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Caitlin R. Kiernan (Autre)
EAN : 9782843449666
140 pages
Le Bélial' (27/08/2020)
3.37/5   94 notes
Résumé :
Collection Une Heure Lumière - 25
Winslow, Arizona. Deux agences du renseignement y ont dépêché leur meilleur élément. Il y a le Signaleur, un homme désabusé, brûlé aux secrets défenses d’un nombre d’administrations qu’il ne peut même plus compter.

Et il y a Immacolata Sexton, un mythe vivant, une femme à la réputation proprement terrifiante — si elle n’était pas humaine, le Signaleur n’en serait pas plus étonné que cela…

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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
3,37

sur 94 notes
1er chapitre, je suis intriguée. 2ème chapitre, je suis déroutée. Je ne comprends pas trop ce que je lis. 3ème chapitre, je suis accrochée. Et à partir de ce moment-là je ne vais plus pouvoir lâcher le bouquin, il m'a hypnotisée, envoûtée. C'est un roman très particulier dont il est assez difficile de parler. Pas évident de structurer mes pensées pour évoquer ce récit court mais dense, un peu fou, qui me laisse une impression très forte. Il y a tant de belles choses dans « les agents de Dreamland »…

Pour donner une idée de l'impact émotionnel que j'ai ressenti en lisant « les agents de Dreamland », il y a un passage que j'ai envie d'évoquer, un passage qui pourtant ne touche pas vraiment au coeur du sujet, ne fait pas avancer l'intrigue mais la façon dont il m'a fait vibrer est très parlante. Kiernan évoque à un moment un film à travers les souvenirs d'un personnage. Il s'agit d'un métrage de James Whale datant de 34 scénarisé par Edgar Rice Burroughs lui-même. J'ai cherché des infos supplémentaires sur ce film. La façon dont Kiernan en parlait m'avait donné furieusement envie de le voir. J'ai eu beau chercher, je n'ai trouvé aucune trace de ce film, rien. Il n'était que le fruit de l'imagination d'une auteure cinéphile. J'ai alors ressenti une sorte de tristesse paradoxalement mêlée d'euphorie. Tristesse car ce film n'existe pas, et pourtant j'aurais tant aimé le voir. Euphorie parce que ça ressemble un peu à de la magie quand est ainsi donné vie à une illusion, à un rêve. C'est vous dire à quel point j'ai été immergée dans cette histoire.


Dans « les agents de Dreamland », il y a des personnages qui parviennent à exister fortement malgré un temps de présence parfois très court. le Signaleur a beau être un personnage assez archétypal, il est parfaitement brossé et je me suis beaucoup attachée à lui. J'ai été à la fois émue et terrifiée par le personnage de Chloé. Quant à Immacolata, c'est un des personnages les plus étranges et les plus intrigants que j'ai pu rencontrer au cours de mes lectures. Et j'ai particulièrement apprécié le choix de Kiernan de laisser du mystère autour d'elle. On ne saura jamais vraiment qui elle est, ni même ce qu'elle est. Et c'est tant mieux.


Dans « les agents de Dreamland », il y a surtout une atmosphère. Kiernan instaure une ambiance très singulière grâce à un mélange des genres parfaitement dosé et maîtrisé. Dans « les agents de Dreamland » se mêlent ufologie, voyages dans le temps, post-apo, horreur, onirisme et étrangeté Lovecraftienne. L'ensemble fonctionne très bien, les divers ingrédients se marient remarquablement. le schéma narratif participe également à l'atmosphère du roman. En effet, le récit alterne les points de vue, à la fois par les changements de narrateurs et par les changements d'époque. La tonalité du roman m'a fait une très forte impression, m'a procuré des sensations vraiment intenses. Kiernan choisit de laisser des zones d'ombre, du flou. La compréhension n'est jamais vraiment pleine et entière, en tout cas c'est le sentiment que j'ai à l'issue de cette première lecture. Mais ce flou persistant renforce le mystère et l'aspect sensoriel de la lecture. Sans jamais céder aux facilités des grosses ficelles, sans appuyer sur des effets démonstratifs, l'auteure parvient à rendre son récit oppressant, angoissant, parfois même dérangeant jusqu'au malaise. Jouer davantage sur la suggestion que sur la démonstration permet aussi à Kiernan d'ajouter à ce climat inquiétant une tonalité de désolation poétique. Spleen et mélancolie envahissent peu à peu le lecteur, à l'image de la contamination au coeur du récit. le lecteur est ainsi emmené jusqu'à un dénouement d'une sublime désespérance, beau et triste à pleurer.
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Comment parler de cette novella ? de nos jours au fin fond des États-Unis, le Signaleur rencontre Immacolata Sexton dont on ne sait pas grand-chose, des morts sordides adviennent à plusieurs décennies d'écart, les participants d'un film de science-fiction des années 30 meurent peu après la sortie de ce même film, des champignons détruisent des corps, un livre de l'Antiquité recèle un mystère ; et surtout, surtout, ce texte nous offre une prose nébuleuse et décousue, comme s'il avait été écrit sous LSD.

