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Critique de spleen


Un duo improbable que celui formé par Isabelle, une vieille dame de 90 ans, un peu irascible et Dorrie sa coiffeuse, une jeune femme noire : je reste au début du roman un peu sur la réserve car les contrastes sont souvent assez caricaturaux mais Julie Kibler construit de façon très habile son roman en alternant les récits des deux femmes à deux époques différentes .

Isabelle, veuve depuis longtemps demande à Dorrie de l'accompagner pour un long périple en voiture jusqu'à Cincinnati où la vieille dame doit assister à des obsèques.

Au cours du voyage, les deux femmes se racontent , Isabelle au passé et Dorrie au présent et au fur et à mesure de leurs confidences parfois difficiles à exprimer, on rentre au coeur de l'intime et du bouleversant :

Isabelle, jeune fille de bonne famille tombe amoureuse du fils de sa gouvernante noire dans les années 40 à une époque où la ségrégation était encore très tenace et où toutes les déviations de comportement étaient durement réprimées pour les noirs bien entendu mais aussi pour les blancs s'ils dépassaient les limites imposées, c'est ce qu'on observe aussi dans Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur lors que Atticus défend un noir et dans La couleur des sentiments lorsque Miss Sketer prend le parti des bonnes ...Donc pour Isabelle cet amour interdit ne peut que finir tragiquement.

La vie de Dorris au quotidien , est semée de difficultés, élevant seule ses deux enfants dont son fils ado qui frise la délinquance , la jeune femme a pourtant bien menée sa barque créant son propre salon de coiffure mais sa vie sentimentale a été jonchée d'échecs et elle n'ose plus faire confiance aux hommes qu'elle rencontre.

La route s'arrête devant une maison en deuil et Dorris découvre, autant stupéfaite que le lecteur , pour honorer quel défunt , Isabelle a fait tout ce trajet ; les larmes ont bien gêné la fin de ma lecture...
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