des racines juives...elles chantent pourtant le même chant !
On le lit une fois, puis on y revient, certain d'avoir manqué quelque chose la première fois..cette deuxième lecture nous donne un nouveau plaisir...et on s'y replonge une autre fois...l'émotion est toujours présente et nouvelle. L'érotisme et la vie face à la folie humaine, face à la folie meurtrière de ceux qui apprennent à tuer aux enfants.
Je ne suis pas lecteur de poésie...Quand Babelio a proposé ce recueil de moins de 70 pages, à l'occasion de l'opération Masse Critique, le titre proche de celui d'Imre Kertész (dans ma longue liste de livres à lire) m'a intrigué et donc attiré...Je ne le regrette pas
Un petit ouvrage à déguster lentement, sans modération.

Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Merci à Babelio et à Masse critique pour cette nouvelle découverte littéraire !
Je ne suis pas une grande lectrice de poésie, ce n'est pas dans mes habitudes, mais de temps en temps, je trouve ça bien agréable...
Ce recueil est particulier à plusieurs titres : il est écrit à quatre mains, par deux femmes qui ont créé un lien très fort, presque un lien filial. Il est rédigé en vers libres, avec un rythme qui lui est tout particulier. Enfin, il aborde des thématiques très intimes, en relation avec la grossesse, la maternité, mais aussi le lien d'amour qui peut exister entre deux personnes.
Les textes sont délicats, forts, poignants, touchants, intimes et universels à la fois.
Après une première lecture linéaire, je garde ce petit volume à porter de main pour relire un ou deux poèmes à la fois, pour ressentir les mots et les émotions qui s'en dégagent...
Une vraie réussite !
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Une histoire de mères et de filles
Une jeune femme est entrée, une fleur de sourire éclatant mangeait son visage. J'ai à peine eu le temps de deviner son ventre arrondi de future mère, elle s'est assise autour de la table avec nous. Une femme plus âgée est arrivée, porteuse de plats aux saveurs orientales, qu'elle avait mijotés avec affection pour nous, pour elle.
A les voir ensemble, on aurait juré mère et fille, fille et mère. "C'est ma fille en poésie", a dit fièrement Vénus Khoury-Ghata en nous présentant Caroline Boidé. La tendresse se lisait dans leurs regards; "je me vois jeune en elle, avec toutes ses angoisses de ne pas parvenir à écrire et son désir de vivre par et pour les mots", m'a confié la romancière libanaise qui nous recevait ce jour de septembre 2015. "Notre amitié est un cadeau si précieux pour moi", m'a glissé la jeune poète française.
(Murielle Szac, dans sa préface)
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Ma belle, tu pleures de mon départ, tu me voudrais à toi, ne plus quitter ta terre d'élection
Mais je ne suis que ta piste d'envol, ma douce,
Une passeuse, des doigts effleurant ta joue,
Sa vie ne propre, un trésor que tu amasseras toi aussi
Les joues chaudes de désir
Du haut de ton petit corps, tu le devines déjà que la vie est taillée pour toi

Alors coupe, Amour, où ça te chante

(Caroline Boidé)
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Tu glisses du visage
cueilleur des baies mûres

Tes dents impriment des jardins de frissons

Dans l'enclos
une tige mime une rose
éclate dans un cri

Corps tant de fois aimé
je connais ta texture

(Vénus Khoury-Ghata)
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Notre lignée a tenu à un fil
Juifs miraculés du siècle passé
A nos pieds, la mort a coupé net sa course
Elle s'est figée sur le sol en fermant ses paupières
Alors cet enfant va naître
Il n'y aura pas de négation à mon titre
Le Kaddish ne sera pas la prière des enseuillés
Mais odyssée
Vapeurs de myrrhe
Déroute sans frein
Fruit sorti de l'abîme
(Caroline Boidé)
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Lorsque l'arbre pleure toute sa sève
qu'il se frappe le tronc pour exprimer ses remords
qu'il se traîne à genoux autour de son écorce
il faut lui parler le langage d'avril
lui dire : l'automne est une invention.
(Vénus Khoury-Ghata)
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Videos de Caroline Boidé (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Caroline Boidé
Avec Katerina Apostolopoulou, Caroline Boidé, Bruno Doucey, Mohammed El Amraoui, Hubert Haddad, Marie Pavlenko & Murielle Szac Accompagnés par le musicien Issa Hassan
Prenez le mot Grâce. Soupesez-le pour en estimer la richesse de sens. Puis déployez-le, en éventail, de manière à faire apparaître ses innombrables significations. Qu'y a-t-il au-delà de ce don accordé, de cette faveur ou non divine ? Un état, un moment, l'extase. Une supplique, une embellie, d'autres extases encore. Sans oublier ces vies que l'on épargne, ce coup souvent fatal, ces inquiétudes et cet accueil, le consentement ou le refus. Les uns disent « Grâce à Dieu », tandis que d'autres ne croient qu'en la chaleur d'une main dans la leur. Mais de textes en textes, de mots d'amour en chants des morts, de cimes en abîmes, les 118 poètes de cette anthologie entonnent sans relâche la grande partition de la vie. Et s'ils viennent de tous les horizons – si elles viennent, car plus de la moitié sont des femmes –, c'est pour dire d'une voix multiple et une : Gracias a la vida !
À lire – Grâce… Livre des heures poétiques, Anthologie établie par Thierry Renard & Bruno Doucey, éd. Bruno Doucey, 2024.
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