L'épreuve peut renforcer les liens d'un couple. Mais mon mari et moi n'avons pas vécu les choses de la même manière. J'avais besoin d'être heureuse malgré tout ; il avait besoin de vivre sa tristesse. Nous n'avons pas été présents l'un pour l'autre.
Je pense que quand j'étais petite j'étais plus handicapée que ma fille et beaucoup moins courageuse.Mes complexes me handicapaient, elle déteste que je le lui dise,elle me répond que je ne sais pas ce que c'est qu'etre handicapée. Elle doit avoir raison. Mais moi,sincèrement,je pense que je l'étais,je me sentais différente,et cela m'empèchait de tout!
J'ai l'impression que plus les années passent, plus mon passé se rapproche.
Je m'étais promis de mieux profiter après, et puis, avec le temps, le rythme bête du quotidien, le stress idiot, l'angoisse de ce qui peut survenir du jour au lendemain, la mauvaise surprise, m'ont envahie peu à peu de nouveau.
Ca ne peut pas être vrai, comment on va faire?
A 45 ans, je me dis encore, pleine d'espoir : "Quand je serai grande..." Je pense qu'en fait, à force, je vais directement passer de "Quand je serai grande" à "Je suis vieille", et je n'aurai jamais été grande.
J'ai toujours été moyenne en tout. Moyenne en cours, j'ai eu le bac avec la moyenne, j'étais moyenne à la fac, moyenne jolie, moyenne intelligente, moyenne intéressante. Ca a peut-être donné naissance à une espèce de "qualité" ? Le recul.