L'auteure nous décrit un univers fantastique qui s'enfonce peu à peu dans l'horreur, mais en multipliant des évocations sibyllines voire des allers-retours dans le temps au sein d'un même paragraphe, sans jamais donner les clefs de compréhension. le passé et l'avenir s'entremêlent, ajoutant à la confusion : un nombre invraisemblable d'allusions à des événements sont listées sans qu'on perçoive le lien entre eux.

Même si à la fin de l'histoire j'ai compris de quoi il en retourne, je suis hermétique à ce type de narration cryptique.

Après avoir terminé cette novella, j'ai lu des critiques positives : j'en conclus donc qu'elle plaira aux amateurs du genre « lovecraftien ».Pour ma part je n'avais pas deviné, en choisissant ce livre, qu'il s'inscrivait dans cette tradition.

Lien : https://feygirl.home.blog/20..
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A l'occasion de la rentrée de septembre 2020, les éditions du Bélial proposaient de découvrir deux nouveaux ouvrages dans leur collection « Une Heure Lumière » : le premier était « Vigilance » (une claque, dont nous avons déjà parlé ici), le second « Les agents de Dreamland », qui m'a laissée un sentiment plus mitigé. Écrite par Caitlin R. Kiernan et figurant parmi la liste des nominés de prestigieux prix littéraires, la novella met en scène deux agents secrets d'un genre un peu particulier puisqu'ils sont visiblement chargés de s'occuper d'affaires dans lesquelles le paranormal pourrait être impliqué. Or, ce duo à la « X-files » tombe sur un os lorsqu'il découvre une véritable scène de massacre au fin fond de l'Arizonna. Massacre provoqué par les délires d'un gourou et dont la seule survivante (mais dans quel état !) tient des propos décousus qui pourraient laissé croire à l'intervention d'une entité extraterrestre. le récit alterne entre différentes périodes, même si l'autrice revient souvent à l'affaire de l'Arizonna, et on comprend vite que certains événements relatés se déroulent bien après. Il en résulte un sentiment d'étrangeté, renforcé par le flou permanent qui règne autour de la « créature » à l'origine de cette invasion et pour laquelle on comprend que l'autrice a puisé dans le répertoire de Lovecraft. Ce flou tient également aux nombreuses références historiques ou culturelles que brasse cette novella et qui ne sont jamais vraiment explicitées, si bien que de nombreux lecteurs (parmi lesquels je figure) passeront sûrement à côté de quantité de messages et subtilités.

Outre les contours brumeux de l'intrigue, le texte déroute également par le comportement de ses personnages dont on peine à saisir l'état d'esprit et à comprendre les décisions. Qu'il s'agisse du Signaleur aussi bien que d'Immacolata Sexton, les membres de ce duo pour le moins étonnant intriguent mais n'intéressent pas vraiment, si bien que leurs états d'âme ou leur conflits intérieurs ne provoquent que peu de remous chez le lecteur. Lui est un peu trop stéréotypé (le vieux de la vieille désabusé qui sombre dans l'alcool et la misanthropie) et elle très (trop) mystérieuse puisque ses particularités (et sa nature ?) étonnantes ne seront jamais explicitées. Il en va de même pour l'intrigue, trop nébuleuse, même s'il faut avouer que certaines scènes sont assez marquantes (comme celle de l'interrogatoire de la survivante sur son lit d'hôpital, ou la vision glaçante du futur de la Terre des années après les faits). Finalement, ce qui marque et séduit le plus à la lecture de cette novella, c'est incontestablement l'ambiance : oppressante, poisseuse, dérangeante. On sent bien que quelque chose de terrible se prépare, et le fait qu'on ne parvienne pas vraiment à mettre des mots sur la menace renforce l'angoisse du lecteur. L'influence de Lovecraft se fait alors manifeste, et on se prend alors à penser à d'autres récits qui empruntaient eux aussi récemment à l'univers horrifique du maître du fantastique, qu'il s'agisse d'une « Cosmologie de monstre » (Shaun Hamill) ou de « American Elsewhere » (Robert Jackson Bennett). le propos reste toutefois ici plus décousu et trop rapidement évoqué pour véritablement intriguer le lecteur qui refermera le texte avec le sentiment d'être passé à côté d'une histoire qui aurait pu s'avérer exceptionnelle mais qui n'est ici qu'esquissée.

Caitlin R. Kiernan signe avec « Les agents de Dreamland » une novella sombre et déroutante qui séduit par son ambiance crépusculaire et par les emprunts à Lovecraft, mais qui court le risque de perdre le lecteur par une narration décousue, des personnages trop distants et un propos trop sibyllin.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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De temps en temps, il m'arrive de passer totalement à côté d'une lecture et puis, exceptionnellement, il est des romans qui me tombent des mains car je n'y comprends rien…

La narration, chaotique, décousue, m'a fait perdre le fil du récit de nombreuses fois. Des phrases semblaient n'avoir ni queue, ni tête et certains chapitres semblaient être indépendant les uns des autres. Perturbant et frustrant !

Ajoutons à cette narration bordélique, un récit qui entretient tellement bien le flou, qu'il en devient brumeux, nébuleux, alambiqué et ce qui devait arriver arriva : je me suis perdue, tel David Vincent (Les Envahisseurs), par une nuit sombre, le long d'une route solitaire de campagne, alors qu'il cherchait un raccourci que jamais il ne trouva.

Moi qui avais adoré la série X-Files (celle des années 90), jamais je n'ai réussi à retrouver cette atmosphère de mystères dans cette novella.

Pourtant, la mission de ce duo m'avait attirée par son programme alléchant : ils avaient pour mission d'enquêter sur une secte dont on venait de retrouver les membres, morts, dans leur campement au fin fond du désert. Une jeune femme en avait réchappé. Persuadée d'être investie d'une mission sacrée, elle représentait peut-être une bombe à retardement pour toute l'humanité.

Les personnages m'ont semblé stéréotypés. le Signaleur est un homme d'un certain âge, totalement désabusé et qui, pour ne pas changer, se noie dans l'alcool et sombre dans la misanthropie, quant à Immacolata Sexton, elle est tellement mystérieuse que l'on pourrait la croire issue d'une autre planète (les mystères ne seront pas levés).

De plus, cette novella brasse énormément de références culturelles, historiques, qui, comme dans la V.O, ne sont pas explicitées. À mon avis, je ne dois pas être la seule à être passée à côté de moult références, messages ou subtilités… Frustrant tout de même.

En tout cas, cette novella est plus déroutante que sombre, plus frustrante qu'effrayante, plus complexe que simple et après avoir piqué du nez plusieurs fois et fait des retours en arrière pour tâcher de comprendre ce que je n'avais pas compris, j'ai décidé d'avancer plein-gaz et de me retrouver, comme par magie, à la fin de ce labyrinthe narratif !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Récit sombre et inquiétant, une enquête dans l'étrange, façon X-Files, entre horreur et science-fiction, des personnages très typés, bien campés, qui imposent une ambiance cinématographique intense, Caitlin R. Kiernan a su créer une véritable atmosphère lourde et assez désespérante mais tellement puissante, Les agents de Dreamland est une lecture courte et vraiment très marquante.
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critiques presse (1)
Elbakin.net
16 septembre 2020
Du personnage du Signaleur, le prototype même de l’agent désabusé tout de même très cliché en passant par le récit lui-même, sans oublier la narration (volontairement, certes) hachée… Difficile de savoir ce qu’on lit vraiment, sans même parler du but concret visé par cette histoire, pourtant pas plus alambiquée que cela en tant que telle.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Le Signaleur allume une nouvelle cigarette. Du haut de ses cinquante-cinq ans, il se rappelle l'époque où il n'était pas nécessaire de neutraliser le détecteur de fumée des chambres d'hôtel. Trop souvent, l'idée le traverse qu'il est juste assez vieux pour avoir entièrement vu disparaître le monde qui avait un sens à ses yeux, celui où il était à sa place. Il n'est pratiquement plus qu'une saleté de dinosaure.
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La psyché humaine hantée a soif de résolution. En réalité, elle la réclame même à grands cris. Cet état de fait malencontreux est peut être simplement lié à la façon dont la matière grise a été programmée par des millions d'années de mutations et de sélection naturelle, une bizarrerie de l'évolution qui s'est invitée en profitant de l'émergence d'une conscience supérieure complexe. Nous ne pouvons pas savoir si les Australopithèques ou leurs aïeux étaient affligés de la même faiblesse- nous ne pouvons observer leurs interactions avec un univers irrésolu et probablement irrésoluble. Nous ne pouvons les questionner. Mais les humains, chercheurs de solutions par nature que nous sommes, nous irritons de problèmes qui ne peuvent être résolus, de questions qui ne pourront jamais être, une bonne fois pour toutes élucidées de manière satisfaisante: l'assassinat du président Kennedy, l'extinction Permien-Trias, même le signal "Wow"!, Kaspar Hauser, le manuscrit de Voynich, l'identité de Jack l'éventreur.
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Au bout du compte, il faut comprendre qu’une réponse n’est pas la même chose qu’une solution, et qu’une intrigue n’est parfois qu’un prétexte.

Nic Pizzolato.
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"Vous lisez beaucoup, monsieur l'agent ?" demande-t-elle.
— Pas spécialement, répond-il. Qui a le temps pour ces trucs-là, hein ?
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Même une horloge cassée donne l’heure juste deux fois par jour, et des schémas émergent inévitablement.
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Video de Caitlin R. Kiernan (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Caitlin R. Kiernan
Que lisent les écrivains ? (X/11) José Carlos Somoza .Réalité, songe, visions, le roman de Caitlin Kiernan ose aborder le thème de la schizophrénie et joue avec le doute en prenant le lecteur à témoin. Un choix évident pour l?auteur espagnol José Carlos Somoza.
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